C'est ma première semaine. Je me balade sur le marché... et je ne reconnais pas grand chose ! C'est là aussi un des grands changements de ce déménagement en Amérique du Sud : la bouffe n'est plus tout à fait la même ! Ainsi, en une photo !
Qu'est-ce diable que tout cela ?! Sur la droite, c'est plutôt facile, même si la couleur amène le doute : ce sont des bananes rouges, également appelées bacoves rouges. Certains ici les préfèrent aux bananes ordinaires, j'avoue que je n'ai pas trouvé un grand changement dans le goût.
Au centre, une pomme-cannelle. Le nom est trompeur, car ça ne ressemble pas vraiment à une pomme, et ça n'a pas le goût de la pomme, ni le goût de la cannelle ! C'est un fruit très très (très) sucré, avec des pépins.
En bas, mon fruit préféré ici : la ramboutan ! C'était la grosse saison jusque avril, ça a un peu disparu depuis, à mon grand regret. Il faut enlever cette grosse peau rouge, et à l'intérieur vous avez quelque chose qui ressemble au litchi. Sauf que c'est 100 fois meilleur que le litchi ! Sucré, frais, riche en eau... à ne pas manquer quand vous venez me voir !
Le jus de droite est un jus de maracuja, fruit un peu plus connu et que je ne vous explique pas. Malheureusement, les Guyanais ont tendance a rajouté 100 grammes de sucre pour 20 cl de jus, et même si j'aime le sucre.... Le jus de gauche est un jus de papaye. Pas mal de monde ici mange de la papaye verte en salade, j'avoue que je la préfère à maturité.
Mon jardin, lui, est un champ d'ananas ! Je me balade avec une machette, je coupe, je découpe et c'est parti pour le dessert ! Le goût est différent de la métropole, plus sucré, moins piquant.
Parmi les autres fruits locaux, le Pitaya (le fruit du dragon), magnifique à l'extérieur et à l'intérieur, la pomme rosa, la prune ce cithère (beaucoup de jus sont faits ici, j'avoue que je ne suis pas fan), l'abricot-pays, le chadec (une sorte de pamplemousse) etc... Mon fruit le plus consommé étant... la banane, notamment les petites, plus savoureuse qu'en métropole. Il y a également des bananes pesées (également appelées bananes vertes), que l'on mange salées (et qui sont savoureuses).
Après les fruits, voici les légumes un peu originaux (je ne vous fait pas 10 lignes sur les concombres ou les aubergines !). Le gombo notamment, assez gluant [mais appétissant] quand on le découpe et à la bouche, auquel je me suis attaché sans trop savoir pourquoi (le goût est sympa mais sans plus). Le giraumon par contre, une sorte de potiron, est fameux !
Côté féculent, j'avoue être resté fidèle à mes pâtes, malgré la présence importante du kwak et du manioc, nourriture de base pour une grande partie de la population. Le kwak ressemble d'aspect à de la semoule, sauf qu'il est plus dur en bouche (photo plus bas). Le manioc n'est pas facile à cuisinier (et vaut mieux bien le faire, car il y a un risque d'empoisonnement !). Il y a aussi les patates douces, de couleur orange, plus sucrées, qui se font assez bien en gratin notamment.
Côté viande, il y a les grands classiques (poulet, bœuf, chèvre, porc...), avec quelques spécificités de cuisson : ainsi le poulet boucané (fumé au barbecue), cuit avec des épices, vaut le détour (j'ai notamment un petit restaurant haïtien pas très loin de la maison qui est la meilleure adresse de la ville). La région est également spécialisée dans le buffle ! (y'a un gros producteur à Mana)
Il y a aussi la viande de bois. La chasse est très importante pour une partie des locaux, notamment sur le fleuve. Elle est tellement culturelle qu'il n'y a pas de permis de chasse en Guyane : je peux débarquer demain dans une armurerie et acheter mon fusil. Les Amérindiens et les Bushinengués semblent être les grands chasseurs, avec quelques métropolitains pratiquant l'activité plutôt pour la détente. C'est de la viande de bois car les animaux sont dans la forêt (avec 90% de forêt en Guyane, c'est pas vraiment une surprise!) : au menu cochon-bois, agouti, tatou (oui, c'est un animal très chelou !), pac, cabiaï....
Le poisson est très important à Saint-Laurent du Maroni, ville fluviale. Le marché au poisson est l'occasion pour beaucoup d'aller chercher les belles pièces. L'acoupa, l'aïmara, le jamais-goûté (d'après la rumeur il est appelé ainsi car les Européens arrivant ici n'avaient... jamais goûté ce poisson !). Ces poissons peuvent être mangés boucanés (fumés donc), et c'est ma cuisson préférée.
Enfin, je termine avec les... palmiers. Car il n'y a pas que les noix de coco que l'on peut manger ! Ainsi le parépou et le wassai. Le parépou ressemble un peu à la châtaigne. Le wassai (également appelé açai au Brésil) ne ressemble à rien que je connaisse : ce sont des petites boules noires donnant un jus violet, au goût.... particulier (bref, je n'aime pas!). Le wassai est très à la mode.
Cette petite présentation est loin d'être complète, je n'évoque que la nourriture avec laquelle je me suis retrouvé en contact cette année (il y a par exemple pas mal de pâtisseries créoles que je ne connais pas, aussi les mollusques, crabes et autres fruits de mer...). J'ai eu un peu de mal à m'adapter à la nourriture locale au départ. Ainsi, je me suis retrouvé à manger de la malbouffe (des gros burgers etc.) alors que j'avais exclu la viande de mon alimentation en métropole. Depuis plusieurs mois les choses se sont améliorées, même si j'avoue que les champignons frais, les courgettes ou les fraises me manquent un peu (8€ les 500 grammes de champignons frais, 9,50€ la barquette de fraises.... oui, tout arrive de métropole). Surtout, on a redécouvert un appareil à raclette.... Miam !