On s'inquiète souvent pour moi quand je dis que je vais en Afrique. « L'Afrique, c'est dangereux.» « Le Rwanda, ça craint là-bas ! » J'ai beau tenter de rassurer les personnes concernées, ça ne fonctionne pas toujours. « Non, ça ne craint pas vraiment. » « Non, l'Afrique n'est pas une terre de guerre civile permanente ! ». « Le Rwanda se développe à vitesse grand V ».
La population occidentale garde en général une vision très négative de l'Afrique. La faute à des conflits récurrents depuis la décolonisation. La faute à une décennie 90 sanglante (Sierra Leone, Somalie, Rwanda, RDC) et à des famines à répétition. Les médias n'aident pas forcément, évoquant simplement le continent quand quelque chose d'affreux s'y passe. Mais les choses commencent à évoluer, suivant par là l'évolution même des pays africains.
En l'espace de sept mois, je peux déjà voir l'Afrique bouger, le Kenya se transformer. Ici vous avez mon quartier, et les changements après sept mois.
C'est surtout au niveau des infrastructures et de la construction que l'on peut mesurer à l’œil nu cette transformation. Car avec un PIB en augmentation moyenne de 6%, l'Afrique subsaharienne pourrait presque donner envie à notre bonne vieille France (et à son 0% depuis 3 ans).
L’afro-pessimisme a laissé place à l'afro-optimisme. En image, voici deux Une du grand journal britannique The Economist, en 2000 et en 2011. Le continent sans espoir a laissé place au continent qui prend son envol.
Ce qui est étonnant, c'est que cette transformation, cette évolution, je ne la ressens pas en France. Preuve en est lorsque je suis revenu d'Asie : rien n'avait changé, ou si peu. Ma région était restée la même, pas de nouvelle route, pas de nouveau bâtiment. L'Audomarois était calme, quasi-endormi. A Nairobi tout est réveillé, actif, en mouvement. L'Afrique bouge, évolue, et il est grand temps que notre regard sur ce continent en fasse autant.