9 juin 2013 7 09 /06 /juin /2013 08:58

L'épisode tanzanien, maintenant refermé, ne peut pas passer sous silence mon expérience Couchsurfing, la première en Afrique. Bon, ce n'est pas ce que l'on peut appeler une expérience africaine, puisque j'étais hébergé par Megan, une Américaine. Cependant, c'est peut-être l'une des Américaines les plus africaines. Et pour cause, cela fait maintenant deux ans et demi qu'elle vit à 8 kilomètres de Moshi, au milieu de nulle part. Enfin, au milieu d'une école.

L'expérience de Megan est celle des Peace Corps Volonteers, les Corps de la Paix, une agence fédérale créée par JF Kennedy ayant pour but de favoriser la paix et la solidarité dans le monde. Vaste programme. Pour Megan cette mission se réalise par la voie de l'enseignement. Cela fait donc deux années et demie qu'elle enseigne à des écoliers les sciences et les mathématiques.
Peace CorpsPour arriver chez elle nous avons pris une moto. La route cassante ne m'empêchait pas de suivre le coucher du soleil sur le Kilimandjaro, mon point de vue du week-end. Après vingt petites minutes nous arrivons enfin devant sa demeure. Et là c'est la surprise. Une maison ancienne, très ancienne même. Une odeur bizarre. Une pièce minuscule. La lampe qui fait mal aux yeux. Elle me montre les toilettes, à l'extérieur. A la turque. Et la douche. A l'extérieur. Sans eau chaude. Sans douche. Une bassin en fait. Et la cuisine. A l'extérieur aussi.
Les toilettes-la salle de bainCela fait longtemps que je n'ai pas été dans ce genre de Couchsurfing. Peut-être une fois en Chine, et une autre fois à Grenade (ma sœur s'en souvient). Mais là j'avoue... j'avoue que je la plains. J'imagine passer deux ans et demi de ma vie ici, au milieu de nulle part, dans des conditions de vie pareilles. Sans la famille, sans les ami(e)s. Trois Noël. Megan ne se plaint pas, c'est même elle qui a demandé à prolonger pour une troisième année. Et le tout sans salaire !
Le repasNous cuisinons ensemble (ici c'est la fête aux fruits et aux légumes) puis je m'endors sur des coussins. J'hésite entre la moustiquaire malodorante et la piqûre des moustiques. Un espèce de... moustique me passe à côté de l'oreille, je me pince le nez et me réfugie sous la moustiquaire. Je dors mal, et me réveille le dos en compote.

En cette matinée, Megan décide de me faire faire le tour du propriétaire. Tout d'abord l'école. Construite par les colons allemands, elle est encore debout. D'ailleurs c'est l'ensemble du coin qui doit son existence aux colons allemands. La maison de Megan a aussi été construite par ceux-ci . Quand on sait que les Allemands ont été mis dehors en 1914, on ne s'étonne plus de la vétusté des lieux. Derrière l'église, des tombes de colons morts de la malaria. Sensation bizarre de retrouver des Allemands enterrés là, si loin de leur pays natal.
Puis nous arrivons chez un autre professeur, kényan, un peu la famille de Megan ici. L'intérieur de la demeure est très sobre, très dépouillé. Nous sommes dans un salon, et seul le divan, un fauteuil et une étagère composent la pièce. Nous prenons le thé, et je les écoute parler. Megan maîtrise parfaitement le swahili, élément indispensable en Tanzanie (alors qu'au Kenya l'anglais suffit). Plusieurs fois d'ailleurs on lui dit que je dois apprendre la langue. En une semaine c'est difficile, et j'avoue être plutôt orienté vers la langue des anciens colons, à savoir l'allemand, on va donc éviter de mélanger les deux !
L'école de KolilaEn dépit des conditions, je passe un vrai bon moment en sa compagnie. J'ai l'impression de voir un peu l'envers du décor tanzanien, la vie des locaux, et leurs difficultés. Nous repartons en ville en début d'après-midi. Nous marchons à travers les champs de maïs pendant une bonne heure pour retrouver la grande route. Les locaux connaissent Megan, essaient de discuter un peu avec nous. C'est un peu la star du village. Nous prenons un bus bondé, où la place pour mes jambes est limitiée (trop d'ailleurs, à tel point que je me fais vraiment mal !). Au moment de lui dire au revoir, je la remercie grandement. Et Couchsurfing aussi. Des expériences comme on ne peut pas en faire ailleurs.Le salon-cuisine-ma chambre

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