8 décembre 2012 6 08 /12 /décembre /2012 06:49

Cope-fillon-ump-rump.jpgJ'ai deux sentiments qui me traversent, comme beaucoup d'entre-nous. D'un côté, il y a un certain plaisir à voir la politique sous son vrai visage. De les voir se déchirer, devant les caméras. Des hommes et des femmes qui finissent par se détester alors qu'ils appartiennent officiellement au même parti politique. Et puis j'ai de la peine. De la colère. Car si ce n'est pas aux extrêmes, à qui profite le crime ?

 

Depuis des dizaines d'années les extrêmes crient sur tous les toits qu'ils sont tous pourris. Qui « ils » ? Les hommes politiques bien sûr. Ils déclarent qu'ils ne pensent qu'à leur personne, et à leur propre carrière. Qu'ils se foutent bien de l'intérêt général ou des électeurs.
Et qu'avons-nous depuis maintenant 3 semaines ? Une querelle d'hommes, qui supplante la querelle d'idées. Des élections que l'on accuse d'avoir été truquées. Un candidat qui se déclare vainqueur avant la proclamation des résultats. Puis on s'aperçoit qu'on a oublié de compter des bulletins. Et dire que ça a dirigé le France pendant ces cinq dernières années ! Qui s'étonne maintenant que nos comptes étaient déficitaires ?! On fait des recours, on se divise. Et le bilan ? La majorité des Français commence déjà à détester les deux candidats. « Fillon ou Copé ? Les deux sont pourris ! »

 

Il y a quatre ans, le congrès de Reims et les socialistes avaient fait rire les militants de droite. Rira bien celui qui rira le dernier. A force de perdre des élections nationales (régionales, présidentielles, législatives), l'UMP a réussi à perdre sa propre élection, en étant la seule à avoir des candidats.

 

Mais ce qui m'inquiète un peu plus encore que cette querelle de personnes et d'ego, c'est la querelle des idées. D'un côté, il y avait pour moi la droite sociale, gaulliste, chiraquienne, la droite qui pense à l'alliance avec le centre et qui refuse de pointer du doigt certaines minorités. Et de l'autre, il y avait la droite dure, la droite forte comme ils l'appellent, celle qui voit le Front National comme un possible partenaire, celle qui est justement téléguidée par un transfuge du parti d'extrême-droite. Celle qui parle de pain au chocolat, désigne les Roms ou les musulmans. Celle du discours de Grenoble et des centres de rétention. Celle de la politique du chiffre et du refus de l'homosexualité. Celle qui a voté pour la peine de mort alors que François Fillon a voté contre. Celle qui croit parler au nom des « vrais Français » et du « vrai travail » comme si certains étaient faux. Celle qui joue sur les peurs. Celle qui me fait peur.

 

Avant le vote, j'étais contrarié. D'un côté, une victoire de Fillon permettait un gros boulevard à sa droite, et donc au Front National. De l'autre, une victoire de Copé amenait déjà à une victoire des idées du Front National et des sujets qu'il souhaite traiter. Bref, ce vote sentait déjà la défaite à plein nez. Mais je crois qu'ils ont fait pire encore. C'est la République qu'ils risquent d'assassiner.

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