4 septembre 2018 2 04 /09 /septembre /2018 05:59

3 650 mètres. La capitale (administrative) la plus haute du monde ! La vue impressionne dès notre arrivée en ville : le bus débarque par le haut, et nous apercevons l'étendue, la grandeur, et la populace... un million d'habitants, dans une immense cuvette entourée de montagnes, notamment le Nevado Illimani, à 6 462 mètres d'altitude !

 

L'altitude entraîne de drôles d'effets, ainsi l'eau bout à 87°C ! Autre effet, moins sympa, La Paz est bien polluée. Enormément de circulation et des rues où les bus sont obligés de rouler en première tellement le dénivelé est important (il y aurait 850 mètres de différence entre le haut et le bas de la ville!).

La Paz, et la Bolivie d'Evo Moralès

Nous arpentons le centre-ville, l'occasion de faire mon activité préférée : les magasins ! Bon, on est assez loin de nos standards occidentaux, et on est également très loin des prix occidentaux ! Le marché aux sorcières est peut-être le plus touristique (on peut notamment y acheter un fœtus de lama... afin de l'enterrer sur son terrain avant la construction de la maison, il paraît que ça porte chance!), mais les autres valent aussi le coup d'oeil, rien que pour les couleurs. A noter qu'on peut également téléphoner sur les marchés (y'a des téléphones fixes directement dans les stands!).

La Paz, et la Bolivie d'Evo Moralès
La Paz, et la Bolivie d'Evo Moralès
La Paz, et la Bolivie d'Evo Moralès

Le centre-ville témoigne de l'histoire colombienne du lieu. La ville a été fondée en 1548 par un capitaine espagnol (Mendoza). Les monuments les plus impressionnants restent la cathédrale et le palais du gouvernement. Les places sont animées, c'est jeune, ça vit, ça grouille de monde et de pigeons. Vite, on s'échappe par les airs !

La Paz, et la Bolivie d'Evo Moralès
La Paz, et la Bolivie d'Evo Moralès

Car, aussi fou que ça puisse paraître, La Paz dispose d'un immense réseau de téléphériques ! Et c'est clairement le meilleur moyen de visiter la ville ! Nous avons quasiment fait toutes les lignes, de bout en bout. Et c'est là que nous réalisons à quel point cette ville est immense. Parfois nous la surplombons, parfois nous nous retrouvons dans ses entrailles. Pas de circulation, pas trop de monde, bref, un bon moyen de visiter une grande ville.

La Paz, et la Bolivie d'Evo Moralès
La Paz, et la Bolivie d'Evo Moralès
La Paz, et la Bolivie d'Evo Moralès
La Paz, et la Bolivie d'Evo Moralès
La Paz, et la Bolivie d'Evo Moralès

La Paz est la fin de notre voyage. L'air de rien, ces presque trois semaines nous ont permis de réaliser une jolie petite boucle du pays. La Bolivie n'en nécessite pas moins.

La Paz, et la Bolivie d'Evo Moralès

Je l'ai déjà dit à plusieurs, c'est sans aucun doute l'un des plus beaux pays que j'aie vu (parmi 60!). Un pays en développement, où les routes sont encore largement en construction, les ponts, les maisons... clairement une politique de grands travaux, initiés par un président atypique : Evo Moralès. Le premier président andin (famille aymara), dont les portraits sont partout. Trop peut-être, au point que j'ai parfois l'impression d'avoir passé mes vacances avec lui : Evo Moralès avec un casque à côté des travaux de construction d'une route (à croire que c'est lui qui fait les travaux), Evo Moralès avec des habits traditionnels dans l'Altiplano, Evo Moralès sur la porte du restaurant, Evo Moralès ça et là... un culte de la personnalité un peu embêtant (surtout quand on est prof d'histoire : c'est là l'un des symptômes des régimes autoritaires). Attention, je ne fais pas feu sur le président bolivien, tant il est vrai que son arrivée coïncide avec une baisse importante de la pauvreté et une amélioration de vie pour une grande partie de la population. Néanmoins, nous avons pu ressentir un vrai débat politique dans le pays. La raison ? Des tags, un peu partout, pour ou contre le référendum de 2016, qui devait permettre à Moralès de solliciter un quatrième mandat... (oui, encore un symptôme d'un régime autoritaire). Moralès perd, pour la première fois (51,3% de non). Mais, et là encore symptôme d'un régime autoritaire, il en appelle au tribunal constitutionnel bolivien, qui décide de supprimer la limitation des mandats présidentiels... (alors que c'est Evo Moralès lui-même qui avait fait inclure cette disposition dans la constitution en 2009!). A noter qu'Evo Moralès, très proche d'Hugo Chavez à l'époque, est toujours copain avec le président vénézuélien Maduro (« une brute » selon un de mes chauffeurs) et le président équatorien Correa. Ajoutez à cela des militaires très présents dans les rues... et vous aurez le sentiment d'être au sein d'un régime autoritaire.

La Paz, et la Bolivie d'Evo Moralès
La Paz, et la Bolivie d'Evo Moralès
La Paz, et la Bolivie d'Evo Moralès
La Paz, et la Bolivie d'Evo Moralès

Dans l'ensemble, la Bolivie reste néanmoins un pays plutôt pauvre, avec une différence marquée entre les Andes et le plat pays, mais surtout un gouffre séparant les grandes villes des campagnes isolées. La mondialisation existe dans les premières et reste assez lointaine dans les secondes, quoique les smartphones soient déjà là partout. Le tourisme existe, et est assez important dans les premières, ainsi que sur le lac Titicaca et dans le salar, mais ça doit être beaucoup moins qu'au Pérou voisin.

 

Enfin, je ne peux pas terminer ce récit bolivien sans évoquer le travail des enfants, omniprésents. Cireurs de chaussures, vendeurs de nourriture, zonant dans les gares ou à l'intérieur des bus, ils sont partout, dans des conditions parfois très précaires. Un gros problème pour le pays, qu'Evo Moralès n'a pas encore réglé.

La Paz, et la Bolivie d'Evo Moralès

Allez, on repart... direction Sarajevo !

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29 août 2018 3 29 /08 /août /2018 09:36

Il y a des noms mythiques. Titicaca. Pipi caca, comme aime à le dire ma sœur (qui a gardé l'humour de sa tendre enfance!). Le plus grand lac d'Amérique du Sud, situé à 3 800 mètres d'altitude. Le lac se jette dans une autre lac... le lac Poopo ! Et là, ma sœur est hilare !

Et il y a Copacabana. Bon, le mythique, c'est la plage de Rio, pas forcément la ville située en Bolivie ! (dont je ne connaissais pas l'existence). Et c'est peut-être une erreur, car la plage de Rio tire son nom... de cette ville bolivienne ! (une histoire de pêcheur d'après mes lectures).

Copacabana et le lac Titicaca, sous la neige

Notre programme est alléchant. Encore faut-il arriver... Nous prenons le bus depuis Toro Toro jusque Cochabamba, puis nous nous dirigeons vers la Paz. Un bus de nuit, nous sommes bien installés... et heureusement. Car, au cours de la nuit, notre bus s'arrête. A moitié endormi, je pense qu'il y a des bouchons, suite à un accident. Quelques heures plus tard, j'ai l'impression que nous ne bougeons pas encore. Bizarre... Et au petit matin, en regardant par la fenêtre.

Copacabana et le lac Titicaca, sous la neige
Copacabana et le lac Titicaca, sous la neige

La neige ! Chouette. Enfin, c'est beau, mais c'est moyennement pratique quand tu es en bus, et que la DDE locale n'existe pas ! Nous sommes bloqués dans un bouchon de compétition, en haut d'un col, en compagnie de centaines de bus et de poids lourds. Un bus, pas très loin devant nous, est en travers, dans le fossé ! Le reste des chauffeurs n'a pas pris de risque, et c'est ainsi que nous n'avons pas bougé jusqu'au matin. Ce que nous attendions ? Le soleil pardi ! Peu à peu, alors qu'il monte dans le ciel, la glace fond sur le goudron. Et nous nous remettons en route, avec le reste du peloton. Une dizaine d'heures de retard, et nous voici à La Paz, où notre bus... est parti il y a 10 minutes ! Caramba, encore raté ! On court de l'autre côté de la ville pour finalement trouver un bus partant vers Copacabana, où nous débarquons à la nuit tombée. Notre hôtel... est plein ! Merde, ce ne serait pas le retour de Sophie la guigne ? Ou de Jérémy la guigne ? On en trouve un quelques mètres plus loin. Il fait froid. On rêve d'une douche chaude. Mais la guigne is back, l'eau est froide, et nous nous réveillons dans une ville où le soleil a déserté. Des flocons tombent et le froid nous glace.

Copacabana et le lac Titicaca, sous la neige

Nous avons un peu l'impression d'être en Norvège. Beau paysage, mais tu as tendance à te réfugier dans les magasins et les cafés. Ou dans l'hôtel !

Nous découvrons néanmoins la basilique Notre Dame, haut lieu de pèlerinage de Bolivie. Chose étonnante, le jour où nous sommes là, des voitures sont garées devant l'église et un curé... les baptise ! Apparemment c'est une tradition à Copacabana, il paraît même que certains jours il y a des milliers de voitures ainsi bénies !

Copacabana et le lac Titicaca, sous la neige
Copacabana et le lac Titicaca, sous la neige

Allez, une petite prière devant les Dieux du soleil, quelques fruits, et on espère très que demain ça ira mieux ! (on a beau dire, mais la météo transforme toujours les voyages!)

Copacabana et le lac Titicaca, sous la neige
Copacabana et le lac Titicaca, sous la neige

Et le lendemain, alors qu'il a neigé toute la nuit, le ciel bleu is back ! Et les paysages à Copacabana et sur l'île du soleil (Isla del Sol), la plus grande île du lac Titicaca, seront incroyables.

Copacabana et le lac Titicaca, sous la neige
Copacabana et le lac Titicaca, sous la neige
Copacabana et le lac Titicaca, sous la neige
Copacabana et le lac Titicaca, sous la neige
Copacabana et le lac Titicaca, sous la neige

Peu à peu la neige disparaît, et transforme le paysage. Quelques batailles de neige avec les gamins boliviens, un bon repas avec vue sur le Pérou. Marche d'altitude. Lamas. Régalade.

Copacabana et le lac Titicaca, sous la neige
Copacabana et le lac Titicaca, sous la neige
Copacabana et le lac Titicaca, sous la neige
Copacabana et le lac Titicaca, sous la neige

Nous terminons notre journée de rêve avec une petite ascension à Copacabana. Vue sur la ville, coucher de soleil qu'il faut savoir partager. Et on se tourne déjà vers la Paz, pour la fin du voyage.

Copacabana et le lac Titicaca, sous la neige
Copacabana et le lac Titicaca, sous la neige
Copacabana et le lac Titicaca, sous la neige
Copacabana et le lac Titicaca, sous la neige
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20 août 2018 1 20 /08 /août /2018 12:33

Ba la la Bamba. Cochabamba. Après Santa Cruz, Potosi, et le sud Lipez, encore un endroit dont je n'avais jamais entendu parler. C'est pourtant la troisième ville de Bolivie (plus d'un million d'habitants), et un poumon économique. On le ressent tout de suite : la ville est bouchonnée (et comme le vin, ce n'est pas bon) et la station de bus est un vrai foutoir où nous devons jouer des coudes.

Je n'aime pas jouer des coudes.

Cochabamba et Torotoro : sur les traces des dinosaures

Ce mauvais a priori est vite corrigé le lendemain. Nous décidons de faire l'ascension d'un monument un peu connu...

Cochabamba et Torotoro : sur les traces des dinosaures

Non, je ne suis pas à Rio ! Car si Mitterrand n'avait pas le monopole du cœur, Rio n'a pas le monopole du Christ rédempteur ! Il y a le même à Lisbonne et donc à Cochabamba, Bolivie ! Mais, petite différence... celui de Cochabamba est le plus grand... pour six mètres ! (c'est moi qui ai la plus grosse, ! non c'est moi!). La vue sur la ville nous récompense des 1 500 marches en plein soleil.

Cochabamba et Torotoro : sur les traces des dinosaures

Cochabamba nous surprend par un centre ville dont on attendait peu, et qui nous a donné beaucoup. Enfin, beaucoup de photocopieuses et d'internet cafés, quasiment tous les 10 mètres ! Le marché vaut le détour (ils disent que c'est le plus grand d'Amérique du Sud.... c'est moi qui ai le plus grand ! Non c'est moi!).

Cochabamba et Torotoro : sur les traces des dinosaures
Cochabamba et Torotoro : sur les traces des dinosaures
Cochabamba et Torotoro : sur les traces des dinosaures
Cochabamba et Torotoro : sur les traces des dinosaures
Cochabamba et Torotoro : sur les traces des dinosaures

Le lendemain, direction le parc national de Torotoro, sur les traces de nos prédécesseurs sur Terre ! Le chauffeur nous prend au mot, puisque nous transportons... un cercueil sur le toit du minibus ! Drôle de sensation que ce cadavre posé à côté de nos sacs à dos. Surtout que la « route » est extrêmement vallonnée, j'imagine d'ailleurs à plusieurs reprises le cercueil passer par dessus le pare-chocs (« on a tué le mort ! »).

Torotoro est clairement le plus campagnard que nous ayons fait (5 heures de route au milieu des villages). Une autre vision de la Bolivie, où le quechua remplace l'espagnol, et où les visages andins succèdent aux faciès plus européens des plaines. C'est le lieu des vieilles grand-mères toutes fripées avec un drôle de chapeau, mi haut de forme mi melon. C'est les bestiaux qui traversent les routes, c'est les routes qui disparaissent dans le cours des rivières, c'est les rivières qui tombent des montagnes, c'est les montagnes qui nous enferment, où se baladent des bestiaux.

Cochabamba et Torotoro : sur les traces des dinosaures
Cochabamba et Torotoro : sur les traces des dinosaures

Torotoro. Aucun taureau. Par contre, des traces de pas...

Cochabamba et Torotoro : sur les traces des dinosaures

Je ne rêve pas, un dinosaure est passé par ici ! Et pas qu'un ! Ce site regorge de traces, on en compterait 2 500 ! 22 espèces différentes, datant du crétacé supérieur (il y a 65 millions d'années).

Parfois les traces s'entremêlent, de quoi faire penser que les petites traces, du petit dinosaure, sont peut-être poursuivies par les plus grandes !

Cochabamba et Torotoro : sur les traces des dinosaures
Cochabamba et Torotoro : sur les traces des dinosaures

Pas toujours facile d'imaginer le gros animal derrière ces traces, mais voici à quoi ressemblaient les bestiaux ! Les ptérosaures (immenses reptiles volants), les hadrosaures et les ankylosaures (des végétariens, qui pouvaient manger jusqu'à une tonne de nourriture par jour!), ou encore les théropodes (qui étaient plus flexibles sur le régime végétarien!).

Cochabamba et Torotoro : sur les traces des dinosaures
Cochabamba et Torotoro : sur les traces des dinosaures
Cochabamba et Torotoro : sur les traces des dinosaures
Cochabamba et Torotoro : sur les traces des dinosaures

Le parc est également connu pour sa grotte, avec stalagmites, stalactites, et normes de sécurité.... boliviennes : descente de 8 mètres en rappel, sans sécurité, aucun cordon... à la limite du dangereux ! (faut pas être gros qui plus est....  « qui a dit que j'étais maigre? »). Mais ça reste un plaisir d'être un peu dans les entrailles de la terre, d'y croiser des rivières souterraines et des cascades.

Cochabamba et Torotoro : sur les traces des dinosaures
Cochabamba et Torotoro : sur les traces des dinosaures
Cochabamba et Torotoro : sur les traces des dinosaures

Enfin, ce parc Torotoro nous permet de faire une belle randonnée à travers un immense canyon : vue à couper le souffle (300 mètres plus bas) et nature surprenante. Un régal.

Cochabamba et Torotoro : sur les traces des dinosaures
Cochabamba et Torotoro : sur les traces des dinosaures

Ce lieu est sans doute le moins touristique que nous ayons fait en Bolivie (une route est en travaux depuis Cochabamba, qui divisera le temps de voyage par deux, ça devrait ramener du monde).

 

Pas le temps de se poser, direction le Titicaca !

Cochabamba et Torotoro : sur les traces des dinosaures
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6 août 2018 1 06 /08 /août /2018 16:01

Nous avons vu des montagnes enneigées. Mais nous n'avions encore rien vu.

Le Sud-Lipez : nous n'avions encore rien vu
Le Sud-Lipez : nous n'avions encore rien vu

Nous avons vu des déserts. Mais nous n'avions encore rien vu.

Le Sud-Lipez : nous n'avions encore rien vu
Le Sud-Lipez : nous n'avions encore rien vu

Nous avons vu des vigognes. Mais nous n'avions encore rien vu.

Le Sud-Lipez : nous n'avions encore rien vu
Le Sud-Lipez : nous n'avions encore rien vu

Nous avons vu les montagnes se reflétant dans un lac. Mais nous n'avions encore rien vu.

Le Sud-Lipez : nous n'avions encore rien vu

Nous avons vu les flamants roses dans un lac où se reflétaient les montagnes enneigées, avec un vigogne. Mais nous n'avions encore rien vu.

Le Sud-Lipez : nous n'avions encore rien vu
Le Sud-Lipez : nous n'avions encore rien vu
Le Sud-Lipez : nous n'avions encore rien vu

Nous avons vu les flamants roses dans un lac ROUGE où se reflétaient les montagnes enneigées, avec les vigognes à nos côtés. Et là, nous avions vu.

Le Sud-Lipez : nous n'avions encore rien vu

Que dire du Sud Lipez ? L'un des plus beaux endroits que j'aie vu sur terre. Je passe les geysers, les lamas, les eaux thermales, notre découverte des feuilles de coca, les lagunes vertes, les 5 000 mètres d'altitude, le canyon anaconda, les champs de quinoa, les autruches, la frontière chilienne. Et la France, championne du monde. Tu parles d'un week-end.

Le Sud-Lipez : nous n'avions encore rien vu
Le Sud-Lipez : nous n'avions encore rien vu
Le Sud-Lipez : nous n'avions encore rien vu
Le Sud-Lipez : nous n'avions encore rien vu
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5 août 2018 7 05 /08 /août /2018 16:37

Prendre la route, et voir du pays. Rien de tel qu'un trajet de jour en bus pour découvrir la « vraie » Bolivie, la plus authentique, celle des campagnes, celle où l'on ne s'arrête pas, mais que l'on traverse. C'est la traversée des montagnes enneigées, des petits cols rouges, où l'on klaxonne pour éloigner les lamas. C'est la Bolivie des terrains de football inexplicables, au milieu du vent et de la poussière. C'est la traversée du désert, où quelqu'un s'arrête, sans que l'on puisse voir quoi que ce soit de vivant à 100 lieues à la ronde. Cette route Potosi-Uyuni est magnifique, et vaut le coup d'être éveillé !

Le salar d'Uyuni
Le salar d'Uyuni
Le salar d'Uyuni
Le salar d'Uyuni
Le salar d'Uyuni
Le salar d'Uyuni

Uyuni est une ville assez étrange, où l'on imagine assez bien le tournage d'un western de Sergio Leone : des rues où le vent s'engouffre, faisant voler la poussière et rouler de la végétation en boule, des bâtiments qui devaient être en construction mais qui semblent abandonnés, des fils électriques qui pendent et des chiens qui aboient. Un touriste pour trois habitants, des agences et des restaurants un peu partout. Uyuni est devenu le cœur du tourisme bolivien. Beaucoup font le combi Pérou-Bolivie, privilégiant cependant le premier pays, et délaissant le second : seul le salar, avec la Paz, semble avoir leur faveur.

Le salar d'Uyuni
Le salar d'Uyuni

Nous choisissons l'agence à côté de l'hôtel, et c'est parti pour un périple de trois jours avec, pour nous accompagner, trois Suisses et un Equatorien !

 

Que dire sur ce salar ? Les photos répondent du lieu. 10 500 km². Immensité. Tellement grand que l'on dit pouvoir observer ici que la terre est ronde, simplement en regardant l'horizon ! Un désert blanc, situé à 3 700 mètres d'altitude. Il y a 14 000 ans, c'était le lac Tauca qui recouvrait cette zone. Le lac a disparu, le sel est resté. Il est aujourd'hui exploité, environ 25 000 tonnes par an. De quoi faire disparaître le salar à terme ? Pas vraiment, puisque le gisement est estimé à 64 milliards de tonnes ! Y a de la marge ! Plus dangereux, peut-être, la découverte de lithium : quasiment la moitié des réserves mondiales !! Pas exploité pour le moment, mais ça discute. 

Le salar d'Uyuni
Le salar d'Uyuni
Le salar d'Uyuni

Alors on se régale du lieu, on essaie de laisser libre cours à notre imagination pour quelques photos sympas. On pose, on cause. On voit passer au loin les 4x4, les bus ou les camions, à petit rythme. C'est une question d'échelle : dans un paysage pareil, même un cavalier lancé à fond de train aurait l'air d'un fainéant. 

Le salar d'Uyuni
Le salar d'Uyuni
Le salar d'Uyuni
Le salar d'Uyuni
Le salar d'Uyuni

On savoure. Nous savons la chance que nous avons d'être là, en vie, en bonne santé, heureux. Et riches de cette expérience, de cette vue incroyable. Un désert de sel. Fou.

Le salar d'Uyuni
Le salar d'Uyuni
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2 août 2018 4 02 /08 /août /2018 11:16

Ils prennent un raccourci, forcément, c'est des nains. Le premier prend une pelle. Le deuxième prend une pioche. Que prend le troisième ?

C'est avec cette blague/devinette que je commence ma description de Potosi (blague que Sophie a endurée dans cette ville). Altitude, 4070 mètres (!!). Car tout dans cette ville nous ramène à la mine d'argent qui la surplombe : le Cerro Rico (littéralement la « colline riche »), située à 4782 mètres d'altitude, exploitée depuis le XVIème siècle. Le filon d'argent est tellement immense qu'il créé la ville de Potosi, qui devient en quelques décennies la ville la plus peuplée d'Amérique du Sud. On estime alors à cette période que Potosi fournit la moitié de l'argent mondial !! La mine est surexploitée et aujourd'hui il ne reste pas grand chose. Néanmoins les mineurs locaux continuent d'aller explorer les galeries (il y a plus de 600 entrées) malgré les risques d'effondrement d'une colline devenue gruyère.

Potosi, c'est trois nains qui vont à la mine
Potosi, c'est trois nains qui vont à la mine

C'est trois nains qui vont à la mine. Ils prennent un raccourci, forcément, c'est des nains. Le premier prend une pelle. Le deuxième prend une pioche. Que prend le troisième ? 

 

Nous nous sommes posé la question : faut-il aller visiter la mine ? Car des agences de tourisme, des locaux, proposent des visites. Nous pourrions aussi y aller par nos propres moyens. C'est un peu le truc à la mode là-bas. Néanmoins j'avoue que le concept me gêne : allez « voir » des gens qui travaillent dans une mine, c'est tout de même étrange. Imaginez, des gens viennent vous voir au travail tous les jours, prennent des photos de vous, sourient en vous regardant, et repartent (en postant la moitié sur les réseaux sociaux, forcément). Bizarre, non ? C'est un des dilemmes lorsque l'on voyage : ne fabriquons-nous pas un zoo humain ? Certains répondent que l'argent dépensé là-bas aide les mineurs, et que ceux-ci sont contents de nous voir. Hum. Petit passage du prof d'histoire : lors de l'Exposition Universelle de 1931 à Paris, des Africains, des Amérindiens etc. sont envoyés en France, et ils jouent « au bon sauvage », dans ce qui ressemble un peu à un zoo humain. L'argument des organisateurs est le suivant : ces gens-là sont très contents d'être à Paris et de divertir la population. Même principe donc : ils sont contents, mais est-ce vraiment sain ? Je reste dubitatif. [attention, ce n'est que mon avis, je ne suis pas sûr que ce soit le bon !]

 

C'est trois nains qui vont à la mine. Ils prennent un raccourci, forcément, c'est des nains. Le premier prend une pelle. Le deuxième prend une pioche. Que prend le troisième ?

 

Néanmoins nous faisons tout de même une visite à Potosi, celle de la Casa de la Moneda. Cette maison de la monnaie servait à créer les pièces de monnaie espagnole. Le bâtiment est impressionnant et nous nous sommes surpris à être très intéressés par ce processus de création. Cela en dit long sur l'importance de Potosi à l'époque. Ce lieu a servi à créer les pièces de monnaie bolivienne. Aujourd'hui ? Non, les pièces sont fabriquées au Canada et les billets... en France ! [le lieu aurait servi d'inspiration à une série bien connue : la Casa de Papel ; enfin, c'est ce qu'ils disent là-bas !]

Potosi, c'est trois nains qui vont à la mine
Potosi, c'est trois nains qui vont à la mine

C'est trois nains qui vont à la mine. Ils prennent un raccourci, forcément, c'est des nains. Le premier prend une pelle. Le deuxième prend une pioche. Que prend le troisième ?

 

La ville est magnifique. Parc, architecture, sculpture. Le tout classé Unesco, mais Unesco sur la liste patrimoine mondial en péril : les opérations minières mettent en danger ce legs de l'histoire. Autre chose un peu embêtante pour la ville : la pollution. Potosi, avec ses rues en pente et ses vieux bus, a une odeur de périphérique parisien (pour notre balade on choisissait du coup toujours les routes où les véhicules descendaient !). Enfin, et là c'était encore plus embêtant pour nous : nous avons tous les deux souffert du mal des montagnes. Pourtant, ce n'est pas la première fois que je passe les 4 000 mètres d'altitude (coucou le Népal). Mais, cette fois, c'est peut-être allé trop vite. Mal de tête, nausée, difficulté pour dormir... clairement nous n'étions pas bien. Le lendemain nous sommes redescendus de quelques centaines de mètres et c'est passé (ça n'est pas revenu du voyage, et pourtant nous sommes montés bien plus haut). Mais c'est à prendre en compte si vous faites le même parcours que nous !

 

C'est trois nains qui vont à la mine. Ils prennent un raccourci, forcément, c'est des nains. Le premier prend une pelle. Le deuxième prend une pioche. Que prend le troisième ?

Potosi, c'est trois nains qui vont à la mine
Potosi, c'est trois nains qui vont à la mine
Potosi, c'est trois nains qui vont à la mine

En repartant, sur ces routes magnifiques, sculptées de montagne, la mine est encore visible à plusieurs dizaines de kilomètres. Mais nous regardons déjà devant nous : le salar d'Uyuni arrive.

C'est trois nains qui vont à la mine. Ils prennent un raccourci, forcément, c'est des nains. Le premier prend une pelle. Le deuxième prend une pioche. Que prend le troisième ? Alors, Sophie ?

Potosi, c'est trois nains qui vont à la mine
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31 juillet 2018 2 31 /07 /juillet /2018 23:40

Belem-Santa Cruz, par Sao Paulo. Je peux voir, depuis l'avion, ses 12 millions d'habitants, et ça fait très peur !

Santa Cruz, Sucre : les premières saveurs boliviennes

Par contre, Santa Cruz de la Sierra, Bolivie, c'est déjà plus à taille humaine : 1,5 million d'habitants pour celle qui est le cœur économique du pays. Et soyons honnêtes, jamais je n'avais entendu parler de cette ville ! Je survole pourtant des immenses exploitations agricoles, des grandes maisons avec piscine... on ne croit pas arriver dans un pays en développement. Je retrouve mi hermana Sophie dans l'aéroport et c'est parti pour un road-trip en famille !

Santa Cruz est notre première ville bolivienne. Altitude 416 mètres (on est encore dans le bassin amazonien). Tout est nouveau : la langue (espagnole), la nourriture, les faciès. Le froid aussi, que j'avais un peu oublié en Guyane, et ma sœur à Marseille. Nous découvrons aussi un petit centre-ville mignon, avec une architecture coloniale (et un plan de la ville assez incroyable : des cercles et des damiers).

Santa Cruz, Sucre : les premières saveurs boliviennes

C'est le début des cireurs de chaussures sur les places, des marchés bondés, où l'on mange pour 3 sous des repas préparés dans des marmites aussi grandes que celle de Panoramix, et.... Sophie se fait chier dessus par un pigeon. Et ça, c'est toujours marrant.

Santa Cruz, Sucre : les premières saveurs boliviennes
Santa Cruz, Sucre : les premières saveurs boliviennes
Santa Cruz, Sucre : les premières saveurs boliviennes

Nous visitons le musée de la guerre du Chaco. Un musée militaire, avec un militaire qui nous fait la visite, sympa... A l'écouter, la Bolivie a gagné la guerre. Pourtant, ça semble un peu moins évident à lire les récits ! Déjà, la quart des engagés est mort, ce qui en fait le conflit le plus sanglant de l'Amérique Latine. De plus, la grande partie du territoire du Chaco est gagné par le Paraguay... (comme quoi, les miliaires ne sont pas toujours de grands historiens !).

D'ailleurs l'histoire militaire de la Bolivie n'est qu'une succession de défaites, la plus désastreuse est contre le Chili : la Bolivie perd de manière définitive (?) son accès à l'océan lors de la « guerre du Pacifique ». Je mets un point d'interrogation sur le définitif, car si le conflit a eu lieu entre 1879 et 1883, Evo Morales, l'actuel président bolivien, a soumis le cas à la Cour Internationale de Justice en 2015 ! Preuve s'il en est que cette défaite leur est restée en travers de la gorge !

 

Avec le recul, on peut bien dire que c'est assez peu pour une telle ville ; mais comme je te l'ai déjà dit, Santa Cruz est la première bolivienne, et c'est pour ça qu'elle garde pour nous ce petit charme.

 

Les bus Cama sont le must bolivien (peut-être même sud-américain) : nous sommes quasiment allongés, beaucoup de place, et c'est ainsi que nous voyageons de nuit, en réussissant à dormir une bonne partie des 12 heures que dure le trajet jusque Sucre !

Santa Cruz, Sucre : les premières saveurs boliviennes

Sucre. Altitude 2780 mètres. Un petit peu froid, surtout la douche pour Sophie (moi, y'avait de l'eau chaude !). Le nom de la ville n'a aucun rapport avec ce que tu vas mettre dans ton café, encore moins avec le personnage de Prison Break. Non, Sucre était un maréchal (nous voilà), originaire de l'actuel Venezuela, et qui s'est battu pour l'indépendance du continent sud-américain, dont la Bolivie, Bolivie tirant son nom de Simon Bolivar, lui aussi héros de l'indépendance, lui aussi originaire de l'actuel Venezuela, mais qui doit s'être un peu mieux battu que Sucre, car il a laissé son nom au pays, et non pas à une ville ! Le maréchal Sucre a tout de même été élu président de la Bolivie à vie ! Mais ça ne lui plaisait pas beaucoup, alors il a décidé de devenir président de la Colombie. Mauvais choix, il est assassiné quelques mois plus tard ! Simon Bolivar, lui, a été président du Venezuela, puis de la Bolivie, puis du Pérou, puis de la grande Colombie ! Bref, nous sommes dans une ville historique de par sa toponymie, dans un pays qui l'est tout autant. [statue de Sucre puis image de Bolivar dans les rues de la ville]

Santa Cruz, Sucre : les premières saveurs boliviennes
Santa Cruz, Sucre : les premières saveurs boliviennes

Sucre la blanche. Oui, ça paraît logique (quoique le sucre brun n'est pas mauvais). Sucre c'est un centre-ville magnifique, classé UNESCO, où l'on peut se faufiler à travers les colonnes, lézarder sur des petites places ou dans les nombreux parcs et jardins et apercevoir des bâtiments à l'architecture baroque tels que les Espagnols savaient les faire. C'est bien simple : on pourrait se croire en Andalousie.

Santa Cruz, Sucre : les premières saveurs boliviennes
Santa Cruz, Sucre : les premières saveurs boliviennes
Santa Cruz, Sucre : les premières saveurs boliviennes
Santa Cruz, Sucre : les premières saveurs boliviennes

Des hauteurs du mirador, une vue sur la ville. L'une des perles de la colonisation espagnole devant nous. Ses rues étroites, à la circulation importante (on verra bien pire plus tard). Ses chiens, qui se baladent tous vêtus d'un habit contre le froid nocturne. Un football s'organise, foutue entorse de l'orteil qui m'empêche de participer !

Santa Cruz, Sucre : les premières saveurs boliviennes
Santa Cruz, Sucre : les premières saveurs boliviennes
Santa Cruz, Sucre : les premières saveurs boliviennes

Mais notre coin préféré restera le marché, où la journée a débuté. Manger et boire pour un euro, c'est toujours acceptable (même quand on est radin, mais je ne parle pas de moi bien sûr). Surtout, que de fruits ! Un double jus de fraise, des kiwis, ananas, papaye, raisin, pomme, banane, et tellement d'inconnus ! Régal ! On aurait bien mangé là le midi, mais c'est qu'il y a une demi-finale de coupe du monde qui nous attend ! (et on a besoin d'une télé !) On se retrouve alors avec des lasagnes au quinoa qui valent leur pesant d'or (ou pesant de bronze si vous êtes un belge). On est en finale putain ! Encore !

Santa Cruz, Sucre : les premières saveurs boliviennes
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