Après être bien remonté dans le passé de la région et des grandes familles de Tilques, me voici arrivé au XXème siècle. Et la région va prendre les deux conflits mondiaux en pleine face... forcément le village se retrouve confronté à la guerre. Même avant la guerre !
Car Tilques est une zone de Manoeuvre, c'est à dire un champ de tir ! Connaissez-vous le tir à canon ?! C'est le surnom d'une petite côte à côté de chez moi, qui fait bien plaisir quand tu la grimpes à vélo ! D'où vient ce surnom... ? Je pense bien que c'est de ces manœuvres ! Car, de manière régulière, le village reçoit des lettres du génie, ainsi le 1er corps d'armée prévient de manœuvres dans le village du 1er au 15 mai 1905, de 11 heures à 2 heures, avec des tirs de carabine modèle 1890 dans un secteur défini, de Moulle à Zudausques, jusqu'à Tatinghem, en « longeant les maisons de Tilques situées au Sud-Ouest de la Route de Calais ». Interdiction d'y séjourner ou de laisser des bestiaux ! Pour le coup la manœuvre est bien expliquée (6 pages envoyées + la carte !), au maire de bien prévenir tout le monde.
Le 25 septembre, le maire reçoit une lettre du chef de bataillon : « j'ai l'honneur de vous prier de me faire savoir si un fusil modèle 1886 portant le numéro 33231 n'aurait pas été laissé dans votre commune au cours des derniers manoeuvres ». Tête en l'air le soldat français !
Des manœuvres ont lieu en 1906, en 1907... c'en est trop pour Victor Lebel qui fait des réclamations en raison de dégâts dans son champ ! Une commission d'évaluation de dégâts se présente alors au village pour examiner les réclamations. Et ça reprend en 1910, 1911, 1912, 1913, 1914... Cette dernière année ce sont 4 cultivateurs de la commune qui font état de dégâts (Abel Viniacourt, Arthur Huyart, Louis Bodart et Auguste Vermersch). Les manœuvres reprendront aussi en 1939 et 1940...
1ère guerre mondiale
Tilques est un lieu stratégique pour deux raisons :
- le village est à l'arrière du front, à côté de Saint-Omer. Or, cette ville accueille le quartier général britannique de 1914 à 1916.
- le champ de manœuvre, qui va pouvoir être utilisé par les soldats.
De ce fait Tilques devient un lieu de cantonnement et d'entraînement utilisé par l'armée britannique. La 23ème division d'infanterie passe par Tilques lors de son arrivée en France, c'est dans le village qu'a lieu le rassemblement à la fin du mois d'août 1915. 2 On retrouve une lettre de la British Army Pay Office adressée au maire, lui offrant de payer 391,75 francs au motif du logement. Des soldats écossais sont présents en juillet 1915, avec la présence du quartier général de la quinzième division à Tilques les 13 et 14 juillet 1915, pour deux jours de repos après la traversée de la Manche. 3
En avril 1916 c'est la 34ème division britannique qui installe son quartier général à Tilques. 4
En juillet 1916, la 36ème division d'Ulster (Irlande du Nord) déménage sur le champ de manœuvre, avec son quartier général à Tilques. Au menu : des entraînements ! 5
En août 1916, la deuxième division canadienne passe par Tilques pour partir vers la Somme (et selon le lieutenant colonel Arthur Jarvis ne sont pas aussi désireux de profiter de la présence britannique que les Flamands!). 6
En 1917 c'est l'office des plaintes (claims office) qui informe la mairie des terrains pris en location par l'armée dans la commune. 9 terrains sont loués (pas sûr que les propriétaires pouvaient refuser cependant), essentiellement des pâtures. C'est Ovide Dassonneville qui est le plus concerné avec un peu plus de 4 hectares.
Des manœuvres ont aussi lieu avec des soldats néo-zélandais, présents en avril 1917 pour un gros entraînement, avant de partir pour la bataille de Messines (juin 1917, en Flandre occidentale). 7
Ils sont aussitôt remplacés par des soldats écossais (51ème division d'infanterie (Highland)) qui s'entraînent entre le 9 et le 22 juin, dans une zone « parfaite pour le tir à courte et longue distance ». 8
Bref, des Anglais, des Irlandais, des Ecossais, des Canadiens, des Néo-Zélandais... c'est quasiment tout l'empire britannique qui passe par le village !
Là où c'est encore un peu plus fou, c'est l'arrivée de la 27ème division d'infanterie de... New York ! Oui, des Américains débarquent dans le village en juillet 1917 ! Les Etats-Unis sont entrés en guerre quelques mois auparavant et ils font partie des premiers soldats arrivés. Ils sont à Tilques pour s'entraîner (au pistolet et à la grenade, c'est souvent leur première fois avec ce genre d'armes), et croisent sur le lieu des Ecossais. Apparemment le village est bien entretenu : « Tilques proved to be the cleanest town we had seen in France ». 9
"Ils sont beaux mes choux-fleurs!" Marché de Saint-Omer 1918. Imperial War Museum (c) IWM Q11074
Enfin on m'a parlé des Chinois... Oui, des Chinois, hébergés à Tilques, pendant la première guerre mondiale ! Là, vous vous demandez peut-être « mais que foutez des Chinois en Europe pendant la guerre ? », et c'est une bonne question ! On ne le sait pas toujours, mais le 14 août 1917 la Chine a déclaré la guerre à l'Allemagne ! Et l'armée britannique, toujours dans les bons coups, décide d'aller recruter des travailleurs chinois (95 000) pour aller bosser dans les usines du pays, mais aussi à l'arrière du front (on fait pareil côté français avec 44 000 travailleurs recrutés dans la baie de Canton, alors enclave française). Le Nord et le Pas-de-Calais comptent alors dix-sept camps chinois ! Audruicq, Calais, Ruminghem et donc... Saint-Omer (ils exploitent les forêts, réparent les voitures, font du déchargement etc.). Le boulot a l'air très compliqué, l'adaptation aussi, vu la taille des cimetières... Certains passent alors par Tilques et sont hébergés... j'ai même quelqu'un qui m'a dit que, tu m'aimais encore... euh, non, qui m'a dit qu'un camp de Chinois se trouvait en bas de la rue de la Croix (au niveau de l'impasse T) et ils ne passaient pas inaperçus, au point que leur présence continue d'être narrée aujourd'hui dans le village (alors que personne ne m'a parlé d'Américains ou de Néo-Zélandais... enfin, ça reste des Britishs, difficile peut-être de les différencier à l'époque!) Alors que les Chinois, on les reconnaît ! Ils ne sont pas toujours bien accueillis d'après mes lectures (ils sont généralement interdits de sortie dans les camps...) et en septembre 1919 le préfet du Pas-de-Calais demande que le département soit « délivré » de cette main d'oeuvre qui « terrorise » la population. Oui, on a toujours su accueillir les étrangers en France... même ceux qui sont venus pour aider !
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Enfin (et surtout!), la première guerre mondiale emporte les hommes du village sur le front quand les femmes, les enfants et les vieillards attendent à l'arrière leur retour...32 noms sont aujourd'hui présents sur le monument aux morts.
- Joseph Ducrocq (110e RI) décède le 12 octobre 1914 sur le champ de bataille à Pontavert (Aisne). Il était né le 23 juillet 1890 à Tilques et exerçait la profession d’ouvrier agricole.
- Abel Viniacourt (272e RI) décède le 1er janvier 1915 à l'hôpital militaire de Villeurbanne (Rhône) de dothiénentérie et gelures des deux pieds. Il était né le 11 juin 1885 à Tilques et exerçait la profession de cultivateur.
- Oscar Sailly (adjudant-chef 43e RI) décède le 24 février 1915 à la ferme de Beauséjour (Marne) par suite d'une balle à la tête. Il était né le 20 janvier 1880 à Tilques et exerçait officiellement la profession d’ouvrier agricole. Dans les faits c’est un soldat de métier : il fait son service militaire de 3 ans à partir de 1901 et se réengage pendant dix ans, ce qui explique son rang d’adjudant-chef.
- Désiré Chaput (18e bataillons de chasseurs à pied) décède le 3 mars 1915 à Mesnil-les-Hurlus (Marne) « par suite d'un éclat d'obus à la tête reçu devant l'ennemi ». Il était né le 22 mars 1892 à Serques (ses parents habitent Tilques) et exerçait la profession de manouvrier agricole.
- Arthur Petit (33e RI) décède le 3 mai 1915 à Void (Meuse) par suite de blessures de guerre, dans une ambulance. Il était né le 1er février 1893 à Serques (ses parents habitent Tilques) et exerçait la profession de marinier.
- Ferdinand Denis (51e RI) décède le 25 juin 1915 à l’hôpital Dominique Larrey à Sainte Ménéhould (Marne) des suites de blessures de guerre (apparemment il est blessé et évacué le 18 juin, « plaie pénétrante à la poitrine »). Il avait déjà été blessé en septembre 1914 à Livry (plaie pénétrante au dos par coup de feu). Il était né le 20 novembre 1892 à Moulle (ses parents habitent Tilques) et exerçait la profession de manouvrier. A noter qu’il avait été condamné par la cour d’appel de Paris le 6 octobre 1913 à 6 mois de prison et 5 francs d’amende pour rébellion et ivresse !
- Georges Dalenne (brigadier 59e RA) décède le 2 juillet 1915 tué par des éclats d'obus à la tête et sur tout le corps à la position de tir plateau Boyelles aux Morlettes (Pas-de-Calais). Il est né le 10 mars 1886 à Tatinghem (ses parents habitent Tilques) et exerçait la profession de menuisier.
- Léon Portenard (110e RI) décède le 26 février 1916 au fort de Douaumont (Meuse) des suites de blessures reçues sur le champ de bataille. Il est né le 1er août 1895 à Tilques et exerçait la profession d’ouvrier agricole.
- Pol Becques (116e RA lourde) décède le 8 août 1916 (pas 1915 comme sur le monument) à Verdun au cours d'un bombardement. Il est né le 4 avril 1892 à Tilques et était cultivateur.
- Hector Duvivier (Victor sur l’acte de décès) (8e RI) décède le 12 septembre 1916 au bois d’Anderlu (Somme) sur le champ de bataille : « il nous a été impossible de vérifier le décès ». Il est né le 25 janvier 1892 à Serques (ses parents habitent Tilques) et était ouvrier de filature.
- Jules Carpentier (201e RI) décède le 21 septembre 1916 (pas 1915 comme sur le monument) à l'hospice ou hôpital mixte route de Lisieux à Bernay (Eure) (l'info arrive en 1924...). Il est né le 8 juillet 1894 à Tilques et exerçait la profession d’ouvrier agricole.
- Alfred Merchier (41e RA) décède le 23 septembre 1916 à l’hôpital d’évacuation de Cerisy-Gailly (Somme) des suites de blessures de guerre en service sur le champ de bataille. Il est né à Tilques le 29 octobre 1891 et était ouvrier d’usine.
- Eugène Capelle (1e RI) décède le 28 septembre 1916 près de la ferme Le Priez à Frégicourt (aujourd’hui Combles, Somme) tué d'un éclat d'obus « a été enterré aussitôt sa mort (…) Hardecourt ». Il est né le 5 février 1882 à Tilques et était ouvrier agricole.
- Adrien Delvallée (275e RA) décède le 1er juin 1918 dans l'ambulance 223 dans la forêt de la montagne de Reims suite à des blessures de guerre. Il est né le 4 novembre 1894 à Racquinghem (ses parents habitent Tilques) et exerce la profession d’ouvrier-menuisier. A noter qu’il fait l’objet de deux citations : une à l’ordre du Régiment n°18 du 1er janvier 1918 « Téléphoniste très courageux, a été blessé le 27 décembre 1917 en posant une ligne téléphonique sous un violent bombardement ». Il reçoit la Croix de Guerre. Puis une autre citation à l’ordre du Corps d’Armée n°178 du 16 juin 1918 « Téléphoniste personnifiant le dévouement ayant un mépris profond du danger. Toujours prêt pour les missions périlleuses. Tué mortellement à son poste de combat ».
- Augustin Dubuis (maréchal du logis 451e RA) décède le 23 octobre 1918 à l’hôpital de Villotte devant Louppy (Meuse) des suites de maladie contractée au service commandé (grippe espagnole). Il est né le 2 juin 1885 à Tilques et était cultivateur.
Ainsi, ce sont 15 noms sur 32 dont les actes de décès arrivent... Où sont les autres ? Que sont-ils devenus ?
On ne le sait pas toujours mais lorsqu'il n'y avait pas d'acte de décès, il fallait attendre un jugement du tribunal civil... qui prenait du temps pour se réunir (c'est toujours embêtant de déclarer quelqu'un « mort » et de le voir revenir ensuite...).
- Ainsi Emile Planquette (162e RI), né le 18 mai 1894 à Tilques. Ouvrier terrassier, il décède le 20 décembre 1914 à Zillebeke (Belgique). Un jugement du tribunal civil de Saint-Omer du 7 mars 1917 tiendra lieu d'acte de décès (son corps est sans doute disparu). Et ce n'est pas du tout un cas isolé...
- Constant Ducrocq (110e RI) décède le 13 octobre 1914 à Pontavert (Aisne) avec un jugement du 16 octobre 1918. Cas étonnant, il est né à Boulogne-sur-Mer le 7 novembre 1888 et habite Serques (pas de lien avec Tilques à priori). C'est un domestique de ferme et c'était un enfant assisté du Pas-de-Calais, peut-être un lien avec une famille de Tilques à ce moment-là (?).
- Désiré Mièze (18e bataillon de chasseurs à pied) disparu le 4 mai 1917 au bois de Sapigneul (Marne) avec jugement du 20 mai 1920. Il est né le 10 mars 1893 à Tilques et exerce la profession de marinier. Il fait l'objet d'une citation (n°889) : « s'est dépensé sans compter pour assurer le ravitaillement en grenades des équipes de contre-attaque allant partout ramasser des grenades allemandes malgré le feu violent de l'adversaire ».
- Marcel Planquette (162e RI) décède le 10 novembre 1914 à Bixchoote (Belgique) avec jugement 21 septembre 1920. Il était né le 15 février 1894 à Tilques et exerçait la profession de cultivateur.
- Louis Foque (4e RI) décède le 21 septembre 1914 à Ciergès (Meuse) avec jugement du 10 novembre 1920. Il est né le 12 février 1891 à Tilques et était ouvrier agricole.
- Fernand Haudrechy (110e RI) décède le 28 février 1916 à Douaumont (Meuse) avec jugement du 31 mai 1921. Il est né 3 mars 1895 à Tilques et exerce la fonction de cultivateur.
- Joseph Planquette (108e RI) est né le 24 mars 1894 à Tilques et exerce le fonction cultivateur. Il décède le 30 octobre 1915 (pas 1916 comme sur le monument) à Neuville-Saint-Vaast (Pas-de-Calais) avec jugement du 10 juin 1921. Il a été blessé le 12 juillet 1915 à la main gauche (1ère phalange et médius) par éclat de bombe près de Craonne (Aisne). Il a une citation : « a fait preuve d'une grande endurance et de beaucoup d'énergie dans un combat à coup de grenades contre les Allemands d'un poste en continuant quoique blessé à la main gauche à lancer des projectiles ». Il a une croix de guerre étoile de bronze et est inscrit au tableau spécial de la médaille militaire à titre posthume.
- Clovis Stopin (110e RI) décède le 12 septembre 1916 à Combles (Somme) avec jugement du 10 juillet 1921 (il était présumé prisonnier). Il est blessé le 16 juin 1915, « mention, lettre de félicitations, récompenses diverses ». Il est né le 6 février 1891 à Tilques et est cultivateur.
A noter que les trois Planquette ne sont pas frères (sinon on aurait pu faire une histoire en mode Il faut sauver le soldat Planquette). Vous remarquez aussi que 5 poilus tilquois décédés faisaient partis du 110e RI.
Ainsi ce sont 8 noms que je retrouve. Ca fait 23 noms sur 32...
Pour Auguste Cuvillier (54e RI), né le 29 avril 1895 à Ambleteuse, pupille de l'assistance publique, ouvrier agricole, décédé le 26 avril 1915, il n'y a pas l'acte de décès envoyé à la mairie mais une immense affiche signée par Raymond Poincaré le président de la République. L'affiche est un legs de sa famille apparemment. Il est disparu le 26 avril 1915 à la tranchée de Calonne (Meuse).
Cas encore différent pour Ernest Mahieu (7e RI), né le 18 juin 1876 à Tilques (jardinnier), qui est fait prisonnier lors d'une bataille le 27 septembre 1914. Il est envoyé à Meersburg (Bade-Wurtemberg). Son certificat de décès est fait en langue allemande, il est déposé aux archives de la guerre avant d'être traduit. Il est décédé à Petsau en Cantiène/Petzan (Saxe, bon aucun des deux lieux n'existent aujourd'hui, peut-être un problème de lecture) le 2 mai 1916. L'info arrive à Paris le 17 décembre 1920 et à Saint-Omer le 13 octobre 1921.
Imaginez un instant la vie pleine d'attente de Constance Lemaire, sa femme...
Pour les décédés de 1919, nous avons Jules Bée, né le 12 juillet 1891 à Mentque-Norbécourt, ouvrier agricole. Blessé le 27 septembre 1916 à Combles par éclats de grenade, il subit une amputation cuisse droite 1/3 moyen. Médaille militaire, croix de guerre avec palme... on lui propose une pension de retraite. Et... il est tué accidentellement par une automobile militaire anglaise le 28 mars 1919 à Tilques.
Finalement, il me manque 6 noms du monument aux morts : De Beauregard Henri, Gabrielle Vasseur, Arthur Dufour (1915), Henri Dewaghe, Paul Dercy (1918), Arcade Duval (1919), introuvables sur les actes de décès de Tilques.
Peut-être des enfants du village qui avaient déménagé ailleurs… bingo !
Arthur Dufour, enrôlé à Abbeville ! Il est né le 26 février 1894 dans le village, il est chaudronnier, et ce sont ses parents qui ont déménagé dans la Somme. Il fait parti du 2ème RIC (régiment d’infanterie coloniale), et décède le 26 septembre 1915 à l’hôtel Dieu de Châlons sur Marne des suites de blessures de guerre. Il fait l'objet d'une citation le 12 septembre 1915 : « Très bon soldat courageux, dévoué, a été grièvement blessé au cours des travaux de terrassement exécutés en avant de notre première ligne sous le feu de l'artillerie et des mitrailleuses ennemies. Sa présente nomination comporte l'attribution de la croix de guerre avec Palme » (médaille militaire et croix de guerre).
Quant à Paul Dercy, ouvrier agricole né le 2 novembre 1887, son acte de décès a été transcrit à Isbergues (il avait déménagé là-bas), 27ème RA puis 1er régiment de Zouaves, décédé le 20 novembre 1918 à Guise (Aisne) dans l’ambulance 10/04 des suites d’une maladie contractée en service.
Pour celui d’Arcade Duval c’est à Béthune le 21 avril 1920 qu’un jugement a été rendu affirmant la mort du 5ème RI sur le champ de bataille de Gamène à Machelen (Belgique) le 20 octobre 1918. Ce n’est pas un enfant du village (il est né à Moulle le 6 juillet 1890) mais il s’est marié à Tilques, d’où sa présence sur le monument (menuisier, il aurait déménagé à Vermelles).
Pour Henri De Beauregard je l’ai manqué car ce n’est pas son nom complet… Henri Sourdeau de Beauregard ! (ah la vieille noblesse !). Il est maréchal des logis au 8ème RA, décède de blessures de guerre le 8 décembre 1915 à bord du navire hôpital Dugay Trouin… dans les Dardanelles ! (merci Churchill pour l’idée de génie !)
Quant à Henri Dewaghe… il ne s’appelait pas Henri ! C’était son surnom ! Officiellement c’était Ambroise Dewaghe (86ème RI), né à Tilques le 3 février 1891, chauffeur d'usine, et décédé le 20 juillet 1918 au combat à Pourcy (Marne) selon l’acte transcrit à Isbergues.
Reste Gabrielle Vasseur (1915) (une femme ?, une civile ? autre ?)... mystère !
Ainsi, lorsque l'on fait une carte des lieux de décès des soldats tilquois, on peut reconstituer la ligne de front, avec certaines des batailles les plus connues (en marron les décès sur le front, en orange dans les ambulances, en rouge dans les hôpitaux, vous pouvez vous balader sur cette carte).
En 1923, un centre d'éducation physique et ...de préparation militaire en mis en place à Serques pour les enfants de 16 ans. C'est un groupement entre plusieurs communes, une « amicale des campagnes », les adolescents de Tilques étant invités comme ceux de Serques et des villages environnants tous les dimanches, de 9h à 10h30. L'objectif est de développer le goût et la pratique des exercices physiques, des sports en général, ainsi que la préparation militaire. On prépare déjà la re-revanche ?
Prochain article : Tilques et la seconde guerre mondiale !