18 novembre 2010 4 18 /11 /novembre /2010 17:46

Après s'être fait refouler de l'Abyssian Baptist Church ( De la ségrégation à New York contre les blancs (expérience personnelle) ), nous avons erré dans les rues de Harlem à la recherche d'une église prête à nous accueillir. La seconde demeure de Dieu était presbytérienne. Cependant, ses portes étaient fermées aux touristes, comme l'expliquait une affiche à l'entrée. Mon aversion contre la religion et l'église se renforcait à chacun de ces refus.

 

A 10h45, nous voyons au loin l'église de Saint Charles Borromeo. C'est la cinquième que nous tentons de visiter depuis ce matin. Les portes sont ouvertes. Un chant résonne. Un gospel. Nous entrons dans l'église qui nous paraît minuscule. Autour de nous, une majorité d'Afro-Américains et dans un coin ceux que je soupconne d'être des touristes. Je reste dans le fond de l'église, bien décidé à voir ce que je cherche depuis deux heures.

 

La messe se déroule comme en France. Jusqu'à ce qu'un chant retentisse. Ils sont une vingtaine d'Afro-Américains, avec la même tenue. Et ils chantent pour Dieu, pour Jésus, pour les apôtres. Leur chant ressemble à un cri. Magique. Des frissons parcourent mon corps à chaque refrain. L'ensemble de l'église reprend en choeur, reprend avec coeur. J'avoue être impressionné. Il y a là un réel talent, dans la chanson. Il y a là un réel engouement, pour la religion. Une ferveur que je n'arrivais pas à ressentir en France.

 

Dans notre hexagone, j'ai toujours eu l'impression que l'Eglise était simplement douée pour célébrer des enterrements. C'est froid, c'est austère et la parole de Dieu ne m'a jamais réellement donné envie de m'engager, ni même d'y croire (tout ceci n'est bien sûr qu'une opinion personnelle, je respecte les choix et les croyances de chacun). J'ai l'impression que l'Eglise francaise a trop subi l'influence des moines et de leur austérité, notamment dans les discours.

La messe que j'ai vue dans Harlem était très différente en raison du pasteur. Il riait. C'est bête à dire mais je pensais que les pasteurs ne pouvaient pas rire, qu'ils n'étaient jamais joyeux. Il chantait. Et quand je dis chanter, ce n'est pas au fond, assis sur sa chaise. Non, il fait un couplet, seul, et a cappella. Talentueux notre pasteur ! A la fin de la messe, il fait applaudir les touristes par nationalité, dont une grosse moitié de Francais.

Il quitte l'église en chanson, comme les croyants, en effectuant quelques pas de danse. Je ne sais pas si vous pouvez imaginer l'effet que cela fait de voir un pasteur partir ainsi. C'est tout juste si je ne me mettais pas à lui courir après pour m'engager dans les ordres.

 

Alors depuis je réfléchis. Sur l'Eglise, la religion, sur Dieu, sans trop savoir s'il existe. Et sur la France et son Eglise, qui sont restées au XIXème siècle. Je comprends un peu mieux la désaffection francaise. Je comprends aussi un peu mieux l'enthousiasme des Américains.

 

Le gospel ? Ca vous change une église.

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17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 17:23

Ma première soirée onusienne. J'avoue avoir un mélange de curiosité et de dégoût avant l'événement. Pour moi, les réceptions de l'ambassadeur, c'est beaucoup d'argent mal dépensé, par des gens dont le boulot est de résoudre les problèmes du monde.

 

Nous arrivons sur la cinquième avenue, la plus chère à New York. C'est ici que la mission de l'Autriche à l'ONU a réservé trois étages, pour organiser sa soirée. Lumière tamisée, salle qui peut accueillir 300 personnes (nous sommes un peu plus), petite terrasse au douzième étage.

Cette soirée rassemble des ambassadeurs, des délégués et des internes. Et moi. La nourriture est à volonté. Les boissons aussi, alcool compris. Le tout servi par une dizaine d'employés spécialement embauchés pour l'occasion.

Une question me traverse l'esprit, qui paye cette petite fête ? Non, ce n'est pas l'ONU, mais l'Autriche. A savoir le gouvernement autrichien, avec l'argent des impôts. Donc la population. Alors, à chaque bouchée, à chaque gorgée, je pense à mes amis autrichiens et à leurs impôts, que j'avale (regardez moi ces desserts !).

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Après la soirée, plutôt bien animée par le DJ, nous avons un long débat avec la demoiselle. Deux questions sont pour moi importantes. Est-il nécessaire d'avoir ce genre de réception, payée avec l'argent des contribuables ? Mademoiselle pense que cela sert aux relations extérieures de l'Autriche, et que c'est une part du travail. De mon côté, j'avance l'idée que les délégués pouvaient au moins payer leur consommation, étant donné que la pauvreté n'est pas la principale caractéristique des employés de l'ONU.

Notre deuxième conservation s'est portée sur la notion de politique. Est-ce de la politique ? Certains prétendent qu'ils n'aiment pas la politique et qu'ils ne veulent pas travailler dans ce milieu. Personnellement, je dis que c'est déjà le cas. Cette soirée, destinée à se forger "des contacts", est clairement politique. Avec ses plaisirs et ses excès.

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16 novembre 2010 2 16 /11 /novembre /2010 01:28

Me rendre dans un gospel à Harlem. C'était clairement l'une de mes plus grandes attentes à New York. Je me lève donc de fort bonne heure ce dimanche pour assister au plus grand gospel de Harlem, qui se déroule dans l'Abyssinian Baptist Church. Selon mon Lonely Planet le pasteur accueille les touristes à bras ouverts et prie pour eux. Je choisis la messe de 9h, craignant la foule de 11h.

 

Lorsque nous arrivons devant les portes, une sorte de vigile explique que l'on ne peut pas entrer. La raison ? Aujourd'hui, c'est un anniversaire, et il faut que les membres quotidiens de l'église puissent y assister. Le vigile pense (ceci n'est pas une oxymore) que nous pouvons sagement attendre dans la queue, jusque 11h. C'est bien la première fois que les portes de Dieu se ferment devant moi !

 

Cependant, ce qui pouvait passer pour une décision logique devient très vite discriminatoire. Le problème est évident : le vigile arrête les blancs. Et il leur explique qu'il faut revenir à 11h. Jamais une seule question si tu es de couleur noire. A 11h, lorsque je repasse devant l'église, la queue de plusieurs centaines de mètres est blanche, à 100%. Autant de blancs dans Harlem c'est rare !

L'ensemble des touristes s'est donc retrouvé bloqué devant les portes. Mais qu'en était-il des touristes de couleur noire ? A l'intérieur, car le vigile ne les a pas arrêtés....

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J'ai ressenti cette décision comme une injustice. Je suis sûr que si j'avais été de couleur noire à 9h, devant cette église, je serais entré.

Alors bien sûr, on peut multiplier les débats. Une messe est-elle un lieu touristique ? Est-il juste que les touristes puissent assister à la messe mais pas les croyants ? Cela n'empêche, la décision, prise sur le boulevard Adam Clayton Powell, du nom d'un noir ayant lutté contre la ségrégation, fut la mauvaise.

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15 novembre 2010 1 15 /11 /novembre /2010 14:03

Mister Lars. Pour tous ceux qui ont fait Erasmus à Canterbury en 2008-2009, cet homme reste associé à un accent. Et quel accent ! J'avoue avoir passé plusieurs mois à essayer de le déchiffrer, en vain. Alors sa petite visite à New York sera un test : est-ce que j'ai progressé en anglais ?

Oui ! J'avoue qu'au téléphone ce fut très compliqué, une sorte de "wouan win wouan" indescriptible. Mais après une heure en sa compagnie les choses se sont largement améliorées. Originaire de Chicago, il est venu avec Katie, de Minneapolis. Ensemble, nous allons effectuer une tournée des grands ducs, à savoir les pubs de New York.

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L'avantage de New York, c'est le choix. On commence par un irlandais, mais on est décu (pourtant, c'était considéré comme une valeur sûre). Puis on entre dans le "parigot", où Brassens résonne. Un bar francais dans la grande pomme, ce n'est pas le seul, mais c'est mon premier. Au revoir Shakespeare, je peux commander mon soda avec Molière ! Une amie de Katie nous rejoint, elle vit à New York. C'est parti pour la visite de Greenwich !

Tout d'abord, elle nous emmène (en Mercedes bling bling) dans un magasin assez étonnant. Alors que tu entres, la vendeuse s'offre de te laver les mains. Regard interloqué. Pardon ? Oui, oui, vous allez voir, c'est sympa. Et nous voici à quatre autour d'une sorte de puits. La vendeuse nous offre les produits et on se lave les mains. Puis on s'en va. Merci ! Ensuite direction un bar très américain, mais sans charme. On continue avec le Pig, où la décoration est très cochonne. On mange, que dis-je, on déguste quelques plats avant de partir dans un club de jazz, Little Branch.

 

La tournée des grands ducs a commencé à 14h. Mes nouveaux amis commencent à avoir du plomb dans l'aile comme on dit familièrement chez moi. Est-ce pour cela que Katie me considère awesome, en raison de mon accent francais ? Surtout, comment se fait-il que Courtney m'écrive le nom de trois adresses pour trouver un job, trois agences de mannequinat ! Sans doute sait-elle que je passe mes journées dans les magasins et que je suis la mode à tout prix !

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Le dernier club de jazz est extra. Tout d'abord, il ne paye pas de mine de l'extérieur. Et pour cause, c'est une porte métallique, style blindée, et il faut frapper à cette porte. Toc, toc, toc. Entrer. Nous descendons les escaliers et arrivons dans une pièce exclusivement éclairée à la bougie, bercée par une musique blues. Est-ce un club échangiste ? Je suis rassuré quand je vois que tout le monde est habillé. Et c'est sur des airs de jazz que je termine ma tournée, enfin rejoint par ma demoiselle (à 22h30 ! merci l'ONU !)

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11 novembre 2010 4 11 /11 /novembre /2010 15:59

J'admets ne pas être un grand fan de TF1. Ici j'ai découvert Fox News. 10 fois pire. Contrairement à la France, où chaque chaîne se prétend être neutre (plus ou moins) dans le rendu des informations, les chaînes américaines ont un avis tranché, et le font savoir. Fox News n'aime pas Obama, n'aime pas les Démocrates et adore les Républicains. Au moins, ca a la mérite d'être clair ! Le seul problème, c'est que la chaîne bénéficie de l'argent de Rupert Murdoch. Donc, si vous voulez regarder la finale du base-ball ou le football américain il faudra vous tourner vers Fox. C'est la chaîne la plus regardée aux Etats-Unis, et pendant la guerre en Irak on estime que son audience a plus que doublé ! Tellement patriotique qu'il y a le drapeau américain qui flotte constamment sur ses programmes !

 

Hormis Fox News, je possède 5 chaînes. Et il y a quelques généralités que l'on peut faire. Tout d'abord c'est sympa d'être aux Etats-Unis si tu es un fan de séries. Au moins, tu ne dois pas attendre le lendemain pour trouver ton épisode favori sur internet. C'est le pouvoir des séries américaines. Car je vous garantis qu'il n'y a pas beaucoup d'Américains qui attendent avec impatience le nouvel épisode de "Plus belle la vie" sur le Net.

 

Surtout, lors de ces épisodes, il y a cinq pubs. La publicité a ici un pouvoir inimaginable. Pendant les matchs de base-ball, c'est entre 18 et 20 publicités ! Pour le basket et le hockey c'est un chiffre équivalent. Et ce qui est extraordinaire, quand tu es au match, ce sont les joueurs et l'arbitre qui attendent la fin de la publicité pour remettre la balle en jeu... Le pouvoir de la pub est partout ! Times Square, c'est l'apogée. Des millions de touristes viennent voir des publicités. L'air de rien, ca paraît un peu stupide. Mais ca ne l'est pas, puisque celles-ci impressionnent par leurs dimensions et leur luminosité (la nuit ne tombe jamais sur Times Square).

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Les publicités sont également très réactives. Alors que je regardais un documentaire sur le sport, j'ai eu le droit à une énorme publicité (3 minutes environ) qui me donnait toutes les bonnes raisons d'acheter la collection de DVD du programme que je regardais avant et après la pub. Mieux, lorsque les Giants ont remporté le titre de champion de base-ball, la première publicité vendait le T-Shirt "Giants champions" pour 25$ ! Ils sont forts quand même !

 

En période d'élections, j'ai également vu la liberté et l'agressivité des pubs. La campagne démocrate pour le siège de New York se faisait contre Paladino, le républicain. Ainsi la publicité débutait avec le rappel des erreurs du candidat pendant sa campagne, puis on montrait que Paladino avait échangé des e-mails racistes et pornographiques. La pub s'achevait par un slogan : "comment voulez-vous confier le contrôle de New York à quelqu'un incapable de se contrôler". Imaginez une publicité pareille avec toutes les erreurs de Sarkozy depuis le début de son mandat ! Ca aurait de la gueule !

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10 novembre 2010 3 10 /11 /novembre /2010 19:31

42,195 kilomètres. Une précision toute grecque pour une histoire qui l'est tout autant. Historien de formation, Marathon me rappelle les guerres médiques, et la victoire des Athéniens sur les Perses. Dimanche, j'ai également vu des victoires, encore plus belles.

 

C'est le premier marathon auquel j'assistais. J'ai bien vu courir des sportifs aux 10 kilomètres de Tilques mais c'est autre chose. Là j'ai été impressionné. D'abord par la ferveur des New Yorkais pour l'événement. Pourtant, la course bloque la moitié de la ville (elle passe par Staten Island, Brooklyn, Queens, Bronx et tout l'est de Manhattan) mais on ne les a pas vu râler. Au contraire, il y avait des pancartes de sortie un peu partout, ils criaient, ils chantaient. Il y avait même un groupe de gospel à côté de moi (le dimanche dans Harlem c'est une tradition !)

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Et puis les coureurs arrivent, les plus connus, ceux qui viennent ici pour gagner (sur la photo vous pouvez voir Gebre, le futur vainqueur) ou pour réaliser un temps. Ensuite il y a les courageux, ceux qui viennent pour finir une fois dans leur vie un marathon. Ca peut paraître un peu stupide comme cela, de vouloir courir 42,195 kilomètres, tout ca parce que Phidippidès en a couru autant il y a tout juste 2500 ans. Mais pour certains, c'est plus que cela, c'est une véritable victoire sur les éléments, sur la vie, sur leur histoire. Car ils étaient nombreux à effectuer le marathon simplement avec la force des bras et des mains.

 

Je veux parler des handicapés. Des sportifs un peu différents, puisqu'ils effectuent le marathon sur des fauteuils aménagés. Et devant ce courage pour produire un tel effort on ne peut qu'applaudir, encore plus fort que pour les premiers. Quant à moi, je me le suis promis, j'affronterai un jour le marathon. Mais pas encore.

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8 novembre 2010 1 08 /11 /novembre /2010 16:26

C'est l'histoire de deux poulets. Ou plus précisemment de quatre. Ce sont les personnages principaux. Dans le second rôle, il y a moi, Francois Pignon. Nous sommes dans mon humble demeure, hier midi. Le décor est planté, l'action peut débuter.

 

Une idée me traverse l'esprit : si nous mangions du poulet ? Laura répond positivement à cette proposition. Je dois les sortir du congélateur avant de prendre ma douche. Je fais deux, trois autres choses et vais à la douche, tout en oubliant de sortir les poulets. Cet oubli, aussi petit soit-il, sera le tournant de ma journée. Car il va avoir des conséquences néfastes sur mes prochaines heures. L'effet papillon dans toute sa splendeur.

 

A ma sortie de la douche : "eh merde, les poulets !" Ils sont quatre, nous souhaitons simplement en manger deux. Du coup mieux vaut en décongeler deux et laisser les deux autres au congélateur, cela me semble plus hygiénique. Ma mission sera donc de séparer les poulets congelés. Imaginez moi avec un énorme couteau, cherchant une brèche dans la glace. Je transforme mon arme en marteau et sens que la tâche sera plus ardue que je ne le pensais. Oui, petite précision, Francois Pignon a une expérience limitée en cuisine. Je lâche le couteau et choisis l'arme de base : mes mains. Me voici maintenant avec mes deux paumes en train d'essayer de séparer les poulets. Je mets toute ma force (limitée soit dit en passant). Je commence à perdre légèrement patience. Je frappe les quatre poulets  contre le plan de travail à plusieurs reprises. Autant se rendre à l'évidence, cela ne fonctionne pas. Les gouttes perlent sur mon front, mes mains sont grasses mais les poulets sont toujours encastrés tels les joueurs d'une mêlée toulousaine. 

 

Nouvelle idée : mettre les quatre poulets dans le micro-onde. Tant pis, on mangera les deux autres poulets restants demain, niveau hygiène ca passe encore. Nouveau souci, les quatre poulets ne rentrent pas dans le micro-onde. Je force un peu (beaucoup). Ca rentre ! Niveau hygiène on est redescendu d'un cran puisque les deux poulets latéraux touchent les côtés du micro-onde, ce qui fait que l'assiette est incapable de tourner. Bref, passons, j'aurai mon poulet !

 

Après dix minutes de décongélation, mes poulets n'ont pas changé. Froids, très froids, du style gelés. Seul un peu de sang a coulé d'un des poulets latéraux, et comme il n'y a pas d'assiette en-dessous... oui il y a un peu de sang partout dans le micro-onde. Niveau hygiène ca devient limite. Et mes poulets sont toujours congelés. Je choisis une autre option du micro-onde : cuisson ! J'avoue, je ne sais pas si c'est très hygiénique, notamment pour les poulets que je dois manger le lendemain. Mais au moins ca fonctionne ! Mes poulets sont décongelés. Deux restent dans l'assiette, que je mets dans le frigo. Les deux autres rejoignent l'huile chaude de ma poêle.

 

Merde ! J'ai oublié d'enlever la peau ! Oui, car la semaine dernière, alors que je cuisinais du poulet, je me suis rendu compte que si j'enlevais la peau avant la cuisson je gagnerais du temps 1) pour la cuisson 2) pour manger. Je reprends donc les deux poulets ayant baigné dans l'huile pour les tremper dans l'eau (ca me rappelle la souris verte cette histoire !) avant d'enlever la peau. Niveau hygiène inconnu. Enfin, je remets mes poulets dans la poêle, avec une nouvelle huile ! Ouf, on y est !

 

Je coupe une tomate en fines rondelles, un poivron en petits cubes et je me rappelle que je dois retourner le poulet. Jusqu'ici tout va (presque) bien. Je tente de retourner le premier poulet à l'aide d'une fourchette et d'une spatule en bois. Le poulet s'échappe des pics de la fourchette et glisse lentement en-dehors de la poêle. Dans la précipitation je tente de le récupérer mais ce poulet pousse assez légérement la poêle pour que celle-ci entame une chute vertigineuse. La suite est une tristesse profonde pour le cuisinier que je suis. (Tout ce qui va se passer lors de la prochaine scène se fera le temps d'un "meerrrddddeeee" poussé par Francois Pignon) La poêle, son huile et un des poulets longent la gazinière de haut en bas. L'huile chaude se permet néanmoins de ricocher contre mon pantalon. La poêle termine sa course au sol, en compagnie du restant de l'huile tandis que le poulet se mélange au milieu des recyclables dans la poubelle placée en-dessous de la gazinière. J'ai juste le temps de remonter la tête pour observer l'autre poulet, le coupable, glisser lentement, l'huile aidant, derrière la gazinière. Niveau hygiène négatif.

 

Aujourd'hui je ne mangerai pas de poulet. Au contraire, j'ai plusieurs autres missions. Je dois nettoyer le sol huileux, je dois mettre au plus vite du produit nettoyant sur mon jean. Surtout je dois tenter de récupérer le second poulet derrière la gazinière, ce qui est, il faut le reconnaître, la zone d'accès la plus facile de la maison.

Du poulet ? Plus jamais !

 

Cet épisode de "Francois Pignon fait du poulet" vous a été présenté par l'amicale des anciens poulets de Licques.

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6 novembre 2010 6 06 /11 /novembre /2010 17:35

6 octobre, 6 novembre. Pas besoin d'avoir fait Math Sup ou l'ENA pour comprendre ! Un mois dans cette bonne vieille ville de New York. Allez, pour faire simple, voici deux Top 5.

 

Le Top 5 des trucs bien que j'ai faits (ou que j'ai vus) :

 

- Number 5 : Les musées. Gratuits et nombreux, je suis fan.

- Number 4 : Le mélange des communautés. Indiens, Russes, Grecs, Chinois, Italiens... New York c'est déjà un petit monde.

- Number 3 : Central Park. C'est l'endroit où j'apprécie me balader. Une sorte d'îlot de calme et de verdure en plein milieu d'un enfer de voitures et de klaxons.

- Number 2 : Coney Island et Brighton Beach. C'est ce quartier de Brooklyn qui m'a le plus surpris et le plus enthousiasmé. Plage et quartier russe, une facette inédite de la ville.

- Number 1 : Washington ! Oui, ce n'est pas New York qui remporte la palme. Mais Washington présente l'avantage d'être historique et artistique au premier coup d'oeil alors que la grande pomme nécessite plus de patience.

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Le Top 5 des trucs chiants que j'ai expérimentés :

 

- Number 5 : je ne parle pas espagnol ! Et à Harlem ca pourrait grandement servir !

- Number 4 : le métro et son enterrement quotidien (vu la tête des passagers et l'ambiance qui y règne...)

- Number 3 : les voitures et leurs KLAXONS (une maladie collective)

- Number 2 : le coût de la vie, notamment 1 $ pour le papier toilette  (vaudrait mieux être constipé ! Copyright familial)

- Number 1 : ils ne jouent pas au football ! (enfin ils jouent, mais avec les mains !)

 

Cependant je m'y suis fait. Le début a été difficile mais j'apprécie de plus en plus certains aspects de la vie dans la grande pomme. Mais de là à y vivre toute une vie, il y a un monde. J'ai trop besoin de calme et de verdure. Je suis un homme de la campagne, il n'y a rien à faire..

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5 novembre 2010 5 05 /11 /novembre /2010 01:11

New York vu d'en haut, c'est un sacré programme ! Et nous avons choisi le Rockefeller Center ! Une question vous traverse peut-être l'esprit : pourquoi ne pas grimper sur l'Empire State Building ? Le Top 5 des bonnes raisons de préférer le Rockefeller à l'Empire :

number 5 : Du haut de l'Empire, on ne peut pas voir l'Empire !

number 4 : Du Rockefeller, on peut admirer Central Park !

number 3 : King Kong est déjà passé sur l'Empire, et il a tout dégueulassé en partant !

number 2 : C'est moins cher !

number 1 : L'Empire sans Alicia Keys c'est moins sexy !

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C'est au coucher du soleil que nous sommes arrivés, c'est à dire le moment parfait : on va voir Manhattan de jour et de nuit.

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New York vu d'en haut, c'est plus joli. Pas de klaxon, pas d'odeur de métro et pas d'Américain qui vous bouscule pour ne pas être en retard à un de ses rendez-vous. Entre touristes. Et c'est là qu'une réflexion me traverse : combien de New Yorkais sont déjà grimpés sur le Rockefeller ou sur l'Empire ? Pourtant, pour la majorité des touristes, c'est une étape incontournable de la grande pomme.

J'ai déjà lu que seulement 10% des Parisiens étaient montés sur la Tour Eiffel. Et encore, c'était souvent pour la faire visiter à des amis provinciaux ! Par contre, je les retrouve sur le Rockefeller ! C'est souvent ainsi. On se presse pour admirer des monuments à l'autre bout du monde mais on oublie de prêter attention aux merveilles à côté de chez soi.

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3 novembre 2010 3 03 /11 /novembre /2010 14:43

SDF

Ici aussi, ils sont là. Ceux qu'on ne voit pas forcément, ou plutôt ceux qu'on se force à ne pas voir. Car on peut toujours les sentir. Au sens figuré comme au sens propre. Une odeur nauséabonde vous remplit les narines dans une station de métro et votre regard se porte sur lui. Allongé sur un banc ou à même le sol.

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Comment en est-il arrivé là ? N'avait-il pas une famille au départ, comme nous ? N'avait-il pas une scolarité au départ, comme nous ? N'avait-il pas des rêves de gosse au départ, comme nous ? N'avait-il pas un amour propre au départ, comme nous ?

Oui, au départ, il était comme nous. Et puis en chemin il s'est perdu. Un accident de vie, plusieurs, et le voilà arrivé ici, sur ce banc, face à moi. Que faire ?

 

Que faire pour quelqu'un qui n'a plus aucun respect pour sa personne, au point de ne plus faire l'effort de se trouver des toilettes et de s'uriner dessus ? (voire pire) Que faire pour quelqu'un qui a sombré si bas que même les membres de sa famille ou ses amis l'ont abandonné ?

 

J'avoue que ce sont des questions qui me hantent, que ce soit à Saint-Omer, Lille ou New York. Car ici aussi, dans la grande pomme, ils sont là, et plus nombreux qu'ailleurs.

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