10 décembre 2020 4 10 /12 /décembre /2020 19:15

Voilà plus d'un mois que j'enseigne dans un lycée dunkerquois. Je suis arrivé deux semaines après l'assassinat de Samuel Paty, dans une ambiance de confinement, avec des masques, et sans réelle consigne gouvernementale sur le protocole ou les épreuves de bac. Bref, c'était la merde ! (comme partout!)

Sympa, je me retrouve avec quatre niveaux du lundi 8h au samedi midi : première générale, terminale générale, première spécialité histoire-sciences politiques-géopolitique et terminale spécialité histoire-sciences politiques-géopolitiques. Avec les nouveaux programmes et la réforme du bac, je n'ai rien dans mes stocks de cours. L'avantage, c'est la période, travailler étant devenu notre seul droit inaliénable !

 

Alors j'ai redécouvert un chapitre sur les mers et les océans, un autre sur la métropolisation, j'ai apprécié la thématique consacrée aux frontières, et je me suis lancé dans un thème qui me paraissait alléchant et qui me tient particulièrement à cœur : l'environnement. Pensez, 24 heures devant moi pour parler d'environnement avec des terminales ! Ca a l'air formidable !

 

Les jalons. Nouveau terme à la mode au lycée (ça change tous les cinq ans, j'ai l'impression que « compétences » est déjà has been). En d'autres termes, des sujets obligatoires à insérer dans le cours. Pour l'environnement : la forêt française depuis Colbert, la rupture de la révolution néolithique dans l'évolution des milieux, l'évolution du climat en Europe entre le Moyen-Age et le XIXème siècle. Sexy ? Hum.

 

Bon, une fois tout ça passé, le cœur du sujet, le climat un enjeu des relations internationales : les accords internationaux. Je me passionne alors pour le protocole de Kyoto. Pensez, la COP3, en 1997, avec comme objectif de réduire les gaz à effet de serre d'au moins 5% par rapport à 1990. L'idée est bonne. Et puis viennent les chiffres...

Un cours amer

Je vous avoue que quand j'ai mis cette courbe de l'évolution des émissions de CO2, j'étais un peu déprimé. Kyoto, 1997, « un résultat mitigé » dit la presse. C'est marrant, moi j'aurais dit un gros échec. Depuis que mes parents sont nés, les rejets de CO2 par an ont triplé. Bon...

Et dans la ligne des bonnes nouvelles, il y a aussi la protoxyde d'azote, 298 plus dangereux pour le réchauffement climatique, qui reste 130 ans dans l'atmosphère ! Certains scientifiques considèrent que c'est le premier destructeur de la couche d'ozone aujourd'hui. Et ça monte, ça monte, ça monte...

Un cours amer

Heureusement, voilà l'accord de Paris ! Ah, la COP21, les grandes embrassades, tout le monde debout applaudissant. Quelle victoire ! L'objectif : limiter l'augmentation de la température au niveau mondial entre 1,5°C et 2°C... Ah, oui, quand même, un objectif qui est déjà inquiétant !

Sauf que cet objectif dépend du bon vouloir de chaque État, qui définit lui-même ses objectifs personnels (ce sont les fameuses contributions déterminées au niveau national). Et quand on fait le bilan des promesses, on arrive... à une augmentation de 3°C !

Ah, merde !

 

Oui, mais vous savez, les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent ! Car pour Kyoto, chaque pays avait aussi fait des promesses. Qui n'ont pas été tenues par près de la moitié des pays.

Je résume donc : on a un accord qui vise à limiter l'augmentation à 2°C, les pays ont fait des promesses qui permettraient une augmentation de 3°C, et il se peut que beaucoup d'entre eux ne respectent pas leur promesse.

J'ai commencé à créer ce cours en me disant « c'est la merde pour l'environnement ». J'ai fini ce cours en me disant « c'est la grosse merde pour l'environnement ».

 

Dans 40 ans, l'expression à la mode ne sera plus bon appétit, mais bonne respiration.

Un cours amer
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7 janvier 2019 1 07 /01 /janvier /2019 14:52

Il y a cinq ans de cela, je prenais une décision : arrêter de consommer de la viande. Je devenais végétarien. « Folie ». « N'importe quoi ». Les réactions étaient mitigées dans mon entourage, pour ne pas dire hostiles. Et pour cause, j'étais (à nouveau?) un peu bizarre. Je ne connaissais pas moi-même de végétarien, et pour mes proches, c'était un peu l'effet d'un coming-out : une chose dont on entend parler, que l'on voit à la télé, et qu'heureusement on n'a pas chez soi ! Car un végétarien à la maison, c'est casse-couille ! Que va-t-on pouvoir cuisiner ? Oui, chez moi, c'était plutôt viande à chaque repas. « Bon, on peut toujours lui faire du poisson ».

 

Ma première étape a été d'expliquer ce que ça veut dire végétarien : pas de viande, pas de poisson, oui je bois du lait, oui je mange des yaourts, oui j'aime le miel..., bref, à expliquer les différences avec végétalien et végan. Et aussi de me justifier. Pourquoi changer de régime alimentaire ? C'est passé par le blog, mais aussi par beaucoup de discussions (où j'avais parfois l'impression de défendre la planète entière contre un bout de steak!).

 

Les années ont passé. Aujourd'hui, je suis arrivé à une autre étape : me définir flexitarien. Un mot que je ne connaissais pas en 2013, et qui est devenu à la mode aujourd'hui (non, pas seulement chez les « bobos »). Il me correspond bien : je mange rarement de la viande, je n'en cuisine pas, et lorsque j'en mange, j'essaie qu'elle soit au moins de qualité, et si possible à peu près respectueuse de l'environnement (bio, label, etc). Bon, c'est un idéal, dans les faits je vais rarement faire les poubelles chez mes potes ou au restaurant pour retrouver le sachet avec l'origine de la viande ! Mais je pose parfois la question (et il ne faut pas le prendre comme une attaque!).

 

L'idée de ce changement d'appellation est de ne pas imposer mes idées. C'est le problème avec le végétarien strict : il oblige les autres à cuisinier différemment, à s'adapter à vous. Ou alors il ne mange pas votre repas ! Ca peut-être insultant (en tout cas ressenti comme tel). Surtout, je me suis tout de suite dit flexible : je ne voulais pas sauter de repas (il paraît que je suis maigre selon la maigrophobie que j'ai rencontrée!). Ainsi, chez ma grand-mère, je vais parfois manger une trancher de rosbeef ou un peu de poisson. Surtout, ça m'aide beaucoup en voyage. Car dire à un Indien que vous ne mangez pas de viande, c'est comme dire à un Français que vous mangez du pain : ça paraît logique ! C'est le premier pays végétarien du monde ! Par contre, au Burundi, être végétarien c'est un peu comme si vous disiez que vous ne mangez pas tout court ! C'est l'un des pays les plus pauvres de la planète, et on ne peut pas y avoir des goûts de luxe, ce serait malvenu.

 

Aujourd'hui, en France, mon choix ne détonne plus. Le pays a bien changé en quelques années : le bio est partout et je connais un paquet de végétariens/végétaliens. Le débat continue, notamment dans la sphère publique (forcément, on est un pays de bouffe!). Personnellement, j'aime beaucoup L214 et ses vidéos dans les abattoirs, témoignant du parcours de votre steak, parfois horrible (si on devait tous tuer par nous-même les animaux que nous mangeons, on aurait une sacrée augmentation du nombre de végétariens!). Je suis un peu moins fan des ultras végans, de ceux qui vont jusqu'à ensanglanter les boucheries : ça me paraît contre-productif à souhait (et puis allez taper les grandes surfaces plutôt que les petits bouchers!).

 

Les chiffres confirment ma sensation : la consommation de viande diminue depuis plusieurs années en France et le nombre de végétariens augmente (5% en 2017, plutôt chez les jeunes). Le planète nous remercie, les générations futures aussi.

[je rappelle ici qu'environ 50 milliards d'animaux sont abattus dans le monde chaque année et qu'environ 80% des terres agricoles du globe sont consacrées à l'élevage selon le magazine Science]

Flexitarien
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14 juin 2018 4 14 /06 /juin /2018 13:33

A chaque fois que je mange mes tartines au Nutella c'est la même chose : « ça va, tu n'as pas honte de détruire la forêt ? ». Ou encore : « tu sais que ta tartine tue un orang-outan ?! ». Merci la famille, merci les amis pour vos vœux de bon appétit...

 

Ca m'embête un peu, je dirais même que ça gâche mon plaisir. Car mes six tartines au Nutella chaque après-midi sont devenues un rituel pour mon estomac, tandis que ma conscience m'interpelle régulièrement. Mais, au fait, est-ce bien vrai tout ça ? Est-ce que je tue les orangs-outan ?

 

Les choses sont bien plus compliquées. Premièrement, le Nutella est composé à 50% de.... sucre ! Du bon vieux sucre ! Pour l'huile de palme c'est aux alentours de 20%.

Deuxième, Nutella, de la marque Ferrero achète TOUTE son huile de palme « certifiée durable ». En gros, c'est un label donné aux agriculteurs, surtout malais et indonésiens, s'engageant dans une démarche de développement durable. Les labels ne sont pas toujours parfaits, mais cela montre l'engagement de Ferrero sur le sujet : c'est un gros acheteur (0,3% de la production mondiale) et l'entreprise souhaite montrer l'exemple (enfin, ils veulent surtout éviter les campagnes de boycott, et du coup se donner un côté écolo, business is business). Et c'est ainsi que Ferrero se retrouve en tête du classement WWF 2016 pour son utilisation d'huile de palme durable.

Troisièmement, Ferrero achète son huile de palme en provenance de zones.... où il n'y a pas d'orangs-outans ! Bon Dieu, alors le nutella de ma tartine n'est pas du cerveau d'orangs-outan ! Je retrouve l'appétit d'un coup !

 

Attention, je ne dis pas que tout est parfait, et les choses sont plus compliquées que les quelques lignes ci-dessus, mais évitons de tout caricaturer. Bien sûr je ne t'encourage pas à manger du Nutella du matin au soir (ne serait-ce que pour des raisons de santé!). L'huile de palme et les nouvelles plantations étaient un fléau à la fin du XXème siècle, les gouvernements malais et indonésiens se battent depuis pour mettre de l'ordre (le premier s'engage à garder au minimum 50% de sa superficie couverte par les forêts). Le Nutella est au cœur des discussions, et c'est justement ce qui pousse les entreprises à faire évoluer leur achat. Maintenant, observons avec attention les autres entreprises utilisant l'huile de palme, parfois plus cupides (Nestlé n'est pas très bien classé, Lactalis et surtout les Brioches Pasquier ont des notes catastrophiques...)

Enfin, je tiens à préciser que l'huile de palme est l'huile la plus consommée dans le monde juste devant... l'huile de soja. Boycotter l'huile de palme pour protéger les forêts de Bornéo ? Ca peut paraître une bonne idée, mais vous risqueriez de vous attaquer à l'Amazonie... (et là, c'est le drame).

 

Bref, évitons de trop simplifier.

 

Sinon, je rappelle cinq gestes pour être plus écolo au quotidien :

- éviter de prendre la voiture (la moitié des émissions de CO² d'un Français)

- éviter d'avoir un logement à 25°C (30% des émissions polluantes d'un Français, essentiellement pour le chauffage))

- réduire sa consommation de viande (une vache ça pue, ça pète, ça prend son cul pour une trompette (de méthane))

- éviter de prendre l'avion (là, ça m'arrange moins!)

- partager vos achats (le fameux exemple de la perceuse pour un quartier plutôt que pour une maison).

Le Nutella et l'huile de palme : non, je ne tue pas les orangs-outans
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12 décembre 2014 5 12 /12 /décembre /2014 23:12

Soyez le changement que vous voulez voir dans ce monde. Gandhi l'a dit, j'essaie de le faire ! Après le manger végétarien, le vélo ou le bio, voici l'AMAP, l'Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne.

Le principe est simple : je vais chaque semaine dans une petite salle à côté de chez moi, je me sers en légumes, et je repars.

Bon, bien sûr, je dois payer à un moment ! Je détaille : un agriculteur de Clérac, à 60km au nord-est de Bordeaux, vient chaque semaine avec ses légumes de saison. Et chaque semaine, je viens avec mon panier. Au début du mois, nous avons versé (avec mes colocs) un chèque de 37,50€.

Trois raisons principales :
- manger des légumes. C'est bon pour la santé, et en plus, on n'a plus besoin de faire les courses ! On y va, et on est tranquille pour la semaine !

- favoriser un circuit court de distribution. On mange des produits d'un agriculteur que l'on connaît, que l'on croise chaque semaine. Ça a son charme.
- manger des légumes de saison. On a beau dire, au goût, c'est toujours meilleur. Et ça nous permet de manger des légumes qu'on n'achèterait pas forcément !

Qu'est que l'on a récupéré ? A titre d'exemple la semaine dernière :

Un kilo de pommes de terre (Bintje)
500 g de poireaux

1 demi céleri
1 petite courge butternut
600 g de carottes

200 g d'oignons

65 g de mâche

1 navet

1 radis noir

1 sachet de courge muscade

1 scarole

 

Et cette semaine :

900 g patates

400 g poireaux

un demi-chou lisse

1 sachet de courge muscade
500 g carottes

200 g oignons

400 g topinambours

1 navet

1 radis green meat

1 laitue

Pour 12,50€ par semaine, ça ne nous semble pas très cher, surtout que l'ensemble est BIO ! Oui, c'est une bio-AMAP, ce n'était pas une obligation, mais c'est celle qui est la plus proche de notre quartier ! Pour le moment, on valide ! J'ai fait de la soupe de courge pour la première fois de ma vie (et c'est délicieux !), j'ai découvert le radis noir et surtout le radis green meat ! (et je me demande encore ce que je vais faire avec mon demi-chou lisse !)

A noter que mon AMAP fait aussi du poulet, du poisson (avec un marin-pêcheur d'Arcachon, 3kg une fois par mois), du pain, de la farine, du miel, des œufs, du porc... A suivre !

Alors n'hésitez pas, il y en a forcément une pas trop loin de chez vous !
http://www.reseau-amap.org/recherche-amap.php

 

 

Mon inscription dans une AMAP
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26 février 2014 3 26 /02 /février /2014 17:48

Parler d'un bilan après deux mois, c'est peut-être exagéré. Parler de végétarien, c'est peut-être exagéré. Mais je prends tout de même la plume, car il y a beaucoup de choses à dire. Je rappelle ma résolution du 1er janvier : manger de la viande une fois par semaine. Je suis en Allemagne, pays des végétariens et du mouvement vert par excellence. Après pas mal de discussions l'année dernière, j'ai décidé de tenter l'expérience, et cela malgré mon amour invétéré pour la viande de bœuf.

Tout d'abord, petit ajout : le poisson. Car quand je dis que je ne mange qu'une fois de la viande par semaine, c'est aussi avec le poisson. Je me voyais mal réduire ma portion de viande alors que je décimais chaque jour les fonds marins ! Pas très écologique tout çà !

Nous sommes aujourd'hui dans la neuvième semaine, et j'ai mangé depuis le 1er janvier 4 fois de la viande, et 4 fois du poisson. On peut m'applaudir. Pour la moitié des cas, ce fut plutôt involontairement :

¤ à l'extérieur : une fois du poisson et une fois de la viande chez des gens qui m'hébergeaient (je me voyais mal refuser).
¤ malgré-moi : deux fois de la viande, une fois parce que ma partenaire n'aimait pas sa côte de porc (et nous avons échangé nos plats, alors que j'étais parti sur une assiette végétarienne) et une fois parce que j'ai commandé une soupe de pommes de terre au restaurant, qui contenait des mini-morceaux de lard, sans être indiqué sur la carte ! (j'étais dégoûté d'avoir consommé un de mes crédits viande pour de minuscules bouts de lard alors que ça aurait pu être une bavette à l’échalote!)
L'autre moitié des cas fut volontairement, avec deux fois des sushis (j'adoooore les sushis!), une assiette de poisson au marché local et un burger maison.

Sans surprise, ces deux mois m'ont permis d'apprendre à cuisiner de nouvelles recettes. J'ai ainsi réalisé ma première soupe. Oui, je pars d'assez loin ! Mais c'est plus facile quand on connaît le secret d'une bonne soupe ! Et je l'ai découvert ! Le secret d'une bonne soupe, c'est... qu'il n'y a pas de secret ! Une soupe est un jeu d'enfant, et le goût est toujours bon. C'est un peu comme les pâtes, ça ne peut pas se rater une soupe ! C'est bon pour la santé, on en cuisine pour trois repas, avec un peu de pain, du fromage, du beurre. Et en ajoutant 5 tomates au lieu de 6 carottes, on transforme le goût. La trouvaille du début d'année.
Un autre plat testé assez régulièrement avec ma partenaire, c'est le gratin. Pareil, il ne faut pas avoir fait beaucoup d'étude pour réaliser un gratin. On précuit quelques pommes de terre, on y ajoute une assortiment de légumes (précuit ou non, c'est selon), on fout le tout dans le four avec un peu de crème et du fromage, le tour est joué. Pareil, c'est toujours bon.

Bon, au-delà des recettes, c'est toute une façon de cuisiner que j'ai revue. Avant, avec des pâtes et du jambon, je tenais quinze jours. Aujourd'hui, je peux faire de même, en remplaçant le jambon par quelques champignons et des poivrons !

Surtout, ces deux mois m'ont permis d'en savoir un peu plus sur la mode végétarienne. J'ai rencontré pendant mon périple allemand une végétalienne, puis une végétarienne. Forcément, nous avons discuté nourriture et mode de vie. Ça et quelques reportages supplémentaires (Food Inc, Le Monde selon Monsanto), et je pense que cette résolution de l'année va se transformer en résolution de vie.

Non, je ne te t'oblige pas à te convertir ! Non, tu ne dois pas plus manger de viande ! Mais fais comme moi, lis un peu sur le sujet. Regarde quelques documentaires/reportages. Et tu verras qu'être végétarien est loin d'être mauvais pour la santé, au contraire. Il suffit simplement d'une alimentation équilibrée. Et qu'on arrête de me parler des protéines (il y en a dans tous les céréales et légumineuses !) Et puis forcément, c'est bon pour la planète...

Manger, c'est voter trois fois par jour (c'est mon expression du moment). Bien sûr, on peut s'en foutre. Mais soyez le changement que vous voulez voir dans le monde (c'est aussi mon expression du moment, d'un végétarien convaincu !). Bio c'est mieux. Régional c'est mieux. Fruit et légume de saison, c'est mieux (ci-dessous, dans le Nord-Pas-de-Calais). Et ne dites pas que c'est plus cher, observez seulement le prix de la viande.
Calendrier-des-saisons-NPDC.jpg
Alors n'hésitez pas à m'inviter chez vous ! Je vous garantis que je réussirai à vous convaincre de vous intéresser au sujet. Voyez-vous, je démarrais de très loin. Mais trois ans sans Fast Food plus tard, une bonne année sans coca, et maintenant une fois de la viande/poisson chaque semaine, et je suis transformé. Pas physiquement, mais dans ma manière de voir l'alimentation, et le monde qui nous entoure. On veut tous laisser une belle planète à nos enfants. Et ça passe aussi par votre repas ce soir.

 

La suite au prochain bilan !

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3 novembre 2013 7 03 /11 /novembre /2013 07:32

Fribourg est une ville de vélo, 27% des déplacements se faisant à bicyclette. J'ai donc décídé contre vents et marées (enfin surtout la SNCF) d'emporter mon vélo. Un choix judicieux dans une ville où tout est fait pour le deux-roues.
Premier point important : contrairement à la France, l'Allemagne n'a pas fait le choix du vélo en libre-service. Chacun achète son vélo. Deuxième point important : contrairement à la France, tu n'es pas un ennemi de la voiture. Celui qui a déjà fait un peu de vélo dans une grande ville francaise peut en témoigner, la voiture est prioritaire. Du moins, le chauffeur de la voiture pense être prioritaire, c'est SA route. Alors dès qu'il peut doubler, il n'hésite pas. Il te frôle à 50 centimètres, mais qu'importe. En Allemagne, si il n'y a pas la place, le conducteur patiente derrière le cycliste. En France, si tu fais ca, il y a de grandes chances de se faire klaxonner.

Pourquoi le vélo n'est-il pas encore le mode de déplacement privilégié en France. Deux arguments que j'entends souvent : la météo et le relief. "Non, mais prendre le vélo c'est bien gentil, mais dans notre région..."
Ci-dessous, le nombre d'habitants utilisant leur vélo comme moyen de déplacement.

Nombre-de-cyclistes-par-pays.png

Comme on peut le voir, c'est loin d'être les régions les plus ensoleillées d'Europe qui sont les plus cyclistes. Au contraire même. Les Pays-Bas sont clairement un modèle, le Danemark suit derrière, l'Allemagne est sur le podium. La France et l'Italie sont reléguées en fin de classement. Concernant le relief, les 9% de Suisses et d'Autrichiens témoignent de la compatibilité possible entre le vélo et un pays pentu.

Pourquoi les Néerlandais et les Danois utilisent-ils leurs vélos ?
A Copenhague 56% des sondés affirment que le vélo est plus rapide, 37% que c'est plus pratique, 29% que c'est moins cher, et 26% que c'est bon pour la santé. La raison environnementale n'obtient que 5%.
Concernant les distances, les Néerlandais utilisent essentiellement leurs vélos pour une distance inférieure à 7,5 km, et dans une moindre mesure entre 7,5 et 15 km. Seuls moins d'un pour cent effectuent plus de 15 km.

Je confirme ces chiffres avec ma vie à Fribourg. Oui, le vélo est plus rapide, et c'est d'ailleurs la raison n°1 pour l'utiliser. Je dépasse les trams, je peux aller n'importe où en ville. Le centre est fermé aux voitures, alors que les vélos ont le droit dans de nombreuses rues de prendre les sens interdits. Et bien sûr je n'utilise le vélo que sur une petite distance. Difficile de partir en vacance en vélo, on est bien d'accord. C'est aussi plus quelque chose pour les urbains.

Une autre grande différence avec la France, c'est le nombre de kilomètres de pistes cyclables. 75 000 km en Allemagne, 3 fois moins en France. 
L'Union Européenne a cependant eu une sacré bonne idée : le projet eurovélo. L'idée est de relier les pays européens par des voies cyclables, voies vertes dans la plupart des cas. La carte fait rêver. 

Eurovelo-europe-carte-des-routes-road-map.pngSi ça intéresse quelqu'un pour l'été prochain, n'hésitez pas à me contacter !

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28 octobre 2013 1 28 /10 /octobre /2013 07:55

C'est un sujet que j'ai déjà abordé à de nombreuses reprises au cours de ces derniers mois : mon envie de devenir végétarien. Plus je lis sur le sujet, plus je discute avec des végétariens, et plus ça me donne envie de franchir le cap.

Le fait que je sois en Allemagne explique en partie cette atmosphère pro-végétarienne autour de moi. Wikipédia me dit qu'environ 9% de la population du pays seraient végétarienne, contre seulement 2% en France. L'Allemagne présente d'ailleurs le meilleur chiffre d'Europe derrière l'Italie, alors que la France reste le village gaulois qui résiste encore et toujours aux végétarismes, trustant la palme du pays le moins végétarien d'Europe (avec le Portugal). 

 

Étonnant d'ailleurs ces chiffres. On pourrait penser que la France dispose d'une variété plus importante de fruits et de légumes en tous genres que l'Allemagne ou les pays nordiques. Et pourtant, il n'y a que très peu de végétariens. Le fait que l'on détienne également le premier cheptel bovin d'Europe peut par contre expliquer le lobby pro-viande dans le pays. Qui n'a jamais entendu que pour être fort, il faut manger de la viande !
Patrick-Baboumian-vegan-vegetarien.jpg

Je vous présente Patrick Baboumian. En 2011, il remporte le titre d'« homme le plus fort d'Allemagne ». Quel rapport ? Ce type est végétarien depuis 2006, et même végétalien depuis 2011 ! Et en 2013, il a transporté un poids de 550 kg sur 10 mètres, ce qui en ferait un recordman du monde !

Qui a dit qu'être végétarien était mauvais pour la santé ?
 

Une étude de l'université d'Oxford a montré que suivre un régime végétarien diminue de 32% les risques de maladies cardiaques. Les végétariens sont également moins susceptibles de développer du diabète.


Mais ce qui me pousse aussi à aller dans cette voie, ce sont les conséquences générales sur la planète de l'élevage intensif. Les fameux « pet de vache », composé de méthane, un gaz 25 fois plus puissant que le CO2. En France, on estime que la digestion de nos amis les bovins représente 5% des émissions de gaz à effet de serre du pays. Ce n'est pas négligeable. A l'échelle mondiale, c'est hallucinant. 

66 kilos, c'est le consommation moyenne de viande en France. En 2011 aux États-Unis, ce fut 78 kilos de viande par habitant. Dans le monde, la moyenne est de 42 kilos par habitant, mais seulement de 31,5 kilos dans les pays en voie de développement. Pays qui nous rattrapent et qui poussent à la production. 

De ce fait, la production mondiale de bœuf a doublé depuis 1970, celle de porc a triplé, et celle de poulet a été multipliée par 6. Et que mangent nos amis les bêtes ? Des céréales. Selon le Conseil International des Céréales, 758 millions de tonnes de céréales devaient aller à l'alimentation animale dans le monde durant la campagne 2010/2011, soit environ 44% de la production totale. Quand la FAO estime que 37 pays sont menacés de famine, et que 15 pays ont connu des émeutes de la faim depuis 2008.


Alors devant mon steak, que j'aime tant (car j'adore le bœuf), je me sens un peu coupable.

Vous devez être le changement que vous voulez voir dans ce monde disait Gandhi. Je n'ai pas mieux.

 

Attention, il ne faut pas manger n'importe comment non plus. Si je n'ai pas encore franchi le cap, c'est que je veux lire au maximum sur le sujet avant de m'engager. Disons que je n'ai pas beaucoup de kilos à perdre, il vaut donc mieux que je fasse gaffe. 

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