Nassim Amaouche, Adieu Gary (2008): 14. Une surprise ! Par hasard sur canal +, je tombe sur ce film, qui s’avère être bien bon. Samir revient chez son père Francis après avoir purgé une peine de prison de moyenne durée pour petit trafic. Francis est veuf et vit dans un quartier ouvrier dont l'usine a fermée quelques temps auparavant laissant la population, majoritaire immigrée de l'Afrique du Nord, désœuvrée. Icham, le frère de Samir, lui trouve un travail de réinsertion dans le supermarché local, mais rapidement ce dernier ne peut supporter cette condition et quitte son travail, au grand dam de son père. Francis, lui-même licencié de son usine malgré les actions des syndicats, continue de réparer seul l'ultime grosse machine de l'usine, ne supportant pas de laisser un travail inachevé. Il entretient également une liaison secrète avec sa voisine Maria, dont le mari est parti quelques années auparavant, la laissant seule avec un fils devenu mutique et attendant le retour hypothétique de son père. Le temps s'écoule lentement dans la cité ouvrière, et d'autres rapports sociaux s'installent entre les habitants : le travail vient à manquer et les jeunes s'en vont, les petits trafics et débrouilles s'organisent. Les travailleurs sociaux étant partis avec l'arrêt de l'usine les mosquées font offices de lieux de rencontre et d'entraide communautaire.
Jean-Pierre Bacri y est à son aise, dans un rôle qui lui colle à la peau.
Grand prix de la semaine internationale de la critique à Cannes.