24 août 2015 1 24 /08 /août /2015 20:24

Anglet, 10 août.

Content de voyager. Content d'être là. Heureux. Pour chaque rencontre, pour chaque discussion. Pour chaque pouce levé, chaque panneau affiché, chaque sourire lancé. Je cherchais des réponses. Je les trouve chaque jour. Oui, le voyage est toujours fait pour moi. Pas n'importe lequel, pas seul, mais c'est dans ce contexte où je me sens le plus vivant, où je me sens le plus moi-même. C'est dans ces moments-là où je crois le plus à la beauté de la vie, à ses folies. Rien ne me paraît impossible aujourd'hui, tout n'est qu'une question des moyens que l'on se donne arriver à ses objectifs. Si c'est possible de voyager pour rien à travers la France, c'est possible de faire beaucoup d'autres périples avec pas grand chose, enfin, beaucoup de motivation et de la débrouillardise, mais j'en ai à revendre.

Dans un an, je crois être libre. Et cette liberté, il faudra en faire quelque chose. Forcément, l'option grand grand grand voyage sera sur l table. Je souris juste à écrire la phrase. Et j'imagine. Où ? Comment ? Et surtout, avec qui ?

Élucubrations d'un voyageur
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3 août 2015 1 03 /08 /août /2015 20:26

Demain matin, le pouce levé, je serai sur une route de France, les cheveux au vent, des étoiles plein les yeux. Car demain, une nouvelle aventure débute.

 

Pour une fois, l'idée n'est pas de moi. J'avais prévu d'écrire ma thèse ces prochains mois, sans forcément prendre de vacances. Mais le brave Lucas est arrivé, avec son envie de découverte. Et me proposer un voyage, c'est comme proposer un verre à un alcoolique, je suis incapable de résister.


Et c'est parti ainsi ! On regarde les possibilités, on rêve tous deux de traverser les États-Unis à la Kerouac depuis plusieurs années. Mais il faut des fonds que nous ne possédons pas encore. Lucas observe l'Asie d'un air envieux. Je regarde le Caucase. On en arrive à s'imaginer au Kazakhstan. Et puis cette bonne vieille France nous est apparue comme une évidence. C'est bien beau d'arpenter le monde, mais c'est tout aussi bien de connaître son coin, son pays, ses paysages, ses habitants. Le grand ouest nous est tous deux assez peu connu, et c'est la direction que nous prendrons. Les châteaux de la Loire, le marais poitevin, Bayonne et le pays basque, Dax et la féria, le Cirque de Gavarnie, le Périgord, les gorges de la Dordogne et les volcans d'Auvergne. Le programme est ambitieux, surtout pour les trois semaines que nous avons devant nous. Mais une fille m'a dit un jour que je n'avais pas d'ambition dans la vie, j'essaie de me (lui?) prouver que j'en déborde.

 

Une nouvelle aventure

Et puis ce stop. C'est l'origine. La Genèse. Tout a commencé ainsi, il y a 7 ans, avec Antoine. A travers la France. C'est ce qui m'a donné le goût du voyage, la soif de la découverte. Et cet amour de l'autre. J'ai aimé toutes ces personnes qui se sont arrêtées pour nous, sur le bord du chemin, avec cette envie de nous aider, cette volonté de nous dépanner. Ce voyage fut mon rite initiatique. C'est l'un des trois moments clefs de ma vie.

Certes, ce sera différent. Car le programme n'est pas le même, l'ambition est différente, mon partenaire a changé. Et j'ai surtout sept années de vie supplémentaires derrière moi, avec moi, en moi. Mais l'esprit est le même, l'aventure. Et ce grain de folie qu'il faut avoir pour ça. Le bonheur sera le long de ces routes, dans chacune de ces voitures, dans les discussions de leur conducteur, dans les demeures de nos Couchsurfers. Nous allons savourer les repas avec allégresse, les paysages avec délectation, les moments avec joie et bonheur. Car repartir ainsi, c'est rechercher tout ça. Tout ce que j'ai un peu perdu lors de mes derniers périples. Je n'étais plus un homme heureux. Et je sais très bien pourquoi : Le bonheur n'est réel que s'il est partagé. Et ce brave qui m'a déjà accompagné à travers cette idée folle européenne de 25 pays en 40 jours, avec qui j'ai bourlingué de Dublin à New York, de Wroclaw à Colombey, qui m'a fait découvrir la vie lilloise quand je lui ai montré Chaban, oui, ce brave, ce pote, un type comme on en fait trois fois le siècle, est la bonne personne pour ça.

Une nouvelle aventure

Si par hasard vous nous croisez au bord du chemin, n'ayez pas peur. Tirez sur le frein à main, arrêtez-vous à nos côtés, et on fera un petit bout de bonheur ensemble. Si vous êtes dans l'un de ces coins stratégiques, faites-nous signe. On viendra passer la soirée avec vous, on dormira dans votre humble demeure et en échange on vous racontera cette nouvelle aventure que l'on vit. Une vie. Une seule. Ne pas se manquer. Profiter. Toujours.

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24 juin 2015 3 24 /06 /juin /2015 18:44

Clap Clap (oui, je me félicite pour mon titre que j'apprécie beaucoup, mais c'est une private joke comité 4).

 

J'avoue, je n'ai pas donné de nouvelles pendant une semaine. Et pour cause, le wifi à Romorantin, c'est comme les bars à Romorantin, une chose assez rare. Comment me suis-je perdu à Romorantin ? Bonne question ! Je me pose la même lundi matin, alors que je suis entouré d'une cinquantaine de jeunes de 20 à 30 ans venus suivre une formation de l'Institut des Hautes Études de la Défense Nationale. Les costards sont de sortie, et on m'a gentiment demandé d'aller me changer, parce que le pull à capuche ça ne va pas le faire. Je ne fais pas mon rebelle, le colonel n'étant pas très loin, et je sors la chemise. J'observe tout ce beau monde avec curiosité. Et je me dis que dans quelques jours, ils seront pour la plupart devenus des proches...

 

Dimanche soir. Une petite chambre de Bordeaux. Un seul lit. Pas besoin de retrouver la carte cachée au fond de ma poche pour entrer. Pas besoin de redescendre d'un étage pour récupérer ma pochette IHEDN oubliée une nouvelle fois entre le baby-foot et l'ersatz de billard. Pas de coloc absent car au café des Turcs. Le silence. La solitude. Pour la première fois depuis lundi. Et ces cons me manquent un peu.

Romorantin et ses otaries

Ces cons là, c'est mon comité 4. Je pourrais vous les présenter un par un, écrire quelques compliments sur chacun d'eux, mais comme on est devenu « ami facebook » je vais garder tout ça pour moi, pudeur oblige. Et puis il y a la règle de Chatham House, à savoir que tout ce qui s'est passé à Romorantin doit rester à Romorantin. Alors je ne vous dirai pas qui dans ce groupe ronfle abondamment la nuit, qui est passé sous un baby-foot à la suite d'une défaite humiliante, qui vote Dupont-Aignan ou qui a montré ses genoux. Je pourrais écrire sur la JAPD, enfin, je veux dire la JDC, mais ça risquerait de vous ennuyer autant que cette journée. Je pourrais aussi écrire sur l'épisode 10 de Game of Thrones que l'on a regardé là-bas, ensemble, mais je risquerais de spoiler.

Clap Clap

J'ai pris un sale réflexe, j'applaudis pour rien. J'ai essayé hier au café, mais personne n'a suivi. Les gens ne sont pas très drôles. Trop sérieux. Nous l'étions sans doute aussi. Nous avons fait des journées de malade pour quelqu'un comme moi, qui aime se reposer après 17h (ou 15h). 8h-Minuit. Des conférences (vraiment intéressantes, la palme pour l'opération Sangaris), des visites (Nexter et une base aérienne), des travaux de comité jusqu'au bout de la nuit. Et pendant que certains comités visitaient vendredi soir la boîte de nuit de Romorantin (si, si, il y en a une), nous étions encore plongés dans une ultime répétition. Mais samedi matin, nous étions fiers du dénouement. Ce comité ne faisait plus qu'un, au point que j'avais moi-même cette petite boule au ventre avant notre présentation, et cela alors que je restais tranquillement assis dans le public. Je les ai vus faire le show, je les ai vus à l'aise. Et je me suis rappelé le moment où j'ai appris que notre sujet était cette réforme de la JDC. « Sujet de merde » ai-je alors directement pensé. Mais entre les histoires de Mc Donalds et de boue, de bivouac et de JDC-JSC (Je suis Charlie), nous nous sommes passionnés. Et je pense qu'on a tous kiffé. Putain de bonne semaine. A Romorantin. Oui, c'est possible. Avec eux.

Romorantin et ses otaries

Clap Clap

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14 juin 2015 7 14 /06 /juin /2015 08:40

Je vous ai parlé deux fois de mon arrière-grand-père, et de son parcours pendant la première guerre mondiale (ici et ici). Le front, les blessures, l'Algérie et une légion d'honneur bien méritée quelques décennies plus tard. J'y avais inclus une photo de lui à la fin de sa vie. Aujourd'hui, c'est avec quelques photos supplémentaires et d'époque que je termine son histoire.

Elie Guilbert, suite et fin, en photos

La première, c'est Élie Guilbert en 1913. Il vient de terminer son service militaire au sein du 148ème d'infanterie (vous pouvez voir le numéro sur son col) à Givet, dans les Ardennes.

Elie Guilbert, suite et fin, en photos

La seconde est ma préférée. Élie Guilbert est en Algérie lors de la seconde partie de la guerre. Il pose ici avec un chèche le 6 septembre 1918. C'est une carte postale qu'il envoie à sa famille. Au verso un petit mot :

« Me voilà en tirailleur ! Pas très bien réussi mais, en bonne santé. Je me fais peur à moi-même tellement j'ai l'air méchant. Bons baisers à tous. »

Elie Guilbert, suite et fin, en photos

sCe qui est assez fou avec cette recherche généalogique, ayant abouti à une quête encore plus poussée pour les soldats de la première guerre mondiale, c'est que je suis entré en contact avec des membres de ma famille que je n'avais jamais rencontrés. Ainsi, ma petite-cousine possédait la photo précédente, mais aussi d'autres, tout aussi intéressantes.

Elie Guilbert, suite et fin, en photos

Jules Guilbert, son grand-frère, de 10 ans plus vieux. Il fait partie du 301ème régiment d'infanterie, constitué en 1914. Ce régiment est décimé en avril 1915 (les survivants sont reversés dans d'autres unités) mais Jules est déjà loin. Il est adjudant dans une compagnie d'instruction à Bergerac. Élie va le rejoindre à la suite d'une blessure. Cette photo est en fait une carte postale. A l'arrière, un petit mot : "Cher oncle et tante, Je profite pour vous envoyer ma photo et en même temps pour vous dire que le métier va toujours bien. J'espère que ma carte vous trouve tous en bonne santé. Je termine en vous embrassant tous de bien loin. Votre neveu."  Il passe au 43ème régiment d'infanterie le 10 janvier 1916. Il est fait prisonnier le 5 mars à la côte du Poivre (au-dessus de Verdun), et est interné à Stuttgart. Il est rapatrié le 14 janvier 1919.

Elie Guilbert, suite et fin, en photos

Ci-dessus, Léon Guilbert. Âgé de 31 ans (!!), il fait partie du 15ème régiment d'infanterie. Après avoir combattu à Morhange et Rozelieures en Moselle, il est tué le 10 novembre 1914 à Bixschoote (au nord d'Ypres), laissant derrière lui trois enfants.
A noter que le dernier frère de la famille, Winocq Guilbert, a commencé sa guerre en 1916 dans le 27 RI avant d'être dans la 8ème section d'infirmiers miliaires, puis dans la 1ère section.

Enfin, je termine avec des civils. A savoir les parents d’Élie Guilbert, Winoc et Héloïse (Clay de son nom de jeune fille), tous deux nés et morts à Moulle (ils posent devant leur maison). Puis sa femme, Rose Dubois, avec qui il se marie en 1920. Ils auront quatre enfants, dont Alexandre Guilbert, mon grand-père.

Elie Guilbert, suite et fin, en photos
Elie Guilbert, suite et fin, en photos
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28 mai 2015 4 28 /05 /mai /2015 17:47

Très honnêtement, je ne suis pas venu à Toronto pour voir Toronto. C'était juste la ville la plus pratique pour découvrir les chutes du Niagara. Et très vite, je me suis rendu compte que je n'avais pas envie de rester.
Toronto c'est la plus grande ville du Canada (2,5M d'habitants), la cinquième aire urbaine d'Amérique du Nord (6M !), une capitale économique majeure. Ayant eu la chance (?) de vivre à New York quelques mois, j'ai une impression de déjà-vu pour ces villes hautes, faites de gratte-ciel, et où les gens ont un degré de carriérisme bien plus élevé que la moyenne. Toutefois, ma Couchsurfer, d'origine polonaise (et qui me confirme une idée bien ancrée en moi que les filles originaires de Pologne sont les plus jolies de cette planète) me propose d'échapper à la ville tout en gardant un œil sur elle : « va dans les îles de Toronto ! ».

Les îles de Toronto, connais pas. En fait, elles n'existent que depuis 1858. Cette année-là, une énorme tempête les coupe du littoral. Aujourd'hui, elles sont donc placées juste devant la ville de Toronto, au sein du lac Ontario. Je prends donc un petit bateau pour 7$ l'aller-retour et je profite de la vue. La ville s'éloigne minute après minute. Et retrouve de la splendeur à mes yeux.

 

Toronto, ses îles et Chinatown
Toronto, ses îles et Chinatown

La tour la plus haute (d'assez loin) est la tour CN, le symbole de la ville. D'une hauteur de 553 mètres, elle est construite en 1976 par la compagnie des chemins de fer canadiens. C'est la plus haute tour du monde jusqu'en 2007.

Me voici ensuite dans les Toronto Islands (oui, je suis en pays anglophone). C'est la plus grande zone piétonne d'Amérique du Nord. Parc de jeux, jardins, plages, randonnée... une espèce de petit paradis dans ce monde de citadins. Je savoure le soleil et le Monde Diplomatique. Les vagues du lac Ontario me bercent. Une impression de vacances.

Toronto, ses îles et Chinatown
Toronto, ses îles et Chinatown
Toronto, ses îles et Chinatown

En fin d'après-midi, je m'oblige à faire une petite visite de Toronto. Mais avec un angle assez précis : direction Chinatown. Toronto est comme beaucoup de villes nord-américaines multi-culturelles : environ la moitié de ses habitants sont nés en dehors du Canada ! 13% de la ville se considère est-asiatique. Chinatown se concentre à l'ouest des stations de métro Queen's Park et Osgoode. Ici j'ai l'impression d'avoir quitté le Canada et d'être dans l'empire du milieu. Les magasins sont chinois, les devantures sont chinoises, même les panneaux des rues sont traduits en chinois. Je retrouve les mêmes produits qu'en Chine, à savoir un sacré mêle-tout dans les magasins (et surtout des produits dont j'ignore l'utilité). L'ambiance est vraiment sympa et les prix sont deux fois moins chers que dans le reste de la ville !

Toronto, ses îles et Chinatown
Toronto, ses îles et Chinatown

Ici est la fin du voyage. Je suis dans le bus entre Toronto et Montréal. Je m'envole ce soir. L'impression d'avoir bien profité. Une chouette vie tout de même. Profitez !

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27 mai 2015 3 27 /05 /mai /2015 15:07

C'est un nom qui résonne à mon esprit. Une image chez mon papy. La photo d'une chute d'eau. Un bateau.

A la frontière canado-américaine, deux chutes principales, 945 mètres de large, 57 mètres de haut. Difficile d'en dire plus, chaque photo vaut un long discours. Ce que je retiens, c'est l beauté du lieu. Cette sensation d'immensité. Le bruit. Le rejet de l'eau qui arrose les environs. L'esprit Disneyland qui règne aux alentours, les casinos, les fast-foods, Planet Hollywood. Mais rien ne me gâchera mon plaisir. La puissance de l'eau. La puissance des photos. Régalez-vous.

Les chutes du Niagara
Les chutes du Niagara
Les chutes du Niagara
Les chutes du Niagara
Les chutes du Niagara
Les chutes du Niagara
Les chutes du Niagara
Les chutes du Niagara
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25 mai 2015 1 25 /05 /mai /2015 22:24

« Si tu aimes l'histoire, il faut aller à Québec ! » Est-ce que j'aime l'histoire ? Oui, je le crois bien (peut-on faire un doctorat en histoire sans aimer cette matière ? Cela me semble compliqué!). Du coup je remonte le Saint-Laurent en bus (50$ canadiens pour trois heures de trajet, oui, c'est cher ce pays!) pour déboucher sur la capitale de la région : la ville de Québec.

 

Je suis hébergé une nouvelle fois par Couchsurfing. Pas par une personne, ni deux, ni trois : c'est une colocation de cinq jeunes. Et ils ont prévu un barbecue pour mon arrivée. Ça tombe bien, j'adore le barbecue (sarcasme). Et c'est parti pour une soirée de discussions en tous genres, de la politique québecoise à un voyage en stop à travers le pays, des différences dans nos langues aux drôles de sentiments qu'ils ont parfois vis-à-vis des Français. La colocation est très roots, et l'ambiance me plaît beaucoup. Nous nous rassemblons finalement tous dehors, sur la petite terrasse, dans une scène qui me fait vraiment penser aux Invasions Barbares.

Québec l'historique

Le lendemain, direction le vieux-Québec ! Il faut savoir que la ville est un peu divisée en deux, avec la ville-basse et la haute-ville. Habitant dans le bas, je commence par traverser cette mini-banlieue. L'endroit me fait beaucoup penser aux villes côtières de la Scandinavie. C'est assez sombre, il n'y a pas âme qui vive, des petites usines sont cachées entre deux rues. Pendant une petite heure, je n'ai qu'une seule envie : fuir cet endroit !

Québec l'historique

Des escaliers, et une petite vue. J'arrive dans la ville haute, et le vieux-Québec peut commencer. La ville a été fondée en 1608 par Samuel de Champlain (star locale aujourd'hui). Elle est devenue très rapidement la capitale coloniale de la Nouvelle-France et même pendant une courte période la capitale du Canada. Elle est aujourd'hui la capitale régionale, tout en étant la seconde ville de la région (plus de 500 000 habitants, à se demander où ils sont cachés!).

Québec l'historique

J'entre par la porte Saint-Jean. Québec est la seule ville canadienne fortifiée (d'abord par les Français puis surtout par les Anglais). Je longe les remparts tout en profitant de la vue. Je grimpe également sur la citadelle (étrange de voir une citadelle qui n'a pas le nom de Vauban!) et je peux admirer la baie du Saint-Laurent, fleuve qui relie les Grands Lacs nord-américains à l'Océan Atlantique. La vue est sympa, un (immense) bateau de croisière mouille (hum hum).

Québec l'historique

Puis vient le château Frontenac, immense hôtel avec beaucoup de style, devenu l'un des symboles de la ville.

Québec l'historique

Oui, cette ville a la classe, encore plus vue du Vieux-Port.

Québec l'historique

J'ai beau me répéter depuis plusieurs voyages qu'il ne faut pas comparer, je le fais toujours de manière inconsciente. Je vois de la Scandinavie et un peu d'Angleterre ici. C'est un comble tout de même ! Mais pas de Nouvelle-France, hormis la toponymie (rue Napoléon) et la langue parlée.

Les rues du centre-ville sont maintenant bondées de touristes. J'observe avec attention la fresque des Québecois célèbres (sur le modèle lyonnais) et je me rends compte que hormis Cartier, que des noms inconnus !

Québec l'historique

Je cherche un peu de nature et me réfugie à nouveau dans le haut de la ville. Les plaines d'Abraham s'offrent à moi. C'est ici que la bataille décisive s'est déroulée en 1759 : en moins de trente minutes les armées britanniques l'emportent sur les armées françaises. Le Québec est (lâchement) abandonné lors du traité de Paris de 1763, à la suite de la guerre (désastreuse) de sept ans. 250 ans sous le joug anglophone, mais le Québec reste toujours francophone (96% dans la ville). Un bel exemple de résistance !

Québec l'historique
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23 mai 2015 6 23 /05 /mai /2015 18:57

Après une courte nuit dans la capitale, direction le CANADA ! Ouh yeah ! Oui, pour le coup, c'est avec beaucoup d'excitation que je m'envole, puisque le Canada c'est une petite revanche. Il y a maintenant huit ans, avec deux copains de fac, nous avions fait notre demande pour une année d'étude au pays de Céline et de René. Et nous avions été rejetés, puisque c'est l'année où le pays a mis en place des quotas sévères pour les étudiants étrangers. Une année plus tard, je partais en Erasmus en Angleterre, et je ne me plains pas de la suite. Mais tout de même, cette arrivée à Montréal, qui plus est dans une des universités que j'avais ciblées à l'époque....

Qu'est-ce que je viens faire au Canada ? Bonne question ! (oui, je fais les questions et les réponses, mais c'est l'avantage d'avoir son blog, on fait ce que l'on veut!). Je suis ici pour le congrès de sciences politiques de l'Université de Québec à Montréal (uqam) qui se déroule dans l'université de Concordia. Vous avez compris l'idée, je n'ai pas eu à payer mon ticket d'avion. Toujours dans les bons plans.
A la douane, le brave agent canadien me fait un peu peur en tournant les pages de mon passeport... « mais il n'y a plus de page vide ? » « Euh, non, mais là, entre le visa kényan et le visa rwandais, il reste de la place pour un tampon ». S'en suit une discussion sur mes voyages. Il me pose deux questions sur Ebola (non je n'ai pas touché récemment quelqu'un ayant Ebola), me demande comment je fais pour voyager autant, et finit par me laisser entrer.
Je prends des dollars canadiens, un bus, trois métros, et je débarque chez ma Couchsurfer. Camille est une vraie Québecoise, avec un accent génial et des expressions assez étranges (il faudra faire un article sur le québecois très prochainement!). Mais nous nous sommes mis d'accord avant ma venue, la première heure se fera... en allemand ! Et me voici en train de parler allemand sur la terrasse de son appartement. Amusant.
Elle prend soin de moi la première journée. Les six heures de décalage ne m’abattent pas trop vite, et je me balade un peu en ville avec elle. Premier essai culinaire : la poutine.
Manger une poutine. En voilà une drôle d'idée ! Non, rien à voir avec le brave Vladimir. La poutine est un mélange de frites, de fromage (cheddar) et d'une sauce brune, également appelée sauce à poutine ! C'est le plat national québécois. J'étais à la Banquise, connue dans tout l’État (il y aurait une queue de fou à trois heures du matin chaque jour de l'hiver!). Bon, nous sommes loin d'un plat gastronomique, et j'avoue que plus j'approchais de la fin de ma poutine, et plus j'approchais du dégoût. Mais comme c'est un classique...

Montréal, la melting-pot

Je me suis très vite bien senti dans cette grande ville de Montréal (deux millions d'habitants). J'ai du mal à l'expliquer, c'est un mélange de... Non, voilà, c'est ça, c'est un mélange. Un melting-pot. Partout, tout le temps. Que ce soit dans les langues, avec l'anglais et le français qui cohabitent : 50% de la population est francophone, 16% anglophone. Et 34% a une autre langue ! Alors c'est aussi un immense melting-pot dans la population, surtout dans mon quartier de Parc-extension. J'entends de l'espagnol et de l'arabe, ma voisine est indienne, le restaurant du coin de la rue libanais. Il y a des Grecs, une petite Italie, un Chinatown et le yiddish. Et j'ai l'impression que c'est beaucoup moins ghettoïsé qu'en France (attention, c'est ma première impression, et je connais assez peu la politique du pays).

C'est aussi un mélange dans l'architecture. Je suis dans une petite rue qui fait très américaine, avec les arbres, les jardins, les petits escaliers pour entrer dans la maison. L'ensemble du quartier est très plat, bas, avec peu de gros bâtiments. Des fois il y a des mélanges, avec des jolies maisons et un gros immeuble au bout de la rue.

Montréal, la melting-pot
Montréal, la melting-pot

Et puis dans le centre-ville vous avez une sorte de City, avec des immeubles de dizaines d'étages. Une espèce de skyline que l'on peut très bien admirer depuis Mont Royal, le poumon vert et vallonné de la ville.

Montréal, la melting-pot

Le parc de Mont Royal est vraiment un plaisir. En quelques minutes on peut abandonner le bruit des voitures et la foule des passants pour un cœur de verdure en plein milieu de la ville. L'histoire raconte que c'est d'ici que Jacques Cartier a observé la baie de Saint-Laurent et devant la beauté du paysage a décidé de créer une ville, qu'il nomma Mont Royal, et dont le nom de Montréal est originaire. Je me balade bien trois heures dans les lieux, essayant d'obtenir une vue de chaque côté du parc. C'est le point le plus haut de la ville (234 mètres). Le parc fait plus de 2km². Je rencontre de drôles d'animaux : les ratons-laveurs ! C'est le premier que je vois dans ma vie ! Et c'est mignon comme tout.

Montréal, la melting-pot
Montréal, la melting-pot
Montréal, la melting-pot
Montréal, la melting-pot

L'autre lieu que j'ai visité, c'est le Vieux-Port. Oui, je sais, ça sonne marseillais, mais c'est aussi montréalais. Je prends également un sacré bol d'air frais, avec le vent qui secoue le Saint-Laurent. L'endroit est un mélange touristique-industriel, les bateaux de plaisance côtoient les entrepôts, un chemin de fer sort tout droit de nulle part et longe une drôle de plage aménagée.

Montréal, la melting-pot
Montréal, la melting-pot
Montréal, la melting-pot

Alors oui, Montréal je m'y suis senti bien. Je comprends les étudiants qui y vivent (4 grosses universités tout de même !). Bon, je suis présent au printemps, et on peut avoir une toute autre sensation au coeur de l'hiver (record de froid à -37,8°C tout de même ! et une moyenne de -10°C en janvier). De là à y faire un post-doctorat... (qui sait !). 
J'y reviens la semaine prochaine pour prendre l'avion (et finir ma petite visite). Aujourd'hui, direction Québec !

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1 mai 2015 5 01 /05 /mai /2015 07:19

En direct de ce bon vieux train SNCF direction Lille Europe. La verdure a repris ses droits, les nuages aussi mais j'avoue que l'air pollué d'Addis ne me manque pas.

 

Question que l'on peut me poser parfois, combien coûte un mois de voyage ? Réponse cette fois-ci avec l'Éthiopie ? (je vous ai déjà donné bien des détails sur le coût de la vie en Asie du Sud-Est)

Tout d'abord, l'aller-retour avec Qatar Airways : 542,36€. Sans surprise, c'est la dépense la plus importante. Difficile d'y échapper, sauf à prendre un vieux radeau en Italie et essayer de traverser vers la Libye (mais les gens qui effectuent le trajet inverse vont vous prendre pour un cinglé)

Le train de Saint-Omer jusque Charles de Gaulle : 19 + 31,60€ = 50,60€. J'ai fait jouer un bon que j'avais à ma disposition depuis l'année dernière pour l'aller. A noter qu'à l'aller je bénéficiais de la carte 12-27.... et plus au retour ! (les joies de vieillir!)

Le visa : 48€. Un mois touriste. Les visas pour l’Éthiopie peuvent être assez galère à obtenir, et surtout à faire prolonger (encore plus pour les visas business).

 

Échange d'euro sur place : 60€. Mon premier échange s'est fait à l'aéroport (car par le choix). Le second s'est fait en centre ville, au marché noir ! (le taux d'une banque pour un euro est de 20,4 birr ; au marché noir, un euro = 22,50 birr!)

Retrait : 91,51+5,76€ : 97,27€. Les joies des frais bancaires (oui, je sais, je dois changer de banque).

 

Au total, j'ai donc dépensé 800€. Une somme raisonnable quand on est un étudiant comme moi.

 

Quel est le secret pour dépenser 157€ sur place ?

Les joies du Couchsurfing. Pas d'hôtel, pas de loyer : logement gratuit. Surtout, Couchsurfing m'a vite permis de connaître les prix locaux, et de ne pas me faire avoir comme la plupart des blancs au départ. J'ai payé quatre taxis, dont deux pour l'aéroport (23€ en tout). Le reste du temps, j'ai pris les transports en commun. Bon, c'est folklorique parfois. Je me suis notamment retrouvé dans un bus debout, le prix du ticket était de 1 birr (6 centimes d'euro). Le seul problème, c'était ma taille, je faisais environ 20 centimètres de trop. J'ai passé le voyage avec la tête repliée sur mon épaule, au grand amusement des Éthiopiens qui m'entouraient. Le reste du temps je payais environ 2 birr pour chaque trajet de bus.

Niveau nourriture, j'ai commencé par manger pour 2€, voir 2,50€. A la fin de mon séjour je mangeais pour un euro. On apprend peu à peu à reconnaître les endroits les moins chers (et pas forcément les moins bons). Je mangeais chaque midi au restaurant, le soir on cuisinait régulièrement avec mes Couchsurfers.
Mes petits plaisirs étaient limités à :

  • un jus de fruit frais (une dizaine au total, à 80 centimes le jus).

  • me connecter à Internet pour vous donner quelques nouvelles ou en prendre (j'ai dû dépenser une petite dizaine d'euro sur le mois)

 

Bon, j'étais loin de l'ambiance voyage à travers le pays, on prend des bus, on visite, etc... Je suis resté tout le mois à Addis Abeba (parce que pas trop le choix), ce qui a limité le coût de mon séjour...

 

...mais pas forcément le plaisir. J'avoue que j'ai passé un bon mois. Ma colocation fut essentielle, mon travail aussi (merde, on peut prendre du plaisir en travaillant, je crois que je passe du côté obscur de la force!). Ma dernière journée fut de noter les petits détails qui ont marqué le séjour : la petite musique des peseurs dans la rue (oui, ils sont nombreux et leur métier est de peser les gens dans la rue ; tu donnes 20 centimes et le monsieur te pèse et te mesure!), les signes de croix des gens dans le bus à chaque fois qu'ils passent devant une église (et le signe de croix des orthodoxes est répété trois fois!), la musique de Janis Joplin dans l'appartement, le thé du centre français et les deux tortues qui s'y baladent. Ces petites choses qui ont fait ma routine et un peu de mon bonheur là-bas.

Prochain voyage dans.... 20 jours ! A suivre...

Un mois en Éthiopie, combien ça coûte ?
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28 avril 2015 2 28 /04 /avril /2015 08:57

Il y a dix ans de cela, d'immenses manifestations se sont déroulées à Addis Abeba, Éthiopie. Des manifestations qui ont pris un tour violent : de 200 à 400 personnes ont été tuées.
Mercredi 22 avril, trois jours après l'annonce de l'assassinat de 27 Éthiopiens par l’État Islamique, une immense manifestation a été organisée par le gouvernement. En vérité, cette manifestation a surtout pour but de réguler la colère qui s'est emparée de la population. Des Éthiopiens sont tués au Moyen-Orient, des Éthiopiens sont tués en Afrique du Sud. Et aujourd'hui, des migrants éthiopiens sont tués en Libye. « Et que fait-le le gouvernement ? » C'est la question que l'on pose beaucoup ici. La veille, mardi 21 avril, alors que je rentrais à pied vers chez moi, j'ai observé une route coupée, et une grande foule rassemblée. Cette route, c'est celle de l'une des familles des victimes.

Alors en ce mercredi 22 avril, à Meskel Square, c'est la foule des grands jours. Enfin, faut dire qu'il n'y a pas trop le choix. La police vous invite gentiment à aller à la manif, fait le tour des quartiers et rassemble tout le monde. Comme à chaque fois que le gouvernement veut quelque chose, il l'obtient. Et si vous n'y allez pas, c'est sûrement que vous êtes dans le parti d'opposition. Et là, forcément, vous aurez des problèmes.

Le premier ministre commence son discours. Mais au lieu de parler des événements de Libye, il évoque le développement du pays, le terrorisme intérieur, les élections à venir... la foule hurle son mécontentement. Ça ne se fait pas ici. Les religieux au premier rang de la manifestation quittent les lieux. L'ambiance se tend, et la foule se rue vers le premier ministre, qui se met à bégayer.
Et comme au bon vieux temps, la police arrive, et stoppe les manifestants. Si la police n'avait pas été là ? « Le premier ministre était lynché » selon un manifestant. Les policiers déjà bien tendus commencent à jouer de la matraque. Ça cogne dans tous les sens, les femmes et les enfants d'abord. Les manifestants répliquent avec le lancer de pierres. L'intifada est dans la place mais le rapport de force est déséquilibré. Des gens sont à terre, ça frappe avec les chaussures. Le matos de la police est magnifique, tout neuf.

 

Des manifestants vont se réfugier dans l'église. Ils y restent deux heures, le temps que ça se passe. La police n'oserait pas rentrer, sinon le lendemain il y a une révolution (le poids de l'église orthodoxe est très important dans le pays). En sortant, on peut voir 1600 policiers, alignés en deux lignes de 800. En passant devant le Hilton, dans les jardins de la Bank of Ethiopia, des journalistes blancs sont pris à parti par le police. Même scène, les journalistes à terre, la police qui frappe de bon cœur.

Autour de l'université l'armée est également déployée. Interdiction de sortir. C'est pareil dans les universités du nord du pays. Il y a dix ans, les grosses manifestations avaient débuté dans les universités, on ne prend pas de risque.

Mercredi après-midi, je reçois un mail de l'ambassade comme quoi il ne faut pas se rapprocher de la manif. Ils sont marrants, et en retard de plusieurs heures. La manif est terminée. Les rumeurs annoncent deux morts, mais pas de bilan officiel. Le nombre de blessés est également inconnu. Les vidéos font le tour de la toile. Mais le gouvernement les regarde également avec beaucoup d'attention.

Vendredi soir. Panne de courant géante. Enfin, on croit. Mais dans le même temps, grosse vague d'arrestations (300 personnes ? Plus?) dans les parties d'opposition, notamment chez le « Blue Party ».

 

Des élections ont lieu le mois prochain. Pas de suspense, le parti au pouvoir FDRPE va gagner. Vive la démocrature.

Un mois en démocrature : les manifestations de Meskel Square
Un mois en démocrature : les manifestations de Meskel Square
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