2 août 2013 5 02 /08 /août /2013 20:13

La démocratie est fragile comme la dictature.

Ce dernier mois, nous avons assisté à deux défaites de la démocratie.

Tout d'abord, il y a l’Égypte. Rappelez-vous 2011, la révolution. Je m'en souviens comme si c'était hier. J'étais sur Internet, en direct avec Al-Jazeera, dans la bibliothèque de l'université de Lille 2. Le vieux Moubarak, qui avait séjourné dans mon hôtel (true story), quittait le pouvoir après 20 ans. On imaginait une nouvelle destinée pour la grande civilisation égyptienne. Et puis...

Et puis les élections sont arrivées après une période troublée. Et c'est le parti le mieux organisé, celui des frères musulmans, qui l'emporta. Morsi devint président, légitimé par les urnes.
Morsi-president-egyptien.jpgDes urnes que tout le monde semble avoir oublié depuis plusieurs semaines. Ce qui s'est passé en Égypte n'est rien d'autre qu'un coup d’État militaire. Mais nos belles démocraties occidentales n'en ont pas prononcé le nom. Un immense silence a résonné jusque dans les couloirs de l'ONU.

Faut dire que la victoire des « islamistes » Frères musulmans, n'arrangeait pas grand monde. Nos belles démocraties occidentales avaient un peu peur de l'islam politique, de ses abus. Et imaginez que ça marche...

Bon, ça n'a pas vraiment fonctionné. En une année les Frères Musulmans et Morsi avaient perdu une belle partie de leur légitimité acquise par les urnes. Beaucoup de décisions discutables et des résultats économiques franchement mauvais. Les dernières manifestations contre le président Morsi et son gouvernement furent immenses. Mais est-ce suffisant ? Est-ce que cela justifie et légitime un coup d'état par les militaires ? Des militaires qui jurent qu'ils vont rendre le pouvoir très vite, que la démocratie va l'emporter... Mais l’Égypte et les militaires, c'est une histoire d'amour. Coup d’État de Naguib, présidence de Nasser, El-Sadate, Moubarak... que des hommes formés à l'académie militaire. Et loin d'être des démocrates...

Imaginez un peu l'inverse. Imaginez un coup d’État renversant un président libéral égyptien. Un coup d’État qui amènerait des islamistes au pouvoir, à la mode iranienne. Imaginez un peu les réactions outrées des démocraties occidentales. Et aujourd'hui, rien. Un coup d’État militaire, quel coup d’État militaire ?



 

La deuxième défaite de la démocratie est le refus par l'ensemble des pays occidentaux d'offrir l'asile à Edward Snowden.
Pourtant, on parle ici du plus gros scandale d'espionnage de l'histoire. Les États-Unis ont espionné les conversations du monde entier. Au départ, la raison invoquée fut celle de la lutte contre le terrorisme. Avec le discours traditionnel : vous ne pouvez pas avoir à la fois une sécurité complète et en même temps une protection de la vie privée complète. Problème, l'espionnage ne concernait pas que les personnes susceptibles d'être des terroristes. Non, les autorités américaines ont également espionné les diplomates occidentaux, avant des négociations importantes. Ils ont également espionné des industriels... et glanaient ainsi quelques informations en toute illégalité.

Un seul type a réussi à sortir cette information démente : Edward Snowden. Réfugié à Hong Kong, puis en transit à Moscou, il a envoyé des demandes d'asile à beaucoup de pays occidentaux, Allemagne et France inclus. Il faut dire que ces pays ont grandement protesté par voix de presse. Ils étaient fort mécontents. Très. Enfin, un peu. Pas assez en tout cas pour accueillir l'incroyable informateur, poursuivi par la justice américaine. Et c'est ainsi la Russie, grande démocratie (sic!) et éternel opposant à Washington, qui a offert aujourd'hui un droit de résidence d'une année à Snowden.
Edward-Snowden-save-snowden-save-freedom.jpg
Imaginez un instant que Snowden soit chinois. Imaginez qu'il ait dévoilé un programme d'espionnage chinois concernant l'ensemble du monde occidental. Ne pensez-vous pas que les pays occidentaux se seraient bousculés pour l’accueillir ?
Mais ici c'est les États-Unis. Un État de droit qui va respecter Snowden pendant son procès. Pas d'asile donc. Et tant pis si ce même État espionnait le monde entier, bafouant ainsi... le droit.

La démocratie, c'est donc le droit de se taire. Même au plus haut niveau.

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27 juillet 2013 6 27 /07 /juillet /2013 19:30

Le temps s'est arrêté. Il n'y a plus de passé, plus de futur. Je suis là, ici, présent. En plein dedans. En pleine interaction. Ce film m'a transcendé. Il a déjà 20 ans. Et il m'était méconnu. Jamais entendu parler. Jamais vu dans la programmation télé. 

Alors la claque n'en fut que plus brutale. Jean, tel un zombie, le traverse. On comprend lentement ces atermoiements. Et puis forcément. La relation qui s'en suit est violente, telle une maladie. Un amour interdit, qui n'interdit pas l'amour. Le choc des images et plus encore, le choc des paroles. Les actes aussi. Une souffrance. Pendant deux heures de film, pendant deux heures de vie. Le pourquoi moi. Les nuits fauves.

Les-nuits-fauves.jpg
Parfois j'ai l'impression de choisir la mauvaise voie. Celle du malheur. Et de l'emprunter en toute connaissance de cause. De persévérer au fur et à mesure des kilomètres, au fur et à mesure des heures. D'y plonger avec un certain plaisir, une certaine envie. D'en tester les limites. Combien de fois ai-je voulu être plus malheureux que je ne l'étais réellement. Combien de fois j'ai imaginé une situation des plus horribles pour penser mon malheur dans cet état de fait. La chute est lente, mais profonde. J'observe les différents étages, croise la tristesse et les idées noires. Je descends plus bas, parfois. Je regarde autour de moi. Je regarde vers le haut, j'y vois la lumière. Et je m'assois, pour contempler tout ça. Qu'il est beau mon malheur.


Le frôlement d'une main contre la mienne. Lentement, doucement, qui continue vers le long de l'avant-bras. Des frissons s'emparent de mon corps. L'intérieur du coude. Le divin. J'ouvre un peu les yeux, contemplant la beauté d'un visage. Les lèvres à peine refermées. Nos yeux se croisent. Les sourires s'installent. Des mots s'échangent. Légers. Je caresse sa joue droite. Divine. Je sens ses frissons. Je ressens l'amour. Qu'il est beau, mon bonheur.


Il est à portée de main. Il est la somme de nos décisions, de nos actes. Il est un choix. Mais il faut goûter des deux pour s'en satisfaire pleinement. Et il faut y retourner parfois, tester le goût amer, et le recracher, avec le sourire. Rien n'a le goût du bonheur. Rien n'a le goût de l'amour. Putain de belle vie.

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23 juillet 2013 2 23 /07 /juillet /2013 13:45

C'est un article que je veux faire depuis plusieurs mois, sans trouver le ton juste. Et depuis, il s'en est passé des choses sur Internet, et encore plus par rapport aux libertés sur Internet.
J'ignore comment c'est pour vous, mais il est clair que pour mois il y a de plus en plus une méfiance vis-à-vis de la toile. Et notamment par rapport aux traces que je laisse sur celle-ci. L'exemple le plus frappant est FB. Il n'y a pas si longtemps, j'avais un millier de photos, je faisais partie de 50 groupes et je faisais quelques blagues salaces sur les murs. Mais ça, c'était avant. Aujourd'hui j'ai nettoyé mon mur, pour ne rien laisser apparaître entre 2007 et 2011. Je laisse un mois ou deux d'archives, hormis la période du tour d'Asie. Et je suis tagé sur 69 photos. J'ai supprimé une dizaine d'albums. J'ai arrêté les blagues salaces. Je like rien, ou si peu. Pas de film, pas de musique, pas de livre. Pas de boulot. Pas de lieu d'étude. Pas de date d'anniversaire. Pas le vrai nom.

Très clairement FB n'est plus aussi drôle qu'il l'a été. FB c'est devenu sérieux. Et pour cause, j'ai des collègues de boulot, ma famille, des universitaires en puissance et des anciens d'Erasmus dans mes amis. Bonjour le melting-pot. Il est fini le temps où nous n'étions qu'un petit groupe à naviguer sur le réseau. Est-ce FB qui a changé ? Ou est-ce moi ?

 


Un peu des deux mon capitaine. Certes FB est moins « in » qu'auparavant. Mais mes cousins publient autant de photos d'eux et de leurs ami(e)s que je le faisais. Et ils écrivent les mêmes conneries. Si FB est devenu sérieux, c'est parce que je le suis devenu également.

Il n'y a pas que FB d'ailleurs. Quand je regarde mon blog des premières années, j'ai parfois honte. Le langage SMS que je combats maintenant, les milliers de fautes (que je fais toujours), des articles sans queue ni tête. Je me demande souvent comment j'ai fait pour publier ça. Et puis je me dis que tout ça fait partie de ma jeunesse. J'ai auto-censuré de nombreux articles, j'ai fait des choix. Mais j'ai gardé le tout bien précieusement dans mon disque dur, avant de l'imprimer. Je laisse des traces, mais je choisis lesquelles.

J'ai l'impression que de plus en plus de personnes entretiennent une psychose vis-à-vis d'Internet. Personnellement, je ne m'inquiète pas trop. Certes, les États tentent d'en profiter, mais il y a une telle lutte à leur encontre que beaucoup arrivent à contourner. L'exemple typique c'est le téléchargement et le streaming. Combien d'entre vous regardent des séries en streaming ? On est bien d'accord. Un autre exemple c'est quand je fus en Chine. Chez notre couchsurfer, on pouvait consulter FB, grâce à un contournement. Là-bas, c'était se connecter à la liberté. Ce serait fou qu'en France, en démocratie, FB devienne un symbole contraire. Bien sûr il faut rester vigilant. Mais de là à s'en détourner, il y a un pas que je ne franchis pas.

C'est qu'on a beau dire, on a beau faire, Internet a énormément d'avantages. Et j'ai développé une réelle dépendance. J'y achète mes livres, mes tickets d'avion et de train, je regarde mes films et mes séries, les photos des amis, j'échange avec ma famille, avec mon directeur de thèse, j'effectue celle-ci quasi-exclusivement en ligne, je lis les journaux, j'écris pour ce blog, je squatte facebook pour avoir des nouvelles de tout le monde...

Imaginez juste un peu : quitter Internet pendant une année. On en dégagerait du temps ! Mais pour quoi faire ? Pour être plus accroché au téléphone pour avoir des nouvelles des autres, pour galérer et se faire pigeonner dans les agences de voyages pour chaque ticket d'avion, pour faire la queue à la SNCF, pour commander mes livres et attendre 10 jours avant de les recevoir à la FNAC, en payant plus cher qui plus est. Pour squatter devant la télé et regarder une série traduite dans un français délirant, pour dépenser 10 euros à chaque fois que je veux voir un film au cinéma. Pour ne pas être au courant des naissances, des mariages, des soirées, des matchs de football... Pour n'avoir que la télévision et la radio comme source d'information...

Se méfier d'internet. Oui. D'accord. Mais sur Internet. 

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22 juillet 2013 1 22 /07 /juillet /2013 12:32

La capitale nordiste et moi avons une relation conflictuelle. Un mélange de haine et d'amour. Tout a commencé en 2005, alors que je devais faire mon choix d'université. Beaucoup partaient vers la métropole. Et puis j'ai visité Lille 3. Forcément, le tout-béton et les trous dans les murs faisaient rêver ! (sic!) Alors je me suis dit qu'Arras, avec sa verdure, ses beaux bâtiments... et ses moindres tentations, me permettrait d'éviter de foirer mes années universitaires. Je n'avais pas tort, j'étais (à l'époque ?) un garçon immature, et ce choix me fut salutaire. Car j'en ai vu beaucoup se perdre dans les folles soirées lilloises.

Et puis très honnêtement, je n'aimais pas Lille. Je trouvais la ville sale, engorgée, alcoolisée. Mes quelques soirées sur place se comptaient sur les doigts d'une main. Même la braderie me dégoûtait. Lille, c'est pas pour moi.

J'ai gardé cette impression jusque tard. Jusqu'à il n'y a pas si longtemps. Décembre 2010 et début d'année 2011. Lille m'a rattrapé par le col alors que je sombrais après mes aventures new yorkaises. Et dès lors, ce fut l'île de la tentation. Lille m'a montré qu'elle était reine de la nuit, qu'elle festoyait comme une belle Erasmus. Mon Lille vibrait au rythme de Solférino. Je vivais Magnun et Smile, croisant le Latina et la Boucherie, rigolant au Scotland et à l'Irlandais. Je vivais ma seconde jeunesse, celle que je n'avais pas voulu embrasser à la sortie du lycée. Je me plaisais dans mon immaturité, débarquant chaque jeudi plein d'envie et repartant chaque vendredi plein de cernes. On a même envisagé d'aller voler le drapeau du consulat d'Italie, qui a fermé devant notre menace.

Mes soirée lilloises m'ont apporté beaucoup sur le plan humain, et sur le plan relationnel. Je ne connaissais que la vie de couple. J'ai découvert autre chose, presque aussi important. Lille m'a permis de tester mon envie. Lille m'a apporté les comparaisons. Lille m'a fait comprendre que la polygamie ne doit pas être enviée. Lille m'a offert une confiance que je ne connaissais pas. Alors quitter l'île de la tentation fut une quasi-délivrance. J'y avais pris goût, cela aurait pu être dangereux.

A mon retour en Europe j'ai imaginé revivre Lille de la même façon, avec la même envie. Et puis...
Et puis Lille a un goût de déjà vu. Un goût de déjà fait. Un goût de déjà entendu. J'ai refait les mêmes soirées, dans les mêmes boîtes, avec les mêmes personnes. Et pourtant ce n'est plus pareil. La folie a disparu. Lille n'est plus la reine de la nuit, puisque j'ai trouvé une autre reine, peut-être celle de ma vie.
Les soirées lilloises ont clairement un goût différent quand vous êtes célibataire et quand vous êtes en couple. Non. Ce n'est pas ça. Les soirées en boîte ont clairement un goût différent quand vous êtes célibataire et quand vous êtes en couple.
Pourtant j'ai répété pendant des années que j'aime danser. Oui, c'est vrai. Mais plus autant qu'avant. Et puis danser la Macarena pour la 233ème fois, c'est moins drôle.

Ma dernière soirée lilloise était la fête du bac. Et autour de moi, j'avais tous les lycéens et lycéennes de Lille, certain(e)s pour leur première soirée en boîte. Ils fêtaient le bac, et goûtaient la liberté. Et moi, à côté d'eux. Je fêtais mon bac pour la huitième fois. Putain, huit ans. Alors très clairement je me suis senti vieux. J'ai pourtant tenté d'amuser ma soirée en aidant tant bien que mal des amis à flirter avec le sexe opposé, que ce soit Dormeur ou Bozo. Mais ça n'a pas suffi.

Très clairement, je me rapproche de l'épilogue de mes soirée lilloises. Oh, il y en aura d'autres, des soirées au restaurant et avec un verre dans un bar. Mais il faut reconnaître que notre temps en boîte est compté. L'horloge tourne, il est 4 heures, la soirée est sur la fin. Des gens sont déjà partis. La plupart de ma génération d'ailleurs. Restent les plus jeunes qui prennent le relais, et les anciens savourant leur dernière danse. Je fais partie de ceux-là. Pour combien de temps encore ?

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19 juillet 2013 5 19 /07 /juillet /2013 15:08

The-IT-Crowd.jpgHumour britannique bonjour ! C'est mon coup de cœur du moment, la série que je regarde avec la demoiselle avant de dormir, afin d'avoir le sourire pendant mon sommeil.

3 personnages principaux : Roy, Moss, Jen. Les deux premiers sont des nerds, travaillant au service informatique d'une grande entreprise londonienne. Jen, une femme, arrive dans leur bureau pour les diriger (mais elle n'y connaît rien en informatique).
Quand on m'a vendu la série, j'ai directement pensé à The Big Bang Theory. En fait, non. Ici c'est un humour très différent, assez souvent proche de l'absurde. Style Monty Python.

Tous les épisodes ne sont pas au même niveau. Mais il y a des perles, un par saison. L'épisode 5 de la saison 1, l'épisode 1 de la saison 2, l'épisode 4 de la saison 3.

Il n'y a que quatre saisons, et six épisodes par saison (21 à 26 minutes). Ça va donc très vite. Mais n'hésitez pas si vous souhaitez rire un peu.

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18 juillet 2013 4 18 /07 /juillet /2013 16:51

Game-of-Thrones-le-trone-de-fer-serie.jpgUn harcèlement. J'ai d'abord vu des articles. Puis j'en ai entendu parler par des ami(e)s. Et enfin, il y a l'épisode 9 de la saison 3 qui a déclenché il y a quelques semaines des réactions dithyrambiques sur la toile. Alors je me suis laissé convaincre. J'ai regardé les trois saisons actuellement disponibles.

Game of Thrones, dont j'apprends à l'instant que le nom français est le trône de fer (merci wikipédia!), est une série américaine, plutôt fantastique. 

Un point sur le genre fantastique : c'est un fantastique mesuré. Plutôt limité au départ, il augmente au fur et à mesure des saisons. Des marcheurs blancs, des résurrections, des dragons, oui ça peut être gênant pour moi, homme sans imagination, ayant parfois un peu trop les pieds sur terre. Mais j'ai réussi à passer dessus, malgré quelques réticences lors de certains épisodes.


Le point fort de la série est clairement le scénario. C'est très très développé, les personnages sont nombreux et variés, entre le jeune roi pervers qu'on rêverait tous de voir mourir et la jeune fille en cavale qu'on souhaiterait aider à chaque épisode. Le jeu du pouvoir donne vraiment envie de s'engager en politique (non, c'est une blague). Plusieurs fois j'ai l'impression de voir des événements historiques, notamment en rapport avec les pays anglo-saxons. Les Écossais du Nord, surtout. Les paysages irlandais n'y sont pas étrangers. Et parfois je vois aussi la Perse, les États Grecs, ou l'Empire Romain. Du fait des armes utilisées, de la façon dont les villes sont gérées.

Attention, à ne pas mettre entre toutes les mains : il y a du sexe à volonté (trop parfois selon les médias US!) et de la violence et du sang à gogo (il faut aimer voir des gorges tranchées).

 

Un petit bémol : j'ai l'impression parfois que le pays est à l'image d'un terrain de foot d'Olive et Tom. Pour ceux qui ne connaissent pas la série sportive, le terrain a tendance à s'agrandir et à faire plusieurs kilomètres sur certaines actions, et 10 mètres sur d'autres. J'ai cette sensation surtout depuis le retour express sur un épisode du père Lancaster, juste au bon moment, alors que d'autres ont marché une saison pour faire la même distance.

 

Parfois je suis aussi en manque d'action. Des épisodes comme l'avant dernier de la saison 3, ça me plairait d'en voir plus souvent – je conçois cependant que trois épisodes ainsi et il ne resterait plus beaucoup de personnages –. Mais dans l'ensemble c'est une série à découvrir. Produite par HBO (Rome). Prochaine saison en 2014. D'ici là, vous pouvez toujours vous consoler avec les livres.

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15 juillet 2013 1 15 /07 /juillet /2013 17:22

C'est maintenant officiel, je suis l'heureux locataire d'une chambre de 9m² à Fribourg, dans le sud-ouest de l'Allemagne. Pourtant on m'avait prédit les pires difficultés pour trouver une bonne colocation. Certains en recherchent une ici depuis des mois, sans succès. Et moi, avec ma chance légendaire, la fleur au fusil, j'obtiens un oui après une journée de recherche.

 

A quoi ressemble mon appartement ? Nous sommes au deuxième étage d'un immeuble qui en compte six ou sept. J'ai trois colocataires allemands, Mia, Jasmina et Ombeni. Deux filles, un garçon. Le même âge ou à peine plus vieux que moi, tous étudiants ici. D'entrée j'ai senti qu'ils allaient me plaire : une carte du monde et une carte de l'Europe dans la pièce commune. Hum, mon nez ne me trompe pas, ce sont des voyageurs en puissance. L'Amérique du Sud pour les filles, la Nouvelle-Zélande pour le garçon. Et celui-ci est né... en Tanzanie, à Moshi, la ville du Kilimandjaro. Le monde est finalement très petit, j'y étais il y a un mois !

 Ma chambre est plutôt petite, mais bien agencée. J'ai un balcon à partager avec ma coloc. Et j'ai une pièce de 2m² qui me servira de débarras. Le reste de l'appartement est classique, hormis un très grand balcon. 

Là, une question qui vient peut-être à votre esprit : qu'est-ce qu'il va foutre en Allemagne ? Les cinq raisons essentielles :

1 - J'en ai marre de bouger. J'en ai marre de voyager. J'en ai marre de faire mon sac tous les mois. Je veux rester 6 mois au même endroit. Cela fait 3 ans que je n'ai pas eu d'appartement. Cela fait donc 3 ans que je bouge, à gauche, à droite. Et ça fait 6 ans que je change chaque année de pays. Je veux me poser. Jusqu'à en avoir marre d'être posé !

 2 - Je veux me rapprocher de la demoiselle. Pas besoin d'avoir fait l'ENA pour comprendre. Je veux une relation normale, où nous habitons dans la même ville. La relation à distance, c'est sympa cinq minutes (cf. un an), mais c'est encore plus sympa quand elle n'est pas à distance.

3 - Je veux apprendre l'allemand. Et c'est plus facile en Allemagne.

4 - Je veux créer ma communauté. Je m'explique : comment peut-on se faire des ami(e)s en bougeant tous les deux mois ? Réponse : on ne s'en fait pas. Pas des vrais en tout cas. Hormis mon fief nordiste et la folie Erasmus, je n'ai pas créé de vraie amitié. Rennes : 0. USA : 0. Tour d'Asie : 0. Alors je veux aussi me poser pour pouvoir recréer tout ça. Pour passer une soirée normale, avec des ami(e)s. Et pas seulement pour une soirée de retrouvailles/départ. J'ai l'impression de n'avoir fait que ça depuis des mois.

5- Parce que j'aime Fribourg. Oui, c'est un peu tôt pour déclarer mon amour à une ville où je n'ai vécu que par intermittence. Mais il y a des choses qui ne trompent pas. Pas de métro. Pas de bouchons. Peu de voitures. Des milliers de vélos. Un tram. C'est vert. Je cours sur la colline à 500 mètres de ma maison. C'est le début de la Forêt Noire. Ça me plaît.

 

 

Maintenant place à 5 fausses raisons de ma venue ici

1- Parce que la nourriture est meilleure en Allemagne

2- Pour ne plus entendre parler du retour de Sarkozy

3- Parce que la langue est sexy

4- Parce qu'Angela Merkel est sexy

5- Parce que Fribourg est qualifié pour l'Europa League l'année prochaine

Freibourg (9)

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10 juillet 2013 3 10 /07 /juillet /2013 09:31

Avec un léger retard, revenons sur mon dernier week-end kényan, marqué par un festival de musique. Alors que d'autres profitaient des Solidays, j'ai eu la chance de pouvoir me rendre au « Up live 2, Other side of the Tracks ».

Très clairement, je ne connaissais personne dans l'affiche. Ayub Ogada, Blinky Bill, miss Karun and Thee MC Africa, Mumala, The Slum Drummers... autant d'artistes inconnus au bataillon. Il faut l'avouer, la musique africaine, encore plus anglophone, n'arrive que très peu dans l'Hexagone. C'était donc l'occasion de voir et surtout d'entendre quelque chose de différent.

Tout d'abord, et ce fut là la grande satisfaction de la soirée, ce festival a lieu dans le musée ferroviaire de la ville. Ainsi, nous étions sur un train pour écouter la musique. Awesome !
Le public était plutôt limité. 6 euros, c'est cher pour un kényan. Alors c'était plutôt un festival de Muzungu qu'un festival kényan.
Reste les artistes. Et là il y a eu plusieurs bonnes surprises.
Ayub OgadaAyub Ogada, ce fut la musique africaine que j'imaginais. Un instrument que je ne connais pas, très typique, et une voix qui s'envole. Je vous mets ici en lien sa chanson la plus connue.


 

The Slum Drummers

The Slum Drummers. Eux ce fut l'extase. Des bidons, des bâtons, et ils vous font un concert ! Et ça dégomme. 

 

 

Ils ont également fait un duo avec un autre groupe (dont je ne me souviens plus du nom), et ce fut une sorte de jazz urbain. Curieux mélange !Up live 2

Pour finir la soirée, ce fut un DJ. Moins de surprise, et plus de mouvement. Le festival se transforma en dance-floor géant. Un bon moment.

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9 juillet 2013 2 09 /07 /juillet /2013 09:52

Oui, c'est exactement le même titre qu'un article datant d'une année. A la différence près des années citées.
Je suis donc reparti pour l'une des missions de ma Bucket List, à savoir courir un marathon. Cependant il y a une grosse différence par rapport à l'année dernière : je sais ce que je ferai de mon mois d'avril 2014 : courir le marathon de Paris (c'est le 6 avril, vous pouvez réserver votre date!). Dans 270 jours.

Pour cela, il faut un sacré entraînement. Et rien de tel que de refaire le semi-marathon de Lille le jour de la braderie, le 31 août, départ 9 heures ! 21 kilomètres de plaisir, ou de souffrance, ce sera selon mon entraînement.
L'année dernière ma performance fut d'1.39.26. L'objectif est donc de faire mieux. Et sous les 1h30. C'était ce que j'avais annoncé l'année dernière suite à ce semi.

Concernant l'entraînement, il est clair que je n'ai pas beaucoup couru depuis ce semi-marathon de septembre 2012. Cinq fois en tout et pour tout. Mais j'ai la chance d'avoir un physique de marathonien (enfin je me rassure comme ça) et de pouvoir reprendre les footings sans trop de difficultés.
Mon terrain d'entraînement de juillet sera la colline boisée de Fribourg, à quelques centaines de mètres de mon habitation. Pour être clair : ça monte et ça descend. Et puis des bonnes montées, je vous le garantis. Du coup, j'espère que cet entraînement assez spécifique me permettra le jour J de considérer le semi-marathon de la braderie de Lille comme quelque chose de facile, ou tout du moins d'excessivement plat. Je me souviens de l'année dernière, où le faux-plat montant du côté de la citadelle m'avait fait très mal. J'espère que cette année ça ne sera pas le cas.
SAM_1047.JPGConcernant cette course, on annonce la réunion de l'équipe du tour d'Europe, complétée par Mat'. C'est clairement ce qui me motive. Si j'avais été le seul à le faire, je ne m'inscrirais pas. La flemme de dépenser 15€ pour courir 21 bornes, chose que je peux faire partout et gratuitement. Mais là ce sera différent. On sera ensemble dans l'effort. Pas au même endroit, mais dans la même galère. Et on pourra partager notre expérience à la fin de la course.

Avis à tous les intéressés. Ainsi qu'à ceux qui veulent m'accompagner dans l'idée de courir le marathon de Paris 2014. On n'a qu'une vie. Et on le racontera à nos petits-enfants : « tu sais Papy, il est vieux maintenant, il marche avec une canne, mais il y a quelques années il a couru le marathon de Paris ! » Et ça c'est classe.

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30 juin 2013 7 30 /06 /juin /2013 09:47

A quelques heures de mon retour en Europe, il est un point qu'il faut que je mette en valeur : la chance que j'ai.

Oui chanceux je le suis, de pouvoir vivre ainsi. J'ai déjà eu mon lot de voyages, suffisant pour toute une vie. J'ai vécu une tonne d'aventures aux quatre coins du monde, rencontré des centaines de visages si peu familiers à l'Europe. J'ai vu des paysages oh combien merveilleux. Et je continue encore, et encore.

 

Parfois j'ai des moments de tristesse lors de ces voyages. Je pense les avoir fait ressentir, notamment lors de mon premier périple à Nairobi. Je me dis que je serais aussi bien en Europe, qu'il faut que je me pose quelque part, que je veux arrêter de voyager. Je suis blasé de ce que je vois, et je ne me souviens plus à quel point je suis un privilégié. Mais le plus souvent, rassurez-vous, je reste lucide sur ma situation. Je suis un étudiant chanceux, qui effectue une recherche sur un sujet que j'ai choisi et qui me plaît. Je reçois de l'argent pour effectuer mes recherches dans des pays exotiques, au-dessous de l’Équateur. Et quand je vois la situation des locaux, je réalise à quel point mes petits problèmes de motivation ou d'envie sont des soucis de riche. 

 

Parfois je me demande ce que j'ai fait pour mériter ça. Et puis je pense au karma. Oui, c'est un principe auquel je crois peu face aux gens qui y croient beaucoup. Mais il n'empêche que c'est quelque chose à quoi je réfléchis beaucoup. Le principe est simple : lorsque vous réalisez des actions de bien, le bien revient vers vous. Il en va de même avec le mal. 

Je n'ai pas attendu de connaître le karma pour essayer de faire le bien. Et surtout, je ne fais pas le bien pour recevoir le bien. Ce serait d'un fantastique égoïsme. Non j'essaie de faire le bien pour faire le bien. Attention, je ne suis pas Mère Térésa ou Gandhi. Mais j'essaie de faire les choses à mon niveau, avec mes ami(e)s, ma famille, ou les gens que je rencontre. Avec ce blog même, un peu. J'essaie de faire évoluer les gens dans la direction que je crois bonne, celle du respect des autres, de leur culture. J'essaie de faire changer les mentalités vis-à-vis des pays que je traverse, de supprimer les idées reçues pour montrer ce qui se passe vraiment ici, en Afrique. J'ignore si j'y arrive, mais je me plais à croire que votre vision du Rwanda a, ne serait-ce qu'un peu, évolué. 

 

Je me dis aussi que cette chance m'a été donnée comme une récompense. J'ai longtemps eu l'impression, pendant mon enfance, d'être un gamin très malchanceux. Et aussi malheureux. Les choses n'étaient pas parfaites dans ma vie d'alors, et j'ai longtemps hésité vers quel chemin me diriger. On dit que dans chaque berceau se cachent l'ange et le diable. Pendant mon adolescence, j'ai hésité entre ces deux directions, entre ces deux symboles. J'ai tangué vers le mal, parfois. Mais le bien m'a rattrapé par le col, et m'a dit que ce chemin était le bon. J'ai l'impression que la chance qui m'est donnée depuis plusieurs années est la récompense de ce choix. Je sais, ça peut paraître un peu con comme ça, cette drôle de croyance limite païenne. Mais j'y crois, parfois.

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