Un mois de Laos. Un mois formidable. Un pays qui nous a vraiment impressionnés, de par ses paysages, de par sa population. Toujours souriante, toujours « sabaidee » (bonjour en Laotien). Je n’hésite pas à le proclamer, le Laos est le plus beau pays d’Asie du Sud-Est (en comparaison avec le Viêt-Nam et le Cambodge). Plus typique. Plus nature. Moins touristique.
Le top 3 du Laos
3 – Don Det et ses dauphins du Mékong
2 – Luang Prabang et Kuang Si (pour la couleur de l’eau et les ours)
1 – Tha Khek et le loop (pour la rencontre de la population et Khong Lor)
Le Laos c’est aussi l’influence française la plus préservée des trois pays de l’ancienne Indochine. Rues, administrations, écoles et une partie de la population continue de pratiquer la langue de Molière.
Cependant évoquer le Laos sans évoquer la pauvreté serait un grand oubli de ma part. Le pays fait partie des 20 pays les plus pauvres de la planète. Les infrastructures s’en ressentent (les pires routes depuis la Mongolie), les habitations sont sommaires (surtout dans les campagnes) et les conditions de vie sont parfois très difficiles, notamment dans les zones les plus reculées (absence d’eau courante, parfois d’électricité). Le pays s’ouvre lentement. Les investissements étrangers n’ont été autorisés qu’à partir de 2000. Le Laos est un pays communiste depuis 1975 et le principal ami est maintenant la Chine qui, en échange de matières premières, construit les routes et les stades. Les relations avec les Etats-Unis n’ont été normalisées qu’en 2004. L’objectif à l’horizon 2020 est de sortir le pays des profondeurs des classements économiques. Mais cela passe aussi, sans doute, par une alternance politique.
Ce que je retiens aussi, c’est le temps, qui s’écoule à une différente vitesse que dans les autres pays. Même dans la capitale, il semble que les Laotiens aient le temps, prennent leur temps (l’absence de klaxon a été savourée à chaque instant). Cela peut parfois agacer lorsqu’au restaurant il faut 45 minutes pour obtenir un banana-shake mais on s’habitue très vite. Le temps, on le fait passer comme on peut. J’ai souvent l’impression que la population s’ennuie. Qu’elle ne sait pas quoi faire de tout ce temps. Je ne compte plus le nombre d’hommes que j’ai vus, assis sur leur mobylette, à regarder le trafic. Les familles se réunissent souvent, devant la télévision. Dans les campagnes on partage la boîte à images.
La place des femmes au Laos me laisse un goût bizarre. D’un côté, j’ai l’impression que celles-ci ont une place très importante dans la famille, ainsi que dans le travail. De l’autre, j’ai l’impression qu’elles ont une place presque trop importante ! Je m’explique : dans deux villages au moins nous avons vu les hommes regroupés à jouer et discuter alors que les femmes travaillaient dans les champs avoisinants.
Bref, si vous n’aviez qu’un pays à découvrir en Asie du Sud-Est, je vous conseillerais celui-là. Certes il n’y a pas la mer. Certes il n’y a pas Angkor. Et pourtant, ça reste mon coup de cœur.