16 avril 2015 4 16 /04 /avril /2015 10:12

Dimanche c'était Fassika, c'est à dire la Pâques orthodoxe. Je ne suis pas spécialement croyant, mais je ne suis pas spécialement athée non plus. Je me laisse donc facilement entraîner par mon hôte vers une église locale. Je sors la chemise pour l'occasion.

Forcément, nous sommes les deux seuls « farengis » [blancs], et on nous regarde avec des yeux de merlans frits. Je rentre dans l'église, et vient vers moi un homme qui est chargé de nous placer. Les filles et les garçons sont séparés, premier gros changement ! Étant blanc, j'ai le droit à une place VIP que je n'avais pas demandée : quatrième rang ! Bon, je ne me plains pas non plus, ça va me permettre de mieux observer le fonctionnement.

 

Tout d'abord, le pasteur est sur une immense estrade. Il y a un écart vraiment impressionnant, il surplombe la foule. Derrière lui une immense croix rouge. Pour l'Occidental que je suis, ça fait bizarre. Et je suis loin d'être au bout de mes surprises.

Une église africaine : la folie

Le pasteur ne fait pas la messe comme chez nous. Non, il ne parle pas dans un vieux micro où l'on comprend la moitié. Lui, il crie. Il hurle même, à de nombreuses reprises. Alléluia ! Et toutes les personnes autour de même d'hurler vers lui, les mains tendues « Alléluia ! ». Si je n'ai pas entendu Alléluia 200 fois, je ne l'ai pas entendu. Il me donne l'impression d'un homme politique en plein meeting, il harangue la foule qui le lui rend bien.

Mais il n'y a pas qu'Alléluia ! Les gens hurlent constamment. Ils crient leur amour pour Dieu, pour Jésus. « AMEN ! AMEN ! ». Ils le font seuls, ou en groupe. Je ne sais plus où donner de la tête tellement les choses étranges s'enchaînent autour de moi. Un type est à genoux devant moi, et prie d'une drôle de façon. La musique commence, les chants sont puissants, les gens se mettent à danser. Le type à côté de moi se croit à un concert de Johnny. Regardez-les...

Au fur et à mesure que le temps passe, la chaleur monte, les esprits sont échauffés. Des gens se jettent à terre et crient. Certains tremblent, semblent possédés. J'ai l'impression d'être dans un asile de fous, et en même temps je suis impressionné par une telle croyance.

Au milieu de la cérémonie, cinq groupes de jeunes s'installent devant nous, pour chanter. Ce sera le moment le plus extraordinaire de cette messe.

Une église africaine : la folie
Une église africaine : la folie

Au début, tout est normal. Ils chantent avec calme, bougent de gauche à droite.

Et puis regardez moi cette vidéo hallucinante, légendaire, incroyable (je n'ai pas les mots pour la décrire). Cette fois, c'est une véritable folie. Les gens sautent, crient, hurlent. J'ai l'impression d'être dans une soirée délurée, en plein milieu d'un pogo dans un stade de foot. Pourtant, la croix est encore là, et c'est autour d'un autel que ces jeunes dansent.

Non, mais franchement, admettez que c'est fou ! Je vous avoue, j'ai été transporté. Je n'ai jamais ressenti une telle ambiance, une telle ferveur. C'était mieux que tous les concerts, tous les matchs de foot. Le bruit était hallucinant, ce mélange de chaleur, de ferveur, de croyance, de générations, est indescriptible.

Et puis je suis redescendu, petit à petit. Les minutes ont défilé, plus lentement. Les prêches se sont succédé. Autour de moi, les gens restaient « perchés », hurlaient toujours avec autant de ferveur. Moi, personnellement, après 3 heures de messe, ça me faisait moins sourire. J'étais fatigué. J'étais plutôt inquiet, je me demandais s'il existe une limite entre une secte et une religion.

La messe aura duré 4 heures. A la fin, on m'a fait rencontrer le pasteur, qui pratique à ce moment-là une sorte d'exorcisme.... La femme est en pleurs, elle tremble, et lui hurle à ses côtés. Mais qu'est-ce que je fais là ! La femme du premier ministre passe devant moi, le prêtre veut que je revienne dans l'après-midi pour discuter avec lui. Hum... 
Une expérience folle, un moment dont je me souviendrai jusqu'à mes derniers jours.

Et puis il y a eu le repas de Pâques. Bonjour la viande ! Pensez, cela faisait 55 jours que les croyants n'en mangeaient pas. Alors aujourd'hui, c'était le grand carnage.

Une église africaine : la folie
Une église africaine : la folie

Appétissant, n'est-ce pas ? (oui, je reste végétarien, encore plus après avoir vu tout cela!)

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commentaires

M
Si la messe ressemblait à ça, j'irai plus souvent.Leurs chants sont quand même plus entrainant que l'ave maria pratiquait chez nous.
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