5 décembre 2012 3 05 /12 /décembre /2012 14:46

Sur la route de la capitale, je me suis arrêté en terre alsacienne. Oui, en venant d'Allemagne, c'est logique (mais d'autres préféraient passer par les Ardennes). Et j'ai pu visiter Colmar (charmant) et découvrir rapidement Mulhouse (niveau charme, cela a l'air un peu plus limité, pas d'offense Marie!). Et je me suis arrêté devant un drôle de magasin.

SAM 0325

Cela m'a fait directement penser au concordat, toujours en vigueur en Alsace-Lorraine. Ainsi, l’Église et l’État n'offre pas une séparation complète dans ces deux régions. Contrairement à une idée reçue, ce régime particulier ne provient pas de l'Allemagne, mais bel et bien de la France napoléonienne (signé en 1801). Et lors de la loi de séparation de l’Église et de l’État, datant de 1905, l'Alsace-Lorraine était partie intégrante de l’État allemand. La conseil d’État a statué en 1925 et a confirmé ce particularisme régionale.

Dans les faits, cela se traduit par une plus grande influence de la religion. Celle-ci est enseigné à l'école primaire (possibilité de dispense). C'est l’État qui paye les prêtres, pasteurs, évêques. Ceux-ci sont alignés sur les fonctionnaires de catégorie A et ils peuvent bénéficier des indemnités chômages (un curé est payé entre 1736 et 3112 euros par mois (valeur du point d'indice au 1er janvier 2011). C'est même le président de la République qui nomme les évêques de Metz et de Strasbourg !

Dans les universités de ces deux villes, il est possible d'étudier la théologie, et c'est le Saint-Siège lui-même qui délivre les diplômes de théologie catholique (ils sont alors canoniques!)

 

Il y a d'autres particularismes propres à l'Alsace-Lorraine. La loi relative au droit local des associations par exemple (celles-ci sont plus encadrées). Et surtout la sécurité sociale. Le salarié alsacien et mosellan est couvert plus largement : les taux de remboursement sont plus favorables, avec des médicaments vignette bleue remboursés à 80% (contre 35% ailleurs en France), des frais d'appareillage à 90% (contre 60%) et 100% des frais hospitaliers, même pour une hospitalisation d'une durée supérieure à un mois.

En échange, une cotisation supplémentaire est demandée au salarié, fixée à 1,8% du salaire brut. Ainsi, en 2007, les alsaciens/mosellans dépensaient 275€ de plus en moyenne. Mais ça reste moins cher qu'une assurance complémentaire privée (454,8€ en moyenne). La caisse de ces deux régions est cependant moins déficitaires que le reste de la France ! (elle est même positive en Alsace).

D'autres particularités sont aussi en vigueur, comme un régime spécial pour l'artisanat ou une indemnité de non-concurrence versée aux salariés après leur départ de l'entreprise.

Le dimanche matin, n'espérait pas trouver un magasin ouvert, le droit local empêchant l'application de la loi nationale ! Ainsi, l’État s'adapte et a exclue les départements de la Moselle, du Bas-Rhin et du Haut-Rhin dans sa réforme de 2009 !


Enfin, surtout, quelque chose que les Français envient à cette région, les deux jours fériés supplémentaires : le Vendredi Saint et le 26 septembre !

 

On ne s'étonnera plus donc de cette carte de France des élections régionales en 2004 et en 2010. Conservateurs les Alsaciens ? On les comprend ! A quand le même droit pour tous ?

carte-elections-regionales-2010carte-elections-regionales-2004

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4 décembre 2012 2 04 /12 /décembre /2012 14:47

Il y a quelques jours, l'ONU a statué sur la proposition de l’État Palestinien de passer au statut d’État observateur (en lieu et place d'entité observatrice) au sein du « machin ».
D'un côté il y a les pour, dont l’État français (il faut le signaler quand on prend de bonnes décisions en politique internationale). Également d'autres grandes démocraties comme la Russie et la Chine... De l'autre, les contre, Israël et États-Unis en tête.

Vote-ONU-Etat-observateur-Palestine-Israel-pour-contre-Fran.jpg

J'étais favorable à cette résolution. Je suis de fait favorable au retour à un État en Palestine. J'aurais préféré un seul État où Juifs et Arabes cohabitent, mais il semble que ce ne soit pas la solution envisagée par les acteurs du conflit, qui essaient depuis 1947 (65 ans!!) de découper tant bien que mal des frontières. Quand on voit le résultat et les conflits réguliers qui agitent cette région du monde, je doute de la faisabilité d'une telle action. Mais je ne suis pas Kofi Annan, et on ne me demandera pas mon avis tout de suite sur cette question !


Je suis ce que l'on peut appeler un « pro-palestinien ». Ceci au sens strict du terme, je soutiens la reconnaissance d'un État en Palestine. Je ne suis cependant pas un anti-israélien. Au contraire, je sais qu'une partie de la population israélienne comprend et soutient les Palestiniens. Je suis encore moins un antisémite. Je considère que les Juifs du monde entier sont souvent très partagés sur la question de la paix et de la sécurité au Moyen-Orient, avec des opinions qui divergent énormément vis-à-vis des acteurs politiques israéliens. Enfin, quand je dis que je suis pro-palestinien, cela ne signifie pas que je soutiens la lutte armée ou le Hamas. Je considère que la paix est encore plus belle quand elle est obtenue avec les méthodes de Gandhi ou de Mandela.


Le problème de ce conflit est le risque de faire des généralisations. De voir derrière un juif un Israélien favorable à la guerre. De voir derrière un pro-palestinien un soutien du Hamas. Personnellement j'en veux à quelques personnes. A la droite dure israélienne (nationaliste ou ultra-orthodoxe), ces hommes politiques qui ont refusé ces dernières années de s’asseoir à la table des négociations, qui continuent une politique de colonisation et qui pensent qu'un mur haut de plusieurs mètres permettra de résoudre les problèmes. J'en veux à une partie des votants qui soutient le Likoud, le Shass et le Israel Beytenou de Liberman. J'en veux à cette partie des Israéliens. Mais je refuse de mettre l'ensemble de la nation israélienne sur le banc des accusés, car nombre d'entre eux refusent la politique gouvernementale (rappelons nous des manifestations de l'été dernier).

J'en veux également au Hamas, qui semble plus débrouillard pour se fournir en missiles qu'en médicaments. Qui semble vouloir détourner l'attention de son grand allié syrien à la dérive en déstabilisant le sud israélien. Mais je refuse le fait que seul le Hamas représente les Palestiniens.

Je m'inquiète cependant pour Israël. Oui, cela peut paraître surprenant de s'inquiéter pour Goliath. Mais vous connaissez l'histoire et sa morale. Seul 9 pays ont rejeté la proposition (Canada, États-Unis, République Tchèque, Israël, Iles Marshall, Micronésie, Nauru, Palau, Panama) alors que 138 ont voté pour. Israël a depuis plusieurs années maintenant perdu le soutien de la communauté internationale. La faute à ses politiques. La faute à ses interventions. La faute à sa morale, qu'elle semble avoir perdu. Israël se passe maintenant totalement du droit international et salit régulièrement l'ONU. Heureusement que les États-Unis soutiennent encore le pays car il aurait été depuis longtemps mis sur le banc des accusés. Que dire ? Les interventions au Liban et à Gaza sans aucun mandat de l'ONU, mais au bénéfice de la légitime défense. L'intervention sanglante contre la flottille de la paix tentant de percer le blocus effectué sur Gaza depuis 2007. Légitime défense ? Ou bien encore le bombardement au Soudan il y a deux mois, chose qui serait impensable pour l'ensemble des pays du monde. Légitime défense ? Israël a apparemment des lois différentes de celles des autres pays et sa notion de légitime défense tend à accaparer des cas de plus en plus nombreux et variés. Et on évoque régulièrement une guerre préventive contre l'Iran (modèle G.W. Bush).

Pour protester contre la petite promotion palestinienne à l'ONU, l’État israélien a annoncé sa volonté de reprendre (encore) la colonisation d'une partie de Jérusalem-est. Et comme si cela ne suffisait pas, le gouvernement a annoncé le blocage du transfert de 100 millions de dollars de taxes collectées par Israël au profit de l'Autorité Palestinienne.

 

Je suis un grand fan du film Valse avec Bachir. N'hésitez pas si vous en avez l'occasion. Il revient sur les massacres de Sabra et Chatila en 1982, au Liban. Les armées israéliennes, présentes sur place, n'avaient pas réagi. Et de nombreuses voies se sont élevées, jusqu'en Israël, pour se demander si ce n'est pas un peu de l'honneur du pays qui avait été bafoué. J'ai l'impression que le gouvernement de Benyamin Netanyahou en fait de même.Hope-peace-Israel-Palestine-paix.jpg

Mais j'y crois toujours. Parce qu'il ne reste plus que ça.

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8 novembre 2012 4 08 /11 /novembre /2012 09:28

Ci-dessous, deux cartes. La première représente les états esclavagistes aux États-Unis au milieu du XIXème siècle (en rouge), les états libres (en jaune), et les territoires qui n'étaient pas encore des États (en bleu), car pas assez peuplés (colonisés). En dessous, la carte des résultats de l'élection d'hier, avec en rouge les États républicains (Romney) et en bleu les États démocrates (Obama).

carte-resultat-election-USA-2012-Obama-Romney-etat-escla.gif

carte-resultat-election-USA-2012-Obama-Romney-etat-escla.png

Il y a comme un air non ? Comme l'impression que les États de l'Union et les Confédérés sont encore divisés !

Sinon, la Floride nous fait toujours rire. 24 heures plus tard, et ils ne sont pas capables de nous dire qui a gagné l’État. Heureusement que ce n'est pas cet État qui fait basculer l'élection ! (bon, ils nous avaient déjà fait le coup en 2000 avec Al Gore et GW., et bravo les conséquences !).
Enfin, quelque chose qui me choque toujours autant. Pendant longtemps, au cours de la nuit, Obama était en dessous de Romney au niveau du vote populaire. La chose s'est inversée sur la fin, mais ça ne vous étonne pas qu'un président puisse être élu en ayant moins de votes (comme G. W. Bush en 2000) ? Drôle de démocratie tout de même ! 

 

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6 novembre 2012 2 06 /11 /novembre /2012 07:49

 

 

Revoir cette vidéo me donne des frissons. Les mêmes que je ressentais à l'époque. La victoire d'Obama, ça me restera autant en mémoire que le 12 juillet 1998 ou le 11 septembre 2001. Je me rappelle où j'étais, ce que je faisais, comment j'ai réagi. Cette nuit là, dans cette bonne vieille université du Kent, je n'étais pas seul. Nous étions des dizaines, nous étions des centaines. Dans le monde entier, nous étions des millions, peut-être même des centaines de millions. Nous sommes restés là toute la nuit, à attendre que chacun des États tombe dans l'escarcelle démocrate. Et vous entendez cette clameur dans le Woodies ! Pourtant nous n'étions pas des citoyens américains, juste de simples citoyens. Mais nous avions confiance dans le changement. Nous avions l'espoir. La fin de règne de G.W Bush, la fin des guerres à outrance (mais où sont les armes de destruction massive?) et l'Amérique qui se réconcilie avec le monde.

 

Quel bilan donner à tout ça ? Quel bilan donner à ces quatre ans ? Les mauvaises langues prendront la première mesure, la fermeture de Guantanamo, pour démontrer que, finalement, Obama ne peut pas faire grand chose. Pas faux. Mais je leur répondrai avec le retrait d'Irak ou la réforme de l'assurance-santé. Certes, Obama n'a pas transformé nos vies, il n'a pas changé notre monde. Mais il a contribué ces dernières années à ce qu'il aille dans le bon sens. Et c'est pour cela que j'espère qu'il sera réélu. Mais cette nuit je ne veillerai pas comme j'ai veillé cette nuit-là. Peut-être parce que je n'ai plus les mêmes illusions. Yes, we can. A bit. 

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21 octobre 2012 7 21 /10 /octobre /2012 18:50

francois-hollande-affiche-le-changement-c-est-maintenant.jpgA deux semaines des six premiers mois de François Hollande à l’Élysée, c'est peut-être l'heure de mon premier bilan. Il faut dire qu'avec un slogan tel que « le changement c'est maintenant », on attendait beaucoup du début, moi le premier. Et pour cause, j'ai fait partie des 51,64% de Français à avoir voté pour lui lors du second tour de la présidentielle.

 

Déception ? Oui, le mot n'est pas trop fort. Car je n'ai toujours pas vu de changements importants, profonds, qui sont de ceux qui marquent une présidence.

Commençons par l'Europe. Le fameux traité européen. Hollande voulait le renégocier, et pour cause, il déclarait en mars que « ce traité est une illusion mais aussi un risque... ». Sa proposition n°11 était justement de le renégocier. Comme on a pu voir, la renégociation a été de courte durée, un petit passage où on déclare vouloir se soucier de la croissance des États et puis c'est tout. Du coup, il aura fallu appeler au sens du devoir l'ensemble des députés socialistes pour que celui-ci soit voté à l'Assemblée sans avoir besoin des voix de la droite. Ce qui ne fut pas tout à fait le cas...

 

Le changement c'est maintenant. Ça tombait plutôt bien, je commençais un peu à en avoir marre de la politique du tout sécuritaire du précédent gouvernement, les Roms...

Là non plus, les choses n'ont pas vraiment changé. Manuel Valls ferme des camps de Roms. Où vont les Roms ensuite ? Ça, on ne sait pas. 500 mètres plus loin en moyenne. La communication est une nouvelle fois mieux préparée que les solutions : on sait dire aux journalistes où venir pour voir la destruction du camp, mais on ne sait pas répondre aux Roms quand ils cherchent un moyen de se reloger.


Pire, pire. Là, c'est LA grande déception. La cumul des mandats. Mais si, vous savez, ce que le gouvernement Jospin a promis. C'était l'engagement n°48 du programme socialiste en 2012. Il y avait même une date butoir : le 1er octobre, les députés socialistes devaient avoir choisi l'un de leurs mandats (texte adopté solennellement par le PS en 2010). Résultat : il reste... 220 cumulards ! Une broutille. La loi, on en parle pour... 2014 ! D'ici là, on aura le temps de penser à autre chose.


Petit
 bonus :

Le programme disait : « Fixation d'un éventail maximal de 1 à 20 pour les rémunérations dans les entreprises publiques -- décret fin mai ». Le résultat, ce fut le principe d'un plafond de 450 000 euros annuels, qui concerne moins de 20 dirigeants...



Bon, ne présenter que les déceptions ne serait pas trop objectif (mais est-ce que la pleine objectivité existe?). La hausse du SMIC, le coup de pouce pour l'allocation de rentrée scolaire, la fin de la circulaire Guéant, la suppression de la TVA sociale, la fin de la défiscalisation des heures supplémentaires, le retour à la retraite à 60 ans pour ceux qui ont assez cotisé, une nouvelle loi contre le harcèlement sexuel, le retour de la TVA à 5,5% sur le prix du livre et les spectacles vivants, impôt à 75% au-dessus du million pour les très hauts revenus, le blocage des loyers, des prix du carburant... autant de mesures à mettre au crédit du nouveau gouvernement.


Cependant, j'ai l'impression que les gros chantiers ont été volontairement repoussés. La loi d'assainissement du secteur bancaire par exemple, avec la séparation des activités de dépôt et des activités spéculatives, promise pour le début du mandat, a été repoussée de quelques mois (quand ? Ça, on ne sait pas, puisque sur le calendrier c'est devenu tout de suite beaucoup plus vague une fois au pouvoir).

 

Surtout, c'est la méthode qui me gêne un peu. Non, pas la méthode du président, sa normalité, sa posture bla bla... ça me gêne moins que le précédent. Mais c'est la méthode du gouvernement, qui me semble être de courir après l'actualité. Dernier exemple en date : l'accouchement dramatique dans le Lot. Réponse du gouvernement, par la voix de Mme Touraine : le déploiement de nouvelles antennes d'urgence mobiles. Suivre l'actualité : le mouvement des pigeons, on recule. La légalisation du cannabis, on n'ouvre pas le débat. Drame à Echirolles, on proclame que justice sera faite en se rendant sur place.

Le problème n'est pas tant de suivre l'actualité que de permettre à celle-ci de fixer le calendrier. Au lieu de se concentrer sur les problèmes de fond... (chômage à 10%, comptes publics dans le rouge...)

 

Bon, il n'est pas là pour tout réaliser en six mois. Du coup, rendez-vous en mai pour les un an ! Ce sera l'occasion d'un nouveau bilan.

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21 septembre 2012 5 21 /09 /septembre /2012 06:35

Le XXIème siècle sera religieux ou ne sera pas. On attribue souvent cette phrase à André Malraux, qui s’en défendait ardemment. Mais elle a le mérite de résumer pour moi la situation actuelle. D’un côté un nombre d’athées grandissant, qui sont en passe de devenir la majorité en France et dans d’autres pays occidentaux. Pour eux, le XXIème ne sera pas religieux. Et de l’autre, un nombre tout aussi important de personnes qui mettent la religion au centre de leur vie. C’est le cas dans les pays musulmans mais pas seulement (juifss orthodoxe, protestants évangéliques et j’en passe…). Pour eux, le XXIème siècle sera religieux. Quitte à entraîner les autres.

Depuis plusieurs jours, mois, années, c’est l’islam qui attire l’attention des médias occidentaux, et donc du public. Il faut dire que les attentats du 11 septembre ont changé la vision du monde d’après guerre froide. En 1991, on passa d’un monde bipolaire où le méchant soviétique et le gentil américain cohabitaient, à un monde où seuls les gentils occidentaux survivaient (ça, c’est la théorie). Du coup, on pouvait croire à un monde de paix éternel, où les méchants avaient totalement disparu. Entre Restore Hope, Slobodan Milosevic et le génocide rwandais, cette idée s’est rapidement envolée. Ca n’empêche, il n’y avait plus de grand méchant loup, celui qui pouvait notamment justifier les budgets abyssaux de l’armée.
Deux tours plus tard, un grand méchant est apparu : Oussama Ben Laden. Et Al-Qaïda. Et les Islamistes. Et les terroristes. Enfin, un mélange de tout ça, parce ce qu’on ne fait pas trop attention aux mots que l’on utilise. Toujours est-il que ça doit être des barbus. Pratique ces barbus, ils permettent de relancer l’industrie miliaire. S’en suivit la guerre d’Afghanistan, que tout le monde en Occident, ou presque, accepte. Un régime de talibans, fondamentalistes musulmans, où la burqa est de rigueur. Difficile de les soutenir, tellement ils sont extrémistes.

L’administration Bush lance donc sa « guerre contre le terrorisme », qui commence à Kaboul. Tout le monde se pousse au portillon pour pouvoir participer à la lutte contre les méchants talibans : 45 pays sortis d’une coalition OTAN-FIAS !

 

Jusque là, ça va encore. Mais l’administration Bush ne s’arrête pas en chemin et lance une « guerre préventive ». Concept original. L’Irak. Pourquoi l’Irak ? On nous a vendu des armes de destructions massives, mais on ne les a pas encore trouvées. Du coup, on ne sait pas trop. Toujours est-il que c’était toujours dans la « guerre contre le terrorisme ». Je ne vais pas défendre Saddam, loin d’être un enfant de cœur. N’empêche, se passer de résolution de l’ONU pour intervenir militairement, c’est gênant. Les Etats-Unis perdent beaucoup de leurs alliés dans l’affaire, et seulement 10 pays participent à l’invasion. Surtout, ils perdent là l’image d’un pays agressé et passent à un pays agresseur. Tout le monde devient soupçonneux, des musulmans se demandent si on n’attaque pas les Irakiens en raison de leur religion. Al-Qaïda et des extrémistes relancent à foison le terme de guerre sainte. Côté occidental, on pense que les Américains vont en Irak pour le pétrole, et on se demande même parfois si le 11 septembre a existé !

 

 

Depuis plusieurs jours, des manifestations, parfois violentes, ont lieu dans les pays musulmans, et pas seulement (France, Belgique), contre un film : l’innocence des musulmans. Personnellement, j’ai eu du mal à comprendre cet élan de violence pour un simple film amateur. J’ai regardé le film, qui ressemble à beaucoup de vidéos youtube, à savoir une bonne merde. Mais pas de quoi casser trois pattes à un canard. De là à brûler des ambassades et tuer l’ambassadeur…
Penser que ces manifestations sont seulement contre un film est une erreur. C’est toute une minorité (?) de musulmans qui en veut aux Etats-Unis. 8 ans en Irak, 11 ans en Afghanistan (et toujours là !), les Américains ont forcément une image un peu écornée au Moyen-Orient. C’est un pays qui envahit la région, qui reste sur place et qui tente d’imposer un modèle. Un pays qui se voit en libérateur mais que les locaux voient en envahisseur. Le modèle d’une démocratie. Où celui qui a le plus de voix ne gagne pas forcément (Bush vs Al Gore en 2000). Le modèle de la liberté d’expression. Où un pasteur peut brûler le Coran et des groupuscules KKK perdurent. Le modèle du capitalisme. Où l’Etat sauve les banques pour finalement devoir les rembourser à des taux d’intérêt importants ensuite. Le modèle de la malbouffe. Et c’est ainsi qu’un fast-food a été attaqué au Liban (comme en son temps en France). Un modèle de justice, où Guantanamo accueille toujours des prisonniers sans droits.
 

L-innonce-des-musulmans--l-innocence-des-Americains--Tunis.jpg

Les manifestations contre le film sont bien sûr un prétexte pour un mécontentement plus général. Déjà quand le pasteur avait voulu brûler le Coran des manifestations avaient éclaté dans la région. Les Etats-Unis sont loin d’avoir l’image de liberté qu’ils espèrent représenter dans tout le Moyen-Orient. Et pas seulement. En France, les Américanophobes sont nombreux. J’ai parfois tendance à penser qu’ils le sont plus que les Américanophiles. L’élection d’Obama avait un peu fait évoluer la chose. Même au Moyen-Orient. Quand je repense au discours du Caire, je me dis cependant que l’espoir aura été de courte durée. Obama a beau représenter une autre façon de présider, la représentation du pays n’a pas encore évolué. Il faudra du temps, beaucoup de temps, pour revoir des drapeaux américains flotter en guise de liberté dans le Moyen-Orient. Même en Lybie, où pourtant la nation étoilée a soutenu la révolution. Et c’est d’ailleurs à Benghazi, le fief de la rébellion contre Kadhafi, que l’ambassadeur a été tué. La faute à l’innocence des Américains. Qui pensaient qu’un soutien aux révolutions allait faire oublier 10 années de mauvaise gestion. Qui pensaient que la sécurité des Américains en Lybie était maintenant assurée, et qui fut surprise par 200 manifestants armés. Mais que les Américains se rassurent, c’est Al-Qaïda qui a fait le coup. C’est le centre américain des sites islamistes qui le dit. Des terroristes, ou des islamistes. Enfin, ça doit être des barbus. Alors des mesures de représailles, voir même une bonne guerre contre le terrorisme et ça sera fini ! Non ?

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18 mai 2012 5 18 /05 /mai /2012 13:16

Je me plains souvent de la politique de ceux qui nous gouvernent. Pas assez proche des attentes des Français, trop concentrés sur leur réélection, sur leurs avantages, sans idée nouvelle, trop âgés, les griefs ne manquent pas. Et pour le moment j'ai deux possibilités d'exprimer mon mécontentement : dans l'isoloir, pour sanctionner la politique précédente ou encourager une nouvelle, et sur ce blog, où j'écris de temps à autre sur des sujets qui me plaisent ou non.

La première possibilité présente quelques désavantages : elle ne réapparait que tous les 5 ans (ou 6, selon l'élection), elle ne me permet pas de donner mon avis (mais seulement de voter pour la personne ou le parti qui se rapproche au mieux de mes idées, sans jamais réussir à me convaincre totalement) et le gagnant est rarement celui qui me plait le plus (c'est la démocratie).

La seconde possibilité, l'écriture dans ce blog, ne rencontre qu'un public réduit à quelques-uns de mes plus grands fans que la politique ne rebute pas. Et c'est loin d'être un euphémisme que de dire que ces quelques écrits ne font pas bouger les choses, ou les mentalités.

 

Je m'inquiète souvent de la poussée des extrêmes, la droite en particulier. Au-delà des scores aux élections, qui augmentent régulièrement, c'est la poussée des idées extrêmes dans les mentalités et le débat public qui m'embêtent le plus. J'ai reçu une formation d'historien, et j'ai développé une étrange passion pour la politique et les relations internationales en Afrique, notamment avec la politique du Rwanda après le génocide. J'ai de plus visité Auschwitz et un mémorial au Cambodge (et je vais à Dachau dans quelques jours). Ce qui m'interpelle le plus, ce sont les débuts des génocides, et l'évolution des mentalités vers les extrêmes. C'est loin de venir d'un seul coup, je pense que vous vous en doutez. Personne au Rwanda ne s'est réveillé en avril 1994 en pensant : tiens, aujourd'hui, je vais tuer mon voisin. Non, l'évolution s'est faite dans le temps, à coup de décennies de politique raciste ou ségrégationniste, de déclarations enflammées. Les Tutsi ont commencé à être massacrés dès l'indépendance et des pogroms ont eu lieu régulièrement, à chaque fois que le gouvernement avait besoin de jouer des divisions pour asseoir son autorité.

Oui, la France est loin d'être dans cette situation. Mais les derniers mois, les dernières semaines du précédent gouvernement ont vu des personnages publics tenter de jouer sur les divisions des Français pour rester au pouvoir. La cible : l'étranger, l'immigrant, le musulman. J'ai vu un clip de campagne évoquer les frontières et afficher un panneau écrit en arabe. J'ai vu un candidat dans un débat répondre sur l'Islam quand on lui poser une question sur le droit de vote des étrangers. Ce genre de raccourci grossier n'a pas fonctionné, tant la ficelle paraissait grosse. Mais elle a rapproché encore un peu plus une partie de la droite française de l'extrême droite. La question d'une alliance a été plusieurs fois posée, et si la réponse fut négative elle fut cependant un peu plus longue que d'ordinaire à venir. Comme si certains en avaient envisagé la possibilité. Allons, le principal conseiller de l'entre-deux tours du candidat-président n'était-il pas une transfuge du front national ?


Je me suis souvent posé la question avec des amis proches sur la façon de lutter contre les idées des extrêmes. Mes écrits en faisaient partie (même si on me reprocha tout de même de favoriser la banalisation des idées extrêmes avec quelques-uns de mes articles). Mes discours au coin de ma table de famille, au café ou au football également. Mais est-ce suffisant ?

Bien sûr je pourrais toujours laisser cette question aux politiques en place et me détourner de la chose en évoquant mon droit au bonheur, l'absence de temps ou d'envie, ma propre ignorance et mon choix de voyager. Non. Non. Non. La lutte contre les extrêmes, comme la lutte contre les génocides, doit être la mission de chaque démocrate. Elle doit être la vôtre, la mienne.

Comment la réaliser ? Des écrits ? Des débats ? Des associations ? Des mouvements citoyens ? Des partis politiques ? Comment influencer à une grande échelle ? Comment éviter la prolifération des idées frontistes ?

J'ai fait un choix, très personnel. Je vais m'engager en politique.

 

Attention, cela ne signifie sans doute pas que je vais vous harceler pour rejoindre le parti qui sera le mien ou que je vais poster 5 statuts par jour sur une plate-forme de réseau social pour dénoncer la politique en place ou pour mettre en évidence les superbes qualités que nous avons, nous, au parti.

Cela ne signifie pas non plus que c'est un choix définitif ou que je serai demain votre prochain président. C'est un choix sur du court terme, pour voir si je me retrouve dans les idées et le fonctionnement d'un parti. Pour voir son utilité, sur la sphère nationale, régionale, sur la sphère des idées, sur mes idées.

 

J'ai peur vous savez. La politique est un milieu qui m'attire et me dégoûte. Je suis loin d'être le seul dans ce cas. Les affaires de corruption sont légion et la confiance que j'ai en mes représentants est limitée. Mais c'est justement ce qui me pousse à m'engager. Je pourrai toujours passer ma vie à me plaindre de ce qu'ils font, eux. Mais eux, les politiques, ont déjà eu le courage de s'engager. Et je ne leur retire pas. Bien sûr on voit souvent le côté pouvoir, argent, célébrité, impression de puissance, métier de planqué, que sais-je encore. Mais j'y vois aussi un sacrifice de leur vie personnelle, l'impossibilité de prendre soin de ses enfants, de les voir grandir. La politique au plus haut niveau est un métier, un vrai, sans horaire, sans 35 heures. Chaque jour, chaque semaine, chaque mois, des déplacements, des rencontres, des réunions. Et quand on revient éreinté à la maison on devrait peut-être y travailler les dossiers prioritaires.

Je connais un peu la vie de Jacques Chirac, de par les autobiographies qui lui ont été consacrées. Et je sais que son plus grand échec est loin du domaine politique, c'est le malaise constant d'une de ses filles, ses dépressions, ses tentatives de suicide. Et l'animal politique qu'il est ne s'en remettra jamais. Et s'il devait choisir de refaire sa vie, je pense qu'il hésiterait un long moment avant de s'engager à nouveau.

Le politique est une cible constante. On ne peut jamais satisfaire 100% de ses concitoyens. Alors il y a toujours des mécontents, des jaloux, des envieux, des teigneux, ceux qui veulent du mal, ceux qui veulent la peau d'un politique.  Tableau de rêve en soi.

Alors pour mieux préparer l'avenir, je pourrais me consacrer à ma vie personnelle. A la fin de mes études, à un métier, à me trouver une petite femme et faire des enfants. Veiller à leur éducation et compagnie. Penser à mon bonheur avant d'envisager celui des autres.

Oui, mais ça me resterait toujours en travers de la gorge. Le fait de ne pas avoir essayé. Le fait de ne pas m'être battu pour des idées que je crois plus justes, que je crois bonnes. Pour des idées qui doivent vaincre au XXIème siècle. Et pour d'autres qui doivent rester dans la première moitié de XXème siècle.

Tout cela peut vous paraître bien prétentieux. Penser que mon opinion doit un peu compter, que je dois la déclarer au monde par la politique, en voilà d'une grosse tête. Peut-être. Je n'en sais rien. Je ne sais toujours pas si mon choix est le bon, si je ne vais pas devoir le regretter plus tard, voir même maintenant. Pour mes potes, ma famille, Elle. Et puis tout le reste, les curieux, les connaissances, les amateurs du blog ou ceux que je croise par hasard. Vais-je perdre des amis avec ce choix ? Vais-je perdre mon temps ? N'y-a-t-il pas un risque que je m'emballe, n'y-a-t-il pas un risque pour que j'envoie tout balancer à côté pour m'y consacrer pleinement, que je me transforme en partisan aux idées fermées ? N'y-a-t-il pas un risque pour que j'en revienne déçu ? Peu importe, j'en reviendrai de toute façon.

 

Difficile de conclure ce texte, tant cela me semble être une introduction. Si, peut-être par un appel. L'appel de Munich, tout un symbole dans cette ville si historique. Un appel à ceux qui pensent un peu comme moi, à ceux qui hésitent à franchir le pas, à ceux qui ne veulent pas s'engager seul. A ceux qui pensent que les idées extrêmes doivent être combattues coûte que coûte, que c'est là l'un des plus grands dangers pour notre démocratie. A ceux qui ne veulent pas d'une Marine au pouvoir, à ceux qui pensent que la fermeture des frontières correspond à la fermeture de nos esprits, à la fin de nos idéaux. A ceux qui se veulent ouverts d'esprit, à ceux qui ont des difficultés à se reconnaître dans les partis politiques actuels. A tous les fils de France qui pensent avoir des idées novatrices et meilleures pour le XXIème siècle. A ceux qui veulent d'une France meilleure pour nos enfants, nos petits-enfants. A ceux qui croient à un monde plus juste, à un monde meilleur. Et surtout à ceux qui pensent que l'on peut encore changer les choses, que non, nous ne sommes pas tous foutus, ceux qui croient en l'idéalisme et ne le rient pas, ceux qui souhaitent s'engager, ceux qui en ont l'envie et la force de le faire, en toute connaissance de cause. Je ne vous promets pas le bonheur, oh non, je ne vous promets rien d'ailleurs. Peut-être simplement l'impression d'avoir essayé, un jour, de construire quelque chose de meilleur.

Après, le reste, ça viendra.

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13 mai 2012 7 13 /05 /mai /2012 09:53

P1180754.JPGQuiconque écrit s'engage. Pierre Corneille

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3 mai 2012 4 03 /05 /mai /2012 11:34

Alea jacta est, mon choix est fait. Bon en vérité il était fait bien avant ce débat, qui m’a juste conforté dans mon idée.

Francois-Hollande-PS-presidentielle-2012.jpg Tout d’abord, et en préambule, je rappelle que ce choix n’engage que moi. Ceci n’est pas un article pour vous obliger ou même vous conseiller de voter François Hollande. Chacun est libre de son choix, je respecte le vôtre, même s’il se fait pour Nicolas Sarkozy (ou le vote blanc). Par contre, à toutes les personnes ne souhaitant pas se rendre dans l’isoloir, je leur rappelle que des milliers de personnes sont mortes ou meurent actuellement pour obtenir ce droit essentiel à toute démocratie. Ne pas se rendre dans l’isoloir, c’est trahir leur mémoire (j’ai fait une procuration pour pouvoir voter).

Ensuite, certains considèrent que je ne devrais pas écrire mes choix politiques. Que ça devrait rester secret, que ça n’attire que les emmerdes (ou commentaires insultants). Je ne suis pas de cet avis. J’aime parler politique, j’aime débattre, j’ai même tendance à penser que si nous débattions un peu plus de nos choix, notamment avec les électeurs des extrêmes, le score de ceux-ci aurait tendance à diminuer.

 

Bon, et François Hollande alors, dans cette histoire ? Je l’ai déjà écrit, je suis loin d’être un socialiste de la première heure. J’ai d’ailleurs fait partie de ceux qui ont voté en 2007 au second tour pour le président actuel. A l’époque, j’expliquais pourquoi ce choix me faisait un peu chier, mais que je l’avais fait à la vue du programme et de la personnalité des deux candidats. Et j’avais conclu ainsi : il a 5 ans pour faire ses preuves s'il veut revoir mon vote ! (lien article)

 Depuis, ma période libérale est un peu passée et Sarkozy présente un bilan. Et je considère qu’il n’est pas bon (ce n’est que MON avis, une opinion personnelle). Les chiffres du chômage sont mauvais (+ 1 million pour les catégories A, B et C entre mars 2007 et mars 2012). Alors bien sûr quand on compare avec l’Espagne (+ 191% selon Sarkozy, environ 25% de la population) on se dit qu’on a bien passé cette fameuse « crise ». Et je propose d’ailleurs à Sarkozy de comparer avec l’Afghanistan (35%), la Bosnie (43%) ou le Kenya (40%)…

L-emploi-2007-2010-en-France-et-en-Allemagne.jpgNon, je refuse de comparer avec les pays en-dessous de nous. La France n’a jamais comparé ses chiffres du chômage avec ceux de l’Espagne, nous sommes la cinquième puissance du monde, l’Espagne est 12ème, la Grèce 34ème. La France a vocation à regarder vers le haut, et au-dessus de nous il y a l’Allemagne, notre principal partenaire. 7% de chômage.

 Leur balance commerciale était positive de 14,7 milliards en février (et ils importent aussi des matières premières). Et chez nous….

Balance-commerciale.gif

Alors hier j’ai entendu l’argument des 35 heures. Et j’ai entendu plusieurs fois le nom de Mitterrand revenir dans la discussion. Si Sarkozy l’ignore, Mitterrand est mort il y a 16 ans. Et l’UMP est au pouvoir depuis 2002. 10 ans au pouvoir. N’avaient-ils pas le temps de faire évoluer la loi si c’était pour eux la seule raison des problèmes français ? Le fameux « ce n’est pas ma faute, c’est la faute à la crise et aux 35 heures » ne doit pas fonctionner. Sarkozy a un bilan, 10 ans au pouvoir (ministre de l’économie sous Chirac), il a sa part de responsabilité dans ces chiffres (ceux de la dette publique, % du PIB).

Dette-publique-france.png

J’entends parfois des absurdités sur le programme de François Hollande (oui il a un programme ^^) Il veut remettre la retraite à 60 ans --> Faux, Faux, Faux ! il propose à ceux qui auront cotisé les annuités nécessaires de partir à la retraite à taux plein à 60 ans, ce qui n’est que justice quand on a commencé à bosser à 18 ans.

Hollande veut taxer les riches à 75%. Si je gagne 1 million par an, je vais devoir en donner 750 000 ! --> Faux, Faux, Faux ! C’est la somme au-dessus du million d’euro qui sera taxée à 75%. C’est à dire que si vous gagnez 1,2 million d’euro par an (salaud ! ^^), c’est les 200 000 euro au-dessus du million qui seront taxés à 75%, le reste sera taxé aux alentours de 40%. Rassurez-vous les riches ! (je ne sais pas si je parle à des gens du Pas-de-Calais dans cette histoire ^^)

Quant aux 60 000 postes dans l’éducation, qui seraient une plaie pour les finances publiques, je rappelle que le président en place a également bien creusé le déficit (il n’est pas le seul, la France vit à crédit depuis 1945). Et ces postes sont nécessaires. J’ai une copine qui a travaillé cette année en professeur de musique, alors qu’elle a eu une formation… d’histoire ! Cherchez l’erreur !

 Surtout, je refuse de voter pour quelqu’un qui considère qu’il y a trop d’immigrés en France. Qui hier, quand on lui pose une question sur le vote des étrangers, répond sur l’Islam. J’ai déjà fait un top 10 des raisons pour ne pas voter pour Nicolas Sarkozy (lien). Et cette semaine d’entre deux tours m’a juste confirmé la dérive droitière de l’actuel président. A propos du FN, Chirac a toujours répété qu’entre eux et nous, il y aura toujours une croix de Lorraine (le symbole de la résistance). Sarkozy a rendu cette frontière poreuse, à tel point qu’on imagine de plus en plus un FN entrant au gouvernement. Les idées du FN entrent de plus en plus dans les esprits des gens, Marine Le Pen devient compatible avec la République. Je refuse cette situation, je me battrai chaque jour pour faire reculer les extrêmes. Et j’ai l’impression que cette lutte commence ici, contre l’actuel président.

 Reste François Hollande. Je ne vote pas pour lui pour faire de l’antisarkozysme primaire. Il a des idées (si, si, je vous jure). Je ne suis pas toujours d’accord avec lui (sur la proportionnelle notamment). Mais il m’a convaincu.

 Mon top 20 des raisons pour voter François Hollande

1-      L’adoption et le mariage pour les homosexuels

2-      Entrée des salariés au CA des grandes entreprises

3-      Pour les futurs enseignants, restauration de l'année de formation en alternance avec la pratique en classe (supprimée en 2009).

4-      Lors de la primaire socialiste, François Hollande s'était prononcé pour la dépénalisation et une réflexion européenne sur le cannabis.

5-      Soutien à la reconnaissance internationale de la Palestine

6-      Réduction de 30% de la rémunération du président de la République et des ministres

7-      Pour l’euthanasie, si la personne est majeure, atteinte par une maladie incurable provoquant une souffrance insupportable "et qui ne peut être apaisée".

8-      Création d’une agence publique européenne de notation, sous l'égide de l'Eurogroupe

9-      Dix ans d'inéligibilité des élus condamnés pour corruption.

10-  Réforme du statut pénal du chef de l'Etat.

11-  Renchérissement des coût des licenciements collectifs pour les entreprises qui versent des dividendes

12-  Départ à 60 ans avec 41,5 années de cotisations

13-  Création d'une tranche marginale d'impôt à 75 % pour les revenus supérieurs à 1 000 000 euro par an

14-  Suppression de l’exonération des heures supplémentaires, sauf pour les très petites entreprises

15-  Séparation des banques de dépôt et des banques d'affaires

16-  Plafonnement des frais bancaires

17-  Abrogation de la circulaire sur les étudiants étrangers

18-  Suppression du mot "race" dans la Constitution

19-  Vote d'une loi sur le non-cumul des mandats

20-  Soutien à la mise en place d'une organisation mondiale de l’environnement

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24 avril 2012 2 24 /04 /avril /2012 11:34

Depuis quelques jours je sens que le débat s’intensifie et que la « planète Facebook » respire un air très politique. Il faut dire que le Front National à 17,9% avec 85% de participation ne laisse pas grand monde indifférent.

 

Il y a ceux qui considèrent qu’il faut « garder son opinion politique pour soi, sinon à quoi sert l’isoloir ? ». Et puis il y a les autres, qui commentent, qui lancent les débats.

 

Je suis dans cette deuxième catégorie. J’ai déjà écrit dans ce blog la logique qui m’a poussé à voter pour le candidat du centre. J’ai surtout tenté d’expliquer les raisons qui m’ont fait rejeter certains partis, certains (ou certaines) candidat(e)s. Mes articles n’ont pas forcément plu. Donneur de leçon pour certains, pauvreté d’analyse ou écriture de connerie pour d’autres. Beaucoup n’en voyaient pas l’intérêt, n’en comprenaient pas l’usage.

 

J’ai toujours considéré les extrêmes comme des dangers pour la démocratie. Que voulez-vous, j’ai étudié 5 ans l’histoire à l’université, ça laisse des traces. Alors quand un parti joue d’une minorité contre une autre, cela me rappelle un peu trop une histoire ancienne (catholiques contre protestants en France, juifs contre les autres dans l’Allemagne des années 1930, Hutu contre Tutsi il y a moins de 20 ans au Rwanda…). Et je ne peux pas me taire. Parce que qui ne dit mot consent. Parce que tout ceux qui se sont tus sous Vichy ou à l’ONU en avril 1994 doivent avoir de temps en temps quelques difficultés à dormir, quelques problèmes à se regarder dans la glace. Et même si mes propos ne feront pas changer le monde qui tourne autour de moi, j’ose espérer, j’ose avoir la prétention, l’ambition, de faire réfléchir au moins une personne. Ce serait déjà une victoire.

Quand je déchire une affiche du F-Haine devant chez moi, à Saint-Martin ou devant chez ma grand-mère, cela ne changera pas la phase de l’élection. Mais cette action me permet d’avoir une certaine fierté, de considérer que j’ai fait un tout petit quelque chose pour réduire l’influence d’un extrême. Pas assez, sans aucun doute.

 

Je rejette le FN pour de nombreuses raisons. De par sa naissance, de par son histoire. De  par ses idées, en raison de la fermeture des frontières, sortir de l’euro, double peine, rétablissement de la peine de mort… Mais surtout pour ses discours anti-immigration, anti-immigré. Quand elle demande il y a quelques semaines « combien de Mohamed Merah dans les bateaux, les avions, qui chaque jour arrivent en France remplis d'immigrés ? » Marine oublie de préciser que la personne en question était bien née à… Toulouse. Au-delà de la question de l’immigration, c’est la question de l’intégration qui est, selon moi, plus importante. Une intégration qui doit se faire tout d’abord économiquement.

 

Le Front National a fait plus de 25% dans le Pas-de-Calais. Ce serait mentir si on disait que c'est la région qui attire le plus d'immigrés. Au contraire, c'est Paris, et c'est l'un des moins bons scores du FN.

Mais le Front National fait ses plus gros scores dans le nord-est. Des départements où le chômage est le plus haut de France (carte de gauche).

 

Carte de France chômage 2012 montée du FN

 carte vote Le Pen 2012

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce comparatif de cartes me fait mal. Le FN semble être la seule solution, la seule chance des personnes sans emploi. Elles ont voté massivement pour les extrêmes, considérant aue les partis traditionnels étaient finalement bonnet blanc et blanc bonnet. Le fameux UMPS que le FN a répété sans cesse depuis 5 ans. Les personnes qui votent pour les extrêmes, un tiers des Français, pensent donc que c'est le seule possibilité d'un vrai changement.

 

 

Qui sont les coupables d’un tel sentiment ? Malheureusement je vais devoir rejeter la faute sur les gros partis. L’UMP. Le PS. Qui n’ont pas suscité l’espoir au cours de cette élection. Qui ont fait campagne à coup de petites phrases, sans répondre aux attentes des électeurs, et notamment sur la question de l’emploi. L’UMP a fait la chasse aux électeurs du FN, a droitisé son discours. Mais les électeurs ont préféré l’original à la copie. Le PS, plombé dans mon département pas les affaires de corruption, a laissé beaucoup trop de terrain à l’extrême droite dans ses bastions traditionnels, notamment chez les ouvriers.

 

Ce qui m’inquiète le plus dans tout ça, c’est que la candidate du Front National a encore toute sa vie politique devant elle. Qu’elle réalise l’un de ses meilleurs scores chez les jeunes. Je la crains, de plus en plus.

Pire, nous ne sommes pas les seuls. L’extrême-droite est entrée à l’assemblée dans de nombreux pays européens. 19% en Finlande, 15,5% aux Pays-Bas, 12,6% en Belgique, 11,7% au Portugal et même 28,2% en Autriche, l’un des pays les plus riches d’Europe, là où le chômage est de… 4% en janvier 2012…

 

J’ai peur. Et j’ai envie d’empêcher cela. Il y a 2-3 ans, nous avions discuté politique avec quelques amis. Et j’avais émis publiquement l’idée de s’engager si le FN réalisait 20 ou 25% des votes. C’est déjà le cas dans ma région natale. Nous ne pouvons plus nous cacher, nous ne pouvons plus reculer. Il faudra s’engager. Ou n’avoir plus que nos yeux pour pleurer quand dans 10 ans, dans 15 ans, le FN sera favori au second tour.

 

Résister est un verbe qui se conjugue toujours au présent. Lucie Aubrac.

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