Zanzibar, l'île où l'Afrique, l'Inde et le monde Arabe se rencontrent. Difficile de mieux résumer l'île des épices. Zanzibar est un carrefour, le lieu de rencontre des religions, des cultures, des marchandises (et des esclaves...). C'est une île à l'histoire mouvementée, passant successivement entre les mains des Portugais, des Anglais et même du sultanat d'Oman, avant de se retrouver au sein de la Fédération Tanzanienne. Mais n'allez surtout pas leur dire qu'ils sont Tanzaniens ! Non, ils sont de Zanzibar. L'esprit d'indépendance perdure, l'esprit insulaire est partout. Ils ont leur drapeau, leurs expressions. Et ils sont fiers d'appartenir à l'île aux épices.
Le bateau depuis Dar es Salaam est plutôt tranquille. La mer est calme, l'île apparaît au loin. Elle se découvre peu à peu à nous, laissant entrevoir une architecture. De l'architecture en Afrique, enfin ! Et c'est là un choc. Depuis un mois et demi, je vois des villes un peu dégueulasses. Des villes à l'africaine, sans grande logique, sans véritable histoire, sans réelle continuité. Et je me retrouve devant ça.
Dans la capitale qu'est Stone Town, il y a des bâtiments à découvrir ! Ça change aussi. D'ordinaire, il n'y a vraiment rien à voir dans les villes que je visite en Afrique. Ici, vous avez le fort, une foule de bâtiments coloniaux. La ville fait d'ailleurs très coloniale en certains endroits. Des jardins se sont glissés en centre-ville, des petits squares. On lève beaucoup les yeux. On déambule dans les petites rues du centre. Et on atteint l'objectif fixé : être perdu !
Se perdre dans Stone Town, c'est une nécessité. On se retrouve devant les échoppes où l'on vend pêle-mêle des tissus, des souvenirs en tous genres, et bien sûr des épices. Le marché nous remplit les narines d'odeurs de poissons et de viandes. Le mélange pique les yeux. On s'échappe à nouveau dans une petite rue, évitant les scooters lancés à vive allure. La circulation reste importante, de façon assez étrange puisqu'il y a rarement de la place pour que deux voitures se croisent. Les klaxons nous énervent un peu, on souhaiterait tellement se retrouver seul ici, tranquille. Avoir la ville pour nous, les piétons. Les touristes.
Il y a beaucoup de touristes à Zanzibar. C'est un peu un choc pour moi de voir autant de blancs dans le centre-ville. Stone Town est très touristique, l'économie de l'île dépend beaucoup de ça, les hôtels sont pleins et les restaurateurs parlent quasiment tous anglais. Je me retrouve pour la première fois en face d'une assiette de pieuvre !
La nourriture est délicieuse. Les épices, mon Dieu, les épices ! J'ai mangé mon meilleur riz ici. Moi qui ne suit pas très riz, parce que d'ordinaire assez ennuyeux, je redécouvre sa cuisine. Les saveurs emplissent mes narines. C'est épicé, mais sans détruire mon palais.
Mais le sens qui apprécie le plus Stone Town, c'est ma vue. Mes yeux profitent de chaque corner de rues, de chaque ouverture sur la mer. La plage est devant nous, on en profite pour mettre les pieds dans l'Océan Indien.
Des petits bateaux flottent au loin, des pêcheurs reviennent du large. Certains ont un moteur, d'autres une voile. Et puis sinon, il reste les bras, et ça rame sec.
Stone Town est une obligation si vous passez dans le coin. Elle est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO. C'est un petite merveille d'architecture et de mélange. Un endroit où la voix du Muezzin rencontre le son des cloches. Un exemple de cohabitation pacifique. Un exemple à montrer. C'est beau un monde de mélange.