16 novembre 2010 2 16 /11 /novembre /2010 01:28

Me rendre dans un gospel à Harlem. C'était clairement l'une de mes plus grandes attentes à New York. Je me lève donc de fort bonne heure ce dimanche pour assister au plus grand gospel de Harlem, qui se déroule dans l'Abyssinian Baptist Church. Selon mon Lonely Planet le pasteur accueille les touristes à bras ouverts et prie pour eux. Je choisis la messe de 9h, craignant la foule de 11h.

 

Lorsque nous arrivons devant les portes, une sorte de vigile explique que l'on ne peut pas entrer. La raison ? Aujourd'hui, c'est un anniversaire, et il faut que les membres quotidiens de l'église puissent y assister. Le vigile pense (ceci n'est pas une oxymore) que nous pouvons sagement attendre dans la queue, jusque 11h. C'est bien la première fois que les portes de Dieu se ferment devant moi !

 

Cependant, ce qui pouvait passer pour une décision logique devient très vite discriminatoire. Le problème est évident : le vigile arrête les blancs. Et il leur explique qu'il faut revenir à 11h. Jamais une seule question si tu es de couleur noire. A 11h, lorsque je repasse devant l'église, la queue de plusieurs centaines de mètres est blanche, à 100%. Autant de blancs dans Harlem c'est rare !

L'ensemble des touristes s'est donc retrouvé bloqué devant les portes. Mais qu'en était-il des touristes de couleur noire ? A l'intérieur, car le vigile ne les a pas arrêtés....

segregation.jpg

J'ai ressenti cette décision comme une injustice. Je suis sûr que si j'avais été de couleur noire à 9h, devant cette église, je serais entré.

Alors bien sûr, on peut multiplier les débats. Une messe est-elle un lieu touristique ? Est-il juste que les touristes puissent assister à la messe mais pas les croyants ? Cela n'empêche, la décision, prise sur le boulevard Adam Clayton Powell, du nom d'un noir ayant lutté contre la ségrégation, fut la mauvaise.

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