Cela faisait plusieurs années que je n'étais pas allé à un concert. Je ne suis même pas sûr de ce que c'était. Johnny avec mon père ou Bénabar avec ma mère. C'était donc déjà dans un Zénith, à Paris ou à Lille. Et je continue ma visite des Zénith de France avec Strasbourg, pour la 19ème édition du festival des Artefacts. 12 000 spectateurs, pour le plus grand Zénith de France.
A la base, c'était un cadeau de Noël pour Alba. Parov Stelar. C'est le nom de la bande autrichienne qu'elle adore. De l'électroswing, très en vogue Outre-Rhin. Parov Stelar commence à être un peu connu en France (une pub avec leur musique passait à la TV lors de ma dernière visite dans l'Hexagone). Mais ce n'est rien par rapport à Stromaé... Et là, c'est devenu MON cadeau de Noël !
Stromaé en 2013, c'est un peu Adèle en 2011 : on connaît tous plusieurs chansons, qu'on le veuille ou non. 3 Victoires de la musique, succès critique et commercial (2 millions d'albums), tournée de fou (survendue par plusieurs ami(e)s). Bref, je l'attends de pied ferme !
Commence donc Parov Stelar. On est dans les gradins, mais on se prend vite aux airs entraînants de la bande autrichienne. Du coup on descend dans la fosse et on se met à danser. Là, on a vite compris qu'on faisait partie des 0,04% également venus pour Parov Stelar ! On danse, mais on se sent seul ! L'ambiance n'est pas mauvaise, les gens réagissent à chaque fois que la chanteuse leur demande. Mais on a beau faire, quand le public ne connaît pas la musique ou les paroles... Je me surprends moi-même à connaître l'ensemble des chansons (sauf deux nouvelles), preuve en est que le travail de sape d'Alba a payé (l'album de Parov Stelar était l'un des seuls que nous avions pendant le tour d'Asie). Je vous mets plus bas un morceau de la bande, pour vous donner envie d'en écouter un peu plus.
Une petite pause, et voici venu la star de la soirée. Les décibels explosent, on a la confirmation des 99,99% venus pour Stromaé ! La surprise vient d'ailleurs des gradins : on pensait que les gens allaient rester assis... que dalle ! Tout le monde debout, que la fête commence, Stromaé est dans la danse !
Je n'ai pas l'album, je ne l'ai même jamais écouté. Mais je connais les bases. Je suis surpris par quelques chansons (notamment celle sur le thème du cancer, qui a fait s’asseoir la moitié des gradins, et qui m'a fait penser à sa marionnette aux Guignols, plus vraie que nature!).
Mais pour le reste, c'est debout, ça danse, ça chante, ça crie, ça fait du bruit. On sent le show rodé (forcément, quand on est en tournée depuis plusieurs mois...) et les répliques bien préparées. Quelques-unes sympas, notamment quand il demande à l'ensemble du public de crier en chœur : « A poil ! ». Et c'est là que tu te rends compte de l'avantage d'être une star de la chanson : tu peux faire ce que tu veux ! Le type demande de crier « à poil » et l'ensemble du public le fait. Il demande de sauter, l'ensemble du public se met à sauter. Il met une musique des 90's en mode boîte de nuit (cf. vidéo) ou même de la bonne vieille techno belge et les gens sont contents ! Je donnerais cher pour voir un chanteur demander à son public de crier des insultes ou des slogans politiques.
J'avoue, j'ai adoré. J'étais parfois assis dans les escaliers, souriant béatement devant la performance de Stromaé et la joie du public qui m’entourait. On sentait un Zénith heureux. 12 000 personnes heureuses, au même endroit, au même moment. Encore plus quand c'était formidable. Alors on danse. A son zénith. Stromaé l'artiste.