18 avril 2014 5 18 /04 /avril /2014 18:57

Je suis jeune. Je suis donc certainement encore naïf. Mais je pensais lors des dernières élections présidentielles avoir voté pour un candidat de gauche. Pas au premier tour, mais au second. Mister François Hollande. Je n'étais pas séduit à 100%, mais l'expérience de Paul Bismuth à l'Elysée m'avait vraiment déplu. Pas tant dans sa politique économique que dans ses actions sociétales. Je trouvais le petit Nicolas trop à droite.
Manque de chance, je trouve François Hollande trop à droite ! Caramba, encore raté !

 

La crise a bon dos. Elle permet à des gens, plutôt privilégiés (au hasard le patron du MEDEF), de demander des « sacrifices » aux travailleurs. Pas pour eux, pas pour les profits, non non. Mais à cause de... la CRISE (musique qui fait peur du JT de TF1). Ah, la CRISE... si elle n'existait pas, il aurait fallu l'inventer ! Elle permet de réclamer aux travailleurs de travailler plus (fin des 35 heures), de gagner moins (on a même entendu récemment « sous le SMIC »), d'en virer quelques milliers (ah, la CRISE...). Et, pendant ce temps là, on réclame à cor et à cri « une baisse des impôts et des charges ! ». Attention, pas pour payer moins d'impôts, mais pour « relancer la croissance ! ». Baissons les charges, et on pourra créer un million d'emplois ! C'est ce qu'a dit le patron du MEDEF.
Notre gouvernement, socialiste (enfin, je crois) répond : oui ! Tu m'étonnes, un million d'emplois, ça serait bien sympa ! Alors la réforme est là : « un pacte de compétitivité ».
Vous voyez comme le mot choisi sonne bien : compétitivité, être compétitif, ça semble être une bonne chose. Si ça s'appelait : baisse des charges pour les grandes entreprises à hauteur de 50 milliards, ça sonnerait forcément moins bien.

50 milliards. Rien que ça ! Et en période de CRISE. Alors va falloir les trouver autre part. Bon entre-temps, le MEDEF explique que les 1 million d'emplois c'est pas sûr, que ça dépendra de beaucoup de choses, etc, etc... (on nous aurait menti ?) Peu importe, le pacte est lancé, et les 50 milliards, on va les piocher chez les gens qui ont des moyens, les fameux 1% qui continuent de s'enrichir malgré « la CRISE ».
Caramba, encore raté ! Le gouvernement socialiste choisit les retraités. Et les fonctionnaires. Et l'assurance maladie. Ce n'est pas encore très détaillé, mais rassurez-vous, ça va toucher tout le monde !

50 milliards. Tiens, ça me rappelle un autre chiffre : l'année dernière, en 2013, année de CRISE (oui, la CRISE est là depuis plusieurs années maintenant), 43 milliards d'euros ont été versés en dividendes et rachat d'actions par les entreprises du CAC 40. 43 milliards, sur une seule année. L'année d'avant, c'était « seulement » 41 milliards. Parmi lesquels Sanofi, 600 emplois supprimés, 8 milliards de bénéfices en 2012.
Les rachats d'actions, c'est formidable. Peugeot PSA a fait de même pendant plusieurs années, à un cours élevé. Face à une situation compliquée, c'est l’État, à savoir nous, qui avons recapitalisé l'entreprise. Privatiser les bénéfices, socialiser les pertes. Oui, une ruse de banquier.

Voir un gouvernement « de gauche » (enfin, je crois) mener une politique de droite me sidère (le changement c'est maintenant qu'il disait...). Surtout quand on voit les résultats que ça donne à l'étranger. Surtout quand on voit les résultats que ça donne en France. Mais non, on persiste et signe. Et après, on s'étonne que les électeurs de gauche se détournent du PS...


La CRISE fait reculer le progrès. En 2014, on entend encore le patron du MEDEF réclamer que des jeunes travaillent pour moins de 1 128€ net par mois. Lui, il s'en fout, il n'est plus jeune depuis longtemps. Et il était l'enfant du représentant des patrons français. Alors le SMIC, forcément, il n'a jamais eu à vivre avec. Mais attention qu'il dit, ça va permettre d'embaucher plein de jeunes !

Il ne faut pas se prostituer auprès des patrons pour le travail. Je veux bien que l'on soit dans une économie mondialisée, que le chantage au travail fasse peur, mais nous devons garder nos valeurs. Et continuer d'aller dans le sens du progrès.

Oui à une politique de relance européenne. Oui à la taxe sur les transactions financières (tiens, 57 milliards par an). Oui à la sixième semaine de congés payés.

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14 avril 2014 1 14 /04 /avril /2014 22:25

27

Il paraît qu'aujourd'hui j'ai 27 ans. 

C'est un chiffre qui m'impressionne un peu. Ça me semble beaucoup pour tout vous dire. J'ai vraiment l'impression d'en avoir moins. La raison c'est bien sûr mon mode de vie : je suis et je reste un étudiant. Un étudiant de 27 ans, une espèce rare en France.

Les anniversaires, c'est un peu comme Nouvel An, un drôle de décompte qui nous oblige à nous arrêter et dire : « Déjà ?! Mais ça passe vite ! » Oh que oui petit, le temps passe vite.

Alors c'est l'occasion de faire un bilan de mon année, ou des vingt-six déjà écoulées. Bon, c'est quelque chose que j'ai déjà fait souvent, et j'aurai encore beaucoup l'occasion de le refaire. En deux phrases ça donne : content de ce que j'ai déjà fait, heureux quand je vois ce qu'il reste à faire. Pas impatient comme je pouvais l'être à mes 16 ans (quand j'aurai un permis, quand j'aurai un appart, quand j'aurai une copine...). Pas perdu comme je pouvais l'être à mes 20 ans (pourquoi la vie, qu'est-ce que je veux faire, où vais-je...). Heureux. 27 ans et heureux. Je donnerai beaucoup pour continuer un décompte pareil jusque 100 avec la même appréciation. Heureux et sans problème. Un luxe. Une chance. Cette journée, c'est aussi s'en rendre compte. Et penser à ceux qui n'ont pas cette chance. Et profiter pour eux, autant que pour moi.

Alors mes 27 ans ne seront pas vraiment particuliers, ou exceptionnel. Comme mes 26 d'ailleurs (aucune idée de où j'étais et de ce que je faisais). Pas de fête, pas de verre en ville, pas de voyage de fou. Juste une journée ordinaire. Une de plus. Mais une de plus que j'apprécierai. Elle est belle, la vie.

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9 avril 2014 3 09 /04 /avril /2014 17:13

Il est 6h45. C'est l'heure du réveil et très franchement, je n'ai pas envie. J'ai mal dormi, sans doute un mélange d'excitation et d'habitude de se coucher tard. Je suis encore fatigué, et ce n'est pas vraiment un bon signe quand on s'apprête à aller courir le marathon de Paris.


Un petit-déjeuner plus tard, je m'en vais vers mon tram. A la station, nous sommes 3 avec un dossard. Petits sourires. Il est 7h30. Puis c'est un métro, bondé de coureurs. Enfin l'arrivée sur les Champs-Élysées. C'est ici qu'aura lieu le départ de la 38ème édition. L'avenue est déjà bondée. Je m'en vais vers mon sas de départ : 4h00. Oui, 4h00, c'est le temps plus ou moins estimé de ma course. Je sors d'un semi-marathon de Lille à 1h35, mais ça fait déjà plusieurs mois. Et j'avoue partir dans l'inconnu. Mon entraînement n'a pas été très régulier. Je me suis surtout évertué à ne pas arriver blessé, comme c'était le cas lors de 2 semi-marathons (sur 3, saloperie de tendinite).

L'ambiance est bon enfant. Une sono nous tient informés de tout ce qui se passe, fait le décompte toutes les cinq minutes. Et surtout, il y a les entraînements collectifs ! Là, c'est folklore. Deux types surplombent les SAS, et suivent une musique entraînante. L'ensemble des coureurs participe à une chorégraphie, style Véronique et Davina. « On lève les mains bien haut, on applaudit, on lève le genou droit, on fait des talons fesses... ». Mais c'est assez marrant de voir 40 000 personnes se bouger les fesses ensemble. Une sorte de flash mob géant en fait.

Le premier SAS prend le départ à 8h45. Je n'y suis pas. Le premier SAS, c'est les barges. Ceux qui vont courir le marathon en un peu plus de deux heures, alors que je pense faire le double. Des types qui sprintent (pour moi), et ça pendant 42 kilomètres. Des monstres physiques. Alors on les applaudit, en sachant très bien qu'on ne les reverra pas (ils seront douchés et dans un avion pour le Kenya/Éthiopie avant que je sois arrivé!).
Et puis petit à petit, les SAS partent, un à un. Les 2h30, les 3h, les 3h30, les 3h45...

Le départ, 0-5 kilomètres, le plaisir

Nous sommes sur la ligne de départ. Enfin. Il est 9h35. Bekele (le futur gagnant) est déjà à mi-épreuve. Et c'est parti. On descend les Champs-Élysées sous un beau soleil. Je profite des cinq premiers kilomètres pour savourer l'ambiance, la chance d'être dans Paris sans voiture, je regarde un peu les monuments. Y a pas à dire, c'est tout de même une jolie ville !

Après le cinquième kilomètre, j'essaie de me concentrer un peu. Dans ma poche, j'ai un petit papier avec les temps de passage que je dois faire pour réaliser 4h00. Je suis bien dans les temps dès le départ. Ce n'est pas rapide pour moi, ce n'est pas fatigant. L'idée est de ne pas puiser dans mes réserves pour aller vite. Ces réserves, je vais devoir y piocher dans 20 bornes, autant les garder bien à l'abri pour le moment.
C'est fou le monde autour de moi. On est 42 000. Forcément, ça impressionne. 42 000 fous, sans aucun doute. Car courir un marathon est une sacrée folie. Je le sais déjà, je vais m'en rendre compte un peu plus encore ensuite.

5ème-29ème kilomètres, la course

Arrive la place de la Bastille. Je suis bien. Très bien même. Bon, il y a bien une petite douleur au genou droit dès le onzième kilomètre. Sur le coup j'ai un peu peur, ça sent la tendinite à plein nez. Mais mon genou est chaud, ça devrait tenir. Pendant une dizaine de kilomètres, c'est le bois de Vincennes. C'est la première fois de ma vie que je viens ici. Le château est sympa, il y a du monde dehors, dans le parc. Les coureurs autour de moi profitent de n'importe quel arbre pour pisser (j'ai l'impression d'être sur une étape du tour de France).
Les ravitaillements sont plutôt tranquilles. Et pour cause, j'ai pris mon sac « petit tuyau » avec moi. J'ai un litre et demi d'eau. Du coup pas de galère. Je me suis arrêté une fois sans grand souci pour récupérer du sucre et des raisons secs, puis quelques oranges. Mais il n'y avait pas de bousculade. Il y a beaucoup de bénévoles, l'organisation est rodée, ça se sent.
On repart vers le cœur de Paris, avec notamment les quais de Seine. Notre-Dame de Paris apparaît sur notre gauche. L'ambiance est assez folle dans les tunnels, avec des spots, de la musique électro et peu de lumière. On se croirait en boite de nuit. Les gens nous encouragent tous, même si tout le monde est plus ou moins à l’affût de la personne qu'il est venu encourager. Les groupes de musique (plus de 70 tout au long du parcours) rythment nos passages. C'est cool, c'est bon enfant. J'apprécie.

Au niveau des temps de passage, je suis bien. Plutôt régulier d'ailleurs, jugez-en plutôt :

0-5 28'16

5-10 28'36

10-15 29'08

15-20 29'11

20-25 31'45

Jusqu'ici tout va bien.

29ème-36ème, la souffrance

Mais j'ai fait une erreur. Erreur bête. Au 29ème, j'ai voulu manger. Oh, pas grand chose, une banane et quelques oranges. Ce n'était pas mes premières, ça ne devait pas être mes dernières. Alors je me suis arrêté au ravitaillement, faisant gaffe de ne pas glisser sur une peau d'orange (j'avais vu une chute au ravitaillement précédent). Et alors que je souhaite repartir...
Aie. 3 mètres. Aie. 3 mètres. Je regarde mon genou, le genou me regarde et dit « mais, c'est pas de ma faute ! ». Je pense la tendinite, je vois la tendinite. J'essaie de me relancer mais je n'y arrive pas. Je tente quelques étirements. Mais rien n'y fait. La douleur est atroce à chaque fois que j'essaie de courir. Je marche vers le 30ème kilomètre, celui du fameux mur. Mon souffle va très bien, la jambe gauche aussi. Mais à cloche-pied, c'est plus difficile. Je réessaie encore. C'est un échec. J'ai la haine. Je suis en colère. Mais je sais que je n'y peux rien. Je marche donc, en espérant que ça passe.
Les gens essaient de me motiver, pensent que c'est dans la tête. « Allez Jérémy ! ». Oui, sur mon dossard est écrit mon prénom. Et comme je marche, ils ont bien le temps de lire ! Autour de moi il y a de plus en plus de marcheurs. Ceux qui boitent, comme moi. Et d'autres, qui n'en peuvent tout simplement plus. Dès le quinzième kilomètre j'avais vu des gens en souffrance. A partir du 30ème, j'ai vu des gens dans un sale état. Des types allongés sur le sol, une civière à côté d'eux, la Croix Rouge à leurs côtés. Un mec en pleurs, qu'on est obligé de porter. Nombreux sont assis sur le sol, et attendent je ne sais quoi.
Entre le 30ème et le 35ème kilomètres, j'ai mis une heure et huit minutes. Dont un passage à la Croix Rouge. Là, c'est mon dernier espoir. On m'accueille très gentiment, on me file une poche de glace, on prend mon pouls, ma tension. J'en vois d'autres arriver, et en comparaison je vais très bien.
Et c'est là que je comprends : le marathon est une torture. Bon, une torture choisie (je viens d'écrire sur 12 years a slave, et il n'y a pas de comparaison). Une torture pour le corps. Pour les articulations. Une folie. D'ailleurs le premier marathonien, Philippidès, celui qui a annoncé aux Athéniens la victoire des Grecs face aux Perses en partant de Marathon, le premier qui a effectué ces 42 kilomètres, il est arrivé à Athènes, il a dit « victoire » et il est mort tout de suite après ! Si ce n'est pas une preuve de la dangerosité de cette épreuve !

36-42ème, la fin

 

Blessé, à cloche-pied, à quatre pattes, peu importe : j'arriverai au bout ! Il ne m'est pas venu l'idée d'abandonner, et qu'importe si au lieu de quatre je fais sept heures ! C'est une question de fierté, une question d'objectif, je l'ai dit, je veux finir un marathon ! Et je le ferai !
Le froid a fait du bien, je vois que mon genou a un peu dégonflé. Je tente de trottiner. J'ai mal, mais seulement un peu. C'est le moment, il faut repartir. Quand le genou sera chaud, je ne sentirai plus rien !
Et ce fut le cas. Quasiment. J'étais loin d'être aérien dans ma foulée. Mais je pouvais courir. Et je n'en demandais pas plus. Logiquement, je double beaucoup de monde. Je suis ici avec ceux qui pensaient courir le marathon en plus de 4h30, un rythme plus lent que le mien. Mais je l'affirme, ce sont eux les vrais marathoniens. Ce sont eux les courageux. Parce que Bekele, soit dit en passant, est un feignant. Le type court deux heures. Et c'est tout ! Ici, je suis avec des gens qui courent cinq heures ! C'est autre chose ! C'est plus de classe, c'est plus de mérite ! C'est eux qui devraient recevoir les médailles et le plus d'applaudissements ! Car courir deux heures, moi aussi je peux le faire, et souvent d'ailleurs ! Mais courir cinq heures, faut être sacrément motivé ! Et fou !
Je cours donc dans le Bois de Boulogne, espérant chaque seconde croiser un sosie de Brandao (sans succès). Le parcours est à nouveau plat (sur les quais de Seine, le nombre de faux plats montants est assez élevé, à ma surprise d'ailleurs, avec les tunnels qu'il fallait toujours emprunter). Je profite des dernières centaines de mètres. J'ai retrouvé le sourire. Ma poche d'eau est à sec, mais je sais que l'arrivée est là, sur cette bonne vieille avenue Foch. La boucle est bouclée. Je suis officiellement un marathonien. Je suis allé au bout. J'éprouve un sacré sentiment de fierté de ne pas avoir lâché. Je souris quand je reçois mon T-Shit « Finisher » et ma médaille. J'ai la classe, malgré un vieux K-Way vert Schneider Electric. Et je rejoins Alba, exténué. 42,195 km. 5'07''27. Putain de folie.

Ma Bucket List perd donc un seizième élément. Il m'en reste vingt-quatre. Pas mal pour un type de vingt-trois ans à peine. La suite, les courses, tout ça, tout ça, ce n'est pas encore défini. J'ai traîné un énorme hématome le lendemain et le surlendemain de la course, au niveau du genou droit. Je boitais sacrément bas. Mais ça ne m'enlève pas l'idée de recourir un jour un marathon. Quelques heures après la course, j'avais envie de crier haut et fort, tel un poilu : « Plus jamais ça ! ». Mais finalement, je me dis qu'un dix kilomètres en moins de 40 minutes ou un semi en moins d'1h30 sont des choses réalisables. Pour le marathon, plus en 2014, soyez-en assuré !

Le marathon de Paris, souffrance et fierté
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9 avril 2014 3 09 /04 /avril /2014 12:51

Parfois on se demande si on n'a pas vieilli, si le temps ne joue pas trop sur notre physique ou notre mental, sur notre façon de nous amuser, sur notre façon de faire la fête. Et parfois on tombe sur un CD de RFM Party 80. Et là, on ne se demande plus rien. On savoure, à gorge déployée.

 

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9 avril 2014 3 09 /04 /avril /2014 10:31

Steve McQueen, Twelve years a slave (2013) : 17,5/20. Avec Chiwetel Ejiofor.

Solomon, homme libre du nord des Etats-Unis, est enlevé par des marchands d'esclaves qui le vendent dans le Sud. Au revoir petite famille et jolie maison. Bonjour peur, torture et travaux manuels. L'esclavage.

Une grosse claque. Pas seulement en raison du scénario. Mais les images.... la scène la plus dure est sans conteste l'une des dernières, quand Solomon doit exécuter une peine. Chaque coup de fouet me faisait mal. Pas à mon corps, mais à mon esprit, à mon cœur. C'est un film qui devrait vous toucher (ou alors vous avez des affinités avec le KKK). Grosse performance d'Ejiofor (découvert quelques heures plus tôt dans Dirty Pretty Things avec Tautou). 

Les films sur l'esclavage sont un peu plus nombreux depuis quelques années. Django était très bon, mais dans un tout autre genre (un genre appelé Tarantino, car difficile à décrire). Ici, c'est le drame, sombre. Pas de magie, pas de comédie, pas de sauvetage spectaculaire. Des coups, des larmes et du sang. L'esclavage, le vrai. Oscar du meilleur film. Logique.Twelve-years-a-slave.jpg

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9 avril 2014 3 09 /04 /avril /2014 09:59

Stephen Frears, Dirty Pretty Things, loin de chez eux (2002) : 16/20. Avec Chiwetel Ejiofor, Audrey Tautou et Sergi Lopez.

Une petite claque. Deux immigrés illégaux, Okwe, un Nigérien, et Senay, une jeune Turque, survivent dans Londres. Petits boulots, petits apparts, petites peurs. Mais la découverte d'un cœur dans la chambre d'hôtel où les deux migrants travaillent bouleverse leurs vies. Ils se retrouvent confrontés à un terrible commerce d'organes. Qui va bientôt les toucher.

Film très sombre, entre le drame et le thriller. Pas de misérabilisme cependant. Les acteurs sont impeccables (Tautou dans un rôle de jeune urque, vraiment stupéfiante). Le scénario amène à regarder les migrants d'une façon différente (humaine).Dirty-Pretty-Things-Audrey-Tautou-Stephen-Frears.jpg

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9 avril 2014 3 09 /04 /avril /2014 08:16

Albert Dupontel, Le vilain (2009) : 16,5/20. Avec Albert Dupontel, Catherine Frot et Bouli Lanners.

Un braqueur de banque revient chez sa mère pour se cacher. Cela fait 20 ans qu'il est parti. Sa mère est si heureuse de revoir son petit ange... jusqu'à ce qu'elle se rend compte que c'est un vilain ! S'en suit un duel déjanté.

Loufoque, fou, burlesque, cocasse, saugrenu, farfelu... ce film est un ensemble de ces termes. Les scènes de « batailles » entre la mère et son fils sont amusantes, encore plus quand le médecin arrive. Et cette tortue... Dupontel s'installera assez vite dans mon top 5 réalisateur !
Le-vilain--Albert-Dupontel-Catherine-Frot.jpg

 

 

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24 mars 2014 1 24 /03 /mars /2014 21:29

Revenir deux semaines après deux mois d'absence, c'est revoir beaucoup de monde. La famille et les amis, le chien et les voisins. Revenir deux semaines, c'est finalement court et long à la fois. Court, car j'ai l'impression de ne pas arrêter. Mais long aussi, car je réussis à revoir tout le monde, et certains à plusieurs reprises.

Je ne vais pas vous ennuyer avec mon emploi du temps plutôt rempli de ces vacances Made in Nord-Pas-de-Calais (je le ferai dans un autre article héhé). Mais simplement évoquer mon état d'esprit du moment. Ca semble un peu bête, mais c'est surtout pour moi, pour m'en souvenir (les paroles s'envolent, les écrits restent).

En ce moment, j'ai l'impression de toucher des doigts le bonheur. Le vrai, le véritable. Le 100%. Celui que je n'avais pas ressenti depuis plusieurs années. Peut-être depuis la période d'insouciance Erasmus. Mais cette fois, c'est légèrement différent, et peut-être plus vrai. Un copain à moi évoque souvent Erasmus, et il me rappelle que c'est une sorte de rêve éveillé, mais que ça ne peut pas être la vraie vie. Il n'a pas tort. Erasmus c'est une bulle. Une expérience folle et magnifique, mais ça reste une bulle. Tout ce qui se passe en Erasmus reste en Erasmus. Les contacts avec le monde réel, les autres, les emmerdes, le boulot, et même les études, tout ça n'existe pas. Erasmus ce n'est rien que la fête, l'insouciance, l'amour, les amis. Mais rares sont les mauvais côtés. On s'en rend d'ailleurs très vite compte quand on revient chez soi. Erasmus est une folie, mais Erasmus n'est pas la vie, telle qu'elle existe ensuite.

Erasmus est terminé depuis bien longtemps pour moi. Mais une autre source de bonheur est apparue. J'avoue que je ne l'ai pas trop vue venir. Et depuis quelques jours, je m'en délecte. C'est le bonheur du Carpe Diem.

Ce n'est pas la première fois que j'écris cette locution latine, sans doute pas la dernière. Mais cette fois, c'est différent. Je ne suis plus dans le Carpe Diem « on profite, on fait la fête, on voyage ». En tout cas, plus seulement. Je suis dans le Carpe Diem « on regarde autour de soi, on admire la nature, on observe ses proches, et on profite de tout ça avec le sourire ».
J'ignore un peu comment ce sentiment est venu en moi. Peut-être est-ce le film vu récemment sur ce type qui pouvait revivre chacune de ses journées, pour en profiter une deuxième fois. Ou peut-être est-ce la nature que je côtoie de plus en plus régulièrement qui me donne cette sensation de plénitude. C'est peut-être les randonnées de la Forêt-Noire, ou les balades avec mon chien. C'est aussi mes amis, que je revois depuis quinze jours. C'est également la famille, avec qui je prend plaisir à discuter, surtout quand je les écoute.

Ça commence dans Tilques. Un arbre qui bouge, et le bruit du vent. Je hoche la tête vers le ciel, les yeux fermés, me concentrant sur ce bruit fantastique. Le souffle. Fort, venant du lointain. Ce vent se déplace à travers les terres sans faire attention à moi. Mais moi, je l'écoute attentivement. La sensation est magnifique.

C'est ma grand-mère qui me parle. C'est la deuxième fois que je suis là cette semaine. Et elle évoque un sujet que je connais déjà, puisqu’elle en a parlé la première fois. Mais plutôt que de l'arrêter, je l'observe. Ses traits, ses cheveux, cette façon de parler. Une expression sortant tout droit d'un temps ancien. Je ris. Elle aussi. Je sais qu'elle a déjà fait une bonne partie du chemin, et que des moments comme aujourd'hui ne se reproduiront peut-être plus cent fois. Le temps fait son effet. Pour moi aussi.

C'est mon chien qui remue la queue à chaque fois que je rentre dans ma cuisine. Pourtant je suis parti il y a quinze secondes vers ma chambre. A peine suis-je parti que je l'ai entendu sauter du fauteuil et marcher vers la porte. Lentement, je remonte mon couloir, tout en admirant sa petite tête dépasser des carreaux inférieurs. Quelques centimètres derrière, sa queue gigote. Je lui parle de l'autre côté de la porte, et il se dresse sur ses pattes arrière. J'appuie sur la poignée, et le fauve se jette sur moi pour me faire une fête. Je le prends dans mes bras, essayant de donner autant d'amour que j'en reçois de sa part. C'est con un chien. Mais c'est tellement bon.

Mon père s'est endormi dans le fauteuil. Il a essayé de regarder le classico, que j'ai enregistré pour lui. Mais la fatigue a pris le dessus (et pourtant, quel match!). De mon côté, je regarde à nouveau le match, alors que je l'ai déjà vu la veille. Mais je sais que c'est une rencontre tellement fantastique... Je prends plaisir à suivre le déplacement d'Inesta alors que celui-ci n'a pas le ballon. Le replacement de Busquets, l'accélération de Benzema dans la surface pour être le premier sur le ballon. Et puis j'observe mon père, dans une situation assez habituelle pour lui. Sa sieste après manger. Traditionnel. Et je souris.

Vous voyez, ce ne sont pas des moments extraordinaires. Ce sont d'ailleurs les moments les plus ordinaires du monde. Et c'est ça que j'ai compris : le bonheur c'est de se délecter des moments ordinaires. C'est con à dire, mais ils sont si nombreux. Regarder la pluie tomber avec le sourire, et c'est toute une vision de la vie qui change. Dire bonjour à toutes les personnes que je rencontre, toucher l'herbe derrière ma maison. Le bonheur c'est prendre le temps de vivre. Le bonheur, c'est la fin de tout stress superflu. Je ne fais pas ça aujourd'hui, je le ferai demain. Ou le jour d'après. Et si je ne le fais pas du tout, tant pis. Il n'y a pas mort d'homme. J'ai le temps. Je me laisse savourer. Je me laisse être heureux.

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12 mars 2014 3 12 /03 /mars /2014 11:37

Cette année, je ne pouvais pas faire une bande ou un bal dunkerquois, pour raison géographique. Mais pas de Dunkerque ne veut pas dire pas de carnaval ! Direction Bâle, en Suisse. D'ailleurs, le réveil de Basel, ça sonne un peu pour moi comme le réveil de Cassel ! Bon, Basler Morgestraich, ça sonne tout de suite moins nordiste. Mais l'idée est finalement assez ressemblante.


Outch ! Réveil matin 2 heures, ce carnaval se mérite ! Je prends mon vélo, accompagné par l'une de mes tandems qui m'a soufflé l'idée. Dans les rues de Fribourg, une agitation assez étonnante pour l'horaire règne. Beaucoup de vélos se côtoient. Et tous prennent la direction de la gare ! Deux trains sont affrétés spécialement pour l'occasion. Et ils sont bondés !
40 minutes plus tard, nous débarquons en Suisse dans une ville blindée de monde ! Il est 3h30 du mat' et je suis sûr que c'est la première fois que je vois autant de monde à cette heure là !

Nous marchons vers la grand place de Bâle, et attendons patiemment 4h, l'heure du départ. Dans les églises, les cloches se mettent à sonner l'heure fatidique. Tout d'un coup, l'ensemble des lumières de la ville s'éteignent et une immense clameur résonne dans la ville. A me faire frissonner.

Les musiciens prennent leurs flûtes,
les lanternes sont allumées,
la partition débute,

les enfants sont enchantés.

 

 

Le défilé est un bonheur pour les yeux. Le plus important, ce sont ces immenses lanternes, portées généralement par quatre personnes. Elles attirent immédiatement le regard. Sur celles-ci, beaucoup de couleurs et des sujets qui varient : les artisans de la ville sont représentés, les villages du coin et beaucoup de sujets politiques : Merkel sous tous les angles, Obama et le scandale de la NSA, j'ai même vu Hollande ! (il devait sans doute y avoir des politiques suisses, mais je maîtrise moins!)Basel Morgestraich (1)Basel Morgestraich (2)Basel Morgestraich (4)Basel Morgestraich (5)
Derrière ces grandes lanternes (souvent par groupe de trois), les musiciens. Ils ont tous le même instrument : une flûte à bec ! Et ils jouent des petits airs sympas. Il n'y a pas de chants ou quoi que ce soit, juste une petite musique de foire. Sur leur tête, ils ont tous une petite lanterne personnalisée par bande. Trêve de grand discours, rien ne parle plus qu'une petite vidéo.


Le public est de tous les âges. Les jeunes, les vieux, les enfants, les travailleurs. Tout Bâle semble être réveillé (bon, faut dire aussi que ça ne doit pas être évident de dormir avec ce boucan d'enfer!). Le défilé est très discontinu. Un groupe passe devant nous, un autre est de l'autre côté de la place, dans le sens opposé. Et puis un groupe tourne à notre gauche, brisant la foule et entraînant quelques bousculades. Attention, rien à voir avec Dunkerque ! Ici, c'est très calme, beaucoup plus familial. Les enfants occupent de bonnes places à l'avant de certains groupes.
Basel Morgestraich (3)
Et à 5h, c'est déjà fini ! Là, ce fut une surprise ! Bon, j'ai l'habitude des bandes de Dunkerque qui durent toute une après-midi (voire même la soirée). Ici, tout le monde repart chez soi, et se prépare pour... aller travailler ! (les Baselois ont tout de même un jour férié à poser pour l'une des trois journées de carnaval) De mon côté, je retraverse la ville, zigzaguant entre quelques flûtistes sans lanterne et quelques lanternes sans flûtiste. Mon train repart à 6h30; à 7h15 je suis de retour à Fribourg. La journée ne fait que débuter.

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7 mars 2014 5 07 /03 /mars /2014 18:36

Ce qui est sympa aussi, quand quelqu'un vient me rendre visite, c'est que j'en profite aussi pour découvrir quelques coins de la région. Cette fois-ci, avec Julie et Anais (en mode lycée Ribot), on a fait mes deux classiques : la visite de Fribourg, et la randonnée avec vue sur les Vosges enneigées.
Freiburg (2)

Et puis mon petit bonus, grâce à la voiture disponible : l'Alsace.
C'est l'avantage de vivre à la frontière : les principales attractions alsaciennes sont à une heure de chez moi. Après avoir fait les villes (Strasbourg, Colmar, Mulhouse), ce fut au tour des petits villages typiques alsaciens.

On a commencé avec la château de Haut-Koenigsbourg. Rien qu'à son nom, on comprend bien qu'il s'agit d'un édifice à l'histoire très allemande. C'est un « château médiéval ». J'utilise les guillemets, car son histoire est un peu compliquée : un château est construit dès le douzième siècle sur l'emplacement actuel. Après quelques siècles au sein du saint empire romain germanique, il est détruit par les Suédois (!) lors de la guerre de trente ans, en 1633. Et puis pendant plus de deux siècles, rien. C'est seulement vers 1900 que le château est reconstruit sur demande de... Guillaume II, l'empereur allemand ! Oui, l'Alsace est à ce moment-là allemande, et l'empereur est tombé amoureux de l'endroit (il visite le chantier tous les ans). Il y a beaucoup de controverse historique sur cette reconstruction. Toujours est-il que nous avons en face de nous un château d'aspect médiéval, quoi que un peu modernisé. La visite est sympa, la vue encore plus (les montagnes de la Forêt Noire de l'autre côté).L'Alsace (4)L'Alsace (3)L'Alsace (2)A quelques minutes de là, Ribeauvillé. Ici, c'est l'Alsace des cartes postales : cigognes, bretzels, vignes et maisons alsaciennes.L'Alsace (1) La période idéale doit être le printemps/l'été, avec les fleurs qui font la renommée de la ville. Au fond, le château Saint-Ulrich domine.L'Alsace (5) Nous étions là le jour du carnaval, avec parade et compagnie (j'ai enfin pu réentendre du Patrick Sébastien, ça manquait clairement à ma vie allemande).
Puis direction Riquewihr, dans le même style mais en vrai village. Beaucoup de ruelles à s'y perdre. On est dans un coin très touristique (le village affirme qu'il y a 2 millions de visiteurs chaque année!), sorte de musée à ciel ouvert. Le village a également beaucoup souffert lors de la guerre de trente ans, mais a été épargné pendant la seconde guerre mondiale. L'Alsace (6)

Bref, n'hésitez pas à venir me voir, ça me sort ! Et entre le gratin, les crêpes (magnifiques) et les colons de Catane, je vous promets quelques bons moments !
Freiburg (1)

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