2 600. C'est le nombre de postes de professeurs qui seront supprimés dans l'enseignement secondaire pour la rentrée 2019-2020 (400 dans l'administration, 600 dans l'enseignement privé). En échange, 1900 postes seront créés dans le primaire, notamment pour le dédoublement des classes de CP. Je ne veux pas insister sur ces créations de postes dans le primaire, car c'est une bonne chose, à la vue des chiffres : la France était en retard pour la prise en charge des enfants.
Non, je veux revenir sur les suppressions de postes dans le secondaire. Car il y a un autre chiffre intéressant : 40 000. Le nombre d'élèves en plus à la rentrée en 2019-2020 dans l'enseignement secondaire. Pareil pour l'année suivante, d'après les estimations. En résumé : plus d'élèves, moins de profs.
Mais, au fait, y-a-t-il trop de profs ?
Depuis 2007, les effectifs dans le secondaire sont passés de 5,4 millions d'élèves à 5,8 millions (chiffre pour 2022). 400 000 élèves de plus. « Oui, mais Hollande a créé des profs ! ». Je sais je l'ai déjà entendu ! Voilà les chiffres du nombre moyen d'élèves par classe en 2017, par rapport aux décennies précédentes (source site officiel de l'éducation nationale!).
Donc, en résumé, le chiffre de 2017 est le plus élevé depuis plus de 25 ans dans les lycées (29). Il n'a jamais été aussi élevé dans les collèges depuis 1980 (début du graphique, 25 aujourd'hui). Il baisse seulement dans les lycées professionnels. Donc, je résume : on a de plus en plus d'élèves dans les classes, et le gouvernement veut baisser le nombre de profs.
Par rapport au reste du monde ? On est certes meilleur que l'Inde, le Chili et le Mexique. Bon... c'est toujours une question de comparaison... Par contre, par rapport à la moyenne des pays développés, on est bien au-dessus !
Ainsi, lorsque le gouvernement explique qu'il y a moins d'élèves, c'est un mensonge. Dire que l'on veut rattraper les autres pays, c'est un autre mensonge.
Non, tout n'est pas parfait dans l'éducation nationale (encore moins en Guyane d'ailleurs), et des choses doivent être faites. Mais la rengaine des suppressions de postes, c'est inadéquat. Tiens, je m'en vais me syndiquer.