23 décembre 2018 7 23 /12 /décembre /2018 18:15

Découvrir un pays, ce n'est pas seulement se gaver de paysages et les prendre en photos. Ça passe aussi par la nourriture que l'on trouve parfois au coin des rues, par la musique qu'on oublie trop souvent dans le fond d'un bus. C'est l'odeur d'une randonnée que l'on ne peut retranscrire, c'est l'atmosphère d'une ville coloniale. Et c'est aussi un peu de littérature. Quand je voyage, j'aime lire sur le pays, son histoire, ses coutumes. Pour la Colombie, ça passe par quelques pages d'un guide de voyage bien connu amené par ma partenaire. Mais c'est aussi Cent ans de solitude. Quel titre ! Ce livre me plaisait depuis plusieurs années, j'attendais simplement l'occasion de pouvoir le dévorer. Gabriel Garcia Marquez, prix Nobel de littérature en 1982, né en Colombie. Il paraît que ce livre est une histoire du pays, de ses conflits qui l'ont ravagé. Bref, il avait tout pour me satisfaire...

Souvenirs de Colombie : Narcos et Cent ans de solitude

Et puis, un détail : le réalisme magique. Un genre littéraire (mais pas seulement), où des éléments surnaturels apparaissent dans un environnement réaliste. Moi, l'extrémiste cartésien, me voilà aux prises avec du fantastique. Bon, je ne pars pas défaitiste pour autant, Game of Thrones a bien réussi à me conquérir avec une recette similaire. La première phrase est détonante : « Bien des années plus tard, face au peloton d'exécution, le colonel Aureliano Buendia devait se rappeler ce lointain après-midi au cours duquel son père l'emmena faire connaissance avec la glace ».

 

Le livre est l'histoire d'une famille, les Buendia, et d'un village, Macondo. Les Rougon-Macquart et Plassans en quelque sorte, mais avec un seul tome. Un couple, ses enfants, ses petits-enfants, ses arrière-petits-enfants, confrontés à leur histoire, mais aussi à l'Histoire. Pour les côtés sympas, je retiens le contexte historique, notamment les guerres civiles colombiennes qui ont marqué ce pays, les libéraux et les conservateurs, mais aussi l'arrivée des technologies dans un village reculé.

Néanmoins, et c'est un gros mais, je ne suis pas convaincu par le rythme du livre (et ça joue beaucoup). Le temps ralentit et s'accélère, passant trop vite sur des choses que j'aurais aimé lire et s'arrêtant trop longuement sur des choses qui ne m'intéressaient pas : les relations incestueuses, les désirs du corps, les prostituées, les écarts d'âges (quand quelqu'un a 145 ans...) et la magie. Les personnages sont nombreux, Garcia Marquez les travaille, puis les abandonne, puis revient sur eux (notamment dans les derniers chapitres), mais ils manquent parfois de personnalité. Le colonel Aureliano Buendia est celui que je retiens le plus, avec ses parents, parce qu'ils ont été travaillés pendant de longues pages, de nombreux chapitres. Le reste de la descendance passe trop vite à mon goût (ou alors pas assez, il y a 7 générations !). Bref, je suis resté sur ma faim, et Dostoïevski reste tout en haut, intouchable.

 

Trois citations que j'en retiens :

 

« Actuellement, la seule différence entre libéraux et conservateurs, c’est que les libéraux vont à la messe de cinq heures et les conservateurs à celle de huit heures. »

 

« Le secret d'une bonne vieillesse n'est rien d'autre que la conclusion d'un pacte honorable avec le solitude »

 

« L'amour le plus fou, le plus persistant, n'est de toute manière qu'une vérité de passade »

Souvenirs de Colombie : Narcos et Cent ans de solitude

Narcos. Là, je me demande si j'ai besoin de vous raconter, tant les séries deviennent le dénominateur commun de la culture générale. Narcos, c'est l'histoire de Pablo Escobar, le criminel colombien le plus connu de l'histoire récente. Un trafiquant de drogue, spécialisé dans la cocaïne, et qui a tenu le cartel de Medellin. Il était l'un des dix hommes les plus riches du monde, il ne savait plus quoi faire de son argent, au point où il en enterrait un peu partout, sans toujours se souvenir de ses cachettes. Elu suppléant à la chambre des députés, il est finalement poursuivi par l'Etat colombien puis par les Etats-Unis. Après des années de chaos et de tueries... enfin, bref, vous connaissez un peu l'histoire.

 

J'avais un peu peur avant de débuter cette série : je ne voulais pas voir quelqu'un que j'aurais aimé être. Je peux le dire aujourd'hui, je ne veux pas de la vie de Pablo Escobar telle qu'elle est racontée. En plus du sang sur ses mains (et pas qu'un peu, le type a été jusqu'à faire exploser des avions pour obliger le gouvernement à négocier), on voit très bien dans cette série la chute sans fin d'un baron de la drogue, de cachette en cachette, jusqu'à devoir abandonner sa propre famille et vivre reclus (comme Elisée).

 

Des choses sont assez incroyables dans cette vie : le type arrive à construire sa propre prison où il se fait enfermer, avec la bénédiction du gouvernement ! Aussi, et ça c'est toujours le cas, les Etats-Unis sont partout, ils poussent le gouvernement colombien à être intransigeant (alors que c'est ce pays qui souffre des attentats et d'une quasi guerre civile) tandis que la poudre blanche part... aux Etats-Unis ! Au lieu de balayer devant leur porte, les Américains exportent un conflit qu'ils provoquent eux-même de par leur consommation.

La série ouvre un peu le débat de la légalisation des drogues, sans trop s'y risquer non plus. Dommage, car c'est un vrai sujet. Toujours est-il que c'est une bonne série, et que je la recommande, surtout si vous partez en Colombie prochainement (évitez néanmoins de parler de Pablo en bien, ça les énerve, évoquez plutôt Gabriel Garcia Marquez!).

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4 décembre 2018 2 04 /12 /décembre /2018 13:16

Nairo Quitana. Avec Herrera, c'est le second grand cycliste colombien que je connais. Et encore un grimpeur ! Je comprends un peu mieux aujourd'hui cette spécialité sur le tour de France, tant j'ai vu les habitants sur leur vélo. Et pourtant il y a du dénivelé ! Et pourtant, il y a des voitures et des camions ! Mais les cyclistes étaient partout, avec souvent un équipement de qualité. Même à Bogota, la métropole et capitale de 7 millions d'habitants, ils sont partout ! C'est toutefois un peu plus facile, car ils sont aidés par un immense réseau de pistes cyclables. Et, le dimanche, c'est encore mieux puisque des grosses artères de la ville sont réservées aux vélos : c'est la ciclovia ! Vision sympa d'une grande ville.

Bogota, la cathédrale de sel souterraine et la fantôme de Bujumbura

Car Bogota est grand, très grand ! Trop grand à mon goût. Le genre de ville où ça bouchonne de 6 heures à 22 heures, où les transports publics sont bondés et catastrophiques (de l'avis des habitants), où la sécurité n'est pas toujours assurée à la tombée de la nuit et où on se sent toujours petit...

Sauf là-haut ! Montserrate. 1 500 marches ; du vrai sport ; et arrivés à 3200 mètres d'altitude, nous avons une vue en guise de médaille olympique. Là, Bogota montre ses 70 km2! Les grandes villes sont toujours plus jolies vues d'en haut, on a l'impression d'enfin les dominer.

Bogota, la cathédrale de sel souterraine et la fantôme de Bujumbura
Bogota, la cathédrale de sel souterraine et la fantôme de Bujumbura
Bogota, la cathédrale de sel souterraine et la fantôme de Bujumbura

Le centre-ville et la Candelaria valent l'après-midi. Il y a de la vie, il y a des belles devantures, des beaux graffitis (clairement une spécialité du pays), des gros bâtiments baroques très européens, et il y a encore... une parade d'Halloween ! Décidément, ils ne s'arrêtent jamais !

Bogota, la cathédrale de sel souterraine et la fantôme de Bujumbura
Bogota, la cathédrale de sel souterraine et la fantôme de Bujumbura
Bogota, la cathédrale de sel souterraine et la fantôme de Bujumbura
Bogota, la cathédrale de sel souterraine et la fantôme de Bujumbura

A 1h30 du centre-ville, dans un petit bled du nom de Zipaquira, nous nous retrouvons à voir l'une des grandes attractions de la capitale, que dis-je, du pays, le 1er lieu choisi par les Colombiens d'après les panneaux explicatifs sur place... une ancienne mine de sel, où les mineurs ont construit... une cathédrale ! Il y a trois lieux de ce genre dans le monde, les deux autres sont en Pologne ! (oui, faut être un peuple un peu catho pour s'amuser sous-terre à construire des églises!). Le lieu, aussi surprenant qu'il soit, n'est pas très bien mis en valeur : c'est tout juste si on voit le sel ! Dommage, car la nef centrale pourrait être impressionnante. Le chemin de croix, et les explications de l'audioguide sont un peu perchées (beaucoup de symbolisme, sans doute trop). Une petite déception pour ma partenaire de voyage qui en attendait clairement plus !

Bogota, la cathédrale de sel souterraine et la fantôme de Bujumbura
Bogota, la cathédrale de sel souterraine et la fantôme de Bujumbura
Bogota, la cathédrale de sel souterraine et la fantôme de Bujumbura
Bogota, la cathédrale de sel souterraine et la fantôme de Bujumbura

C'est d'ailleurs à Bogota que l'on se quitte, heureux d'un voyage réussi ! Je pense bien qu'Olivia est tombée amoureuse du pays (en plus d'être revenue en grande forme sportive!). J'attends toujours ton parapente mais bon... Quant à moi, je retrouve une vieille pote (et ses cheveux blancs), avec qui on peut faire le point sur 3 ans de vie passée. Beaucoup de choses à dire, en parcourant une dernière fois les rues colombiennes.

 

Que retenir de ce voyage ? La Colombie est assez loin de l'image narcotique qu'elle traîne trop souvent. Oui c'est un pays qui a connu beaucoup de violence, des guerres civiles à n'en plus finir (y'a qu'à lire 100 ans de solitude pour le comprendre) et les FARCS. Néanmoins ce pays devient « à la mode », et on comprend pourquoi : une grande variété de paysages, des plages des Caraïbes aux sommets des Andes, des villes coloniales à la forêt amazonienne. On y trouve tout, avec des Colombiens souriants pour vous tenir compagnie. Deux semaines, c'est clairement trop court. Un mois ça serait sympa, ça nous aurait laissé le temps d'aller voir un peu l'Ouest et la côte Pacifique, et un peu le Sud et ses lieux amérindiens. Je pense bien que j'y retournerai (c'est quelque chose que je dis rarement!).

A titre personnel, ce voyage m'a donné envie de repartir. Un peu plus longtemps. Un peu plus en mode fou-fou. J'y réfléchis.

Bogota, la cathédrale de sel souterraine et la fantôme de Bujumbura
Bogota, la cathédrale de sel souterraine et la fantôme de Bujumbura
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1 décembre 2018 6 01 /12 /décembre /2018 23:05

Vous vous souvenez tous de cette publicité pour du café, avec la musique de la Colegiala, qui reste bien dans la tête ! Du café colombien ! (vous pouvez écouter la musique en lisant l'article, histoire de vous imprégner !)

Salento et la vallée de Cocora : le pays du café colombien

Car le café en Colombie, c'est l'or noir (l'autre or noir!). 3 ou 4ème producteur mondial selon les classements, les grains font vivre une bonne partie de la Colombie rurale, notamment du côté de Salento. Le café est d'ailleurs la grande raison de la venue des touristes ici, qui souhaitent goûter du « vrai » café colombien ! Bon, personnellement, je suis plutôt chocolat chaud ! Néanmoins, je suis toujours partant pour une visite avec dégustation ! (en tout cas, je suis moins nazi que pour l'alcool). Ce qui est étonnant en Colombie, c'est d'ailleurs leur café : du pipi de chat ! Étonnant, non ?! En fait, nous apprenons que les Colombiens sont très sympas, ils vendent le meilleur de leur café aux pays occidentaux, et ils gardent leur pipi de chat, des restes de café invendables.... oui, une belle arnaque pour les habitants, qui se sont désormais habitués à un café sans trop de goût et pas très fort. Nous faisons une petite récolte (on nous demande 5 grains, je n'avais pas écouté la consigne et je reviens avec une cinquantaine... oups) tout en écoutant l'histoire des lieux.

Salento et la vallée de Cocora : le pays du café colombien
Salento et la vallée de Cocora : le pays du café colombien

La vallée du café vaut aussi pour ses paysages vallonnés et sa nature débordante côté faune avec des oiseaux un peu partout, notamment des colibris! (et même des oiseaux qui se reproduisent devant mon objectif!).

Salento et la vallée de Cocora : le pays du café colombien
Salento et la vallée de Cocora : le pays du café colombien
Salento et la vallée de Cocora : le pays du café colombien
Salento et la vallée de Cocora : le pays du café colombien
Salento et la vallée de Cocora : le pays du café colombien
Salento et la vallée de Cocora : le pays du café colombien

Salento est une petite commune de 7 000 habitants. Ca change, entre Medellin et Bogota ! Un village un peu perché, entouré de montagnes et grandes vallées, où il a fait bon se ressourcer. Du calme, de la randonnée, des petits restaurants, et une ambiance d'un village comme je les aime. Nous y sommes le jour d'Halloween, apparemment une grande fête colombienne (oui, les Colombiens sont très influencés par les Gringos!). Une parade a plus ou moins lieu, en tout cas tout le village est de sortie et beaucoup jouent le jeu des déguisements. Nous autre Français, on regarde ça d'un œil peu envieux il est vrai, mais ça nous égaye la soirée !

Salento et la vallée de Cocora : le pays du café colombien

Entre les restaurants et les siestes, nous nous dégourdissons un peu les jambes du côté de la vallée de Cocora. Là, c'est de la pleine nature ! Un bol d'air frais, entouré de palmiers étrangement seuls dans une météo écossaise. Des ponts népalais, un petit peu de dénivelé, mais nous sommes maintenant de vrais sportifs ! 3 heures à un bon rythme (on nous en promettait cinq).

Salento et la vallée de Cocora : le pays du café colombien
Salento et la vallée de Cocora : le pays du café colombien
Salento et la vallée de Cocora : le pays du café colombien
Salento et la vallée de Cocora : le pays du café colombien
Salento et la vallée de Cocora : le pays du café colombien
Salento et la vallée de Cocora : le pays du café colombien

Allez, on repart à Bogota !

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24 novembre 2018 6 24 /11 /novembre /2018 19:20

Après une heure à arpenter les rues de Carthagène, le taxi nous dépose enfin. Nous ne sommes pas encore sortis du véhicule qu'ils sont là, prêts à nous bondir dessus. Ils, ce sont les employés des compagnies de bus ! Ils se jettent sur nous à peine la portière entrouverte, vantant les mérites d'un bus plutôt que d'un autre. Quiconque n'a pas connu ces stations de bus ou de train ne peut comprendre ce sentiment d'oppression que font parfois ressentir ces gens, chauffeur de taxi, vendeur de tickets, guide offrant ses services... A chaque fois, une seule envie me traverse : je veux partir ! De l'air por favor ! Bon, de manière plus diplomatique, c'est marcher sans trop faire attention. Mais, de temps en temps, on craque, et on prend le premier venu. Pas toujours une bonne idée... Car à Carthagène, on se fait entuber sur le prix (un classique), et surtout nous n'avons pas le bus direct promis ! On change deux fois, et, de ce fait, se retrouvons avec 18 heures de voyage dans les chaussettes. C'est aussi ça l'aventure, sortir de sa zone de confort ! (mais j'aime de plus en plus ma zone de confort!).

Le trajet nous permet néanmoins de voir la Colombie en dehors des villes et zones touristiques, de traverser des campagnes assez développées (à ma surprise), agricoles, et qui semblent productives. Je suis loin de la Bolivie, ici tout ou presque est mis en valeur. Ma vie dans le bus s'organise, je lis, j'écris, j'observe, je discute. On achète les repas directement assis sur notre siège tant les vendeurs sont nombreux à monter à chaque halte : qui veut des biscuits ? Qui veut des empenadas ? (gros beignets, souvent fourrés avec de la viande) Qui veut des bonbons ? Qui veut du riz ?.... Moi por favor ! C'est combien ? Un euro ! Bon, on risque peu à s'y essayer.

Medellin : l'ombre gênante de Pablo Escobar

Medellin. Si tu as regardé Narcos, tu me vois arriver avec mes grands sabots. Si tu connais un peu l'histoire de la Colombie aussi. Car le cartel de Medellin, c'est un peu Chicago pour les USA, avec Pablo Escobar dans le rôle d'Al Capone. Son histoire est folle : petit trafiquant devenu un des 10 hommes les plus riches du monde, député, et finalement abattu sur un toit de la ville. Medellin c'était lui. C'était il y a 25 ans, mais c'est encore ancré dans les mémoires. Certains touristes veulent d'ailleurs voir cet aspect, visiter la maison du trafiquant, son zoo personnel (avec les fameux hippopotames). Nous, on se la joue comme les Colombiens, pas besoin de célébrer un criminel, terroriste de surcroît (explosion d'avion, meurtres à gogo etc). Déjà que je m'énerve de voir des films sur les criminels ou pédophiles français (Mesrine, Guy Georges, Francis Heaulme...), pas besoin en plus de donner de l'argent pour célébrer leurs œuvres. [c'est quand même bizarre cette fascination, non?]

 

Medellin, 3 millions d'habitants. Bon, c'est tellement étendu qu'on décide de prendre un téléphérique pour la surplomber ! Et, comme souvent, c'est très impressionnant une ville vue d'en haut.

Medellin : l'ombre gênante de Pablo Escobar
Medellin : l'ombre gênante de Pablo Escobar
Medellin : l'ombre gênante de Pablo Escobar

Surtout que, sans s'y attendre, on se retrouve transporté hors de la ville, en plein milieu d'une forêt, puis dans des paysages plus proches des Alpes bavaroises que d'une mégapole sud-américaine ! On respire, et on n'est pas mécontent d'être déjà en dehors de la fourmilière. Nous nous retrouvons dans un petit restaurant mignon, style maison de poupée, ou nous avons l'impression de (très bien) manger à l'aide d'une dînette.

Medellin : l'ombre gênante de Pablo Escobar
Medellin : l'ombre gênante de Pablo Escobar

Car, à peine revenu dans le centre-ville, une impression d'oppression resurgit. L'atmosphère est étrange, surtout quand un voleur est arrêté juste devant nous, et accompagné vers le panier à salade par un groupe d'une cinquantaine de Colombiens le scrutant jusque dans le camion des policiers. On ne traîne pas beaucoup dans ce coin, hormis pour regarder les drôles de statues de l'artiste colombien le plus connu, Botero, avec ses grosses et ses gros, pleins de courbes. Nous repartons ensuite vers notre quartier touristique, sans aucun doute le moins colombien de tous, mais où on peut circuler le soir sans trop d'inquiétude (ce qui n'est pas apparemment le cas de toute la ville).

Medellin : l'ombre gênante de Pablo Escobar
Medellin : l'ombre gênante de Pablo Escobar

A deux heures de Medellin, direction Guatapé. C'est tout ce qu'on sait ! Qu'est-ce qui s'y cache ? Que fait-on aujourd'hui ? Pas d'idée ! Nous avons pris un tour d'une journée à 30 balles. Oui, parfois, il faut se laisser surprendre. Nous commençons par une balade en bateau d'une petite heure sur un lac artificiel avec musique ambiance boîte de nuit difficile à supporter (les Colombiens écoutent de la musique partout, notamment du reggaetown, pas tout à fait ma came!). En parlant de came, nous voici devant l'ancienne demeure de Pablo Escobar.... Décidément, même en souhaitant y échapper, on se retrouve confronté au passé. Le lieu semble abandonné (mais je suis sûr qu'il a dû être passé au peigne fin par des chercheurs de trésors...). Un peu plus loin, la maison de James Rodriguez, le footballeur... un autre style !

Medellin : l'ombre gênante de Pablo Escobar
Medellin : l'ombre gênante de Pablo Escobar
Medellin : l'ombre gênante de Pablo Escobar

Bref, après une croisière très Saint-Tropez, nous voici enfin devant la star du jour !

Medellin : l'ombre gênante de Pablo Escobar

Un peu plus de 600 marches sur des escaliers hideux, avec du monde tout autour de moi, mais la vue me fait tout oublier !

Medellin : l'ombre gênante de Pablo Escobar
Medellin : l'ombre gênante de Pablo Escobar
Medellin : l'ombre gênante de Pablo Escobar

Les images parlent d'elles-mêmes. Ca me fait penser à un autre Sigiriya, ou un air de Météores, mais avec une vue tout autre. Ce rocher a une histoire assez cocasse, puisque les lettres G. et I. sont inscrites en très grand, en blanc. En fait, c'est une petite bataille entre les deux villages du coin, les habitants de Guatapé voulant bien signifier à leur voisin que ce bijou naturel est le leur. Du coup, ils voulaient écrire en très grand GUATAPE. Mais alors qu'il avait commencé avec le G. et le début du U., voilà que l'UNESCO a classé le lieu.... du coup, interdiction d'y retoucher ! Aucun rapport avec les G.I. américains donc, juste un peu de bêtise humaine !

Medellin : l'ombre gênante de Pablo Escobar

Justement, nous nous rendons dans le village de Guatapé, et... j'ai l'impression d'être à Disneyland ! Le lieu est connu pour ses fresques colorées sur chaque demeure, « le deuxième lieu le plus coloré du monde » qu'il nous répète le guide. Sauf que je n'arrive plus à ressentir l'authenticité, tant l'ambiance ressemble à celle d'une grande ducasse, avec 3 touristes pour un habitant. Je regarde les gamins jouer au foot, hésitant à les rejoindre. Un « grand », avec une casquette, leur pique le ballon et l'envoie dans les airs. Foutu gangster.

Medellin : l'ombre gênante de Pablo Escobar
Medellin : l'ombre gênante de Pablo Escobar
Medellin : l'ombre gênante de Pablo Escobar
Medellin : l'ombre gênante de Pablo Escobar
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19 novembre 2018 1 19 /11 /novembre /2018 12:18

Là un cheval. Là deux bœufs. Là, des ânes. La route Santa Martha-Carthagène offre, en plus des paysages spectaculaires dus à sa localisation - longeant la mer des Caraïbes -, des scènes de vie étonnantes. Car, en France, ça fait longtemps que je n'ai pas vu quelqu'un se balader à dos de mule (à la rigueur le jour d'une ducasse!).

Direction Carthagène donc, ville au nom mythique, qui me fait penser à Attila traversant les Alpes à dos d'éléphant, au film Gladiator, à notre exposé sur les guerres puniques ou à Scipion l'Africain.

 

Et si nous devions n'en retenir qu'une, ce serait elle.
Des façades colorées à n'en plus finir. Des graffitis extraordinaires.

Carthagène la coloniale
Carthagène la coloniale
Carthagène la coloniale

Des fortifications centenaires, témoignant des luttes de pouvoir dans les Caraïbes (les Anglais avec le corsaire Drake (aucun rapport avec le rappeur), les Français, les Néerlandais...).

Carthagène la coloniale
Carthagène la coloniale
Carthagène la coloniale
Carthagène la coloniale

Les petites places où il fait bon manger ou boire un verre en regardant d'autres touristes se faire alpaguer par des vendeurs de perche à selfie. Carthagène de India, ses églises, ses statues de Botero tout en rondeur, son atmosphère. Clairement cette ville a du style. Le style colonial, l'un des plus beaux exemples dans ce monde.

Carthagène la coloniale
Carthagène la coloniale
Carthagène la coloniale
Carthagène la coloniale
Carthagène la coloniale

Un peu plus loin, il y a aussi la Carthagena en mode Miami Beach, qui nous fait sans doute moins rêver, mais qui reste toujours photogénique (certains parlent aujourd'hui de lieux au « potentiel Instagram »...).

Carthagène la coloniale

Enfin, à l'extérieur de ses fortifications, un peu plus éloignée de la mer, il y a la « vraie » Carthagène, celle des rues bondées et crasseuses où la marmaille court et les adultes s'affairent. Celle qui vit dans le présent, quand nous visitions son passé.

Carthagène la coloniale
Carthagène la coloniale
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13 novembre 2018 2 13 /11 /novembre /2018 22:29

Et c'est reparti ! Quoi ? Encore ? Oui, je l'admets, les profs ont souvent des vacances, et j'ai pris la résolution de bouger à chacune d'entre elles. Pourquoi la Colombie ? Top 3 fausses raisons :

3) Pour goûter du bon café

2) Pour tester la cocaïne dans le pays adéquat

1) Pour essayer de rencontrer la petite sœur de Shakira

 

Maintenant, les trois vraies raisons

3) Je commence à devenir obsédé par le fait de découvrir tous les pays du monde, et j'avais jamais foutu un pied en Colombie

2) Parce qu'Olivia avait envie de bouger, et que la Colombie était dans son top 3

1) Parce que les gens m'ont conseillé deux pays en Amérique du Sud : la Bolivie et la Colombie. Et vu comment j'ai kiffé le premier... direction le second !

 

Arrivé à Bogota, je retrouve Olivia (une vieille pote avec des cheveux blancs) dans l'aéroport, d'où on repart directement, direction le côte Caraïbe ! C'est que la Colombie est grande comme la France, l'Espagne et le Portugal réunis ! Seulement deux semaines devant nous, il faut donc faire des choix. Je considère à ce propos que la période idéale pour un vrai pays, c'est à dire pas Monaco ou le Luxembourg, est d'un mois. C'est parfait pour s'imprégner de la culture, des coutumes locales, un peu de la langue, des tarifs, et pour voir l'essentiel des beautés sans se presser. Bon, si c'est la Chine, l'Inde ou les USA, faut compter le double minimum!

La Colombie : le parc national de Tayrona

Et nous voici à Santa Marta, la plus vieille ville de Colombie...et même d'Amérique du Sud ! Elle est fondée en 1525 par les Espagnols, où ils rencontrent des Amérindiens Tayronas (on va y revenir). Le centre-ville est mignon, sans être fou-fou non plus. La plage est à éviter par contre (c'est sale, c'est industriel, et l'atmosphère est particulière).

La Colombie : le parc national de Tayrona
La Colombie : le parc national de Tayrona
La Colombie : le parc national de Tayrona

De là, on part vers le parc national de Tayrona, du nom d'une grande civilisation amérindienne aujourd'hui presque totalement disparue (les Espagnols n'ont pas toujours eu beaucoup d'affection pour les Amérindiens). Nous effectuons une première randonnée en longeant la côte, aux côtés d'un petit groupe qui nous surprendra par son rythme rapide. De la nature à pleins poumons, des piverts, et une impression de Guyane pour moi, la mer des Caraïbes en plus. C'est un bon plus ! Justement, à Cabo San Juan, c'est la première baignade dans une eau digne d'un bain chaud. La baie est très jolie, et dire que c'est là qu'on dort ! En hamac qui plus est ! Une première pour Olivia, qui découvre à cette occasion la vigueur des moustiques locaux (capables de piquer les fesses à travers le hamac + les leggins ! Sacrées bestioles!). De mon côté, le bruit des vagues me berce et enchante mes rêves.

La Colombie : le parc national de Tayrona
La Colombie : le parc national de Tayrona
La Colombie : le parc national de Tayrona
La Colombie : le parc national de Tayrona

Le lendemain, sans les sacs à dos, direction les hauteurs et Pueblita (un petit village donc). La randonnée est plus compliquée, on utilise les mains pour grimper des pierres, mais ça vaut le coup ! La vue est magnifique sur la baie, et nous arrivons dans les ruines d'un ancien village amérindien, encore habité. Drôle de sensation devant ces habitations d'une grande simplicité. Bizarre tout de même d'être ici en « qualité » de touriste quand l'autre l'est en qualité de vivant ici et vaquant à ses occupations quotidiennes. La rencontre de deux mondes. C'est un peu ça l'Amérique du Sud.

La Colombie : le parc national de Tayrona

Après quelques baignades pour se remettre de ces 2h30 de marche, c'est le retour en bateau. L'occasion de voir la grandeur de ce parc quasiment inhabité, ses falaises découpées par la houle des vagues et le vent des Caraïbes. Le lieu est assez vert, témoignant des pluies qui sillonnent la région. Les cheveux dans le vent, entourés par 75 Colombiens autour de nous sur un petit rafiot. La vie est belle.

La Colombie : le parc national de Tayrona
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