Un immense fort surplombe la ville jaune. Et, 90 kilomètres devant, le Pakistan.
Jaisalmer est la ville la plus à l'Ouest de mon périple. Je la rejoins en bus de nuit, où, pour une fois, j'avais une couchette. Quoique j'utiliserais plutôt le terme de cercueil, car je suis en fait dans une mini-cabine quasi insonorisée, entourée par des rideaux de mauvais goût. 1m80 est la taille maximale selon les Indiens, je réalise donc, au cours de la nuit, de très beaux numéros de contorsionniste ; sans les rideaux j'aurais certainement eu le droit à une standing ovation sur les coups de 4 heures du mat' !
La ville est magnifique. Tout d'abord il y a ce fort majestueux, encore habité par près d'un quart de la population, et qui s'apprécie autant de l'extérieur que de l'intérieur. Ce qui m'a fasciné le plus dans cette ville, ce sont les façades, énormément travaillées, sculptées, décorées (et pas seulement dans le fort).
J'avale les kilomètres le premier jour, malgré les 40 degrés (il faisait 45 degrés il y a 3 jours, je m'estime donc chanceux). Je profite de la quiétude du lac, puis je surplombe la ville sur un petit fort et, enfin, dans un cimetière !
En plus d'être venteuse et poussiéreuse (sableuse sans doute), Jaisalmer est LA ville des animaux : je n'en ai pas vu autant ailleurs. Des vaches et des chiens, je commence à en avoir l'habitude, des chèvres, bon, des cochons sauvages, ça, c'est nouveau ! Et, tiens, un dromadaire ! Forcément la circulation est sympa ! Je me bats également avec une armée de moustiques au cours de ma dernière nuit, qui fut celle de vomito 2, le retour.
Jaisalmer, c'est surtout la porte du désert. Je ne suis pas trop à faire des excursions organisées, mais quand tu réfléchis à "désert" et "40 kilomètres de la frontiere pakistanaise", tu te dis que c'est peut-être la meilleure solution ! Et c'est parti pour un petit safari en dromadaire. C'est ma troisième fois sur ce drôle d'animal (après l'Egypte et la Mongolie), et ça me confirme bien quelque chose je m'ennuie très vite à monter un animal (évitons les blagues salaces, merci !). Mais ce n'est pas tant pour l'animal que pour les dunes de Sam que je suis venu. Nous sommes dans le désert du Thar, à la frontière (quasi-infranchissable) indo-pakistanaise. Le paysage est magnifique (quand on aime le sable !). Le coucher de soleil est jaune pâle, comme si le désert se reflétait dans l'astre (ce sera le cas tous les jours). Nous passons la nuit sur un lit à même les dunes, observant les millions d'étoiles scintiller (merci l'absence de lune !).
Il est sympa ce voyage.