18 juin 2021 5 18 /06 /juin /2021 18:30

Vendredi, 23h59, fin de la campagne pour les élections départementales. Voici quelques semaines que je suis sur le pont, en première ligne. Et pour cause, je suis candidat.

 

Quelle drôle d'idée ! Oui, ce peut être la première réaction. Car, honnêtement, j'ai toujours eu une relation d'amour-haine avec la politique. D'un côté, je voyais bien que c'était l'une des meilleures façons de faire évoluer les choses, et, de l'autre, les pratiques et les querelles d'ego me dégoûtaient. Alors, pourquoi y aller ? Pourquoi se mettre dans une position où l'on va en prendre plein la gueule, où des gens que je ne connais pas vont gueuler sur moi/sur mon parti/sur mes idées, que ce soit sur les réseaux sociaux ou dans la vraie vie ? Pourquoi vouloir se mettre en avant ? Ne suis-je pas moi-même emporté par mon ego ? Ne serais-je pas mieux tranquillement assis dans mon canapé en train de regarder un bon film avec une demoiselle ou de travailler sur l'histoire du village de Houlle ? Peut-être. Mais j'ai le syndrome du miroir.

 

Se regarder dans la glace. Droit dans les yeux. Faire le bilan de ses journées. Qu'ai-je fait pour moi ? Ok. Qu'ai-je faire pour les autres ? Qu'ai-je fait pour la planète ? Régulièrement, je m'en voulais. J'avais l'impression de ne pas en faire assez. Que mes journées se succédaient au rythme d'une routine plaisante mais peu constructive. Bref, la sensation de ne pas avoir assez d'impact. L'associatif peut combler ce sentiment, mais il y a un côté frustrant : on se retrouve toujours confronté aux politiques. Et si ceux-ci n'ont pas envie de faire bouger les choses, ou seulement à leur rythme (souvent trop lent à mon goût), je revenais mécontent. Alors, plutôt que de critiquer, j'ai décidé d'agir.

 

Cette décision a été renforcée par la politique locale. Deux choses. La première : celle de devoir voter, à chaque élection, pour la même personne, et ce depuis que je suis en possession de ma carte d'électeur. L'absence de choix, d'alternative. De plus, je hais le cumul des mandats. Vraiment. C'est peut-être ce qui m'a poussé à franchir le pas. La deuxième : ceux de ma génération qui se lancent. Une ou deux têtes sympathiques (Mohamed si tu passes par ici), et les autres, qui puent l'ambition depuis le collège ou le lycée, et qui se rêvent en baron local appliquant, encore une fois, le cumul des mandats. Ma réflexion était simple : si je laisse s'implanter ces gens-là sans opposition, nous allons les avoir pendant 30 ans ! Et ça, c'est quelque chose que je refuse.

 

Alors j'ai rameuté autour de moi. J'ai cherché des membres pour fonder un quatuor. Ce fut une tâche difficile, et pour cause : les gens détestent de plus en plus les politiques ! Se lancer ? Vous rêvez monsieur ! Pourtant les garçons étaient assez motivés dès le départ. Mais les filles et les femmes que je contactais avaient d'autres préoccupations (« les enfants me prennent du temps », « je ne me sens pas compétente »). Une réflexion que les mecs n'avaient pas... Il y a donc encore beaucoup de barrières mentales à casser pour parvenir à une réelle égalité homme-femme !

 

Une fois le quatuor constitué (et j'en profite ici pour les remercier de s'être lancés !), il fallait démarrer la campagne. Et, comme dans toutes les premières fois, on tâtonne un peu au départ (hum hum). L'annonce à la presse, les photos officielles pour les affiches et les professions de foi, tracter dans la rue, sur le marché, aller voir des acteurs liés aux compétences du département... Honnêtement, ça m'a bien plu. Déjà, l'accueil était beaucoup plus sympa que ce que j'avais imaginé. Non pas que je pensais recevoir des tomates, mais, avec mon étiquette, je croyais rencontrer des gens parfois haineux, ou du moins peu ouverts à la discussion. Je me suis trompé. Le fait d'être jeune et du coin aide bien. Le fait d'avoir un beau tract avec des semences de fleurs à planter aussi. Surtout, nos idées passent bien. Le cumul des mandats ? La population comprend que ça ne devrait plus exister. Consommer local ? C'est désormais totalement ancré dans les mentalités. Investir dans les services publics ? Le Covid a rappelé à toutes et tous l'importance de nos structures trop souvent sous-équipées. Protéger la planète ? Le réchauffement climatique inquiète les parents comme les enfants.

 

Bref, nous étions dans le vrai. J'ignore si cela se répercutera dans les urnes dimanche, mais je suis sûr que nos conversations laisseront des traces dans quelques mémoires. Et, à l'image des semences présentes dans nos tracts, elles finiront pas germer.

Votez !

Première campagne
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