4 juillet 2012 3 04 /07 /juillet /2012 05:55

Il y a parfois des peintres que l’on reconnaît au simple coup d’œil. C’est commun pour les fans de Picasso ou de Dali de reconnaître une œuvre de leur maître à 45 mètres. Chez moi, Caravage, les frères Le Nain ou George de la Tour sont aisément reconnaissables, autant pour le style du peintre que pour ma connaissance de leurs tableaux. Mais il y en a un que tout le monde peut reconnaitre : Giuseppe Arcimboldo.

Son style : la peinture fruitière !

Tout d’abord les saisons, où le peintre utilise des fruits de chaque saison pour réaliser des portraits.

Arcimboldo PrintempsArcimboldo étéArcimboldo automne

Arcimboldo hiverPrimavera, Estate, Autunno et Inverno (1573), huile sur toile, Louvre, Paris.

 

Ensuite, la plus connue de ses toiles : le portrait de Rodolphe II en Vertumne (1590), huile sur toile, château de Skokloster.Arcimboldo vertumne rodolph II

Au même endroit, vous pourrez également trouver Le bibliothécaire (1562), dans un style tout aussi particulier.Arcimboldo le bibliothécaire

Le feu (1566, huile sur toile), exposé à Vienne. arcimboldo le feu

Enfin, et toujours en Suède, au Nationalmuseum de Stockholm, vous avez Le cuisinier (1570, huile sur toile), un tableau réversible !

arcimboldo le cuisinierarcimboldo le cuisinier 2

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3 juillet 2012 2 03 /07 /juillet /2012 05:54

Je vois que le titre t’intéresse, petit(e) vicieux/vicieuse ! C’est vrai que les nudistes de Munich, ça donne envie. Enfin, si je vous dis un gros Allemand de 50 ans nu, c’est peut-être moins vendeur. J’y reviens.

A chacune de mes visites en terres munichoises, le football est au centre des conversations, des passions. Après la finale de la coupe d’Allemagne, perdue par la Bayern Munich face à Dortmund, après la finale de la Ligue des Champions, perdue par la Bayern Munich dans son stade face à Chelsea, voici la demi-finale de l’Euro, Allemagne-Italie. Je ne vous invente pas un faux-suspense, vous connaissez le résultat, une nouvelle défaite… Oui, je suis un chat noir. Mais ça ne m’empêchera pas de vous raconter un peu plus en détail les joies des Biergarten. Munich (44)

Nous étions à l’Augustiner, l’un des plus grands (5000 personnes) et vieux jardins de Munich, où la bière coule à flot. Je rappelle le principe du Biergarten : vous vous asseyez avec vos ami(e)s dans une immense terrasse, où les arbres sont nombreux (100 marronniers). Vous commandez vos (litres de) boissons (bière, spezi…) au bar, et vous pouvez ramener votre pique-nique. L’ambiance est conviviale et familiale. Même dans la défaite ! Jusqu’au premier but italien, les choses se déroulaient convenablement. Bon, Balotelli a ensuite récidivé et c’en était fini pour les quelques chants que l’on pouvait entonner à côté de moi. Le penalty a suscité un léger espoir, mais il est arrivé trop tard pour faire vibrer l’ensemble du Biergarten. Pas grave, j’ai apprécié le moment, et j’espère vivre un jour un Biergarten dans la victoire.Munich (43)Après une soirée raclette avec les ami(e)s de ma partenaire, j’ai retrouvé une connaissance allemande de Madrid qui m’a accueilli l’année dernière à Regensbourg (longue histoire !). Bref, je la rejoins à la gare avant d’aller vers les jardins anglais. C’est samedi, il fait 34°C, autant vous dire que toute la ville a la même idée. Cela a beau être plus grand que Central Park, ça s’entasse un peu sur les bords de la rivière qui traverse le parc. Celle-ci descend directement des Alpes avoisinantes, et beaucoup vont se rafraichir quelques minutes, en se laissant emporter par le courant. A l’entrée, une petite vague amène ici des personnages surprenants : les surfers. Oui, ça surfe à Munich. Ils sont une quinzaine à prendre plaisir sur cette vague des plus régulières. Bluffant !Munich (45)

Mais je ne suis pas au bout de mes surprises. Après l’épisode les surfers de Munich, voici les nudistes, en plein Munich. J’étais tranquillement assis sur le côté droit de la rivière quand je vois devant moi un homme de 50 ans, totalement nu. Je le dis à la demoiselle avec moi, elle ne semble pas réagir. « Non, mais il est nu, nu ! ». Oui, je sais. Pas surprise du tout, elle m’explique que c’est régulier, et que le côté gauche du fleuve est réservé plus ou moins officieusement aux (semi)-nudistes. Et comme le fleuve fait deux mètres de largeur, tout le côté droit peut apprécier (cette fois, pas de photo !). Bizarres ces Allemands !

Demain, départ pour le Nord du pays : Bielefeld !

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2 juillet 2012 1 02 /07 /juillet /2012 05:59

C’est l’une des choses que l’Europe nous envie (surtout les Néerlandais ou les Allemands !), notre magnifique langue. Sa sonorité fait même dire à nos amis anglais qu’à chaque fois qu’un Français parle, on a l’impression qu’il récite un poème. Ceux qui ont eu la chance comme moi de faire Erasmus, ou de vivre une année dans un pays étranger, vous confirmeront la rumeur : avoir un accent français, c’est partir avec des points d’avance. Mignon. C’est la définition qui revient le plus, que ce soit pour les filles ou les garçons.

On le mérite. Il faut dire que l’on fait tout pour garder notre belle langue. Chaque année, nos académiciens se réunissent pour choisir quelle sera la version française des mots anglais qui tentent de s’immiscer dans notre quotidien. Au diable le computer, bonjour l’ordinateur ! Download devient télécharger, software logiciel et le walkman baladeur. Bon, ça ne fonctionne pas toujours : le courriel se débat toujours pour se faire une place à côté des emails tandis que mon blog ne s’appelle pas bloc-notes. Quant au balado (podcast) pas sûr que vous connaissiez son existence.

Les étrangers ont du mal à comprendre notre attitude, qui amène bien souvent à quelques gros quiproquos. Let’s play foot ! Oui, le foot, qui vient de football, terme anglais. Seul problème, le foot, c’est français. Ou plus précisément, c’est un franglais francisé ! Alors les Anglais ne comprennent pas foot. De même que rappeur ou bikeur.
Mais ce qui fait le plus rire nos amis européens, c’est notre manie de traduire les titres de film. The Lion King devient donc Le roi lion. C’est logique. Mais il y a moins logique. Ainsi The Cider House Rules, littéralement Les règles de la maison du cidre, est devenu L’œuvre de dieu, la part du Diable. Lien avec le titre anglais : 0 !

Dans la série, il y a :

-          The Help, littéralement L’aide, qui devient en 2012 La couleur des sentiments

-          A Beautiful Mind, littéralement Un magnifique esprit qui devient Un homme d’exception

-          The Shawshank Redemption, que l’on pourrait traduire par la rédemption ou le rachat de Shawshank, est devenu les évadés.

De ce fait, à l’étranger, il est parfois difficile d’avoir des discussions cinéma. Il faut essayer de traduire le titre français, en espérant que celui-ci suive littéralement le sens anglais, sans grand succès parfois.

 

The-Hangover-Very-Bad-Trip.jpgThe-Hangover-Very-Bad-Trip-2.jpgMais il y a pire. Oui, PIRE ! The Hangover, traduit par… Very Bad Trip. Oui, je parle cinéma avec un Anglais. Je donne un titre anglais qui n’existe pas chez lui, bizarre ! Alors je me pose la question : pourquoi ? Parce que l’on pense que les Français sont trop idiots pour comprendre Hangover, le mal de tête d’après cuite, et on choisit very bad et trip parce que ça, ils peuvent comprendre ?


Mais il y a encore PIRE ! The Others Guys devient… Very Bad Cops. Oui, car on utilise l’effet de Very bad trip qui a bien marché pour faire un nouveau titre.

Alors si vous allez à l’étranger demain, rappelez-vous bien que Sex Crimes a pour titre original Wildthings, Sex Friends c’est au départ No Strings Attached, et Good Morning England aurait dû s’appeler The Boat that rocked. Et Killers, parce que c’est trop compliqué, Kiss and Kill ! 8% des films de 2009-10 ont eu un nouveau titre… anglais.

Lien vers un top 15 de titre anglais traduit en... anglais !

Heureusement, il y a les Québécois, les défenseurs jusqu’au-boutistes de la langue française, qui y vont très fort sur les traductions. Kill Bill c’est devenu Tuer Bill, Ghost c’est Mon fantôme d’amour (n’est-ce pas mignon !) Poulet en fuite a supplanté Chicken Run, Film de peur pour Scary Movie, Folies de graduation pour American Pie et Fiction Pulpeuse pour Pulp fiction ! Rien que ça !

Lien vers un top 25 des titres anglais traduits en québecoisFiction-pulpeuse.jpg

Pour en savoir plus, un petit article de presse sur le sujet ! lien

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1 juillet 2012 7 01 /07 /juillet /2012 14:22

On le croyait mort, disparu à tout jamais dans les cendres de la seconde guerre mondiale. Et pourtant il renaît, doucement mais sûrement. Le patriotisme, à ne pas confondre avec nationalisme, est loin d’être un mouvement politique. Les Allemands, vis-à-vis de leurs partis politiques, sont attentifs à toutes poussées patriotiques ou nationalistes. L’interdiction du parti d’extrême-droite NPD revient souvent sur la table, 75% des Allemands soutenant cette idée. Les groupuscules néo-nazis, qui font couler beaucoup d’encre, sont au centre de la répression policière. Fermer les frontières, stigmatiser une religion ou une population d’origine… ça n’arrive pas, et ça n’arrivera pas de sitôt dans un pays qui a appris de son histoire.

 Cependant, il existe un patriotisme assumé : le football. Depuis qu’on a arrêté de faire la guerre, le sport est devenu le bras armé (sic !) du patriotisme. Si bien que chaque victoire est célébrée par l’opinion. Une victoire en coupe du monde correspond à peu près à un Austerlitz pour les Français, ou un Sadowa pour les Allemands. Et chaque défaite entraine la baisse du moral de la population, Waterloo étant devenu une expression courante pour symboliser une déroute sportive.

 Les Allemands m’ont étonné. Pour l'hymne d'abord, debout, dans le Biergarten, tous ensemble et en choeur. Pour avoir suivi les matchs de la France dans les cafés audomarois, je peux vous assurer que la fierté de l'hymne n'est pas chez nous (et encore moins chez nos joueurs !). Les drapeaux ensuite, présents     au-devant des maisons, flottant sur les voitures, accrochés aux rétroviseurs. Quand on sait la place que les drapeaux tenaient lors de la période nazie, on ne peut s’empêcher d’être surpris. Surtout que d’ordinaire, exception faite des bâtiments officiels, il est très difficile de voir un drapeau allemand flotter quelque part, surtout dans la capitale de la Bavière !Drapeau-Allemagne-voiture.JPG

Le drapeau bavarois lui, est une habitude. On le voit un peu partout, sur des maisons, des stickers ou même la serviette que l’on me donne gentiment au restaurant. A défaut de nationalisme, les Allemands avaient plutôt tendance à un régionalisme affiché, surtout dans le Sud. Les partis politiques sont propres à la Bavière, et on n’oublie pas d’affirmer ici les avantages qu’offre la région. En matière d’économie, avec un chômage à 3,6%, et des entreprises comme BMW, Adidas ou Allianz, la Bavière fait figure d’exemple dans toute l’Europe. Alors les habitants s’en glorifient un peu. C’est bon enfant, on rigole un peu des gens de l’Est, plus par taquinerie qu’autre chose.

Concernant la nation, la fierté d’être Allemand et le sentiment patriote, cela avait quasiment disparu. Mais depuis quelques années il y a une résurgence. Les drapeaux lors du football sont récents, ils datent de 2006. Avant c’était plutôt mal vu. Les médias ont aussi tendance à vanter régulièrement les résultats économiques du pays, surtout en comparaison d’une Europe à la croissance en berne. Quelques remarques sur les Grecs ont beaucoup ému à Athènes, lorsque les médias germanophones suggéraient à ceux-ci de vendre leurs îles pour régler le problème de leur dette. Et la position de Merkel, défendant en priorité la situation économique de son pays, veut peut-être dire quelque chose.

 Des générations d’Allemands se sont succédées, traînant avec eux un sentiment de culpabilité. Une culpabilité d’Etat qui, j’ai l’impression, a tendance à disparaître. C’est plutôt bien, il ne faut pas que les Allemands paient pendant des siècles pour quelque chose à laquelle eux n’ont pas participé. Et lorsque les Grecs rappellent que ceux-ci n’ont pas payé les dettes de guerre, il y a bientôt 70 ans, ça me laisse un peu incrédule. Mais il ne faudrait pas non plus que les Allemands reprennent un coup de sentiment de supériorité grâce à leur économie. Surtout quand le foot et l’économie se côtoient, comme lors du récent Allemagne-Grèce, on a vu fleurir quelques titres du genre : Bild Grèce

-          Le BZ affichant la tête de Merkel à la place des 11 joueurs de l’équipe

-          Le Bild : Bye, Bye les Grecs ! Aujourd’hui on ne pourra pas vous sauver !

-          Le Tagespiel : L’Allemagne sort la Grèce de l’Euro

-          Le Frankfurter Rundschau : c’est une victoire de l’ère moderne sur l’ère antique

Des titres parfois ambigus, qui démontrent un élan de patriotisme comme on n’en avait plus vu depuis longtemps au pays de Goethe. A surveiller.

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26 juin 2012 2 26 /06 /juin /2012 09:43

Imprimer (90)Imprimer (67)Imprimer (92)Imprimer (9)
Imprimer (89)Imprimer (81)Imprimer (75)Imprimer (48)Imprimer (32)Imprimer (31)Imprimer (25)Imprimer (23)Imprimer (12)Imprimer (58)100 photos proposées, 79 photos ayant reçu au moins un vote (!). Un plébiscite pour une photo de la grande muraille, mais les votes étaient divisés parfaitement entre les deux photos (!). Encadrées, elles sont à découvrir dans... ma chambre ! (mais je n'invite pas tout le monde en même temps !) Merci pour votre participation.

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24 juin 2012 7 24 /06 /juin /2012 05:50

Je suis drogué au clavier, accro de la feuille blanche, cocaïnomane des phrases sans liens. Je suis un blogueur, de ceux qui écrivent sur des sujets qu’ils rencontrent par hasard. Un mot, un sentiment, une rencontre et c’en est déjà assez pour ces intermittents du paragraphe, de la virgule dans le texte. Les doigts libèrent les idées cadenassés trop longtemps dans un cerveau surgelé, frigorifié de citations de 140 caractères dont Facebook nous abreuve. Le blogueur est un messager de l’esprit, de votre esprit. Il vous permet de lire ce que vous n’osez pas écrire. Il vous permet de vivre les pensées que vous avez trop longtemps voulu ignorer. Le blogueur vous permet de respirer, de quitter pendant un temps une vie futile et de vivre un instant des histoires captivantes, ensorcelantes, enthousiasmantes. Il en est qui analysent l’actualité, qui refont le monde ou le parcourent, qui explorent les champs de la pensée ou de la raison, raisonnant sur la vie et son but, buttant sur des questions sans réponses, répondant aux interrogations les plus inattendues, attendant l’amour fou. Le blogueur peut être un poète timide, un analyste politique ou un voyageur de l’impossible. Le blogueur peut être un artiste en devenir, un écrivain en herbe, un futur parolier de chansons françaises. Le blogueur est souvent monsieur tout le monde, qui dans la vie de tous les jours ne se met pas en avant, qui n’ose pas trop parler de lui et qui préfère garder ce qu’il pense pour ses écrits. Le blogueur, ça peut être vous, ça peut être moi, ça peut être tout cela.

Si je savais écrire, j’arrêterais probablement de parler.

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23 juin 2012 6 23 /06 /juin /2012 05:45

Francisco de Goya se situe à la limite historique de la peinture que j’apprécie. Le romantisme espagnol, la fin du XVIIIème et le début du XIXème siècle. L’art abstrait ou le cubisme sont encore ignorés, totalement absents. La peinture a encore une signification, un message compréhensible pour l’ensemble des spectateurs vis-à-vis de la toile en face d’eux.

Tout d’abord je commence avec ce dytique de La Maja vêtue et de La Maja nue. Toutes les deux sont exposées au musée du Prado, et ces deux sœurs jumelles attirent forcément le regard. Un double scandale dans le temps !  La peinture fut dans un premier temps cachée par l’Inquisition (pour obscénité), du fait de la pleine nudité du personnage. Puis les choses ont évolué et la Maja nue fut représentée sur un timbre en 1927, ce qui provoqua un nouveau scandale (le premier nu de la philatélie !).

Goya La maja vêtueGoya La Maja nue

97 cm x 190 cm. Huile sur toile. 1800-3. Musée du Prado, Madrid.

J’ai découvert Goya au palais des Beaux-Arts de Lille. Le titre du tableau est déjà magnifique : Les vieilles, également appelé le Temps. Le temps qui passe, le temps qui a déjà passé pour ces vieilles dames ressemblant à des squelettes. La mort qui arrive, on la sent dans leur visage, on la voit planer au-dessus d’elles. Je me souviens être resté assis pendant de longues minutes en face de ce tableau, subjugué que j’étais par tant de réalisme et par ce message compréhensible de tous : peu importe vos belles robes, peu importe votre volonté de vouloir rester jeunes et coquettes (présence du miroir), la mort finira toujours par arriver.

Goya Les vieilles Le temps

180 cm x 120 cm. Huile sur toile. 1810-12. Musée des Beaux-Arts, Lille.

Quelques années plus tard, j’ai redécouvert Goya par son chef d’œuvre, son tableau le plus connu, le Tres de Mayo.

Tres de Mayo, Goya

266 cm x 345 cm. Huile sur toile. 1814. Musée du Prado, Madrid.

C’était au musée du Prado, et je me souviens de l’effet extraordinaire qu’eut sur moi ce tableau. Une telle intensité dans le regard du centre, l’art de la couleur et de la mise en scène… tout me ramène vers ce visage sensationnel, dont le mélange de peur et de fierté m’emporte littéralement. La position des bras, à la manière du Christ, ajoute un peu de spiritualité à la scène. En l’espace de quelques secondes, ce tableau est devenu mon préféré. Un coup de foudre devant un coup de fusil. Observer les troupes napoléoniennes, qui ne sont que des armes sans visages. Et regarder la pureté des couleurs, le blanc, le jaune, et ce sang, déjà versé, ce sang, qui s’apprête à couler à nouveau. Une œuvre politique majeure. Un exemple pour un certain Picasso.

Goya Saturne dévorant un de ses fils

Je pourrais évoquer le Dos de Mayo. Ou des œuvres un peu plus officielles. Mais je vais rester sur sa période noire, celle que je préfère. Le dernier tableau est Saturne dévorant un de ses fils. Je l’ai également découvert au musée du Prado et je suis resté scotché par cette horreur. C’est une représentation de la mythologie grecque (Saturne pour Chronos chez les Romains) : Saturne veut éviter la prédiction qu’il sera détrôné par l’un de ses fils, il dévore chacun d’eux à leur naissance. Le regard effrayé de Saturne alors qu’il a déjà entamé les deux bras du nouveau-né pourrait presque me faire gerber. Mais c’est là le talent du peintre : avec un regard il provoque chez moi un sentiment.

146 cm x 83 cm. Huile sur toile. 1819-23. Musée du Prado, Madrid.

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22 juin 2012 5 22 /06 /juin /2012 09:02

L’important, c’est de ne pas s’arrêter. Regarder le passé, m’en délecter, relire ou revivre, c’est une chose que je pourrai faire à la retraite, avec mes (nombreux) petits-enfants. C’est déjà une chose que je fais au jour le jour quand je réponds aux questions de tous ceux qui ont suivi mes écrits et mes photos au cours de ces derniers mois. Et c’est quelque chose que je fais d’une autre façon, mais j’y reviendrai.

Toujours est-il qu’il faut que j’aie de nouveaux objectifs, de nouvelles ambitions. On m’a déjà critiqué par rapport à ce manque d’ambition, il faut donc que je fasse taire les mauvaises langues. Non, je ne ferai pas rien de mes prochains mois, de mes prochaines années. L’emploi du temps est même plutôt chargé. L’information numéro un est bien sûr le doctorat, la thèse, avec un directeur que j’ai fini par trouver après un bon mois et demi de recherches. En fait, j’en ai deux, un sur Bordeaux et l’autre rattaché à Pau, mais qui séjourne pour deux ans au Kenya. Les deux sont reliés au même centre de recherche, le LAm (Les Afriques dans le monde). Moi qui ai depuis quelques années maintenant l’Afrique au cœur de mes recherches universitaires, c’était une obligation d’être rattaché à un centre qui se concentre sur le même continent. Il y en a deux en France, et j’atterris finalement dans le sud-ouest. Après avoir obtenu l’accord de mon professeur, je viens de prendre connaissance des démarches administratives à accomplir. Reste la question du financement, souvent problématique quand on réalise une thèse dans les sciences sociales, et la définition de mon sujet. Ce devrait être sur les conséquences du génocide rwandais sur les relations régionales et internationales au sein de l’Afrique subsaharienne, sujet passionnant (je vous promets !).

Cela fait maintenant deux ans que je suis sorti du système universitaire, du système scolaire (un an officiellement, mais ne jouons pas sur les mots). J’avoue avoir un peu de doutes concernant mon retour entre les murs, à écouter un professeur ou à effectuer des recherches sur mon sujet. Non pas que je pense ne pas être prêt. Je le suis. J’ai attendu deux ans pour être sûr de ma motivation, et je l’ai gardée. Je n’ai pas peur non plus vis-à-vis de mes capacités. J’ai plutôt réussi mon dernier mémoire et je suis sorti tout auréolé d’une mention très bien à mon Master. Mais j’ai peur des sacrifices que cette nouvelle aventure va engendrer.

Que voulez-vous, à chaque aventure son lot de sacrifices. C’est peut-être l’une des définitions de la vie. On ne peut rien faire sans sacrifice. Cette thèse risque d’entraîner beaucoup de sacrifices sur le plan personnel, sur le plan des relations humaines. Déjà, je vais me retrouver dans le sud-ouest, et je serai seul là-bas. Famille, ami(e)s, tous dans un Nord très lointain (et très pluvieux, ça compense un peu !). Et puis Elle, qui va commencer l’université dans un autre nord, celui de l’Allemagne. Dans ces conditions, vous imaginez un peu les difficultés qui vont se poser devant nous. Qui vivra verra, nous avons tout l’été pour nous, et pour réfléchir aux questions qui se poseront sans doute sur l’organisation de notre relation.

Un autre sacrifice, qui vous paraît peut-être plus futile, est celui de mon temps libre. Voilà deux ans que je bénéficie d’un temps pour moi. Je possédais le temps, autant que celui-ci me possédait. J’étais libre de faire ce que je voulais, je regardais des films en pagaille, je lisais abondamment. Je sortais beaucoup, je voyageais encore plus. J’allais à la rencontre du monde, et je vais maintenant me cloisonner, m’enfermer. J’aurai la tête aux recherches, j’utiliserai beaucoup de mon temps à cet effet. Et quid du reste ? Il me faudra faire des choix, des sacrifices. Si je privilégie l’Allemagne, je devrai sans doute peu voir le Nord de la France. L’inverse est vrai, le juste milieu est difficile à trouver. Si je lis beaucoup sur mon sujet, je lirai beaucoup moins sur d’autres, qui m’intéressent pourtant tout autant. Au-delà des études, de l’Allemagne, de la famille, des ami(e)s et des hobbies (cinématographique ou littéraire), j’aime aussi le sport. Je rêve de reprendre le foot. Je pense sérieusement à l’engagement politique. Et il y a des contrées que je souhaite visiter dès que du temps se libère.

Vous voyez, il y a tellement de choses que je souhaite faire. Et je n’évoque pas le livre que je rêve un jour d’écrire, et qui me demanderait peut-être de sacrifier l’ensemble des choses que j’ai citées. Mais je ne me plains pas. Au contraire, je me rends compte de la chance que j’ai. Avoir trop d’options, c’est mieux que pas assez. Avoir peu de temps, finalement, c’est un gage de réussite. Cela prouve qu’on l’utilise au maximum. Et même si j’apprécie parfois de m’ennuyer, il ne faudrait pas que cela soit ma vie. Sinon j’aurais l’impression de la rater. J’aurais l’impression de perdre mon temps. Alors avant d’aborder cette nouvelle aventure, je dois profiter, une nouvelle fois, d’un été où je suis libre. Les voyages, les ami(e)s, la famille, l’Allemagne, les hobbies, le football et même le bouquin, oui, je dois en profiter. Commençons.

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20 juin 2012 3 20 /06 /juin /2012 15:58

Bibliothèque bois miel"Contempler sa bibliothèque, c'est rêver qu'on ne saurait mourir avant d'avoir lu tous les livres qui la remplissent". Jacques Attali.

Ca y est, elle est montée ! Fabriquée au sein même de ma chambre, elle accueille désormais les trésors d'Emmaüs, ces livres reliés un peu passés de mode à un prix modéré. Y'a plus qu'à les lire !

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18 juin 2012 1 18 /06 /juin /2012 22:32

Je sais que mes récits de voyage commençaient à vous manquer ! C’est pas ma faute à moi (mauvaise imitation d’Alizée), c’est la faute à la thèse (mauvaise imitation des Guignols). Mais j’ai finalement réussi à trouver un directeur de thèse (j’y reviendrai un jour), ce qui va me permettre de recommencer mes voyages, et donc, mes récits. Alors repartons à Munich pour la seconde semaine que j’ai passée là-bas.Munich (31)

Tout d’abord, ce fut la semaine test « niveau d’allemand ». Nous avons déménagé chez les grands-parents d’Alba, qui ne parlent ni anglais, ni français. Et quand Alba part travailler et que je reste en tête à tête le temps d’un repas avec Adenauer et Merkel, ça met la pression. Agréable surprise, j’ai survécu. Non, je n’ai pas tout compris. Mais beaucoup, ce qui reste une victoire (et une victoire sur l’allemand est toujours bonne à prendre). J’ai même pu prononcer quelques mots, et la réaction des grands-parents fut la même que lorsqu’un bébé bredouille ses premiers sons. J’avoue avoir  écouté beaucoup. Sa grand-mère, très sympa, parle tout le temps, peu importe si je comprends ou pas. Son grand-père, plus posé, m’a raconté l’histoire d’un de ses amis, ou quelqu’un de sa famille, ou quelqu’un qu’il connait (enfin, j’ai pas compris !) qui a participé à la bataille de Stalingrad. Rien que ça ! J’ai beau avoir entendu beaucoup d’histoires extraordinaires ces derniers mois, celle-là restera ! Il a ensuite évoqué les années dans les camps de prisonniers en Russie et finalement le choix de cette personne de s’installer là-bas quelques années plus tard ! Pas rancunier l’Allemand ! (sauf quand il s’agit de l’Alsace-Lorraine ! ^^) Nous avons même évoqué la Chine de Tchang Kai-Chek ! (à vos souhaits)

Munich (39)Bon j’arrête avec mes blagues pseudo-historiques et reviens aux faits, et notamment au drame qui s’est tenu là-bas un samedi soir : la défaite à domicile du Bayern Munich en finale de la Ligue des Champions. Pourtant, toute la ville était prête à faire la fête, pour, justement, fêter ses héros. Malheureusement la nuit fut très calme après une soirée dans un Biergarten (qui fut également le premier mot que mon guide a voulu m’apprendre, c’est dire l’importance de la bière dans ce pays, et surtout cette ville). Seuls quelques Anglais criaient ça et là.

Heureusement, nous étions sortis la veille pour « la plus longue nuit de l’année ». Le principe est simple : tu payes 12€ et tu peux entrer dans l’ensemble des boîtes qui participent à l’évènement. Une navette te permet de te déplacer gratuitement de l’une à l’autre. J’ai pu observer la chaleur des nuits bavaroises, finalement assez proches des nuits lilloises (un peu plus bourgeoises il est vrai, grandes aussi). 

Munich (33)Munich (36)La principale attraction de la ville selon mes contemporaines est le jardin anglais. Plus grand que Central Park ou Hyde Park, le jardin accueillerait des nudistes l’été (rumeur Wikipédia que ne me confirmera pas ma partenaire !). J’observe notamment la tour chinoise qui nous rappelle des souvenirs émus ! (pour plus de photos, cliquez ici !) Nous nous retrouvons ensuite dans la rue de l’université, rue très allemande, droite, carrée, circulez, y’a rien à voir ! Si, des joueurs de pétanque !

Cette semaine, plutôt limitée côté visites, m’a surtout permis de rencontrer les ami(e)s et la famille d’Alba. Toujours très bien reçu, j’ai également été impressionné, une nouvelle fois, par le niveau d’anglais des Allemands. Y’a du boulot pour Vincent Peillon de ce côté-là.

La preuve que j’ai aimé ? J’y retourne le 27 juin !

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