5 septembre 2022 1 05 /09 /septembre /2022 09:56

Les sommets empruntés par le tour de France se résument avec des chiffres qui parlent aux connaisseurs : 21 kilomètres depuis Bedoin, pour la montée la plus difficile. 1600 mètres de dénivelés. Une pente moyenne de 7,5%, avec un maximum à 11%. Et, au final, l'arrivée à 1912 mètres d'altitude sur la scène la plus mythique du grand tour. Quant à 55 minutes et 51 secondes, ce n'est pas l'objectif, c'est le record établi en 2010 par Iban Mayo lors d'un contre la montre.

 

Après avoir gravi les 21 lacets de l'Alpe d'Huez l'année dernière (14,6 km), me voici de retour avec un col hors catégorie, « beaucoup plus dur » d'après les témoignages. Deux choses peuvent effrayer : la distance, et la météo. Honnêtement, je ne suis pas inquiet pour les 21km, l'Alpe d'Huez m'a rassuré et j'ai un peu roulé les deux mois précédents : 50 bornes en juillet, 200 bornes en août.... bon ce n'est pas une préparation de fou (les cyclistes doivent rire en voyant les chiffres), et, en plus, c'était principalement du VTT dans le Pas-de-Calais, l'un des coins les plus plats de France ! Ce qui m'inquiète vraiment, en revanche, c'est le climat. Pas tant la chaleur que le vent. C'est mon unique souvenir du Ventoux quand j'étais gamin : la voiture qui fume une fois arrivée en haut, et un vent hallucinant nous obligeant à rentrer illico presto. Mais, bonne nouvelle, les orages annoncés quelques jours auparavant ont disparu, et nous avons le droit à des conditions optimales : 20 degrés, grand soleil, un régal !

 

Nous sommes 3, Lucas, Greg et moi. Nous avons loué des vélos à Bedoin, 8,5kg, qui me changent sacrément de mon gros et lourd VTT. L'objectif est clair : arriver en haut ! Et, ce serait mieux, ensemble ! Deux bidons remplis, quelques pâtes de fruit dans la poche, le casque sur la tête et, chose nouvelle pour moi, des chaussures adaptées. En selle !

 

Alors qu'on entrait directement dans le dur à l'Alpe d'Huez (2 km à 10%), les cinq premiers kilomètres du Ventoux sont parfaits pour la mise en jambes : on alterne entre 3 et 5%. Physiquement, c'est important, on s'habitue au vélo, on passe les vitesses. Mentalement aussi, c'est important : notre montée se réduit ainsi très vite à 16km ! Car le géant de Provence est constamment à nos côtés, sur notre gauche. On observe son sommet iconique, et on réalise bien que c'est très haut !

 

A la sortie de Sainte Estève, virage à gauche, et c'est parti pour la montée, la vraie ! Elle se décompose en 3 étapes : 9 kilomètres entre 8 et 10% jusqu'au Chalet Reynard, puis 4 kilomètres à 6% avant les 3 derniers entre 8 et 11%.

L'ascension du Ventoux

La première étape se déroule dans la forêt. Nombre de cyclistes sont autour de nous, enfin, derrière, puis devant (en clair : on se fait dépasser régulièrement!). Nous essayons de trouver notre rythme, aux alentours de 8km/h. Nous n'avons pas de réels objectifs temps, hormis de faire moins de 3 heures. Mon but premier reste d'aller en haut sans mettre pied à terre. Assez rapidement, un membre du groupe, que nous appellerons « lapin » pour ne pas le dénoncer, souffre d'un mal de fesses important. La selle, cruelle, ne semble pas adaptée à son fessier. 6ème km, 7ème, au 8ème il me dit qu'il veut s'arrêter. Lucas est un peu devant, en train de fricoter avec un autre cycliste, et j'essaie comme je peux d'encourager mon lapin à poursuivre l'aventure. « Allez, tu peux y arriver. Allez, au moins jusqu'à la moitié ensemble ». Mais la douleur est trop forte. Après une petite heure d'efforts, un peu après le 9ème kilomètre, Lapin se met sur le côté, repose son fessier, tandis que je rejoins mon dernier compagnon. Perdre un homme au combat, tristesse.

 

10 km, mes sensations sont bonnes. Nous doublons deux-trois personnes, discutons avec un type... qui habite dans l'Audomarois. Lui fait la montée trois fois pendant les vacances et il connaît le lieu comme sa poche, nous distillant quelques conseils et anecdotes. Faire 900 bornes et parler du pays, c'est donc ça le Ventoux ! Il nous accompagnera quasiment jusqu'au bout.

Chalet Reynard. Cela fait 1 heure 40 que nous grimpons, et nous sortons de la forêt. Le mont Ventoux devient chauve, nous sommes entourés par la roche calcaire blanche, et le soleil tape sur nos casques. Pas un souffle de vent, et le sommet en vue, 6 kilomètres devant nous ! Je me ravitaille un peu (je bois à chaque borne kilométrique, j'avale un peu de sucre en poudre et une pâte de fruit... non, pas d'EPO, une analyse d'urine peut le prouver!). La pente s'apaise un peu, à 6%, pendant 4 kilomètres. Le souffle et les jambes répondent toujours bien pour mes deux compagnons et moi-même. La vue se dégage, la Provence s'ouvre à nous. Le lieu est magnifique. Quelques photographes nous tirent le portrait, l'ambiance est toujours sympa avec les autres cyclistes. Bon, s'il y a assez peu de voitures par rapport à l'Alpe d'Huez, il y a beaucoup plus de vélos électriques, et c'est toujours frustrant de se faire dépasser par une femme de 65 ans qui discute des petits-enfants sans perdre son souffle pendant que toi tu es concentré pour chaque effort !

L'ascension du Ventoux

Après deux heures d'efforts, nous arrivons dans la dernière partie. La pente se redresse, entre 8 et 11%. C'est ici que le vent est normalement redoutable, et toujours pas un souffle. Je laisse notre nouvelle recrue audomaroise partir un peu en avance, je regarde un peu derrière moi, sentant que mon fidèle compagnon Lucas est un peu plus en difficulté. Nous passons devant la stèle de Tom Simpson, décédé ici en 1967 (un mélange de soleil, de fatigue... et d'amphétamines), recouverte de bidons, casquettes et autres objets déposés là par des fans. 2 heures 15, il reste un kilomètre. Je décide d'accélérer un petit peu pour profiter (et faire moins de 2 heures 30). J'ai encore des réserves, et ce dernier kilomètre, logiquement le plus dur, est assez facilement avalé. 2 heures 23 minutes, et j'y suis ! Lucas arrive 5 minutes plus tard (et là je comprends les écarts que l'on peut faire en l'espace d'un kilomètre sur le Tour!). J'imagine Greg un peu tout seul dans la pampa, je décide de redescendre pour l'encourager un peu. Il lui reste justement les 2 derniers kilomètres, et c'est dur mentalement, mais aussi physiquement (ah, le fessier...). Il arrivera lui aussi tout au bout, tout là haut.

L'ascension du Ventoux

Une fierté. Nous y sommes donc arrivés. Autour de nous, il y a bien une centaine de personnes, peut-être plus, qui viennent de faire la même chose. C'est toute une communauté qui savoure le moment, certains ouvrent carrément une bouteille de champagne, nous choisissons plutôt une boisson sucrée. Du côté du versant Nord, c'est un autre paysage, moins provençal : les Alpes sont au loin.

Reste la descente ! Là, ça demande de la concentration ! Nous la faisons en deux fois (on mange au chalet Reynard). Je mets 30 minutes pour revenir à Bedoin, avec des pointes à 60 km/h.

 

Le bilan : j'ai préféré le Ventoux à l'Alpe d'Huez. Le paysage est aussi beau, il y a surtout moins de circulation, et l'arrivée est iconique. On m'avait tellement vendu l'enfer que j'ai trouvé la montée plutôt facile à nouveau (mais je crois que le VTT perturbe ma vision : je me retrouve régulièrement avec des pentes à 15% sans goudron... et j'en chie tellement!).

Les alentours sont également très sympa (Vaison-la-Romaine notamment) et on a fait une bonne fête à Sainte Colombe (j'ai réussi à avoir les lacs du Connemara). Quant au mont Ventoux la nuit, c'est un lieu parfait pour observer la Voie Lactée !

 

Prochain challenge ? J'avoue que le Paris-Roubaix me donne envie. Bon plutôt le 70 km que le 170km (on me vend une nouvelle fois l'enfer... et je veux bien y croire cette fois!).

L'ascension du Ventoux
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3 juillet 2021 6 03 /07 /juillet /2021 17:52

Vivre ses rêves.

14 km, 21 lacets.

Honnêtement, nous partions dans l'inconnu. Pensez : aucun de nous deux n'avait mis les fesses sur un vélo de route auparavant ! Les seuls cols que j'ai montés s'appellent le mont Cassel, à 176 mètres d'altitude et la « montagne » de Watten à 72 mètres d'altitude... Là, la station de l'Alpe d'Huez trône fièrement à 1 850 mètres.

Nous récupérons notre vélo. Ultra-léger, en carbone. Nous apprenons à changer les vitesses. « C'est quoi la plus petite ? » « Ok, laissez-là ! ». Car oui, nous n'avons pas prévu d'aller très vite. Notre challenge est clair : arriver en haut sans poser le pied à terre. Niveau temps, nous pensons faire 2h30. Oui, 2h30 à monter ! Drôle d'idée tout de même.

Grimper l'Alpe d'Huez

Et nous voici, un peu fier, un peu craintif, prêt à partir à l'assaut du mythe.

Nous avons un peu étudié le profil. Le premier kilomètre est roulant avant de faire deux kilomètres à plus de 10% de moyenne. Ne pas se cramer, c'est la priorité. Alors nous montons tranquillement, aux alentours de 7 km/h. La météo est parfaite, pas un nuage à l'horizon. Il ne fait pas très chaud, il faut dire qu'il est 9h30. Je garde mon K-Way quand Olivier décide de ne pas l'embarquer.

 

Ce qui est génial dans cette ascension, ce sont les lacets numérotés. Nous voyons le premier panneau, 21. Puis, comme un vulgaire décompte de Nouvel An, les nombres défilent. Sur le compteur, le chiffre 8km/h reste présent. Parfois 7,5km/h, parfois 8,5km/h. Rarement au-delà, sauf dans les virages où l'on peut plus facilement tourner les jambes.

 

La gourde dans la main, je regarde le paysage. Peu à peu, nous gagnons de la hauteur. Nous voyons Bourg d'Oisans de plus en plus loin, de plus en plus bas. « Ah, oui, on a déjà fait tout ça ». Nous nous rendons rapidement compte que nous arriverons en haut sans poser le pied à terre. Le challenge sera réussi. Alors nous pouvons savourer, regarder les montagnes environnantes, sans trop de souffrance.

Honnêtement, j'imaginais l'Alpe d'Huez beaucoup plus difficile. C'est en fait un col très régulier, une fois que tu trouves ton rythme, tu peux y arriver. Alors, oui, forcément, le fait d'être sportif aide, ne mentons pas. Nous avions tout deux fait un peu de vélo ces derniers mois (entre le boulot et une campagne électorale!). Mais sans être des fadas de bicyclette, nous avons enchaîné les virages portant les noms d'anciens vainqueurs. En gardant le sourire. En prenant une petite pâte de fruit. En se faisant doubler par des « vrais », ceux qui avaient la tenue complète, les chaussures etc. quand je pédalais avec mes chaussures de course à pied tout en arborant mon maillot de l'équipe de France.

Une fois, une fois seulement, nous avons rattrapé un autre cycliste. Nous n'étions pas peu fiers. Bon, à l'observer de plus près, il trimballait des bagages ! (on le retrouvera en haut, un Néerlandais en vacance, avec un vélo qui pesait plus de 30 kg!).

 

Pas grave, nous ne sommes pas là pour ça. 7ème kilomètre, un photographe est là pour capter le moment.

Grimper l'Alpe d'Huez

10ème kilomètres. Le plus dur est derrière nous. Ça remonte parfois un peu plus raide, puis le pourcentage diminue. On passe les 8km/h, 8,5km/h puis 9km/h. Nous voyons la station, nous entrons dedans. Nous suivons le parcours « tour de France », pas toujours bien indiqué soit dit en passant. Et nous y sommes. Des cyclistes sont garés. Nous posons le pied à terre. 1H45. Facile.

 

Je sais qu'Olivier n'aime pas que j'utilise ce mot là, mais vraiment, je m'attendais à bien pire. La comparaison avec le marathon notamment, me faisait un peu peur. Là, ça reste accessible à toutes celles et tous ceux qui pédalent de temps en temps. Et, je vous promets, nous n'avions pas d'assistance électrique ! Après, d'autres cols sont sans doute plus difficiles, et l'expérience me donne envie de me frotter au mont Ventoux un de ces jours ! (si ça vous intéresse !).

Quant à la descente... un régal ! Moins de 25 minutes, à simplement jouer avec le frein ! Par contre, une fois un camion rattrapée, j'étais bloqué !

 

Ce voyage fut aussi l'occasion de découvrir Grenoble, belle ville, belle vue, avec la part belle aux vélos et aux piétons (comme quoi des maires écolos c'est sympa!).

Grimper l'Alpe d'Huez
Grimper l'Alpe d'Huez
Grimper l'Alpe d'Huez

Quand à la liste des rêves à vivre avant de mourir, elle diminue petit à petit. Plutôt bon signe.

Tiens, et si je repartais en voyage ?!

1- Parc des Princes

Voir les Pyramides

Grimper sur la Tour Eiffel

Visiter Amsterdam

5 - Faire du stop

Tour d’Europe

Istanbul

Voir l’Océan Arctique

Statue de la liberté

10 - Prendre le transsibérien

Marcher sur la Grande Muraille

Colombey-les-Deux-Églises avec l’ami Lucas

Être heureux

Faire un doctorat

15 - Réaliser mon arbre généalogique

Courir un marathon

Regarder l’ensemble des vainqueurs de l’Oscar du meilleur film

Sauter en parachute

Visiter l’Inde

20 - Le carnaval de Rio de Janeiro

Aller à Jérusalem tout en ayant lu la Bible

Île de Pâques

Être quadrilingue

Écrire un livre

25 - Voir la politique d’un peu plus près

Monter l'Alpe d'Huez sur un vélo

Traverser un océan en bateau

Jouer au foot en Antarctique

Voir Rome

30 - Aller à la Mecque tout en ayant lu le Coran

Avoir des enfants

Observer un volcan en éruption

Road 66

Escalader le Kilimandjaro

35 - Faire un pèlerinage

Emprunter la route de la soie

Assister à une finale de coupe du monde

Être capable de jouer mon aria préféré de Bach au piano (ouverture n°3 en ré majeur, air on the G string, + Prélude en do majeur)

Réaliser mon autoportrait avec un style de Rembrant ou Courbet

40 - Mettre un pied dans l’ensemble des pays du monde (67/194)

Grimper l'Alpe d'Huez
Grimper l'Alpe d'Huez
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5 novembre 2017 7 05 /11 /novembre /2017 14:32

L'année dernière ce fut le triathlon et le paddle, il y a deux ans le squash, et même un autre type de paddle (avec des raquettes!). Et, cette année, j'ai refait le vœu de découvrir deux nouveaux sports. Le challenge est de plus en plus difficile ! Après un été où une entorse du pouce m'a handicapé (alors que l'atelier escalade était prêt!), j'ai cherché en Guyane des sports sympas. Et j'ai trouvé : ça s'appelle.... le football !

Bon, ça n'aide pas beaucoup ma mission (même si ça fait plaisir). Du coup, j'ai regardé autour de moi. Mes colocataires vont à la boxe, et j'ai clairement le physique du boxeur ! (quoique je pensais être un poids-plume, alors que je suis en fait dans la catégorie des super-légers! Je suis même capable d'arriver chez les welters avant la fin de l'année).

Et puis il y a mon salon, où se cache... un moteur de bateau ! Un ancien locataire, également mon collègue, a laissé sa coque sous mon carbet et le moteur dans la maison. Ce qui signifie qu'à chaque fois qu'il veut aller faire un tour de bateau, il doit passer chez moi. Je m'entends plutôt bien avec lui, ce qui transforme la phrase : à chaque fois qu'il veut aller faire un tour de bateau, il va avec moi ! Après avoir fait le pilote, me voici dimanche dernier sur une planche de wakeboard !

C'est quoi le wakeboard ? Vous voyez le ski nautique : vous remplacez les skis par une planche, comme au snowboard. Il y a un fil, et vous êtes tracté par le bateau. Debout. Enfin, ça, c'est l'idée. Personnellement, j'ai passé mon dimanche à être assis, couché, en boule ou en apnée... Et vous avez de la chance, j'ai une vidéo qui le prouve !

10 secondes de bonheur, à n'en pas douter ! Après une quinzaine d'essais, j'ai réussi à tenir 5 secondes debout sur la planche (et à chuter lamentablement ensuite, buvant une grande tasse alors que je criais « wouhou » tellement j'étais content!). Pas un grand succès donc, mais un vrai plaisir. Le lendemain, par contre.... aïe mes biceps, aïe mes pecs, aïe mon dos, aïe mes avant-bras etc. (ça a continué le surlendemain).

Jeudi, Augustin revient chercher le bateau. Allez, on est reparti ! Et, cette fois, ça fonctionne beaucoup mieux ! Regardez, je suis même à une main !

De l'eau, le Maroni (le fleuve), le soleil, et une belle sensation d'être en vacances ! Celles-ci ont été rythmées par les sorties nocturnes, que ce soit les concerts (à la Goëlette, the place to be à Saint-Laurent le dimanche soir, ou Chez Kossou) ou le festival Art Pasi. 3 jours d'Art de Rue (dédicace FF) avec du cirque, des concerts, des ateliers, un DJ etc. C'était parfois enflammé.

Les vacances en Guyane : concerts, festoche et wakeboard

Enfin, et en restant dans le domaine du feu, c'est la Toussaint. Et, en Guyane, on ne met pas simplement des fleurs : il y a aussi des bougies. Ca vous change un cimetière !

Les vacances en Guyane : concerts, festoche et wakeboard

Il ne faut pas se mentir, 4 mois de vacances par an, c'est un vrai avantage. J'en ai aussi profité pour beaucoup lire sur la Guyane et les pays riverains (le Surinam est assez hallucinant, entre Pablo Escobar, la CIA, et la Libye !). Mais j'avoue qu'un petit périple supplémentaire m'a un peu manqué. Les prochaines vacances, à Noël, risquent donc de se passer à l'étranger (Trinidad tient la corde, mais le Brésil n'a pas dit son dernier mot!). En février ce sera un petit tour de Guyane avant de repartir en avril (mais j'ignore où). Si vous avez envie de faire un petit tour en Amérique du Sud prochainement, faites-moi signe !

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23 février 2017 4 23 /02 /février /2017 13:32

Stade

FC Barcelone vs. Borussia Mönchengladbach
FC Barcelone vs. Borussia Mönchengladbach

Barcelone. Camp Nou : 99 354 sièges. Une arène, datant de 1957. Les sièges avec des couleurs blaugrana. Impressionnant. Pas de toit, c’est l’avantage d’être en Espagne.

FC Barcelone vs. Borussia Mönchengladbach
FC Barcelone vs. Borussia Mönchengladbach

Mönchengladbach. Borussia Park 54 057 sièges. Il date de 2004, et pourtant… il est mal terminé. Des gros tubes sont apparents à l’extérieur, et le gris est ultra-présent. Dommage, car l'intérieur n'est pas trop mal.

Barcelone 1 – 0 Mönchengladbach

 

Ambiance

Barcelone. Un stade de 99 000 places et un kop de… 500 personnes, à tout casser ! Forcément, ça fait tache ! Certes, j’ai l’habitude des grosses ambiances (Lens, Paris), mais même un supporter monégasque se rendrait compte de la supercherie ! Nous sommes dans un  stade de spectateurs, pas de supporters.

Mönchengladbach. Le kop, qui remplit tout le bas de la latérale, est devant nous, les supporters du RB Leipzig à côté. Et l’avant match promet ! L’entrée des joueurs est spectaculaire, ça chante, ça saute. Et puis… plus rien pendant 19 minutes du côté des supporters de Mönchengladbach. Les fans de Leipzig s’en donnent à cœur joie ! On ne comprend pas trop….jusqu’à ce qu’un décompte arrive à la 18ème minute et 50 secondes. 10 – 9 – 8…0 ! Et tout le monde, debout, se met à chanter. Le club a été fondé en 1900, et les supporters, en protestation (contre Red Bull ?), ont décidé de se taire jusqu’à la 19ème ! Qu’importe, le reste du match est très sympa, des chants, des sauts, et une belle ambiance, dans les deux camps.

Barcelone 1 – 1 Mönchengladbach

 

Football

Barcelone. Messi. Neymar. Si tu es fan de foot, tu comprends déjà. Devant nous, ce sont parmi les plus grands joueurs du monde. Le Brésilien impressionne par sa vitesse d’exécution (notamment les dribbles). Messi et son plat du pied font forcément rêver. La victoire est facile, 3-0 contre Bilbao. Enfin, le score laisse penser que c’était facile. En vérité, Bilbao a au moins dix coups à jouer, et Barcelone peut repartir avec une valise. Quelques mauvaises passes, et un niveau défensif qui fait peur (c’était avant le match contre Paris !). Ça joue par à coups, et la fin du match est sans suspense.

Mönchengladbach. Ce serait mentir que de dire que nous connaissions les joueurs de Mönchengladbach ou de Leipzig ! Thorgan Hazard, à la rigueur. Le reste, c’est du made in Bundesliga, et il faut bien admettre que l’on ne regarde pas assez ce championnat. Moins médiatisé ? Sans doute. Et c’est dommage. Parce que je suis sur le cul quand je vois le niveau technique. Ça joue vite, c'est précis, ça va vers l’avant. 90 minutes de régalade. Je pense qu’il y a eu au moins trente transversales, et elles ont toutes fini dans les pieds. Impressionnant. On comprend pourquoi on se fait déchirer à chaque fois en Europa League. Le score final est 2-1 pour Leipzig, avec un bon suspense. 

Barcelone 1 - 2 Mönchengladbach 

Le football est un sport qui se joue à onze contre onze, et, à la fin, c'est l'Allemagne qui gagne.

FC Barcelone vs. Borussia Mönchengladbach
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9 octobre 2016 7 09 /10 /octobre /2016 19:28

Cet article est destiné avant tout aux amateurs de 4-3-3, de 10 à l’ancienne et de libéro. Il s’adresse aux passionnés, à ceux qui peuvent se remémorer un but, une action, un arrêt, dix ans après les faits. Ceux qui ont encore la chair de poule en évoquant cette victoire des derniers instants, ce but du temps additionnel. A ceux qui aiment le football.

Aujourd’hui, en Zambie, c’est l’une des seules conversations que j’arrive à lancer : le ballon rond. Hervé Renard est l’attraction phare, et pour cause, c’est lui qui entraînait l’équipe nationale lorsque le pays a gagné la Coupe d’Afrique des Nations, en 2011. C’était la première victoire du pays dans une compétition, et je peux encore voir la joie dans les yeux brillants de mes interlocuteurs lorsqu’ils me narrent cette folle nuit de bonheur et la présentation de la coupe aux chutes Victoria. J’ai l’impression que c’est tout le pays qui était heureux le temps d’une victoire. Même ceux qui n’aiment pas le football se souviennent. Vous en connaissez beaucoup, vous, des moments de bonheur qui rassemblent un pays ? Personnellement, je n’en vois pas. C’est peut-être bien le seul, même en France.

L’Euro fut un exemple. Les cafés étaient remplis, les gens étaient dehors, dans les fans zones et, bien sûr, dans les stades. Certes, les mauvaises langues évoqueront les hooligans à Marseille ou le coût de l’événement, aux bénéfices de grandes multinationales et de l’UEFA. Ils n’ont certainement pas tort. Mas j’ai eu la chance d’aller voir 3 matchs. J’ai vu des milliers d’Ukrainiens venir à Lille en bus, traversant l’Europe, pour venir encourager leur équipe. Je les ai entendus chanter, je les ai vus sauter. Et j’ai pensé à la Crimée et au conflit qui ravage l’Est du pays depuis deux ans. Quoi d’autre que le ballon rond pour oublier, un instant, ces souffrances.

Je suis ensuite allé voir France-Irlande à Lyon pour le compte des huitièmes de finale. D’avance j’aimais ce peuple d'Irlande, ces chanteurs nés, dans la victoire comme dans la défaite. Et j’ai vu la France rencontrer ce peuple vert. J’ai participé à la fête, j’ai chanté les chants irlandais pendant que les hommes en vert chantaient des chants français. J’ai vu une communion, européenne. C’est quoi l’UE, alors que le Brexit venait de tomber ? Son plus beau visage était là, la rencontre des peuples. Ils ne parlent pas vraiment la même langue, si ce n’est celle du football. Les Irlandais ont encouragé leur équipe, les Français ont fait de même, les Bleus ont finalement gagné, et tout ce beau monde est reparti bras-dessus bras-dessous, comme des vieux amis, se souhaitant bonne chance pour la suite, et merci pour ce moment.

Ode au ballon rond

Pour la demi-finale, j’ai fait 1000 bornes aller et 1000 bornes retour sur deux jours afin d’être à Marseille le jour J, et voir ce France-Allemagne. Ça peut paraître fou. Dans mon covoit du retour, une fille avait fait la même chose. Je n’étais donc pas le seul fou. Loin de là. J’ai vu des Bretons traverser la France pour ce match, j’ai vu des habitants de Hambourg et de Berlin faire de même. Vous imaginez beaucoup de situations où vous seriez prêts à faire 2000 kilomètres de voiture en deux jours pour 1h30 de plaisir ? On peut critiquer l’impact environnemental des 60 000 spectateurs. On également se poser la question des confrontations nationales en sport, certains y voyant une nouvelle forme de guerre, d’autres pensant que c’est une question de vie ou de mort, ou que c’est plus important que cela. La question peut se poser, mais j’ai des témoins qui peuvent prouver mon amour pour l’Allemagne, autant que pour la France. Mais, ce soir-là, avec un drapeau européen, j’étais bleu, j’étais corps et âme avec « mon » équipe, j’ai souffert avec elle le temps d’une mi-temps et j’ai explosé avec tout un stade, avec tout un pays, lors du deuxième but. J’ai sauté au-dessus d’une barrière, j’ai couru 30 mètres et 3 types que je ne connais pas sont venus m’embrasser. Ecrire ce moment, c’est avoir le frisson et, limite, les larmes aux yeux.

Certain(e)s ne comprennent pas et ne comprendront jamais cette ode au ballon rond. Je m’en désole et je les plains. Car cette balle et ce terrain, ce sont certains de mes plus grands moments de joie sur cette planète. Ce le sont lors de ces grands matchs, mais ça l’est aussi le dimanche, avec les copains, sur les terrains de district ou du FC Tilques. J’ai passé une année à perdre des matchs chaque dimanche matin, parfois par plus de dix buts d’écart. Et j’en redemandais. J’en veux encore de ces terrains boueux et de ces contrôles ratés. J’en rêve parfois la nuit, je me perds dans des pensées footballistique lors de mes longs trajets en bus, j’imagine une action, un but, un dribble. Et je souris, souvent. Ce soir, après avoir vu une rediffusion d’un match du Barça, je n’ai d’ailleurs qu’une envie : taper dans un ballon.

 

Au football, qui mélange les peuples et les milieux sociaux, pour toutes ces joies et ces peines que tu m’as procurées et que tu me procureras, j’espère, encore longtemps. Tu es l’une des plus belles inventions de ce monde, tu es compris au fin fond de l’Afrique et, même si je ne suis pas sûr que ton évolution actuelle puant le fric soit bonne, tu resteras la possession de tous les amateurs et passionnés. Comme moi. Et comme toi, qui a lu ces lignes.

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19 septembre 2016 1 19 /09 /septembre /2016 09:19

Il y a parfois des bonnes résolutions sympas au 1er janvier. Moi, je m’étais lancé un petit défi : découvrir deux nouveaux sports. Et après le paddle sur la côte basque, me voici à Arques pour mon premier triathlon : 600 mètres de natation. 20 kilomètres à vélo. 5 kilomètres à pied. C’est ce qu’on appelle un triathlon S. Aux Jeux Olympiques, c’est le M, avec 1,5 km de natation, 40 km de vélo et 10 bornes à pied. Il existe également des triathlons XS ou XL. Et viennent enfin les ironman (3,8km de natation, 180 km à vélo, puis un marathon). Costaud.

Costaud, c’est également le profil des types autour de moi. Je vois de sacrées carcasses, avec un matériel de pro : vélo de course élancé, combinaison de natation. Moi, je suis ce qu’on appelle un touriste : mon VTT, et mon short de bain. Plusieurs fois on me demande si je vais vraiment faire le triathlon avec « ça ». Euuuuh, oui !

La grande différence avec les courses à pied, même de type semi ou marathon, c’est que vous rencontrez des gens comme vous et moi. Là, au triathlon, il y a au moins 90% de licenciés (ou ils ont l'air !). Et il y a même un type qui était aux J.O. de Rio ! C’est facile, nous étions seulement quatre vrais touristes (à savoir sans combi et sans vélo de course). Là où on pousse un peu le bouchon avec Rémi, mon acolyte du jour (car les autres nous ont lâchement abandonnés !), c’est que nous ne sommes pas du tout entraînés ! La dernière fois que j’ai fait des longueurs dans une piscine, ça remonte à des vacances en Corse il y a une année, et encore, j’en faisais 10 dans un petit bassin ! Même pas peur. L’eau est à 20°C, je remercie Seigneur météo pour ce beau mois de septembre. Et je me jette à l’eau. « Ahhhh ». Bon, ça reste frais !

 

Nous sommes à peu près 235 au départ. Le pistolet retentit ! Quelqu'un m'ayant vu 2 minutes comprend vite que je nage comme un plomb. Bon, mon seul objectif étant de finir, je vais à mon rythme. Je nage en brasse, et après quelques minutes, je suis en solo avec le kayak-balai (c’est comme une voiture-balai, mais en kayak). Je sens la vase me chatouiller les orteils. Et alors que j’arrive à la première bouée (il y en a 4), j’entends le speaker qui encourage les premiers…sortis de l’eau ! Après deux bouées, je commence à me dire que l’eau n’est pas si chaude, à la troisième je commence à avoir un peu froid. Une féminine est juste devant moi, ça sert pour le moral. Et je sors de l’eau, en dernière position, certes, mais vivant ! Et sans avoir trop souffert. Je réclame et j’obtiens une petite ovation (c’est quand même nous les plus sportifs ! On a nagé beaucoup plus de temps que les autres feignants !).

Je suis dans le parc à vélos, je me sèche un peu. Chaussettes, chaussures, T-Shirt, casque obligatoire et c’est reparti. La féminine est avec moi, elle a un beau vélo, et je crains bien me prendre un bon taquet au bout de 200 mètres ! Erreur ! Nous allons au même rythme ! Parfait. Je « suce » sa roue, puis elle « suce » ma… roue. Echange de bons procédés. Le parcours est une boucle, nous rencontrons très rapidement deux gros pelotons, à un rythme assez impressionnant (40km/h !). Certains nous saluent, il faut dire qu’avec la camionnette-balai nous ne passons pas inaperçus ! Après dix kilomètres il y a une montée. J’ignore ce qui se passe, mais je vais plus vite que ma coéquipière, et je la lâche dès les premières pentes. Au milieu de la montée, je vois passer Rémi, en sens inverse (!!!!!). « C’est de l’autre côté » que je lui hurle. Mal orienté en haut de la montée, il s’est trompé de route. Et se retrouve un moment derrière la voiture-balai (ça c'est classe !). Et dois refaire la montée. Sale histoire. Je continue à mon rythme et j’arrive à la fin du parcours vélo, les cuisses un peu en surchauffe (et brûlées par le contact de la selle).

Hop, me voilà à pied, dans un sport que j’affectionne un peu plus. Je vois ma féminine et Rémi se garer alors que j’entame les premiers mètres. Mon objectif : ne pas me faire doubler par ces deux loustics ! J’ai plutôt de bonnes sensations, et j’ai l’impression d’avancer à un bon rythme. Je double plusieurs personnes (ça aide pour le moral et le courage !), et je commence la deuxième boucle. Le dernier kilomètre est un peu à l’arrache, il n’en fallait pas beaucoup plus ! J’y suis. Je suis arrivé. J’ai fait un triathlon. Content. Pour le temps, 1h40:39 ! (le premier fait 56:26 !).

C’est un sport génial. Je me sens bien après la course (au contraire du marathon, mais aussi d’un semi !), l’ensemble des muscles a travaillé et j’annonce déjà que j’en referai un jour ! Peut-être avec un peu d’entraînement, peut-être avec une combi de natation (pour le vélo, ce n’est pas tout à fait le même budget !). Mais maintenant, place au football car j’ai repris ma licence !

 

Mon premier triathlon

Merci à Rémi pour l'expérience partagée, ainsi qu'à tous ceux que j'ai croisés là-bas, et aussi à Marie-Eve pour les conseils pratiques !

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13 avril 2015 1 13 /04 /avril /2015 09:30

Direction aujourd'hui l'Addis-Abeba Stadium, 35 000 places, pour l'affiche du championnat éthiopien : Saint-George SA, 2ème, reçoit Sidama Coffee, 1er !

Oui, coup de chance ! Je passe devant le stade, je vois la queue et des gens dans les tribunes. C'était déjà le cas la semaine dernière mais j'avais mon PC sur moi et un emploi du temps chargé. Cette fois, je me balade en ville et je suis libre ! 25 birr l'entrée, soit un peu plus d'un euro.... oui, ce n'est pas le même prix au Parc !

Je rentre dans un stade un peu vieillot (construit en 1940!), plutôt grand tout de même, avec une piste d'athlétisme qui sépare les tribunes des spectateurs. Ça reste un pays d'athlétisme, les portraits des grands coureurs trônant à l'extérieur du stade. Je m'installe tranquillement, surveillant la météo (car les tribunes sont loin d'être couvertes). Un cordon de policiers est placé devant nous. A mon avis, le stade est loin d'être réglementaire, les chaises devant moi se décollant... Il a tout de même hébergé trois Coupes d'Afrique des Nations, et accueille les matchs des trois équipes d'Addis.

Un week-end de football en Éthiopie

Saint-George est donc l'équipe qui joue à domicile aujourd'hui. C'est l'équipe la plus connue en Éthiopie. Le club a été fondé à Addis-Abeba en 1936 par des Grecs (il s'appelle à l'époque Kedus Giorgis, ce qui fait beaucoup plus grec !) et il servirait la lutte contre l'invasion fasciste italienne (c'est du moins ce qui se dit ici). Il compte 26 titres de champion (dont dix sur les quinze dernières années) ! Saint-George, loin de toute religiosité, est le nom d'une bière locale.


Oui, le championnat éthiopien a cette particularité d'avoir des noms d'équipes assez bizarres ! Ainsi l'adversaire du jour est Sidama Coffee. Mais il y a également parmi les quatorze équipes qui composent l'Ethio Premier Standing « Ethiopian Coffee » ou « Deshen Beer ». On a également le droit à « Commercial Bank » en mode gros argent, « Mugher Cement » en mode on bétonne derrière, ou encore « Defense Force », en mode marche militaire. Le championnat a été créé en 1947 (avec trois équipes!).

Bref, toujours est-il que les équipes font leur apparition sur la pelouse.

Un week-end de football en Éthiopie

En sang et or, Saint-George. Un kop local est dans la tribune opposée à moi. Tant pis pour l'ambiance, mais ça sera pratique pour les photos et vidéos. Les supporters sautent, chantent. De mon côté, je suis dans le « parcage » adverse.

Un week-end de football en Éthiopie

Le pelouse est moyenne (enfin, elle est fantastique par rapport au FC Tilques), mais ça n'explique pas le déchet observé en première période. Ça joue beaucoup avec des longs ballons, et les actions sont peu nombreuses. Je m'occupe en observant que même en Éthiopie l'arbitre est une cible : contact entre deux joueurs, absence de coup de sifflet, et bronca qui s'en suit !

Heureusement, la deuxième mi-temps est toute autre. Saint-George touche la barre à la suite d'une erreur du portier adverse (mais l'arbitre siffle pour je ne sais quelle obscure raison). Pas grave, puisque les locaux poussent, appuyés par un public toujours présent. Ils sont logiquement récompensés à la soixantième minute par l'ouverture du score. Mieux, le n°9, l'homme du match, s'en va récupérer un ballon de derrière les fagots sur le côté gauche, crochète un défenseur et s'en va fusiller le gardien d'un missile sous la barre. Le kop exulte, le match semble plié.

Enfin, ça, c'était l'idée. Le problème, c'est qu'à force de gri-gri et de contres manqués, Sidama Coffee réduit le score sur un vieux coup-franc contré par le mur. L'ambiance est beaucoup moins sereine. Des spectateurs appellent le coup de sifflet final, mais il reste encore dix minutes ! Heureusement pour eux, Sidama ne joue pas très bien ses cartouches offensives, et peut remercier la barre d'avoir sauvé son portier à la suite du tête « Thiago Silva vs Chelsea » du n°9.

Score final : 2-1. Saint George revient à égalité de points avec son adversaire du jour, et prend même la tête du championnat grâce à une différence de buts positive. A 8 matchs de la fin du championnat, c'est peut-être le tournant de la saison.

Personnellement, je n'ai pas trouvé le niveau fou fou. Physiquement c'est solide (coucou Willy Sagnol!), mais techniquement il y avait beaucoup de déchets. Si le gardien du Sidama m'avait plutôt impressionné en première période, il a enchaîné les boulettes en seconde. Bref, tout ça m'a donné envie de reprendre une licence...

Un week-end de football en Éthiopie

...chose que j'ai fait immédiatement à mon retour à l'appartement ! Des gamins du bloc jouent à des deux contre deux. Je mets les chaussures, et je m'invite à leur compétition. Je me rappelle de ces Polonais contre qui j'ai joué à Tilques il y a une dizaine d'années, et le souvenir que j'en ai encore aujourd'hui. Alors j'en profite pour faire ma petite spéciale retourné acrobatique et tant pis si sur le terrain, il y a des trous, des pierres et des morceaux de tripes (true story!). Je deviens en une action l'idole des jeunes, qui se prosternent à mes pieds (true story x 2!). Le reste des matchs, ils ont essayé de faire des retournés !

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2 février 2015 1 02 /02 /février /2015 15:17

C'est rare d'essayer un nouveau sport à notre vieil âge ! Et voici la bonne surprise du week-end, le squash. Dans ma tête, on jouait cela avec une chistera, contre un mur. Bon, je confondais avec la pelote basque ! Le squash se joue avec des petites raquettes, assez longues. Tout autour de nous, des murs, avec des lignes rouges. L'objectif est de frapper dans la balle en direction du mur du fond, au dessus de la ligne rouge. Dès qu'il y a deux rebonds, le joueur perd.

Le squash

Sport physique, à base de petites accélérations, le squash reste un jeu de raquette. Mais il est vraiment accessible à tout le monde. Pas besoin d'être un expert pour s'amuser. L'avantage de débuter, c'est que l'on progresse vite. J'ai compris assez rapidement l'intérêt de frapper dans les autres murs avant celui du fond, ou alors l'intérêt de tirer assez bas. Je ne suis pas devenu champion de France en un jour, mais j'ai pu voir la progression. Par contre, mieux vaut avoir des épaules solides ! Les matchs se déroulent en onze points directs (avec deux points d'écart). C'est l'un des sports les plus dépensiers en calories.
On a tellement aimé qu'on a resigné pour l semaine prochaine !

Le squash
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26 décembre 2014 5 26 /12 /décembre /2014 23:31

Bon allez, ça fait plusieurs fois que j'hésite à faire un article sur ce site génial, qui occupe un peu de ma vie et beaucoup de mes discussions avec pas mal de potes. Mon petit gazon, c'est quoi ? C'est un site de copains. Un site de football. Un site de manager. Attention, on est très loin de Fifa ou de Football Manager. Mon petit gazon, c'est la vraie vie. Enfin, presque.

Mon petit gazon (MPG pour les intimes), c'est un mini-championnat. J'en ai lancé deux cette année, avec un groupe de 7 copains, et un autre groupe de 5. L'idée est simple : on réalise une équipe avec des joueurs de ligue 1 (au cours d'un mercato légendaire, on dispose d'une enveloppe de 500 millions d'euros, mais c'est un système d'enchère avec ces mêmes potes, qui deviennent des ennemis lorsqu'ils ont renchérit sur Lacazette d'un million). Et puis c'est un match chaque week-end. Un exemple simple : Lacazette marque deux buts contre Lyon, j'ai Lacazette dans mon onze de départ, je marque deux buts à Lucas. Les buts réels sont des buts dans le jeu, et il y a aussi un système de notation (pas forcément aimé de tous) qui permet de marquer des buts supplémentaires, les fameux « buts MPG ».

Mon petit gazon

Autant vous dire que c'est un jeu facile à prendre en main, et qui ne prend pas beaucoup de temps. 5 minutes le vendredi, 30 minutes si vous êtes un dingue qui consulte les infirmeries et les chances de victoire de chaque équipe ce week-end !
Quelques bonus existent, tel la valise un nanard (un but de moins pour l'équipe adverse), Zahia (qui passe dans le vestiaire de votre équipe et augmente la note de tous les joueurs d'un demi-point), Suarez (qui mort votre gardien, ce qui descend sa note de deux points).

Le jeu est vraiment fun, (gratuit!), la plate-forme est très épurée et offre un mur de la taille où vous pouvez vous laisser emporter après une victoire 5-0. Bien sûr, en cas de défaite, vous ferez le mort pendant une semaine. Car Mon petit gazon est devenu en une année et demi la source de gros tacles lors de nos soirées, une fierté pour les champions, une honte pour les paillasses (dernier!). Mon petit gazon, c'est l'assurance d'un bon lundi après une victoire, ou au contraire d'un lundi de merde lorsque vous voyez votre pote qui l'a emporté contre vous ce week-end ! Je conseille le jeu à tous les fans de ballon rond. C'est facile, depuis que je joue, je m'intéresse comme jamais à la Ligue 1, je connais les remplaçants de Guingamp et de Caen, et même le troisième gardien de Bastia ! Vous serez très vite addict !

http://www.monpetitgazon.com

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9 avril 2014 3 09 /04 /avril /2014 17:13

Il est 6h45. C'est l'heure du réveil et très franchement, je n'ai pas envie. J'ai mal dormi, sans doute un mélange d'excitation et d'habitude de se coucher tard. Je suis encore fatigué, et ce n'est pas vraiment un bon signe quand on s'apprête à aller courir le marathon de Paris.


Un petit-déjeuner plus tard, je m'en vais vers mon tram. A la station, nous sommes 3 avec un dossard. Petits sourires. Il est 7h30. Puis c'est un métro, bondé de coureurs. Enfin l'arrivée sur les Champs-Élysées. C'est ici qu'aura lieu le départ de la 38ème édition. L'avenue est déjà bondée. Je m'en vais vers mon sas de départ : 4h00. Oui, 4h00, c'est le temps plus ou moins estimé de ma course. Je sors d'un semi-marathon de Lille à 1h35, mais ça fait déjà plusieurs mois. Et j'avoue partir dans l'inconnu. Mon entraînement n'a pas été très régulier. Je me suis surtout évertué à ne pas arriver blessé, comme c'était le cas lors de 2 semi-marathons (sur 3, saloperie de tendinite).

L'ambiance est bon enfant. Une sono nous tient informés de tout ce qui se passe, fait le décompte toutes les cinq minutes. Et surtout, il y a les entraînements collectifs ! Là, c'est folklore. Deux types surplombent les SAS, et suivent une musique entraînante. L'ensemble des coureurs participe à une chorégraphie, style Véronique et Davina. « On lève les mains bien haut, on applaudit, on lève le genou droit, on fait des talons fesses... ». Mais c'est assez marrant de voir 40 000 personnes se bouger les fesses ensemble. Une sorte de flash mob géant en fait.

Le premier SAS prend le départ à 8h45. Je n'y suis pas. Le premier SAS, c'est les barges. Ceux qui vont courir le marathon en un peu plus de deux heures, alors que je pense faire le double. Des types qui sprintent (pour moi), et ça pendant 42 kilomètres. Des monstres physiques. Alors on les applaudit, en sachant très bien qu'on ne les reverra pas (ils seront douchés et dans un avion pour le Kenya/Éthiopie avant que je sois arrivé!).
Et puis petit à petit, les SAS partent, un à un. Les 2h30, les 3h, les 3h30, les 3h45...

Le départ, 0-5 kilomètres, le plaisir

Nous sommes sur la ligne de départ. Enfin. Il est 9h35. Bekele (le futur gagnant) est déjà à mi-épreuve. Et c'est parti. On descend les Champs-Élysées sous un beau soleil. Je profite des cinq premiers kilomètres pour savourer l'ambiance, la chance d'être dans Paris sans voiture, je regarde un peu les monuments. Y a pas à dire, c'est tout de même une jolie ville !

Après le cinquième kilomètre, j'essaie de me concentrer un peu. Dans ma poche, j'ai un petit papier avec les temps de passage que je dois faire pour réaliser 4h00. Je suis bien dans les temps dès le départ. Ce n'est pas rapide pour moi, ce n'est pas fatigant. L'idée est de ne pas puiser dans mes réserves pour aller vite. Ces réserves, je vais devoir y piocher dans 20 bornes, autant les garder bien à l'abri pour le moment.
C'est fou le monde autour de moi. On est 42 000. Forcément, ça impressionne. 42 000 fous, sans aucun doute. Car courir un marathon est une sacrée folie. Je le sais déjà, je vais m'en rendre compte un peu plus encore ensuite.

5ème-29ème kilomètres, la course

Arrive la place de la Bastille. Je suis bien. Très bien même. Bon, il y a bien une petite douleur au genou droit dès le onzième kilomètre. Sur le coup j'ai un peu peur, ça sent la tendinite à plein nez. Mais mon genou est chaud, ça devrait tenir. Pendant une dizaine de kilomètres, c'est le bois de Vincennes. C'est la première fois de ma vie que je viens ici. Le château est sympa, il y a du monde dehors, dans le parc. Les coureurs autour de moi profitent de n'importe quel arbre pour pisser (j'ai l'impression d'être sur une étape du tour de France).
Les ravitaillements sont plutôt tranquilles. Et pour cause, j'ai pris mon sac « petit tuyau » avec moi. J'ai un litre et demi d'eau. Du coup pas de galère. Je me suis arrêté une fois sans grand souci pour récupérer du sucre et des raisons secs, puis quelques oranges. Mais il n'y avait pas de bousculade. Il y a beaucoup de bénévoles, l'organisation est rodée, ça se sent.
On repart vers le cœur de Paris, avec notamment les quais de Seine. Notre-Dame de Paris apparaît sur notre gauche. L'ambiance est assez folle dans les tunnels, avec des spots, de la musique électro et peu de lumière. On se croirait en boite de nuit. Les gens nous encouragent tous, même si tout le monde est plus ou moins à l’affût de la personne qu'il est venu encourager. Les groupes de musique (plus de 70 tout au long du parcours) rythment nos passages. C'est cool, c'est bon enfant. J'apprécie.

Au niveau des temps de passage, je suis bien. Plutôt régulier d'ailleurs, jugez-en plutôt :

0-5 28'16

5-10 28'36

10-15 29'08

15-20 29'11

20-25 31'45

Jusqu'ici tout va bien.

29ème-36ème, la souffrance

Mais j'ai fait une erreur. Erreur bête. Au 29ème, j'ai voulu manger. Oh, pas grand chose, une banane et quelques oranges. Ce n'était pas mes premières, ça ne devait pas être mes dernières. Alors je me suis arrêté au ravitaillement, faisant gaffe de ne pas glisser sur une peau d'orange (j'avais vu une chute au ravitaillement précédent). Et alors que je souhaite repartir...
Aie. 3 mètres. Aie. 3 mètres. Je regarde mon genou, le genou me regarde et dit « mais, c'est pas de ma faute ! ». Je pense la tendinite, je vois la tendinite. J'essaie de me relancer mais je n'y arrive pas. Je tente quelques étirements. Mais rien n'y fait. La douleur est atroce à chaque fois que j'essaie de courir. Je marche vers le 30ème kilomètre, celui du fameux mur. Mon souffle va très bien, la jambe gauche aussi. Mais à cloche-pied, c'est plus difficile. Je réessaie encore. C'est un échec. J'ai la haine. Je suis en colère. Mais je sais que je n'y peux rien. Je marche donc, en espérant que ça passe.
Les gens essaient de me motiver, pensent que c'est dans la tête. « Allez Jérémy ! ». Oui, sur mon dossard est écrit mon prénom. Et comme je marche, ils ont bien le temps de lire ! Autour de moi il y a de plus en plus de marcheurs. Ceux qui boitent, comme moi. Et d'autres, qui n'en peuvent tout simplement plus. Dès le quinzième kilomètre j'avais vu des gens en souffrance. A partir du 30ème, j'ai vu des gens dans un sale état. Des types allongés sur le sol, une civière à côté d'eux, la Croix Rouge à leurs côtés. Un mec en pleurs, qu'on est obligé de porter. Nombreux sont assis sur le sol, et attendent je ne sais quoi.
Entre le 30ème et le 35ème kilomètres, j'ai mis une heure et huit minutes. Dont un passage à la Croix Rouge. Là, c'est mon dernier espoir. On m'accueille très gentiment, on me file une poche de glace, on prend mon pouls, ma tension. J'en vois d'autres arriver, et en comparaison je vais très bien.
Et c'est là que je comprends : le marathon est une torture. Bon, une torture choisie (je viens d'écrire sur 12 years a slave, et il n'y a pas de comparaison). Une torture pour le corps. Pour les articulations. Une folie. D'ailleurs le premier marathonien, Philippidès, celui qui a annoncé aux Athéniens la victoire des Grecs face aux Perses en partant de Marathon, le premier qui a effectué ces 42 kilomètres, il est arrivé à Athènes, il a dit « victoire » et il est mort tout de suite après ! Si ce n'est pas une preuve de la dangerosité de cette épreuve !

36-42ème, la fin

 

Blessé, à cloche-pied, à quatre pattes, peu importe : j'arriverai au bout ! Il ne m'est pas venu l'idée d'abandonner, et qu'importe si au lieu de quatre je fais sept heures ! C'est une question de fierté, une question d'objectif, je l'ai dit, je veux finir un marathon ! Et je le ferai !
Le froid a fait du bien, je vois que mon genou a un peu dégonflé. Je tente de trottiner. J'ai mal, mais seulement un peu. C'est le moment, il faut repartir. Quand le genou sera chaud, je ne sentirai plus rien !
Et ce fut le cas. Quasiment. J'étais loin d'être aérien dans ma foulée. Mais je pouvais courir. Et je n'en demandais pas plus. Logiquement, je double beaucoup de monde. Je suis ici avec ceux qui pensaient courir le marathon en plus de 4h30, un rythme plus lent que le mien. Mais je l'affirme, ce sont eux les vrais marathoniens. Ce sont eux les courageux. Parce que Bekele, soit dit en passant, est un feignant. Le type court deux heures. Et c'est tout ! Ici, je suis avec des gens qui courent cinq heures ! C'est autre chose ! C'est plus de classe, c'est plus de mérite ! C'est eux qui devraient recevoir les médailles et le plus d'applaudissements ! Car courir deux heures, moi aussi je peux le faire, et souvent d'ailleurs ! Mais courir cinq heures, faut être sacrément motivé ! Et fou !
Je cours donc dans le Bois de Boulogne, espérant chaque seconde croiser un sosie de Brandao (sans succès). Le parcours est à nouveau plat (sur les quais de Seine, le nombre de faux plats montants est assez élevé, à ma surprise d'ailleurs, avec les tunnels qu'il fallait toujours emprunter). Je profite des dernières centaines de mètres. J'ai retrouvé le sourire. Ma poche d'eau est à sec, mais je sais que l'arrivée est là, sur cette bonne vieille avenue Foch. La boucle est bouclée. Je suis officiellement un marathonien. Je suis allé au bout. J'éprouve un sacré sentiment de fierté de ne pas avoir lâché. Je souris quand je reçois mon T-Shit « Finisher » et ma médaille. J'ai la classe, malgré un vieux K-Way vert Schneider Electric. Et je rejoins Alba, exténué. 42,195 km. 5'07''27. Putain de folie.

Ma Bucket List perd donc un seizième élément. Il m'en reste vingt-quatre. Pas mal pour un type de vingt-trois ans à peine. La suite, les courses, tout ça, tout ça, ce n'est pas encore défini. J'ai traîné un énorme hématome le lendemain et le surlendemain de la course, au niveau du genou droit. Je boitais sacrément bas. Mais ça ne m'enlève pas l'idée de recourir un jour un marathon. Quelques heures après la course, j'avais envie de crier haut et fort, tel un poilu : « Plus jamais ça ! ». Mais finalement, je me dis qu'un dix kilomètres en moins de 40 minutes ou un semi en moins d'1h30 sont des choses réalisables. Pour le marathon, plus en 2014, soyez-en assuré !

Le marathon de Paris, souffrance et fierté
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