31 août 2019 6 31 /08 /août /2019 21:08

Il y a sept ans de cela, j'ai lu la moitié de l'Ancien Testament : la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome pour Moïse, le livre de Josué, des Juges, de Ruth, I-II et de Samuel.  Pas une mince affaire en soi, tant les longueurs sont nombreuses. Le livre des Rois m'a d'ailleurs fait craquer et je n'en suis pas revenu. Aujourd'hui, en direct d'Israël, j'avoue que j'ai replongé ! Mon objectif : le Nouveau Testament. C'en est fini des meurtres et des méchancetés, je veux entendre la Bonne Nouvelle ! Le premier Evangile est celui de Matthieu, plutôt écrit vers l'an 80 du côté d'Antioche, en suivant principalement l'Evangile de Marc (j'y reviendrai !). Bref, un livre sacrément historique !  En voici un résumé, avec en vert les moments les plus connus, et en rouge les moments les plus surprenants.

 

Tout d'abord, le livre commence par revenir sur les ancêtres de Jésus (seulement la branche paternelle d'ailleurs !), via Abraham et David (42 générations en tout !). Sa naissance est forcément un moment-clé : "Marie, sa mère, était fiancée à Joseph ; mais avant qu'ils aient vécu ensemble, elle se trouva enceinte par l'action du Saint-Esprit" Sacrée histoire ! Joseph est plutôt dubitatif (je pense que je l'aurais été aussi !), il veut rompre les fiançailles, mais un ange apparu dans un rêve le fait changer d'avis. Après la visite des Savants (les rois mages), Joseph fuit en Egypte pour éviter le massacre des enfants de Bethléem décidé par le roi Hérode. Ils en reviennent après la mort de celui-ci. Que se passe-t-il pendant son enfance ou son adolescence ? Jésus faisait-il  pipi au lit ou a-t-il eu de l'acné ? Mystère ! Car l'histoire reprend sur le prêcheur Jean-Baptiste, celui qui va baptiser Jésus dans le Jourdain. "Bande de serpents !" lance-t-il à destination des Pharisiens (aucun rapport avec le PSG, c'est le nom donné à un groupe de Juifs, clairement l'Evangile ne les aime pas beaucoup car ils sont souvent surnommés serpents). Le baptême de Jesus voit le ciel s'ouvrir pour voir apparaître l'Esprit de Dieu descendre sur Jésus, avec Dieu déclarant "Celui-ci est mon fils bien aimé ; je mets en lui toute ma joie". Jésus est ensuite directement soumis à la tentation de manger, il résiste pendant 40 jours et 40 nuits (!!) et commence ensuite à prêcher. Il rencontre ses premiers apôtres, des pêcheurs qui vont le suivre (Simon surnommé Pierre, André, Jacques et Jean). Il  guérit et enseigne sur la loi, la colère... : ainsi "celui qui dit à son frère "Imbécile !" mérite d'être jeté dans le feu de l'Enfer." Un peu sévère ! Au sujet de l'adultère "tout homme qui regarde la femme d'un autre en la désirant a déjà commis l'adultère avec elle en lui-même. Si donc c'est à cause de ton oeil droit que tu tombes dans le péché, arrache-le et jette-le loin de toi" Un peu brutal ! L'enseignement sur la vengeance me plaît plus, il reprend l'oeil pour oeil et dent pour dent pour le transformer "si quelqu'un te gifle sur la joue droite, laisse-le te gifler aussi sur la joue gauche". Il faut aimer ses ennemis, donner, prier ou jeûner sans attirer l'attention sur soi, et ne pas juger les autres "enlève d'abord la poutre de ton oeil et alors tu verras assez clair pour enlever la paille de l'oeil de ton frère".  
A partir de là, c'est ce que je qualifie le temps des miracles : Jésus
guérit un lépreux, le serviteur d'un officier romain, beaucoup de malades, il apaise une tempête (costaud !), guérit deux hommes possédés par des esprits mauvais, un homme paralysé, une femme qui saigne depuis douze ans (!), ressuscite la fille d'un chef juif, redonne la vue à deux aveugles, la parole à un muet... Il ne chôme pas !

Il réunit ensuite ses douze apôtres : Simon (surnommé Pierre), son frère André, Jacques et Jean, Philippe, Barthélemy, Thomas, Matthieu, un autre Jacques, Thaddée (qq'un connait ??), Simon "le nationaliste" et "Judas Iscariote, qui trahit Jésus". Hé ! Spoiler ! Il leur demande de prêcher avec lui tout en les prévenant des persécutions à venir. S'en suit un discours que je qualifierai d'offensif "je ne suis pas venu apporter la paix, mais le combat [...] celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi." Il menace ensuite les villes qui n'ont pas changé de comportement malgré ses miracles. A partir de là se déroulent des joutes orales avec les Pharisiens qui essaient de piéger Jésus. Il guérit un homme à la main paralysée, un homme muet et aveugle, puis accuse certains qui doutent "Bande de serpents ! Comment pourriez-vous dire de bonnes choses, alors que vous êtes mauvais?" Il refuse ensuite de parler à sa mère et à ses frères (dont j'apprends l'existence !), considérant que ses disciples sont ses nouveaux frères. 

Ensuite c'est le temps des paraboles ! Concrètement, Jésus utilise des métaphores pour faire passer ses idées. J'avoue que je n'ai pas toujours tout compris, certaines sont sympas, d'autres m'embêtent plus. Le semeur est facile par exemple, c'est la plus connue : des grains tombent un peu partout, certains dans de la bonne terre, et produisent beaucoup d'épis. Ca fonctionne aussi avec la parole de Dieu il paraît. Puis vient la parabole de la mauvaise herbe, celle de la graine de moutarde, du levain, du trésor caché et de la perle, du filet... Quant à Jean-Baptiste, arrêté, la fille de la nouvelle femme d'Hérode (qui était sa belle-soeur au départ.... les histoires de famille vous savez...) demande sa tête !

Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste (Le Caravage, Londres)

Salomé avec la tête de saint Jean-Baptiste (Le Caravage, Londres)

Puis Jésus nourrit 5000 hommes avec cinq pains et deux poissons (il le refait plus loin, mais seulement pour 4000 hommes et avec sept pains !). Il marche ensuite sur l'eau (Pierre aussi !), guérit des malades et des malades, refait une joute orale avec les Pharisiens (qu'il traite d'hypocrites !) avant de dire à ses disciples "êtes-vous encore, vous aussi, sans intelligence?" Je ne le trouve pas toujours bon pédagogue. Pierre (le plus important des apôtres, je me demande parfois où sont les autres) déclare à ce moment-là que Jésus est le Messie (je l'aurais dit avant !!). Manque de chance pour lui, c'est là que Jésus annonce sa mort et sa résurrection (il va le faire trois fois). Pierre est triste, il lui fait des reproches. Jésus se retourne et dit à Pierre "va-t-en loin de moi, Satan ! Tu es un obstacle sur ma route, car tu ne penses pas comme Dieu, mais comme les êtres humains". Bon.... Pas le best bro !

Tout d'un coup, en haut d'une montagne, c'est la transfiguration de Jésus, qui se met à briller et à parler avec Moïse et Elie, sous les yeux de Pierre, Jacques et Jean ! Dieu se met aussi à parler pour rappeler que c'est son fils. 

Revient le temps des paraboles avec le mouton égaré, celle du serviteur qui refuse de pardonner (sympas). Vient ensuite la vision économique de Jésus, et là, j'avoue, je ne comprends pas. Ainsi, "il est difficile à un homme riche d'entrer dans le Royaume des cieux". Puis, la parabole des ouvriers de la vigne, ceux qui travaillent huit heures reçoivent une pièce d'argent, comme promis. Ceux qui travaillent une heure reçoivent une pièce d'argent aussi, comme promis. "Ainsi, ajouta Jésus, ceux qui sont les derniers seront les premiers et ceux qui seront les premiers seront les derniers". Comprends pas le lien. Il chasse ensuite les vendeurs du temple de Jérusalem, tout en guérissant à tour de bras. Ensuite il... maudit un figuier ! Le malheureux n'avait rien fait, c'est juste qu'il n'avait que des feuilles et pas de fruit. 


Nouvelle joute orale avec les Pharisiens. Je vous la mets en entier, vous m'écrivez si vous avez compris la logique de  Jésus dans celle-la :  "Que vous en semble ? Un homme avait deux fils ; et, s'adressant au premier, il dit : Mon enfant, va travailler aujourd'hui dans ma vigne. Il répondit : je ne veux pas. Ensuite, il se repentit, et il alla. S'adressant à l'autre, il dit la même chose. Et ce fils répondit : je veux bien, seigneur. Et il n'alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père ? Ils répondirent : "le premier". Et Jésus leur dit : "je vous le dis en vérité, les publicains et les prostituées vous devanceront dans le royaume de Dieu. Car Jean est venu à vous dans la voie de la justice, et vous n'avez pas cru en lui. Mais les publicains et les prostituées ont cru en lui ; et vous, qui avez vu cela, vous ne vous êtes pas ensuite repentis pour croire en lui". (j'aurais répondu la même chose que les Pharisiens, pas  vous ?). La parabole des méchants vignerons suit (pas la meilleure) puis vient la pire selon moi, celle du grand repas de mariage : un roi organise un repas pour le mariage de son fils, mais les invités ne veulent pas venir. Il finit par les tuer, et invite les gens de la rue. "Le roi entra alors pour voir les invités et il aperçut un homme qui ne portait pas de costume de fête. [...] Alors le roi dit aux serviteurs : "Liez-lui les pieds et les mains et jetez-le dehors, dans le noir. C'est là qu'il pleurera et grincera des dents". En effet, ajouta Jésus, beaucoup sont invités mais peu sont admis." La, je ne vois pas le lien entre la parabole, totalement injuste selon moi (ce malheureux n'avait rien demandé !) et la chute !
A partir de là la tension avec les Pharisiens augmente, "
malheur à vous, maîtres de la loi et Pharisiens hypocrites" que Jésus répète sept fois ! Il leur annonce d'ailleurs à cette occasion la destruction du Temple. 

La dernière parabole, celle des trois serviteurs, m'embête aussi : un maître part en voyage et confie sa fortune, respectivement 500, 200 et 100 pièces d'or, à trois serviteurs. Le premier et le second font du commerce avec la somme et rendent le double au maître qui les félicite. Le dernier a préféré cacher l'argent pour ne pas le perdre. Son maître l'engueule, lui dit qu'il est mauvais et paresseux, prend la somme, la donne à celui qui a déjà 1000 pièces d'or et met dehors le malheureux "dans le noir, là où on pleure et grince des dents". Non ! C'est totalement injuste ! Sacrée apologie du capitalisme en tout cas !

 

Viennent enfin les épisodes finaux, avec Judas qui dénonce Jésus pour 30 pièces d'argent, juste avant le repas de Pâques. "L'un de vous me trahira" qu'il dit, avec aplomb, suscitant la tristesse des disciples. Il rompt ensuite le pain, prend la coupe de vin etc, et annonce à Pierre que celui-ci le reniera trois fois dans la nuit (ce qu'il fera). Jésus est arrêté par une foule nombreuses de gens armés d'épées et de bâtons, envoyée par les chefs des prêtres et les anciens du peuple juif. Il est jugé par ceux-ci et condamné a mort, jugement confirmé par Ponce-Pilate. Judas, pris par les remords, jette l'argent et part se pendre

Jésus n'est pas libéré car la foule en choisit un autre, il est cloué sur la croix et meurt en criant "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as tu abandonné?" J'avoue que ce cri me surprend ! Il est mis dans un tombeau, des gardes le surveillent. Pourtant Jésus ressuscite, dit "je vous salue!" à deux Marie et se montre à ses onze disciples restants, leur demandant d'enseigner et de baptiser en son nom.

 

La fin est très rapide, limite plus que Game of Thrones (je pensais avoir le droit à la marche de Jésus avec sa croix, et à au moins plus d'infos sur sa résurrection et ce qui se passe ensuite, là ça tient en deux paragraphes !) De façon générale, j'avoue que je suis un peu déçu. Je pensais trouver un Jésus plus pacifique, compréhensif, moins jugeant. Les paraboles laissent beaucoup (trop) d'espace à l'interprétation (mon nouveau testament est accompagné d'explications à côté, je suis loin d'être toujours d'accord). Le récit désigne souvent les Juifs (les Pharisiens) comme les coupables de tous les maux du peuple, ça m'embête énormément. A voir ce que me dit Saint-Marc, mais j'ai bien peur que ça se ressemble...

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