28 avril 2012 6 28 /04 /avril /2012 10:53

C’est l’histoire d’un continent. Le plus haut, le plus étendu, le plus peuplé. Celui qui accueille en son sein plus de la moitié du monde, celui qui bénéficie d’un glorieux passé, celui dont on prévoit le grand avenir. L’Asie. Ou les Asies.

L’Asie a véritablement commencé pour moi sur les berges du lac Baïkal. Auparavant, de l’autre côté de l’Oural, et n’en déplaise à de Gaulle, Ekaterinbourg restait très européenne. Mais Irkoutsk fleurait bon l’Orient. Ses visages aux yeux tirés, cette peau teintée, et une culture très métissée.

 

L’Asie a commencé avec une exception. La Mongolie ne fut pas qu’un voyage dans l’espace, ce fut un voyage dans le temps. Le transsibérien se révéla être une magnifique DeLorean fumante, crachante, qui m’emmena directement au temps des steppes et des populations nomades. Les paysages furent étourdissants, les conditions de vie ahurissantes. Pas d’eau courante, et un feu au milieu de notre yourte à rallumer au cours de la nuit, tant la froideur de la steppe pénètre dans les cinq couches de vêtements.

Un voyage de rêve mais, je l’ai déjà écrit, une vie très difficile, diamétralement opposée à la nôtre. La culture nomade, les conditions de vie, les envies, les besoins, rien. Non, nous n’avons rien en commun, si ce n’est l’amour de ces paysages.

Mongolie (36)

Mon Asie restera marquée du sceau chinois. L’Empire du milieu, terre de croissance économique à deux chiffres et de « démocratie » où l’utilisation des guillemets est nécessaire. C’est le pays qui m’a le plus marqué, celui qui m’a le plus impressionné aussi. C’est celui que nous avons visité le plus longtemps, celui dont nous avons le plus découvert la culture. Un pays continent, des premières pentes de l’Himalaya à la grande muraille, du charme de Pékin aux terrasses de riz du Yunnan, de l’occidentalisme de Shanghai à l’orientalisme des campagnes. Des Chines. Tellement différentes. Mais une surprise de taille. Je n’en attendais rien, elle m’a tout donné.

Guilin (12) L’Asie du sud-est présente quelques similitudes avec le gros voisin du nord. Le Vietnam surtout. Le Cambodge et le Laos sont deux pays plus pauvres, et plus sympathiques. La vie au fil du Mékong, la tranquillité et la gentillesse des habitants. Et puis l’Asie des îles. La Thaïlande et la Malaisie, où beauté rime avec océanité.

Koh Lanta (6)

L’Asie ce fut la religion bouddhiste. Que j’ai trouvé étonnement compliquée, avec de nombreuses branches. Ce fut aussi le confucianisme, le taoïsme, l’islam et un peu de chrétienté. Raconter l’Asie sans évoquer la nourriture serait une erreur, tant les mets et leurs odeurs au coin des rues ont pour nous une signification particulière.

 

Je ne sais pas ce que vous en avez pensé, mais l’Asie m’aura surpris. J’en attendais beaucoup, vraiment. Mais j’ai eu plus que cela. Des surprises de taille, des histoires folles, des animaux un peu partout – entre mes jambes ou dans mon assiette – et des gens formidables. Une sécurité de voyage jamais connue, et des regards transperçants, touchants. Difficile de résumer en un article ce que j’ai écrit, ce que j’ai vécu ces sept derniers mois. Il faudrait lire cette centaine d’articles pour commencer à comprendre. Non. Ca ne suffirait pas. Il faut l’avoir vécu.

 

C’est l’histoire d’un continent. Le plus haut, le plus étendu, le plus peuplé. Et c’est maintenant mon histoire. Une histoire d’amour aussi. Asie, je crois que je suis tombé amoureux.

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