26 juillet 2021 1 26 /07 /juillet /2021 09:23

Le monde d'avant avait pour moi des saveurs exotiques, des langues inconnues, des cultures très différentes. Il squattait sur Couchsurfing, il avançait le pouce levé, et il observait les sourires au coin des rues bondées. Il commençait souvent devant un planisphère, là où le champ des possibles semblait infini. Mais ça, c'était avant.

Aujourd'hui, ma carte du monde est très différente, elle a l'allure de celle faite par le ministère des affaires étrangères en temps de crise, avec beaucoup de rouge, un peu de orange et un peu de vert.

 

Orange. La Géorgie. Ce pays m'attire depuis plusieurs années : entre mer et montagne, l'aire post-soviétique, les conflits avec la Russie, la religion orthodoxe... cet ensemble me paraissait sexy, et a été validé par ma partenaire de voyage. Passeport dans la poche, sac sur le dos, c'est reparti comme en 40 ! (sauf que j'ai cette fois mon certificat de vaccination et un test PCR... léger détail!). Les queues interminables des aéroports, essayer de dormir dans un avion, escale à Istanbul, 15 heures de voyage porte à porte, pour une arrivée à Tbilissi au petit matin, fracassés comme rarement. La chambre n'est pas disponible, nous voici alors à errer en mode zombies dans une capitale déserte (hormis des chiens errants et quelques soûlards), en se demandant, comme à chaque début de voyage, ce qu'on fout là ! Nous finissons par nous réfugier dans le hall de l'hôtel où nous nous endormons lamentablement, ce qui semble bizarrement accélérer la mise à disposition de notre chambre (le manager devant craindre pour l'image de son hôtel avec deux marginaux affalés dans les canapés !)

 

Tbilissi, 1,2 millions d'habitants (près d'un tiers de la population totale de Géorgie), est une ville que nous avons eu du mal à saisir les premières heures, les premiers jours. C'est d'ailleurs à la toute fin de notre périple, alors que nous avions deux jours supplémentaires (notamment pour faire un nouveau test PCR), que nous avons peu à peu cerné la capitale. C'est un joyeux mélange d'histoire millénaire, avec des monastères, des statues, une forteresse... bref, des vieilles pierres, combinés à l'influence iranienne dans une mosquée, son bazar, ses bains (un régal!), combinés à l'influence russe puis soviétique dans des bâtiments classiques puis des immeubles en béton de 5 étages (les fameux Khrouchtchevka) et enfin, combinés au renouveau du XXIème siècle fortement influencé par le modèle occidental, avec constructions contemporaines et grands délires d'architectes.

Dire que nous avons aimé au départ serait mentir, dire que nous avons aimé à la fin du voyage est une réalité. Tbilissi, une de ces villes qui nécessite du temps pour l'apprivoiser.

Georgia on my mind
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Le pays est très religieux (toujours cocasse quand on pense que les Soviétiques ont interdit de facto la pratique pendant des décennies... peut-être le plus grand échec!) : chronologiquement, ce fut le troisième État à entrer dans la chrétienté (après l'Arménie et l’Éthiopie). Les monastères furent ainsi des étapes incontournables au cours du voyage. Pour y entrer, tenue correcte exigée : pas d'épaules dénudées, genoux recouverts, et voile pour les femmes. Pas tout à fait la tenue que nous portions (à notre décharge, il fait régulièrement 35°C). Heureusement, des voiles sont souvent disponibles dans l'entrée des édifices (pas très COVID tout ça!), comme ici, au monastère de Djvari, construit au VIème siècle, et intégré à la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Le lieu vaut plus pour sa localisation que pour son intérieur. A quelques encablures, la ville de Mtskheta, ville sainte, l'ancienne capitale du royaume d'Ibérie (à l'époque grecque et romaine, le pays actuel est divisé en deux, avec la Colchide à l'Ouest et l'Ibérie à l'Est, on retrouve à plusieurs reprises l'influence d'Athènes puis de Rome dans la région, mais aussi le royaume du Pont et de Parthe... ah, nos cours d'histoire antique...).

Georgia on my mind
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Pour finir, une petite image amusante dans le centre-ville. Car la Géorgie est un pays qui, géopolitiquement parlant, est très intéressant. [à suivre !]

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