Deux mois à remercier les douches froides. Et, ce soir, je remercie la douche chaude.
Varanasi-Katmandou. On m'annonce 14 heures de trajet, mais je suis maintenant toujours dubitatif concernant les durées annoncées par les Indiens. Il n'y a pas de train, ni de bus couchette. Bon, va pour le bus normal... merde y'a la clim ! Et je n'ai pas le choix ! Pour la première fois du voyage, je me retrouve quasiment avec autant de blancs que de locaux dans un bus. Un Tchèque est assis à côté de moi, deux Autrichiens un peu plus loin derrière me donnent des tuyaux trek au Népal, un Irlandais bien sympa au fond (ils sont toujours sympas ces Irlandais !). Le trajet jusqu'à la frontière est plutôt rapide. Le poste frontière Sonauli (Inde)-Bhairava (Népal), c'est une autre histoire. Le tampon de sortie du territoire indien est fait très rapidement. A peine sorti du bureau que le chauffeur m'envoie échanger mes roupies indiennes contre des roupies népalaises (ce n'est pas possible au Népal). Pas le temps d'avoir 15 secondes pour réfléchir, on me prend quasiment l'argent des mains, paf, pouf, me voilà avec des roupies népalaises ! Merde, je voulais me payer un dernier thé avant de partir ! Bon, le taux se révèle à peu près correct. Tous les étrangers ont le droit au même traitement puis direction le poste népalais. Là, c'est l'administration dans toute sa caricature. Il faut une photo, et 40 dollars. Ca a l'air si simple... Problème, les dollars doivent être propres, non chiffonnés, et dater d'après 2003 ! C'est à dire que si tu donnes 20 dollars de 2002, c'est comme si tu donnais 0 (ce n'est pas le seul endroit où c'est comme ça, les Birmans ayant la réputation d'être les champions du monde dans ce domaine). Pas de souci pour moi, j'ai été prévoyant à Varanasi. Mais je dois venir en aide à un couple hongro-allemand (j'avais 20 "vrais" dollars en rab, je me retrouve avec leurs 20 "faux" dollars), tandis que deux Hongrois luttent longtemps. Je croise à ce poste un Omanais qui arrive de son pays... à vélo, Je me dis que ça doit être génial... et puis je découvre les routes népalaises, qui vont me casser le dos. Le mot route est d'ailleurs inapproprié, puisque ce sont des cailloux posés de façon aléatoire à distance plus ou moins grande les uns des autres. Nous arrivons à Katmandou à 5h30 (donc avec 3h30 de retard sur la promesse indienne), et.... mais j'ai froid ! Drôle de sensation après 2 moins indiens !
25 Avril 2015. Magnitude de 7,9 sur l'échelle de Richter. Près de 9 000 morts, 20 000 blessés. Le Népal a souffert il y a deux ans d'un des plus forts tremblements de terre enregistrés sur son territoire. Je débarque dans Katmandou sans trop savoir ce qu'il en est, en me disant que 2 ans doivent être bien suffisants pour reconstruire.... naïf que je suis (ou ignorant). Le quartier de Durbar Square est le coeur historique de la ville. Et voilà son état actuel.
Je pensais voir les cicatrices du tremblement de terre, j'en vois les blessures, encore vives. Alors que j'observe tout ça, un chien surgit d'une maison, en coursant un autre. Sans raison, il dévie sa course... et vient me mordre la cuisse ! La surprise est telle que je réagis seulement d'un "aïe !" tandis que le canidé reprend sa route sous l'oeil médusé des locaux. C'est dans ces moments là qu'on se remercie d'avoir fait le vaccin anti-rage ! La morsure est superficielle, mais c'est mentalement qu'il y a le plus d'effets : je fais dès lors un détour et prépare ma défense à chaque fois que je croise une bête !
Katmandou est très vivante, et j'ai parfois l'impression que c'est plus densément peuplé que l'Inde.
Une partie des Népalais porte des masques, à la manière des Chinois. Pourquoi ? Même cause, mêmes effets : Katmandou est l'une des villes les plus polluées au monde. La faute à l'effet cuvette, puisque la ville est cernée de collines, pas vraiment visibles d'ailleurs, en raison d'un smog. La circulation est bien sûr la raison principale (énormément de motos, fini les tuks-tuks), tandis que la poussière, en partie due à la déconstruction/reconstruction post tremblement de terre, est omniprésente.
C'est vendeur, hein ?!
Il n'empêche, l'architecture locale, même endommagée, vaut le coup d'oeil.