Cela fait plusieurs années que je n'ai pas mis les pieds sur la côte méditerranéenne. J'y ai passé l'essentiel de mes vacances d'enfance, et j'avais l'impression d'avoir déjà fait le tour : la Côté d'Azur n'aurait plus de secret pour moi.
Mais, avec le temps va, tout s'en va. Les souvenirs se font plus lointains. Et du Marseille que j'ai visité en 2008 je me souviens simplement de Notre-Dame de la Garde, du Vieux Port et de la Canebière. C'est déjà pas mal me direz-vous. Pas faux, mais l'occasion se présente pour rafraîchir ma mémoire : ma sœur a déménagé à Cassis, à quelques kilomètres de la cité phocéenne. Et un ticket Prem's à 25,90€ depuis Fribourg, ça ne se refuse pas.
Je redécouvre avec joie la France, la neige à partir de Lyon, les trente minutes de retard de la SNCF. I'm back ! Bonjour gare Saint-Charles. Après quelques minutes à errer pour retrouver ma sœur, nous partons direction le Vieux Port. Sensation étrange, une pensée à celui avec qui j'avais découvert en 2008 cet endroit, au cours d'un tour de France devenu légendaire et d'un melon bien frais offert par un Marseillais à l'accent magnifique. Je retrouve aussi les joies de l'entrecôte, bleue. On ne s'attarde pas trop dans la ville, et partons direction Cassis, dans l'appartement de Sophie.
Cassis, je ne connaissais pas. Mais c'est un nom qui résonne comme une destination de vacances. Alors y habiter... Ma sœur a franchement de la chance, et elle réussit à me faire aimer la ville en une matinée. Faut dire que le décor aide : le soleil (Cassis est la ville avec le plus petit nombre de jours de pluie en France), le bord de mer, la végétation méditerranéenne. Pas de stress, on marche tranquillement, à un rythme de vacancier. Le port est très joli, surtout sans touristes. Le cap Canaille en impose sur l'horizon : du haut de ses 363 mètres, on m'annonce que c'est la plus haute falaise d'Europe (au second plan).
C'est le point marseillais. Le Cap Girao au Portugal fait 589 mètres, le Preikestolen en Norvège fait 604 mètres et la Slieve League en Irlande 606 mètres. Quant au Hornelen en Norvège, c'est 860 mètres ! Il s'avère finalement que le cap Canaille est douzième ! Mais ça reste la plus haute falaise de France. Sacrés Marseillais !
Après une petite balade vers le phare, direction l'Anse de l'Arène. Nous passons devant quelques vignes : Cassis est également une grande terre viticole (le fameux blanc-cassis!). Ce fut d'ailleurs l'un des trois premiers vins à obtenir l'appellation AOC (en 1936).
L' Anse de l'Arène fait partie de ces petits coins cachés que l'on ne pourrait pas trouver sans aide. L'été, la ville est prise d'assaut, et même les meilleurs recoins du pays sont envahis par les touristes, au grand dam des locaux. Cette Anse de l'Arène en fait partie. Il faut suivre une petite route, tourner vers la droite dans un sens unique, descendre quelques escaliers, et enfin vous y êtes. Un petit coin de paradis, très calme en novembre.
Après le centre, direction les calanques. Cassis a la chance d'abriter l'une des dernières calanques lorsque l'on vient de Marseille : la calanque de Port-Miou. Les calanques, sorte de mini-fjords, offrent toujours un spectacle magnifique. Celle de Port-Miou est assez longue, d'abord large, avant de devenir très fine. Elle abrite un port de plaisance (plus de 500 bateaux). Jusqu'en 1982, c'était encore une carrière exploitée, dont les pierres ont notamment servi au canal de Suez ou au socle de la Statue de la Liberté (rien que ça!).
Puis nous avons continué notre route vers La Ciotat, en passant par la route des Crêtes. Sur le cap Canaille, on observe des pompiers niçois en mode entraînement avec Cassis en fond. Ça a l'air très facile pour eux, alors que de mon côté, je fais bien gaffe de ne pas trop m'approcher du bord lors de mes photos.
Enfin, la Ciotat, pas forcément la plus jolie ville de la région. Mais elle abrite la calanque de Figuerolles, la plus jolie que j'ai vue jusqu'à maintenant. Très étroite, pas très longue, elle se démarque par ses caractéristiques animalières : un « bec de l'Aigle » et un lion. Le premier est le haut du rocher à droite de la photo, le second est le rocher posé dans l'eau sur la gauche de la photo.
Je comprends pourquoi Frédéric Mistral, prix Nobel de littérature en 1904, disait : "Qui a vu Paris et pas Cassis, n'a rien vu !" (plus de photos ici)