10 janvier 2023 2 10 /01 /janvier /2023 10:59

Ô dilemme.

Cela fait maintenant trois ans que cette question me touche avec une certaine force. Les deux années précédentes, j'habitais en Guyane, et je ne me voyais pas trop revenir autrement (quoi que la traversée d'un océan en bateau me fascine). D'ailleurs, l'avion, pour moi, était quelque chose de fascinant. Gamin, tu regardes les avions dans le ciel. A l'adolescence, j'ai pris une option aéronautique qui était une chose bien obscure au collège de l'esplanade. Un cockpit, un avion de chasse, le Concorde, les avions cargos, l'A380, tout cela m'impressionnait.

A cette époque, pour moi, le voyage en avion était pour les riches. Ce n'est pas avec mes parents qu'on allait faire ça, mes grands-parents n'avaient jamais mis les pieds dans ce type de transport, et, dans toute ma famille, seul un oncle avait pris l'avion (et c'était payé par l'armée pour aller... en Centrafrique... tu parles de vacances!). Alors, quand à 20 ans, j'ai pris l'avion pour la première fois avec ma sœur, direction l’Égypte (pour voir les petits trucs pointus, vous savez, non, pas celle de Serques, les autres, un peu plus anciennes, oui, c'est ça, les pyramides !), j'ai eu l'impression d'entrer dans la classe aisée. Je restais bien sûr très « économique », mais le simple fait de mettre un pied dans cet avion de Lotus Airlines, compagnie charter égyptienne disparue en 2011, était le signe d'une ascension sociale : j'avais travaillé mes week-ends pour me payer ce grand voyage (à 650€ tout compris), et l'avion était une récompense méritée. Quand je suis arrivé à l'aéroport, je regardais tout, comme un gamin. Je trouvais ça super de faire la queue pour enregistrer mes bagages. Et le premier décollage, bon sang ! Newton pouvait ranger sa pomme, on partait dans le ciel ! Il y avait de l'excitation, un peu de peur, et beaucoup d'impatience. La France vu du ciel, les nuages, si beaux quand on les domine.

Puis est venu Ryanair. Et ses prix, défiant toute concurrence. Quand je disais à ma famille que je partais en Suède/en Italie/en Finlande pour 15€ aller-retour, tous se méfiaient ! « Ryanair, ce n'est pas très solide » ; « avec un prix comme ça, t'es sûr qu'ils mettent de l'essence ? » etc. Et moi, qui avais l'impression d'avoir trouvé la lampe magique. Ryanair, ce fut ma découverte de l'Europe. Ce fut la possibilité de continuer une relation entamée pendant mon année Erasmus. Ce fut un tour d'Espagne rendu possible par la ligne Lille-Girona (qui s'arrêta la semaine suivante!). Ryanair, ce sont tellement de souvenirs de nuit d'aéroports entre deux escales chelous ; de lieux où tu n'imaginais pas aller (Brême ou Tampere) ; Ryanair, c'était le temps du « tout est possible avec trois kopecks en poche ».

L'Europe était devenue petite à mes yeux. Je regardais mon planisphère, envieux. New York m'appelait. Pas mon plus grand souvenir de voyage [hum, hum], mais un grand d'escale, en Islande, dans cet hiver 2010-2011. Du ciel, tout était si fou, si beau. Et quand j'ai dit à mes parents, « je pars faire un tour du monde », mon père a réagi tout de suite : « remets un peu les pieds sur terre, un tour du monde c'est pas pour nous ». Mais c'était trop tard, je volais, je volais à 10 000 pieds, le monde était petit, et j'étais devenu riche, riche de mes voyages, riche de mes découvertes, connaissant les bons plans pour voyager pas cher. Un avion direction Moscou, et me voici en tour du monde. 24 ans, et pas de limite.

Sauf que la planète, elle, a des limites. Ça, je l'ai compris au fur et à mesure de mes voyages. Je pense d'ailleurs que ce sont eux qui m'ont rendu écolo. Quand tu vois la pollution de Pékin, les déchets de Madras, les industries lourdes russes côtoyant des lacs très sombres... tu ne peux rester insensible. Respirer l'air pur, ne pas vivre aux milieux des excréments, et boire de l'eau potable, cela redevient ta base. J'ai lu, j'ai discuté, j'ai compris. Le réchauffement climatique, c'est nous. Le réchauffement climatique, c'est moi. J'ai vu les chiffres d'un voyage en avion. Mon Paris-New York c'était plus de 2 tonnes de CO². Or, 2 tonnes, c'est ce que nous devons émettre chacun, par an, pour réussir à limiter les effets du réchauffement.

Et, ainsi, aujourd'hui, je me retrouve avec mon dilemme. Car, si ce n'était que moi, je limiterais mes déplacements en avion à un par an, maximum. Je me recentrerais sur la France, la Belgique, les Pays-Bas, l'Angleterre. Je ferais davantage de tourisme régional. Ça fait moins rêver ? Peut-être. Mais ça m'irait... Forcément, « toi, tu as déjà voyagé dans 70 pays ! ». Oui, et c'est là mon problème : je ne me vois pas dire qu'il ne faut pas prendre l'avion pour voyager à l'autre bout du monde quand je l'ai déjà fait énormément. C'est un peu le type qui s'est goinfré 5 parts de gâteau et qui dit à l'invité qui vient d'arriver « non, ne prends pas de gâteau, il faut le préserver pour les générations futures ». Je suis très mal placé pour parler, et c'est pour cela que je ne donne de leçon à personne sur cette thématique.

Surtout que les voyages font la jeunesse. Réellement. J'ai sans aucun doute appris autant au cours de mes périples à l'étranger que dans les amphithéâtres de l'université. Alors, certes, je n'ai pas beaucoup fait de voyages « touristes », en mode all-inclusive, je ne sors pas de l'hôtel. Je dormais souvent gratuitement chez l'habitant via ce merveilleux site qu'était Couchsurfing, je me suis retrouvé dans un mariage vietnamien, un village zambien même pas recensé par Google et à dormir dans un squat espagnol très chelou. J'ai discuté démocratie et contournement de la censure avec des Chinoises, mariage arrangé et religion avec un Indien, homosexualité avec un Brésilien, et rapport blanc-noir avec des Kényans. Ces voyages, sans l'avion, eussent été compliqués à mettre en place. Je sais ce que je dois à l'industrie aéronautique.

Alors, quand ma copine qui a peu voyagé souhaite partir à l'autre bout du monde, je ne me vois pas refuser. « Tu ne connais pas l'Asie, tu souhaites découvrir la Thaïlande ? Bon sang, comme je te comprends. Quel pays fascinant ! Quelle culture millénaire ! Cette nourriture, cette nature, les animaux, les temples, cette mer... Oh, politiquement c'est aussi un sacré bordel ! » Alors on ira. Alors on y va. Après-demain, je décollerai à nouveau. Et, à côté de ça, je devrais être quasiment irréprochable. Je pèserai ma poubelle chaque semaine pour essayer de réduire mes déchets. J'achèterai bio. Je ne prendrai presque plus ma voiture pour travailler. Je limiterai au maximum mon impact numérique, électrique, gazier. Et j'essaierai de sauver le voyage. Car rencontrer quelqu'un à l'autre bout du monde, et parler avec lui d'humain à humain, est sans aucun doute l'une des plus belles choses que j'ai faite, et je souhaite à chacun de pouvoir le faire un jour.

Enfin, est-ce que je reste « écolo » quand je rentrerai dans cet avion ? Hum, c’est toujours selon la définition d’ « écolo ». Car certains se plaisent justement à nous voir comme des gens voulant retourner à l’âge préhistorique, avec nos lampes à huile, mangeant des racines, et souhaitant tout interdire. Il me semble que, pour beaucoup, notre position est plus mesurée. Combattre l’omniprésence des bagnoles dans les centres-villes, clairement. Revoir un modèle fondé sur le « produire plus à tout prix », bien sûr. Décroissance n’est clairement pas un mot qui nous fait peur. Et, concernant l’avion… favoriser le train. En espérant que la SNCF cale un jour ses prix sur ceux de Ryanair. Alors, oui, je me définirai toujours comme un écolo. Sans doute avec une belle contradiction comme l’humain est capable d’en faire. Mais en l’ayant en tête.

Peut-on voyager en avion et être écolo ?
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8 septembre 2022 4 08 /09 /septembre /2022 11:42

La route est un peu plus longue que prévue. Sur notre carte, cela semblait à peu près rectiligne, mais les Alpes compliquent notre arrivée. D'ailleurs, nous ne nous rendons pas vraiment compte, ah, ça y est, c'est ici ? Entre l'Autriche et la Suisse se trouve un pays à la prononciation singulière, un gros caillou qui se dit être l'un des 193 pays du monde. J'ai vérifié, c'est officiellement le cas ! Et pourtant, il n'y a vraiment pas de quoi !

 

Déjà, on ne peut pas parler d'une histoire millénaire. Le pays est en fait un bout de l'Autriche jusqu'à ce qu'une famille de nobles, la maison de Liechtenstein, achète deux mini-comtés (non, pas le fromage). Il faut ainsi attendre 1719 pour voir ce territoire devenir une principauté du Saint-Empire-Romain-Germanique. Bon il y en avait déjà 342, alors une de plus ou une de moins... Mais les filous réussissent à se maintenir en État jusqu'à aujourd'hui en proclamant notamment leur neutralité dès le XIXème siècle et en supprimant leur armée. Bien aidés par les Suisses, ils ont aussi leur modèle économique...

 

Trois ronds-points, on cherche un parking. On se croit dans une petite ville désaffectée du centre de l'Auvergne. Il n'y a pas grand monde dans les rues. Difficile de se croire dans une capitale européenne. Pourtant Vaduz est bien la capitale du pays, avec ses 5701 habitants ! Oui, là, on compte à l'habitant près ! On essaie de trouver le « centre ville », honnêtement c'est pas foufou. Ah, la mairie, une rue piétonne, nous y sommes. Les restaurants sont fermés, nous sommes vendredi soir. Surprise. Nous regardons les horaires : ils sont ouverts du lundi au vendredi midi. Pourquoi ? En fait, le Liechtenstein semble surtout être un pays du lundi au vendredi, sur les heures de bureau. Vaduz est même le 69ème centre financier du monde avec 74 000 multinationales implantées ! Oui, en ayant 5701 habitants. Vous le voyez venir gros comme une banque suisse, le pays est un paradis fiscal (enfin, pas selon l'UE et l'OCDE, mais les chiffres sont têtus). Nous y croisons d'ailleurs des cabinets d'avocats fiscalistes, des boites aux lettres (beaucoup), des banques, et pas grand chose d'autre !

Cela s'en ressent sur les prix. Nous allons dans le seul restaurant ouvert, et le litre d'eau gazeuse à 9€50 nous fait tout drôle ! (Chloé apprécie modérément ses pâtes à la tomate à 18€).

 

Pas d'histoire, un paradis fiscal... mais pourquoi le Liechtenstein existe-t-il encore ? Peut-être en raison de son système politique très progressif... Le droit de vote des femmes a été accordé en 1984, l'avortement est illégal, et le prince dispose de pouvoirs comme on n'en voit plus jamais en Europe (il peut mettre son veto à un vote de l'assemblée, à un référendum et même arrêter une enquête pénale!).

 

Quelques vignobles, un musée d'art, et le château de Vaduz, résidence officielle d'Hans-Adam II. Celui-ci a une petite fortune estimée à 3 milliards d'euros... Voilà pour notre découverte d'un nouveau pays, sous la pluie. Supprimons-le !

Le Liechtenstein, un pays ?
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27 juillet 2021 2 27 /07 /juillet /2021 11:02

L'alphabet géorgien comporte 33 lettres. Surtout, il est très différent du nôtre, le preuve, je vais vous emmener aujourd'hui à დავითგარეჯის სამონასტრო კომპლექსი, c'est à dire au monastère de David Garejda ! Oui, pas facile à lire, nous sommes bien d'accord, mais les panneaux et les menus sont quasiment toujours traduits en anglais (quelques exceptions pour les bus). Et, malgré un premier abord un peu bourru, les Géorgiens sont très sympas, et à chaque fois disponibles pour nous aider... en russe ! C'est que les touristes rencontrés viennent très souvent de l'ancien bloc soviétique, des Ukrainiens, des Biélorusses, et même des Kazakhs (que nous avons guidés un jour pour trouver un bus). Notre russe étant à peu près équivalent à notre géorgien, cela ne facilite pas les grandes conversations. Nous en sommes donc souvent restés aux bases : manger, bus, combien, et Mbappé/Zidane/Platini (selon la génération de notre locuteur!). Un échange assez amusant a d'ailleurs eu lieu dans un taxi géorgien dans un mélange de portugais et d'espagnol (le football aide beaucoup en voyage).

 

Bref, direction David Garedja, monastère du VIème siècle situé à la frontière de l'Azerbaïdjan... tellement à la frontière que l'Azerbaïdjan dit que le monastère est en partie chez elle ! Les Géorgiens ne sont pas tout à fait d'accord, et on rencontre bizarrement des militaires sur les lieux. La route pour les rejoindre devient quasi-désertique, on traverse des steppes, et on arrive enfin dans un lieu qui fait très montagne colorée péruvienne (les touristes en moins). Splendide ! Le monastère est encore habité par des moines vivant dans des petites maisons troglodytes (la spécialité du pays, j'y reviendrai).

Les joies du Caucase
Les joies du Caucase

Nous sommes alors logés à Sighnaghi, chez une mamy qui nous répète inlassablement « kuche kuche », ce qui veut dire « mangez, mangez ». Son petit-déjeuner est d'ailleurs un exemple parfait : des tomates et des concombres à chaque fois, des œufs, des saucisses, des pavés de viande ou de fromage, des fruits, du pain (excellent soit dit en passant, et nous sommes difficiles car Français), un peu de confiture, thé ou café. Les pains au chocolat (ou chocolatines) m'ont un peu manqué, mais l'ensemble permettait de tenir un bonne partie de la journée !

Les joies du Caucase

Sighnaghi est « la ville de l'amour » en Géorgie, une mini-bourgade un peu western vivant du tourisme et de sa région viticole (le vin est l'une des spécialités géorgiennes). C'est un lieu adéquat pour rayonner dans l'Est du pays. Nous avons également découvert Telavi, pas ouf, avec le monastère d'Alaverdi à quelques kilomètres. A refaire, c'est sans doute une étape que nous éviterions.

Les joies du Caucase
Les joies du Caucase

Après la découverte du Sud-Est, direction le Nord ! Du bus, un taxi, de très longues heures de trajet pour arriver dans le district de Kazbegi, à Stephantsminda (ce qui veut tout simplement dire Saint-Etienne!). Nous avons alors longé le territoire sécessionniste d'Ossétie du Sud, totalement interdit d'accès depuis la Géorgie, et sommes à la frontière russe. C'est l'occasion d'un petit point géopolitique : la situation de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, la première demandant à être rattachée à la Russie, la seconde à être indépendante. Sur le terrain, c'est bien ce qui se passe. La guerre en 2008 en Ossétie du Sud a confirmé la situation prévalant depuis la chute de l'URSS, et qui ressemble désormais à la Crimée. Diplomatiquement, seul 5 pays ont reconnu cette situation (dont la Venezuela, la Syrie et... la Russie).

Les joies du Caucase

Assez de politique... savourons un lever de soleil sur le mont Kazbek, à 5 047 mètres d'altitude !

Les joies du Caucase

Cette vue depuis notre chambre fut sans aucun doute LE grand moment du voyage. Deux jours de randonnée à travers les montagnes, avec canyon et cascades au menu (et toujours un monastère en entrée!). Le lieu vaut clairement le détour. On en profite pour faire un peu de stop... la première fois pour ma partenaire de voyage ! A l'arrière d'une petite voiture, coincée entre un gros Géorgien et moi (un peu moins gros!), elle me permet de me rendre compte des petites folies qui me parcourent parfois : faire du stop dans un pays où nous ne parlons pas trois mots, se retrouver dans un tunnel totalement sombre, avec... des vaches au milieu de la route (car il n'y a pas de clôture dans le pays, ce qui nous a garanti des brusques sursauts en bus tout au long du séjour!).

Les joies du Caucase
Les joies du Caucase
Les joies du Caucase
Les joies du Caucase

Et maintenant, direction la Mer Noire !

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26 juillet 2021 1 26 /07 /juillet /2021 09:23

Le monde d'avant avait pour moi des saveurs exotiques, des langues inconnues, des cultures très différentes. Il squattait sur Couchsurfing, il avançait le pouce levé, et il observait les sourires au coin des rues bondées. Il commençait souvent devant un planisphère, là où le champ des possibles semblait infini. Mais ça, c'était avant.

Aujourd'hui, ma carte du monde est très différente, elle a l'allure de celle faite par le ministère des affaires étrangères en temps de crise, avec beaucoup de rouge, un peu de orange et un peu de vert.

 

Orange. La Géorgie. Ce pays m'attire depuis plusieurs années : entre mer et montagne, l'aire post-soviétique, les conflits avec la Russie, la religion orthodoxe... cet ensemble me paraissait sexy, et a été validé par ma partenaire de voyage. Passeport dans la poche, sac sur le dos, c'est reparti comme en 40 ! (sauf que j'ai cette fois mon certificat de vaccination et un test PCR... léger détail!). Les queues interminables des aéroports, essayer de dormir dans un avion, escale à Istanbul, 15 heures de voyage porte à porte, pour une arrivée à Tbilissi au petit matin, fracassés comme rarement. La chambre n'est pas disponible, nous voici alors à errer en mode zombies dans une capitale déserte (hormis des chiens errants et quelques soûlards), en se demandant, comme à chaque début de voyage, ce qu'on fout là ! Nous finissons par nous réfugier dans le hall de l'hôtel où nous nous endormons lamentablement, ce qui semble bizarrement accélérer la mise à disposition de notre chambre (le manager devant craindre pour l'image de son hôtel avec deux marginaux affalés dans les canapés !)

 

Tbilissi, 1,2 millions d'habitants (près d'un tiers de la population totale de Géorgie), est une ville que nous avons eu du mal à saisir les premières heures, les premiers jours. C'est d'ailleurs à la toute fin de notre périple, alors que nous avions deux jours supplémentaires (notamment pour faire un nouveau test PCR), que nous avons peu à peu cerné la capitale. C'est un joyeux mélange d'histoire millénaire, avec des monastères, des statues, une forteresse... bref, des vieilles pierres, combinés à l'influence iranienne dans une mosquée, son bazar, ses bains (un régal!), combinés à l'influence russe puis soviétique dans des bâtiments classiques puis des immeubles en béton de 5 étages (les fameux Khrouchtchevka) et enfin, combinés au renouveau du XXIème siècle fortement influencé par le modèle occidental, avec constructions contemporaines et grands délires d'architectes.

Dire que nous avons aimé au départ serait mentir, dire que nous avons aimé à la fin du voyage est une réalité. Tbilissi, une de ces villes qui nécessite du temps pour l'apprivoiser.

Georgia on my mind
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Le pays est très religieux (toujours cocasse quand on pense que les Soviétiques ont interdit de facto la pratique pendant des décennies... peut-être le plus grand échec!) : chronologiquement, ce fut le troisième État à entrer dans la chrétienté (après l'Arménie et l’Éthiopie). Les monastères furent ainsi des étapes incontournables au cours du voyage. Pour y entrer, tenue correcte exigée : pas d'épaules dénudées, genoux recouverts, et voile pour les femmes. Pas tout à fait la tenue que nous portions (à notre décharge, il fait régulièrement 35°C). Heureusement, des voiles sont souvent disponibles dans l'entrée des édifices (pas très COVID tout ça!), comme ici, au monastère de Djvari, construit au VIème siècle, et intégré à la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Le lieu vaut plus pour sa localisation que pour son intérieur. A quelques encablures, la ville de Mtskheta, ville sainte, l'ancienne capitale du royaume d'Ibérie (à l'époque grecque et romaine, le pays actuel est divisé en deux, avec la Colchide à l'Ouest et l'Ibérie à l'Est, on retrouve à plusieurs reprises l'influence d'Athènes puis de Rome dans la région, mais aussi le royaume du Pont et de Parthe... ah, nos cours d'histoire antique...).

Georgia on my mind
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Pour finir, une petite image amusante dans le centre-ville. Car la Géorgie est un pays qui, géopolitiquement parlant, est très intéressant. [à suivre !]

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12 novembre 2019 2 12 /11 /novembre /2019 11:10

Sensation de vide intérieur. Pas d'envie. Disons une envie de nulle part. Patagonie. Iguazu. Rentrer en France. Ça m'en touche une sans faire bouger l'autre comme il disait. J'ai mis du temps à comprendre, alors que j'essayais, un peu avec désespoir, de forcer le destin en m'intéressant à ces destinations. Je me disais : ça fait seulement deux mois. Et c'est en attendant le coucher de soleil à côté d'un Moaï que ça m'est venu : en fait, ça fait 2 ans et 2 mois. Car l'Amérique du Sud, dont j'ignorais tout, est mon champ d'action et de découverte depuis septembre 2017, et pas 2019.

8 pays et 3 DOMs plus tard. J'en ai peut-être trop fait, trop vite. J'ai du mal à digérer. Israël-Palestine-Jordanie de l'été n'a pas aidé le processus. Aujourd'hui je réfléchissais à des glaciers, à des chutes d'eau, à des paysages enchantés. Et ça ne me faisait rien. C'est triste hein ! 

Alors j'ai cherché d'autres envies. J'ai pensé aux copains. J'irais bien les voir. Et un cinéma... ça fait... 4 ans peut-être ! (non Tim, John Wick 3 dans un casino guyanien ça ne compte pas !). Des films, des concerts, de la culture dans les narines. Une copine. Oui, forcément. Se poser. Déjà ? Enfin !

 

Aujourd'hui ça fait plus de 10 jours que je suis rentré. Rentrer où ? Quand la maison familiale est vide de meubles, c'est une vraie question ! Alors j'ai pris la direction du Sud pour passer du temps en famille. Ça tombe bien, le camion de déménagement arrivait. J'ai pu découvrir 3 musées marseillais, je suis allé voir Joker (très bon film !), et je suis finalement remonté, direction Lille. Peut-être ma future ville. Depuis mon retour je n'ai pas eu de regrets. Mais j'ai toujours cette sensation de vide intérieur, d'absence d'envie. Les copains font du bien. J'ai l'impression d'être au bon endroit.

La suite ? (car c'est la question que l'on m'a posée 10 fois depuis mon retour). Je ne sais pas. J'avance au jour le jour.

Etre vide
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9 juin 2019 7 09 /06 /juin /2019 16:56

Cela fait quelques mois, deux-trois ans peut-être, que la question arrive chaque été. Paris est bondé, Barcelone et Venise aussi, les habitants se rebellent et certains commencent à le clamer haut et fort : enfoirés ! Repartez chez vous ! Le tourisme est-il devenu un problème ?

 

Ce n'est pas forcément nouveau. Déjà, il y a 10 ans, alors que je voulais visiter le Louvre, je découvrais, effaré, la queue devant la Pyramide. Une heure d'attente l'été, à zigzaguer avec une moitié d'Asiatiques et deux tiers de touristes. Les Parisiens ? Ils ne sont pas fous, ils esquivaient le Louvre à cette période ! Ma surprise augmentait devant la Joconde : un cordon de sécurité l'entourait, et de drôles d'individus la prenaient en photo. Oh, regardez bien, c'est l'époque où les smartphones n'existaient pas... aujourd'hui je présume que tout le monde a son téléphone dans la main, et que l'on doit faire la queue afin de pouvoir faire un selfie avec !

Les touristes, ces salauds !

1,4 milliard de touristes dans le monde en 2018, dont la moitié en Europe. C'est 500 millions de plus qu'il y a 10 ans. Le tourisme se démocratise, et je connais de plus en plus de personnes qui prennent l'avion pour découvrir un autre continent. Est-ce un problème ? Oui disent en chœur les défenseurs de l'environnement. La pollution émise par les avions est en effet un problème de plus en plus important. La mode, depuis quelques mois, est de dire qu'on arrête de prendre l'avion. Bon... ça m'embête un peu cette histoire !

 

Car le tourisme n'a pas que des mauvais côtés. Comme la voiture d'ailleurs. C'est bien beau de dire que la voiture pollue, mais si on n'évoque pas le côté pratique de l'outil, on passe à côté de beaucoup. Le tourisme a ses mauvais côtés, je vais y revenir ensuite, mais il a aussi des bons côtés (pas seulement économiques). Les rencontres entre les peuples peuvent être exceptionnelles : on se côtoie, on apprend sur l'autre, on respecte les différences. Le voyage ouvre l'esprit, le voyage forme la jeunesse. Et le voyage est une sacrée source de bonheur !

 

Mais si tout le monde voyage autant que moi, en aura-t-on assez d'une seule planète ? Sans doute pas. Il y a quelques années, j'étais fier de prendre l'avion. Moi, le fils de parents qui n'avaient jamais pris l'avion ! C'était un surclassement social, la preuve d'une réussite. Aujourd'hui, je ressens de plus en plus de gêne, et ça n'ira pas en s'améliorant. Comme les habitants des années 60-70, heureux d'obtenir leur première voiture, prêts à faire des kilomètres juste pour faire des kilomètres, et qui aujourd'hui choisissent leur vélo pour aller chercher du pain. Les temps changent, le monde évolue, et ma consommation d'avion devra diminuer ces prochaines années. Sinon la planète m'en voudra.

 

Voyager, c'est aussi découvrir des lieux très connus. Et quand je prends une photo, que je la partage, ça donne envie à d'autres personnes de découvrir ces lieux. Cercle devenu vicieux. Exemple de Ko Phi Phi, avec la baie de Maya. La Plage, celle du film avec Di Caprio. Quand j'y suis allé en 2012, j'avais un peu halluciné du monde, alors que d'autres lieux de Thaïlande étaient plutôt paisibles. Aujourd'hui cette plage est fermée... jusqu'en 2021 ! Le problème ? Trop de touristes, trop de dégâts. L'eau bleue était devenue sombre, presque noire !

Les touristes, ces salauds !

Le tourisme de masse. Ce n'est pas forcément les tours opérateurs, et un groupe de 50 vieux Allemands en bus ! C'est aussi nous, les back-packers, avec notre guide dans la poche. Prenez ce « magnifique » coucher de soleil au Laos, recommandé en 2012 par le Lonely Planet...

Les touristes, ces salauds !

Oups. Bon, puisque il y a trop de monde pour les couchers de soleil, j'essaie un lever de soleil, au pic d'Adam, au Sri Lanka....

Les touristes, ces salauds !

Oups. Ces deux photos résument mieux que toutes mes phrases. Les touristes sont nombreux, très nombreux, sans doute trop nombreux dans les lieux les plus connus. Que ce soit la grande muraille, la tour Eiffel, le Taj Mahal ou le Corcovado, ils sont là, et ils veulent leur photo ! Mais une photo sans touriste ! Alors on court dans les escaliers du Machu Picchu pour être le premier à l'ouverture, ou on trouve des angles improbables cachant les 343 personnes autour de nous pour publier la photo parfaite sur un réseau social. C'est comme ça, c'est tout, je le fais aussi, et je ne juge pas. Ca pose certainement un problème de transparence, car nous ne montrons pas la réalité du lieu, la tension que nous avons parfois en nous devant ces salauds de touristes, qui font la même chose que nous.

 

Néanmoins, il faut l'admettre, si ces lieux sont visités, c'est qu'ils ont quelque chose en plus. Il y a un côté mythique, la beauté, la grandeur, l'élégance, une vue... je ne nous jette pas la pierre, et ces lieux restent gravés en nous. Là où nous posons peut-être plus de problèmes encore, c'est lorsque nous recherchons l'authentique. Le vrai. Les vrais gens. Pas ceux qui côtoient des touristes. Ou encore mieux : les autochtones ! Les peuples qui ne voient jamais personne ! Ceux qui nous font nous sentir comme des aventuriers, comme des précurseurs. Une sensation étrange, et pourtant très appréciable. Ainsi les Massaï. 2014, en Tanzanie.

Les touristes, ces salauds !

A posteriori, cette photo me gêne un peu. D'un côté, je sais ce que cela leur apporte (un contact, un peu d'argent, des sourires), mais je crois aussi que ça leur prend beaucoup, car ils tirent parfois leurs forces de leur isolement. Ce contact, cette danse, c'est peu à peu la perte de leur authenticité. Viendra un jour où ils danseront sans doute plusieurs fois par jour une « danse traditionnelle » pour des groupes venant en nombre. Et cette impression que j'aurai alors, d'être dans un zoo humain, comme à l'époque de la colonisation, où Paris avait ses villages asiatiques et africains « authentiques », avec des « vrais sauvages », exécutant leurs danses traditionnelles.

 

Tout est à jeter ? Certainement pas. Mais c'est à prendre en compte. Quel type de voyage veut-on faire ? Quel est notre impact sur le lieu, au niveau humain, au niveau environnemental ? Faut-il privilégier des zones non-touristiques, au risque de reproduire le même schéma ? Faut-il mettre des quotas dans certains lieux, certaines villes, certaines plages, comme ça se fait désormais parfois ? Ce sont des questions difficiles, et je n'ai pas les réponses. Tiens, d'ailleurs je viens d'acheter un ticket d'avion pour Lima. Ensuite direction Cuzco. Il paraît que le Macchu Pichu est très sympa. Surtout si je me lève tôt et que j'y arrive en premier. Sûr que ma photo sera parfaite.

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28 janvier 2019 1 28 /01 /janvier /2019 13:35

Ai-je vraiment changé ? Le continent change, mais l'esprit reste.

Idée 2009- Idée 2019

10 years challenge
10 years challenge

Et je n'oublierai pas de jouer au foot en Antarctique et d'aller admirer l'île de Paques. On n'a qu'une vie.

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13 novembre 2018 2 13 /11 /novembre /2018 02:40

Clairement, ce n'était pas une volonté de ma part. Mais Miami s'offrait à moi pour la seconde fois, et j'espérais vraiment mettre un pied dans cette foutue ville après le doigt d'honneur qu'elle m'avait envoyé il y a dix mois ! A l'époque, je voulais rejoindre Trinité et Tobago pour mes vacances de Noël, et c'est à l'aéroport qu'on m'avait dit : « ça ne va pas être possible ! ». Un voyage de guigne que j'ai déjà raconté, et je rejoue avec le feu pour rejoindre la Colombie : un passage par le Surinam, et une escale à Miami ! Logique quand on regarde une carte du monde, non ?

Miami, bitch !

Oui, c'est le souci de la Guyane : un putain de cul-de-sac ! A l'époque où je recherche un moyen de partir de Cayenne, on me propose des vols qui passent... par Paris ! Deux traversées de l'Atlantique pour un prix ahurissant. Allez, je choisis donc mon ennemi du Surinam et sa douane légendaire. Pas de souci cette fois, les démarches administratives avaient été faites un mois avant (pas de prise de risque!). Et je me retrouve le lendemain à Miami, sans doute dans le top 3 des lieux qui ne m'attirent pas dans ce monde (avec Ibiza et Las Vegas). Bon, une escale de 12 heures laisse quand même le temps d'aller y jeter un coup d'oeil.

 

Déjà, en sortant de Guyane, c'est un choc ! Des immeubles ! Pleins d'étages ! Ouah, j'ai perdu l'habitude !

Miami, bitch !

Miami doit sa fortune (on dit que c'est la ville la plus riche des Etats-Unis) à son emplacement géographique : c'est la porte des Caraïbes. Que dis-je, c'est son port ! Un tiers des navires de croisière au monde y sont stationnés ! Alors je m'y retrouve vite confronté.

Miami, bitch !

L'ambiance en ce dimanche est très fête foraine. Les Miamians sont de sortie, il y a du monde devant un grand prix de Formule 1, et ça bouge de partout dans le centre. J'essaie de partir assez vite, car je veux rejoindre la plage avant le coucher du soleil. Bingo, je trouve le bon bus, et je pars... loin ! Car Miami Beach, sans aucun doute le quartier le plus connu de la ville, se situe en fait... sur une île ! Il faut enjamber un immense pont pour s'y retrouver. Là-bas, c'est la Côte d'Azur, avec les habitants qui font de la musculation devant la plage. En fait, c'est plutôt Ibiza, car tout le monde parle espagnol ! C'est que Miami accueille la plus grande partie des Cubains exilés depuis l'arrivée des Castro au pouvoir. On estime que 70% des habitants parlent espagnol à la maison !

Miami, bitch !

Je profite de l'occasion pour manger comme un gros sac avant de reprendre mon avion. L'avantage du périple, c'est aussi le survol des Caraïbes, notamment des Bahamas. Clairement les couleurs donnent envie ! Allez vamos a la Colombia !

Miami, bitch !
Miami, bitch !
Miami, bitch !
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17 septembre 2018 1 17 /09 /septembre /2018 14:50

Sarajevo. Si une ville devait résumer l'histoire de l'Europe, je pense que ce serait celle-ci. Prenez l'attentat contre l'archiduc François Ferdinand, héritier du trône d'Autriche, qui servit de prétexte au déclenchement d'une guerre, aujourd'hui appelée la première guerre mondiale. Nous sommes en 1914, à un petit carrefour du centre de la ville. Aujourd'hui, rien ne pourrait nous y faire penser, si ce n'est une petite plaque commémorative. Car, de l'autre côté de ce pont, c'est toute l'histoire du monde qui a basculé.

La Bosnie, road-trip dans le pays qui n'existait pas

Se balader dans cette ville, c'est parcourir les livres : ici les mosquées, ici les églises, et ainsi l'Empire Ottoman et l'Empire Austro-Hongrois se côtoient. Le bazar est animé, on se croirait à Istanbul. Quelques dizaines de mètres plus loin, les bâtiments donnent un air de Budapest, quand la vie nocturne nous y amène réellement. Sarajevo vit, Sarajevo chante, Sarajevo danse. Sarajevo est libre.

La Bosnie, road-trip dans le pays qui n'existait pas
La Bosnie, road-trip dans le pays qui n'existait pas
La Bosnie, road-trip dans le pays qui n'existait pas
La Bosnie, road-trip dans le pays qui n'existait pas
La Bosnie, road-trip dans le pays qui n'existait pas

Car, plus récemment, c'est la guerre civile qui a tout emporté. 1993-1995, une ville assiégée. Là, ce n'est plus vraiment de l'histoire, nous sommes dans le temps présent. Les guerres yougoslaves ont été sales (mais quelle guerre est propre ?). Les cicatrices marquent encore les bâtiments, là criblés de balles, là touchés par les mortiers. Les cicatrices marquent encore les habitants, les musées. Nous avons visité celui consacré au massacre de Sebrenica. Acte de génocide selon l'ONU (quoique le débat existe sur le terme). Crime de guerre. Des milliers d'hommes abattus. Et, dans mes écouteurs, le récit du drame. On y ressent de la colère. On y ressent l'injustice. La guerre est encore là, la Bosnie n'existe pas. Les traités internationaux ? Les frontières ? A quoi bon ? A Sebrenica, l'ONU était là. Qu'a-t-elle fait, à part regarder ?

La Bosnie, road-trip dans le pays qui n'existait pas
La Bosnie, road-trip dans le pays qui n'existait pas

Alors si Sarajevo est mélangée, comme les plus belles capitales européennes, et si son futur semble assuré (avec tourisme de masse à prévoir dans les cinq ans) le reste du pays, lui, est découpé. Au sens propre, comme au sens figuré. Il y a officiellement la partie serbe de Bosnie, et la partie croato-bosniaque. Dans les faits, il y a les Serbes, avec le drapeau de la Serbie dans leur rue (et non pas de la Bosnie). Il y a les Croates, avec le drapeau de la Croatie dans leur rue (et non pas la Bosnie). Et, tout de même, il y a les Bosniaques, les seuls non-chrétiens du pays, et les seuls aussi à afficher le drapeau du pays. La Bosnie ne semble exister que sur mes cartes. A l'intérieur, la langue est différente, avec des dialectes, la religion est différente, les drapeaux sont différents, et la vision de l'histoire du pays. C'est fascinant. C'est compliqué.

La Bosnie, road-trip dans le pays qui n'existait pas

Et pourtant, au détour des collines et des montagnes, les ponts de Konjic, Mostar et Visegrad témoignent des liens qui unissent ces territoires. Des peuples qui ont été reliés pendant des siècles. La Bosnie est belle, nous l'avons aimée. Ses marchés animés, ses rues bondées, ses soirées rythmées. Nous nous y sommes perdus, à de nombreuses reprises (merci Tomtom 2009). Nous avons traversé des coins parmi les plus reculés, rencontré des personnages hauts en couleurs (cet homme qui nous fait l'imitation du fusil de chasse... dans la ville de Sebrenica... étrange), admiré parmi les plus jolies filles d'Europe et, enfin, roulé, sans grande destination. Le road-trip, son esprit, les Balkans.

La Bosnie, road-trip dans le pays qui n'existait pas
La Bosnie, road-trip dans le pays qui n'existait pas
La Bosnie, road-trip dans le pays qui n'existait pas
La Bosnie, road-trip dans le pays qui n'existait pas
La Bosnie, road-trip dans le pays qui n'existait pas
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5 septembre 2018 3 05 /09 /septembre /2018 16:29

Parfois on prend des résolutions le 1er janvier, sans trop savoir comment on va pouvoir les réaliser. Prenez mon « voyager avec la famille » et « voyager avec les ami(e)s ». Clairement, je n'y croyais qu'à moitié. Et voilà que ma sœur a eu envie de me rejoindre en Bolivie ! Et voilà qu'un vieux de la vieille, l'ami Lucas, a eu envie de partir cet été. Comme souvent, ensemble, nous avons parcouru le monde de nos idées. Le Pérou a tenu la corde. Puis ce fut l'Islande. Nous avons parlé de la Géorgie, d’Israël-Palestine. Et, après beaucoup de réflexion et une course à élimination, notre choix s'est porté sur les Balkans. Parce que Sarajevo nous faisait rêver. Et que le Monténégro avait été effleuré. Quand ? Il y a 9 ans. A l'époque, nous étions partis pour un tour d'Europe avec l'ami Romain. 3 euros par jour, tel était notre budget. 25 pays traversés, 15 000 kilomètres plus loin, nous étions revenus avec des images plein la tête. Et, pour moi en tout cas, un regret : être passé trop vite, un peu partout. Le Monténégro est l'exemple parfait : nous l'avions traversé du Nord au Sud, sans nous arrêter ! Le pays, devenu indépendant 3 ans plus tôt (2006), était alors un point d'interrogation pour nous. Que s'y cachait-il ? Que diable y faire ? Nous n'avions pas les réponses, et nous avions dû faire des choix. La Grèce nous appelait et la Croatie avait eu nos faveurs. Et nous voici de retour, 9 ans plus tard. 9 ans trop tard ?

 

Comme en 2009, c'est en voiture que nous débarquons, avec un petit passage en Bosnie (j'y reviendrai prochainement). La joie des frontières, de l'attente, du tampon. Oh, les cochons ! Ils tamponnent toujours n'importe comment ici ! Le tampon déborde du passeport, et ils ont pris une nouvelle page, vierge. Merde les gars, faites un effort !

Le Monténégro, de Kotor au Durmitor

A peine passés que nous voilà aux prises avec une auto-stoppeuse. Nous nous arrêtons. La dame a bien 50 ans, elle est du Monténégro... et c'est à peu près tout. C'est le retour de la barrière de la langue ! On lui dit Herceg Novi, elle a l'air d'accord. Et nous voici devant l'Adriatique. Sans surprise, le lieu est assez touristique. Le Monténégro, c'est un peu la Croatie il y a 5 ans : la destination à la mode. Et pour cause : il fait beau, l'eau est chaude, et c'est surtout beaucoup moins cher que notre Côte d'Azur. Les Monténégrins utilisent l'euro, c'est aussi bien pratique ! Nous nous régalons de poissons (ce sera l'une des valeurs sûres du voyage), et nous faisons comme tout le monde : plage et baignade.

Le Monténégro, de Kotor au Durmitor

Pour aller jusque Kotor, nous longeons un immense fjord. Le paysage est incroyable, et nous comprenons pourquoi cette fameuse « bouche de Kotor » attire le monde.

Le Monténégro, de Kotor au Durmitor
Le Monténégro, de Kotor au Durmitor

La ville de Kotor, inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco, vaut également un bel arrêt. Fortifiée, elle offre un énorme dynamisme en soirée, avec des concerts, spectacles etc. Il y fait bon vivre, et l'ascension de la muraille le lendemain matin nous offre une vue sur l'ensemble de la bouche. Magnifique.

Le Monténégro, de Kotor au Durmitor
Le Monténégro, de Kotor au Durmitor
Le Monténégro, de Kotor au Durmitor
Le Monténégro, de Kotor au Durmitor

Nous espérons continuer notre balade-baignade, mais les gros immeubles poussent comme des champignons à mesure que nous nous rapprochons de Budva. A partir de là, c'est l'Espagne, en pire, au niveau de l'architecture. Dommage, car il y avait moyen de faire quelque chose d'un peu moins laid. Là, c'est le tourisme à son apogée : chaises longues sur des kilomètres, et immeuble de 30 étages en construction. Le béton est omniprésent.

Le Monténégro, de Kotor au Durmitor

Bien sûr, tout cela n'est qu'une question de point de vue. Au sens propre. Car quand on regarde la mer, il y a toujours de quoi se faire plaisir...

Le Monténégro, de Kotor au Durmitor
Le Monténégro, de Kotor au Durmitor

Changement de paysage, direction le cœur du pays, et le parc national du Durmitor, lui aussi classé Unesco. Le temps est couvert, nous prenons la pluie pour la seule fois du voyage, et nous sommes assez surpris du monde. Le Monténégro est bien devenu touristique en 9 ans, même quand on quitte la côte. La randonnée est très sympa, pas seulement à cause de ma victoire au ricochet (je me devais de narrer ce moment), mais aussi parce que les couleurs et les montagnes se reflétant dans un lac, c'est toujours beau ! A noter le canyon de la Tara, le plus profond d'Europe (et le deuxième du monde après le grand Canyon) !

Le Monténégro, de Kotor au Durmitor
Le Monténégro, de Kotor au Durmitor
Le Monténégro, de Kotor au Durmitor

Le bilan du Monténégro ? 3-4 jours à l'arpenter, et oui, ça vaut le coup. Mais, honnêtement, nous avons préféré la Bosnie...

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