J’étais un peu préparé mentalement pour certains vices que l’on retrouve régulièrement en Asie du Sud-Est. L’expérience des Philippines m’avait habitué aux couples vieil occidental/jeune locale ainsi qu’à la prostitution. Mais le Cambodge m’a surpris par d’autres aspects.
Tout d’abord, il faut savoir que le Cambodge est maintenant avec la Thaïlande l’un des centres du tourisme sexuel d'Asie. Pour le dernier pays cité, on évoque parfois jusqu'à 12% du PIB du pays (les chiffres prochainement cités proviennent d’associations, j’en ignore la pertinence). Comment cela fonctionne ? De nombreuses filles, plus ou moins de 18 ans, sont assises en nombre au-devant des bars, des karaokés, des salons de massage. Des « hôtesses ». Vous pouvez les louer pour la soirée. Les rumeurs veulent que certains occidentaux les louent pour les vacances. La femme objet. Sur la plage de Sihanoukville, une fille se déshabille et montre sa poitrine à un blanc assis devant elle. Il touche. On le gronde un peu, il s’en va.
La côte sud-est, Phnom Penh et Siem Reap sont les trois centres touristiques du Cambodge. Ce sont également les trois centres de la prostitution.
Cependant j’ai réussi à être choqué. Un vieux monsieur blanc que Steven, CS de Phnom Penh a rencontré : "moi je viens au Cambodge pour baiser avec des enfants". D’après les chiffres le nombre de prostitués est estimé á 30 000, dont un tiers aurait moins de 18 ans. Et 44% des prostituées ont leur première relation sexuelle avec un touriste.
Qui est le consommateur ? « Nous voudrions qu'il soit riche, vieux et moche, mais c'est loin d'être le cas. Pis, le touriste sexuel ressemble à monsieur Tout-le-Monde. » Au Cambodge, une étude de l'Unicef a même montré que seuls 5 % d'entre eux avaient plus de 50 ans.
Autre chiffre qui donne le vertige : un homme sur deux voyageant seul au Cambodge aura une relation sexuelle avec une prostituée mineure. Imaginez notre tête quand nous croisons des Occidentaux se baladant seuls dans la rue.
Enfin, et là ce fut une première : le travail des enfants. Même pas 5 ans parfois, dans la rue à vendre des petits objets aux touristes. Au milieu d’après-midi c’est bizarre (et ton école ?), à deux heures du mat’ c’est écœurant. Le môme s’endormait sur la plage, on voulait limite le ramener chez lui.
Nous avions une carte sim du Cambodge. SMS reçu du ministre de l’information : « N’envoyez pas vos enfants au travail, envoyez les à l’école. » L’intention est belle mais j’ignore le succès d’une telle opération. Dans l’industrie textile il semble que cela ait disparu. Mais les chiffres restent conséquents : 45% des enfants âgés de 5 à 14 ans travaillent (le plus souvent pour leurs parents).
Le Cambodge est en plein développement, le tourisme se développe, les dollars coulent à flot pour les proches du gouvernement. Mais la majorité du pays reste à développer. Surtout les mentalités.