29 juin 2022 3 29 /06 /juin /2022 14:22

Quelle est mon envie ? Que veux-je faire ? Que vais-je faire ? Pendant plusieurs semaines, ce fut la course. Finir la campagne de Jadot. Finir le livre sur Houlle. Finir les cours. Finir les travaux. Faire un déménagement. Déballer les cartons. Et là, aujourd'hui, je m'arrête. Je me pose sur mon canapé, sans télé, sans connexion internet, juste moi, et du temps disponible. Et je ne sais pas quoi faire. Comme si j'avais perdu l'habitude !

 

La période fut dense. Et constructive. J'en ressors avec une nouvelle expérience professionnelle qui a permis d'assouvir ma soif de curiosité sur la politique nationale. J'en ressors avec un second ouvrage qui me rend fier, tout en donnant le sourire à des gens que je ne connaissais pas lorsqu'ils reçoivent de mes mains le livre sur l'histoire de leur village, ou celui de leurs parents. J'ai, en l'espace d'un mois et demi, noué des liens avec des élèves formidables à Calais. Et, aujourd'hui, je vous écris depuis chez moi. Ma maison. Littéralement. Car je suis devenu propriétaire.

 

Quand on repense à ma situation il y a deux ans et demi : célibataire, revenant d'Amérique du Sud, dormant sur un canapé à Lille... ça passe vite ! Et me voilà entré dans un monde qui me faisait sourire il y a quelques années : celui des taux négociés avec un banquier et des travaux dans sa demeure. Poncer un parquet. Une bordureuse. Fibre de verre. Branchement électrique. Changer un robinet. Autant de choses que j'avais jamais faites jusque là, un vocabulaire qui m'était étranger, et qui me permettait souvent de dire que « je ne suis pas très manuel ». En vérité, je n'avais jamais essayé. Et, au final, ce n'est pas toujours très compliqué. Un tuto, un conseil, et des essais (parfois nombreux) pour un résultat plutôt correct (quoi que la fibre de verre ne me satisfait pas complètement).

Bien sûr, il reste encore du travail. Quand je vois cette maison, ma maison... enfin, notre maison (!), je vois des choses à faire dans chaque pièce. Et je pense que j'en ai pour l'année. Sauf que là, j'en ai plein le dos. Deux semaines et demi à faire les travaux, à porter des cartons, un week-end de déménagement, des aller-retour à Emmaüs, à la déchetterie... je n'ai plus l'envie de m'y remettre. J'ai mal partout, je suis fatigué. Une journée de repos. Mais comment la vivre ? Comment s'arrêter brusquement lorsque l'on vit à 100 à l'heure ? Le choc est rude. Je regarde par la fenêtre. Je me dis d'aller faire du sport, un peu de vélo. Mais j'ai mal partout je vous dis ! Dormir. Manger. Lire. Triptyque d'un retraité. Et, aussi, regarder par la fenêtre. Cette école de musique, ce sera ma vue pendant plusieurs années. Je l'aime bien. Des arbres, du calme, des oiseaux qui chantent, des lycéens qui stressent pour leur grand oral. On y sera bien.

 

Venez, vous êtes les bienvenu.e.s.

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