12 août 2014 2 12 /08 /août /2014 15:07

Nous avons tous des rêves dans la vie, moi le premier. Mais parfois, la vie nous réserve de grandes surprises. Parfois, elle nous permet de vivre des choses tellement belles que même les rêves se sont arrêtés avant. Cela m'était déjà arrivé à deux reprises. J'ai rencontré une fille géniale dans le transsibérien. J'ai pris un bain avec un éléphant. Aujourd'hui, la vie a repoussé une nouvelle fois les limites de mon imagination : j'ai nagé avec des dauphins.

Je pense vous avoir déjà bien vendu la Tanzanie, entre la rencontre avec les Massai, le safari, les plages de Zanzibar... Mais j'ai donc gardé le meilleur pour la fin.
On me propose de nager avec des dauphins ! Difficile de refuser (bon, en réalité, l'histoire est un peu différente, j'ai dit oui pour aller voir des dauphins, sans savoir que l'on pouvait nager avec eux... une sacrée belle surprise !).
A 6h du matin, on prend la direction du sud de l'île de Zanzibar. Si le nord est connu pour ses tortues, le sud l'est pour ses dauphins. On se prend déjà un paysage à couper le souffle à peine arrivé : la mer à l'aube. Les couleurs sont splendides. Les vagues sont encore endormies.

Et... j'ai nagé avec des dauphins

Et puis c'est parti. Un aileron. Puis une deuxième. Notre petit guide sur la barque crie : sauter !! ni une, ni deux, on est dans l'eau, avec notre masque, notre tuba et nos palmes. Et sur la gauche de moi, que vois-je ? Deux dauphins...

Et... j'ai nagé avec des dauphins
Et... j'ai nagé avec des dauphins

En vérité ils sont tout un groupe. Entre 5 et 10 je dirais. Ils foncent à une telle vitesse autour de nous qu'on ne sait plus où donner de la tête. Tête que je manque de perdre quand le bateau me rentre dedans (oui, c'est un peu dangereux !). J'essaie de nager aussi vite que je peux (à savoir très lentement) pour les rattraper, mais c'est peine perdue. On remonte dans le bateau, on remet le moteur en route, et on refait la même deux minutes plus tard !

Et... j'ai nagé avec des dauphins

Après 3 ou 4 fois comme ça, je n'en peux plus. Sauter, nager (avec pas mal d'apnée), remonter dans le bateau... et sans petit-dej' (oui, je trouve quand même moyen de me plaindre dans cet article !). J'arrête donc le mode plongeur, et je passe au mode observateur. Et c'est un régal (on remercie Anaïs pour l'appareil aquaproof et les photos !)

 

Et... j'ai nagé avec des dauphins
Et... j'ai nagé avec des dauphins
Et... j'ai nagé avec des dauphins

Ce qui me fascine, c'est ce sourire constant des dauphins. Et aussi les ultrasons qu'ils font dans l'eau. C'est perceptible pour nous, et c'est très étrange.

Bref, une matinée géniale. Un moment grandiose, qui me marquera toute la vie. J'ai nagé avec des dauphins. J'ai une vie dont je n'osais même pas rêver. Je me demande bien parfois ce que j'ai fait pour mériter ça. Peu importe, dans tous les cas, je profite. Pour moi. Et pour tous ceux qui n'ont pas la chance de pouvoir le faire. A 200%. Ma vie de rêve.

Et... j'ai nagé avec des dauphins
Et... j'ai nagé avec des dauphins
Partager cet article
Repost0
8 août 2014 5 08 /08 /août /2014 13:46

Parfois, il faut savoir se taire. Et simplement admirer la beauté du lieu.

Zanzibar, les plages de rêve
Zanzibar, les plages de rêve
Zanzibar, les plages de rêve
Zanzibar, les plages de rêve
Zanzibar, les plages de rêve
Zanzibar, les plages de rêve
Zanzibar, les plages de rêve
Zanzibar, les plages de rêve
Partager cet article
Repost0
6 août 2014 3 06 /08 /août /2014 10:26

Zanzibar, l'île où l'Afrique, l'Inde et le monde Arabe se rencontrent. Difficile de mieux résumer l'île des épices. Zanzibar est un carrefour, le lieu de rencontre des religions, des cultures, des marchandises (et des esclaves...). C'est une île à l'histoire mouvementée, passant successivement entre les mains des Portugais, des Anglais et même du sultanat d'Oman, avant de se retrouver au sein de la Fédération Tanzanienne. Mais n'allez surtout pas leur dire qu'ils sont Tanzaniens ! Non, ils sont de Zanzibar. L'esprit d'indépendance perdure, l'esprit insulaire est partout. Ils ont leur drapeau, leurs expressions. Et ils sont fiers d'appartenir à l'île aux épices.

Le bateau depuis Dar es Salaam est plutôt tranquille. La mer est calme, l'île apparaît au loin. Elle se découvre peu à peu à nous, laissant entrevoir une architecture. De l'architecture en Afrique, enfin ! Et c'est là un choc. Depuis un mois et demi, je vois des villes un peu dégueulasses. Des villes à l'africaine, sans grande logique, sans véritable histoire, sans réelle continuité. Et je me retrouve devant ça.

Zanzibar, Stone Town, carrefour des mondes

Dans la capitale qu'est Stone Town, il y a des bâtiments à découvrir ! Ça change aussi. D'ordinaire, il n'y a vraiment rien à voir dans les villes que je visite en Afrique. Ici, vous avez le fort, une foule de bâtiments coloniaux. La ville fait d'ailleurs très coloniale en certains endroits. Des jardins se sont glissés en centre-ville, des petits squares. On lève beaucoup les yeux. On déambule dans les petites rues du centre. Et on atteint l'objectif fixé : être perdu !

Zanzibar, Stone Town, carrefour des mondes
Zanzibar, Stone Town, carrefour des mondes

Se perdre dans Stone Town, c'est une nécessité. On se retrouve devant les échoppes où l'on vend pêle-mêle des tissus, des souvenirs en tous genres, et bien sûr des épices. Le marché nous remplit les narines d'odeurs de poissons et de viandes. Le mélange pique les yeux. On s'échappe à nouveau dans une petite rue, évitant les scooters lancés à vive allure. La circulation reste importante, de façon assez étrange puisqu'il y a rarement de la place pour que deux voitures se croisent. Les klaxons nous énervent un peu, on souhaiterait tellement se retrouver seul ici, tranquille. Avoir la ville pour nous, les piétons. Les touristes.


Il y a beaucoup de touristes à Zanzibar. C'est un peu un choc pour moi de voir autant de blancs dans le centre-ville. Stone Town est très touristique, l'économie de l'île dépend beaucoup de ça, les hôtels sont pleins et les restaurateurs parlent quasiment tous anglais. Je me retrouve pour la première fois en face d'une assiette de pieuvre !

Zanzibar, Stone Town, carrefour des mondes

La nourriture est délicieuse. Les épices, mon Dieu, les épices ! J'ai mangé mon meilleur riz ici. Moi qui ne suit pas très riz, parce que d'ordinaire assez ennuyeux, je redécouvre sa cuisine. Les saveurs emplissent mes narines. C'est épicé, mais sans détruire mon palais.
Mais le sens qui apprécie le plus Stone Town, c'est ma vue. Mes yeux profitent de chaque corner de rues, de chaque ouverture sur la mer. La plage est devant nous, on en profite pour mettre les pieds dans l'Océan Indien. 

Zanzibar, Stone Town, carrefour des mondes

Des petits bateaux flottent au loin, des pêcheurs reviennent du large. Certains ont un moteur, d'autres une voile. Et puis sinon, il reste les bras, et ça rame sec.

Zanzibar, Stone Town, carrefour des mondes

Stone Town est une obligation si vous passez dans le coin. Elle est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO. C'est un petite merveille d'architecture et de mélange. Un endroit où la voix du Muezzin rencontre le son des cloches. Un exemple de cohabitation pacifique. Un exemple à montrer. C'est beau un monde de mélange.

Zanzibar, Stone Town, carrefour des mondes
Partager cet article
Repost0
4 août 2014 1 04 /08 /août /2014 17:04

Depuis presque deux mois, je pose toujours la même question aux gens que je rencontre : que dois-je visiter dans la région ? Une réponse revient invariablement : Zanzibar ! De ce fait, direction l'île aux épices !
Sur la carte, ça semble assez proche. Prendre un bus jusque Dar Es Salaam, puis le bateau vers Zanzibar. C'est possible de le faire en une journée.

Dar Es Salaam, jolie vilaine quotidienne

Stop, on s'arrête deux secondes. Ce n'est pas possible de le faire en une journée. Ca semble possible sur une carte, avec des routes européennes, des chauffeurs européens. Ce n'est pas possible en Tanzanie. La route est une succession de dos d'ânes, et les bouchons ont eu raison de nous. Le fameux 30 minutes pour 3 mètres est à mettre dans les annales (sur la photo, on peut même observer que c'est l'ensemble des bus qui s'est vidé après 20 minutes, chauffeur compris !).
Bref, 11 heures plus tard (au lieu de 8 heures, ce qui en soi nous paraissait déjà beaucoup !), nous voici dans Dar Es Salaam. La ville que tout le monde m'a dit de fuir ! (sauf une exception, ce qui confirma la règle). Pas manqué on se retrouve dans la circulation locale. C'est folklore, c'est sale, ça ne sent pas bon. Bref, une ville que j'apprécie très vite (ironie).

L'hôtel n'est pas top, la douche semble un peu moisie... oui, ceci est un article pour contrebalancer les Maasai et le safari. Vous pouvez le voir, les vacances, l'aventure, c'est bien joli parfois. Mais il y a aussi l'envers du décor.

L'envers du décor ce matin, c'est ma fenêtre. Je surplombe de plusieurs étages la rue, et son animation quotidienne. Je vais décrire ici ce que je fais trop rarement : la vie des habitants au quotidien.
Pourtant, rien ne me laissait présager de l'animation. Le lieu devant moi ressemble à un terrain vague, sale. Et puis lentement, le lieu prend vie. Une photo globale avant de zoomer.

Dar Es Salaam, jolie vilaine quotidienne

Ca ne donne pas envie, hein ? Et pourtant, c'est une espèce de cantine de rue. Un type cuit je ne sais quoi, entre quelques sacs plastique et du métal. Un autre est là à attendre sa commande. Les mains sont sales, il va d'ailleurs les nettoyer à l'instant.

Dar Es Salaam, jolie vilaine quotidienne

Surgit dans la rue adjacente un homme avec son vélo, chargé comme une mule.

Dar Es Salaam, jolie vilaine quotidienne

Il a l'air serein, mais il aura les pires difficultés pour rentrer dans la « cantine ». Deux jeunes qui vagabondaient non loin de là se retrouvent à jouer des muscles pour faire entrer le charbonnier et sa marchandise.

Dar Es Salaam, jolie vilaine quotidienne

Il dépose le tout à la vendeuse de chapati. Celle-ci est habillée de milles couleurs. Le voile sur la tête, les mains dans la farine. Son enfant est derrière elle, c'est le seul qui me voit. Il m'observe, puis me fait signe. Je lui fais signe. Il me refait signe. Ca dure cinq minutes.

Dar Es Salaam, jolie vilaine quotidienne
Dar Es Salaam, jolie vilaine quotidienne

Tiens, un nouveau vendeur ! Lui, je le reconnais, il est là à chacun de mes arrêts de bus. Des boissons et des dizaines de biscuits sur la tête. Je l'ai entendu arriver au bruit des pièces de monnaies qu'il fait cliqueter. Il propose ses produits, et repart sans le sou.

A Dar Es Salaam, j'ai ressenti l'atmosphère du Caire. Une ville très arabo-musulmane, beaucoup d'immeubles, beaucoup d'architectures n'importe quoi (les fameux immeubles où on commence à faire un étage, et puis on s'arrête au milieu). Grosse circulation, 2,5 M d'habitants. Et puis la mer. Notre bateau. Notre départ. Dar Es Salaam vue du littoral. Une toute autre vue, une toute autre impression. Je pense bien que c'est joli ! (c'est subjectif !)

Dar Es Salaam, jolie vilaine quotidienne
Dar Es Salaam, jolie vilaine quotidienne

Le port me fascine. Je suis de plus en plus fasciné par les ports (merci Hambourg). Les grandes grues me rappellent les girafes de la veille. Toute l'économie de la région passe par ici. Je sais que les porte- containers seront bientôt à quai, que le container finira sur un camion, que celui-ci traversera la Tanzanie d'est en ouest pour s'en aller finalement rejoindre Bujumbura ou Kigali.

Dar Es Salaam, jolie vilaine quotidienne

Mais arrêtons de regarder derrière nous. Devant, tout devant, il y a Zanzibar. J'en vois les premières traces. Ça s'annonce fantastique.

Dar Es Salaam, jolie vilaine quotidienne
Partager cet article
Repost0
3 août 2014 7 03 /08 /août /2014 17:00

Oui, j'ai craqué. Un safari, un vrai. Pas celui que j'avais fait en vélo pour une somme modique au Kenya. Cette fois, ce fut avec une voiture, ce fut 120€ pour la journée, et ce fut... des centaines d'animaux. On en a toujours pour son argent aimait répéter mon grand-père.

La présence d'Anaïs a beaucoup joué. Elle était motivée pour le faire, et moi je ne voulais pas vraiment la laisser seule. Et puis c'était l'occasion. On n'est pas en Tanzanie tous les jours. Deux Slovaques sont avec nous, notre chauffeur-guide, et la savane... sans être un fan d'animaux, c'est toujours impressionnant. Le parc national de Tarangire n'est pas le plus connu des parcs, mais il a notamment la plus grande densité d'éléphants des parcs tanzaniens. Et puis des gnous, zèbres, girafes, autruches, gazelles... et même deux lions ! Bref, pas besoin d'en dire plus, les photos parleront d'elles-mêmes !

Le safari : Babar, Simba & tous les autres
Le safari : Babar, Simba & tous les autres
Le safari : Babar, Simba & tous les autres
Le safari : Babar, Simba & tous les autres
Le safari : Babar, Simba & tous les autres
Le safari : Babar, Simba & tous les autres
Le safari : Babar, Simba & tous les autres
Le safari : Babar, Simba & tous les autres
Le safari : Babar, Simba & tous les autres
Le safari : Babar, Simba & tous les autres
Le safari : Babar, Simba & tous les autres
Le safari : Babar, Simba & tous les autres
Le safari : Babar, Simba & tous les autres
Le safari : Babar, Simba & tous les autres
Le safari : Babar, Simba & tous les autres
Le safari : Babar, Simba & tous les autres
Le safari : Babar, Simba & tous les autres
Le safari : Babar, Simba & tous les autres
Le safari : Babar, Simba & tous les autres
Partager cet article
Repost0
2 août 2014 6 02 /08 /août /2014 04:35

C'est l'histoire d'un coup de chance. Oui, je sais, j'ai pas mal de chance dans ma vie. Et ça continue ici. Un verre dans un bar avec le gardien de mon hôtel. Internet ne fonctionnait pas, et je n'avais que ça à faire. On se retrouve donc dans le troquet, en compagnie de deux Anglaises et de deux Belges. On discute de tout et de rien. Le garde parle peu. Mais à la fin, il nous raconte son histoire. C'est un Maasai. Un Maasai éduqué. Ils ne sont pas très nombreux. Il nous fascine un peu avec sa famille. Au point où on se dit que ça serait cool d'aller dans son village. Deux heures plus tard, c'était organisé. Direction un village Maasai !


D'entrée on se fait accueillir par un troupeau. Les Maasai sont un peuple d'éleveurs semi-nomades.

Chez les Maasai

Après l'accueil animal, l'accueil des Maasai. Un chant, et toutes les femmes et les enfants en habits traditionnels. Des frissons. On ne réalise pas vraiment ce que l'on est en train de vivre. La steppe nous entoure, on est au milieu de nulle part. Et ils sont là, devant nous. Ces nomades dont je ne connaissais pas l'existence il y a quelques années. Ces gens que j'ai découverts sur Internet, puis dans ma télévision. Et ils sont là, plus besoin de petit écran. On peut les toucher, on peut leur parler. On peut danser avec eux.

Chez les Maasai

Leur village est très épuré. Leur maison encore plus. Un toit de paille, des maisons en torchis ou boue séchée (et même de la bouse de vache). Pas de toilettes, pas de salle de bain. Une mini-cuisine, un endroit où dormir. Le feu au milieu de la pièce. C'est tout. On réalise à quel point nous sommes matérialistes chez nous. Un panneau solaire semble surgir tout droit du futur. Il sert à recharger les téléphones. C'est la seule marque de modernité que j'ai pu retrouver ici.

Chez les Maasai
Chez les Maasai

C'est forcément difficile de communiquer. Notre garde nous traduit régulièrement, mais il ne peut pas être partout à la fois. Les Maasai parlent Maa. Ils sont environ 300 000 en Tanzanie, 800 000 au Kenya. Ils font pâturer leurs troupeaux des deux côtés de la frontière. C'est un peuple de nomades donc, mais c'était aussi un peuple de guerriers ! Les hommes peuvent avoir plusieurs femmes, et les femmes... un seul homme (surprise !).
J'apprends qu'ils sont fans de bijoux. Les femmes, et les hommes ! Ils portent notamment de lourdes boucles d'oreilles qui ont formé, au fur et à mesure des années, des trous immenses. Je fascine d'ailleurs les enfants avec mon collier religieux. Ils vérifient tous qu'il fait du bruit. Et ça les fait rire ! (il en faut peu parfois) Je me retrouve quelques minutes plus tard avec un collier de perles, le souvenir typique d'une journée avec eux.

Chez les Maasai
Chez les Maasai

On pensait être au bout de nos surprises lorsque le Kilimandjaro est apparu... là, je pense qu'on avait atteint le paradis terrestre. Je résume : la steppe, le village Maasai, et le Kilimandjaro derrière. What else ?

Chez les Maasai

La santé. Oui, c'est important. Aujourd'hui je suis un peu au fond du trou. Du coup, j'ai lâché mes camarades de visite pour aller faire la sieste. Je n'ai pas participé à la séance de tatouage (des brûlures ! Un peu fous ces Maasai !) ou à la séance en habit traditionnel. Mais je m'en fous. J'ai eu une sacré belle journée. Et j'ai partagé ces moments avec Anaïs, qui vient de me rejoindre ici (après 24 heures de retard d'avion et un bus en panne !). Deux Audomarois au pays des Maasai. Classe.

Chez les Maasai
Chez les Maasai
Chez les Maasai
Chez les Maasai

Le soir, nous nous retrouvons dans l'auberge, pas encore vraiment remis de cette journée. Et là s'engage une discussion assez surréaliste. On explique à notre garde Maasai que les homosexuels ont le droit de se marier dans des pays européens. Inconcevable pour lui. C'est d'ailleurs la première fois qu'il entend parler des homosexuels ! Il ne savait pas que ça existe, il n'en a jamais vu. Il nous demande comment deux filles peuvent avoir une relation sexuelle. Gros blanc, suivi d'un gros fou rire. Vous auriez dû voir sa tête lorsque les Anglaises lui ont parlé des mariages religieux pour les homosexuels en Angleterre.

Une différence dans la culture. Une différence énorme. Pour lui, c'est normal de tuer un homme si celui-ci couche avec sa femme. Il est d'ailleurs persuadé qu'un homosexuel Maasai serait tué. Pour nous, la polygamie n'est pas vraiment normale. Pour lui, si le Maasai a suffisamment de vaches, c'est tout à fait logique.

 

On a pu voir à cette occasion à quel point les Maasai sont restés en dehors de la mondialisation. Jusqu'à il y a peu, ils refusaient tout mariage avec les autres ethnies. Tes parents choisissaient ta femme ou ton mari. Tu pouvais être marié à 12 ans. Tu n'allais pas à l'école. Progressivement, les choses changent. Au contact de la société, les Maasai évoluent. On aura été une petite pierre de l'édifice.

Partager cet article
Repost0
9 juin 2013 7 09 /06 /juin /2013 08:58

L'épisode tanzanien, maintenant refermé, ne peut pas passer sous silence mon expérience Couchsurfing, la première en Afrique. Bon, ce n'est pas ce que l'on peut appeler une expérience africaine, puisque j'étais hébergé par Megan, une Américaine. Cependant, c'est peut-être l'une des Américaines les plus africaines. Et pour cause, cela fait maintenant deux ans et demi qu'elle vit à 8 kilomètres de Moshi, au milieu de nulle part. Enfin, au milieu d'une école.

L'expérience de Megan est celle des Peace Corps Volonteers, les Corps de la Paix, une agence fédérale créée par JF Kennedy ayant pour but de favoriser la paix et la solidarité dans le monde. Vaste programme. Pour Megan cette mission se réalise par la voie de l'enseignement. Cela fait donc deux années et demie qu'elle enseigne à des écoliers les sciences et les mathématiques.
Peace CorpsPour arriver chez elle nous avons pris une moto. La route cassante ne m'empêchait pas de suivre le coucher du soleil sur le Kilimandjaro, mon point de vue du week-end. Après vingt petites minutes nous arrivons enfin devant sa demeure. Et là c'est la surprise. Une maison ancienne, très ancienne même. Une odeur bizarre. Une pièce minuscule. La lampe qui fait mal aux yeux. Elle me montre les toilettes, à l'extérieur. A la turque. Et la douche. A l'extérieur. Sans eau chaude. Sans douche. Une bassin en fait. Et la cuisine. A l'extérieur aussi.
Les toilettes-la salle de bainCela fait longtemps que je n'ai pas été dans ce genre de Couchsurfing. Peut-être une fois en Chine, et une autre fois à Grenade (ma sœur s'en souvient). Mais là j'avoue... j'avoue que je la plains. J'imagine passer deux ans et demi de ma vie ici, au milieu de nulle part, dans des conditions de vie pareilles. Sans la famille, sans les ami(e)s. Trois Noël. Megan ne se plaint pas, c'est même elle qui a demandé à prolonger pour une troisième année. Et le tout sans salaire !
Le repasNous cuisinons ensemble (ici c'est la fête aux fruits et aux légumes) puis je m'endors sur des coussins. J'hésite entre la moustiquaire malodorante et la piqûre des moustiques. Un espèce de... moustique me passe à côté de l'oreille, je me pince le nez et me réfugie sous la moustiquaire. Je dors mal, et me réveille le dos en compote.

En cette matinée, Megan décide de me faire faire le tour du propriétaire. Tout d'abord l'école. Construite par les colons allemands, elle est encore debout. D'ailleurs c'est l'ensemble du coin qui doit son existence aux colons allemands. La maison de Megan a aussi été construite par ceux-ci . Quand on sait que les Allemands ont été mis dehors en 1914, on ne s'étonne plus de la vétusté des lieux. Derrière l'église, des tombes de colons morts de la malaria. Sensation bizarre de retrouver des Allemands enterrés là, si loin de leur pays natal.
Puis nous arrivons chez un autre professeur, kényan, un peu la famille de Megan ici. L'intérieur de la demeure est très sobre, très dépouillé. Nous sommes dans un salon, et seul le divan, un fauteuil et une étagère composent la pièce. Nous prenons le thé, et je les écoute parler. Megan maîtrise parfaitement le swahili, élément indispensable en Tanzanie (alors qu'au Kenya l'anglais suffit). Plusieurs fois d'ailleurs on lui dit que je dois apprendre la langue. En une semaine c'est difficile, et j'avoue être plutôt orienté vers la langue des anciens colons, à savoir l'allemand, on va donc éviter de mélanger les deux !
L'école de KolilaEn dépit des conditions, je passe un vrai bon moment en sa compagnie. J'ai l'impression de voir un peu l'envers du décor tanzanien, la vie des locaux, et leurs difficultés. Nous repartons en ville en début d'après-midi. Nous marchons à travers les champs de maïs pendant une bonne heure pour retrouver la grande route. Les locaux connaissent Megan, essaient de discuter un peu avec nous. C'est un peu la star du village. Nous prenons un bus bondé, où la place pour mes jambes est limitiée (trop d'ailleurs, à tel point que je me fais vraiment mal !). Au moment de lui dire au revoir, je la remercie grandement. Et Couchsurfing aussi. Des expériences comme on ne peut pas en faire ailleurs.Le salon-cuisine-ma chambre

Partager cet article
Repost0
2 juin 2013 7 02 /06 /juin /2013 14:15

Mon rêve africain, c'est lui. Du haut de ses 5 895 mètres. La sensation fut magique. Kilimandjaro (1)Je le savais présent, derrière ses nuages. Oui, ses nuages, avec lesquels il se protège. Il cache ses formes, ses couleurs. Et petit à petit, il s'est dévêtu. Lentement, très lentement. Il dévoila son épaule gauche avec tendresse, et enleva soudainement le haut avec passion.

Kilimandjaro (2)

Kilimandjaro (3)

Mes yeux s'extasièrent devant un tel spectacle. J'observais la couleur blanche de sa peau, et me délectais de ses petites formes qui le symbolisent : quelques vallées où s’engouffre son froid légendaire. Le soleil tapait fort, et j'avais de plus en plus chaud. Lui aussi apparemment, car il décida de laisser tomber le bas.

Kilimandjaro (4)

Et il se présenta devant moi, nu, splendide. Le coucher du soleil permettait de mieux déceler son visage. A partir de ce moment là, tout était clair : j'étais amoureux.

Kilimandjaro (5)

Kilimandjaro--6--copie-1.JPG

Partager cet article
Repost0
31 mai 2013 5 31 /05 /mai /2013 18:57

Il est six heures quand le réveil sonne. J'ai envie de le jeter par la fenêtre, puis réalise que ce n'est pas mon téléphone, mais simplement celui que l'on m'a gentiment prêté. Pas de violence, c'est les vacances, et c'est aujourd'hui le départ. Au revoir Nairobi, tes bouchons, ta pollution. Direction Arusha, Tanzanie, le pays de Nyerere et de son socialisme africain, le pays des parcs nationaux et animaux en tout genre, et surtout, le pays du Kilimandjaro...

C'est d'ailleurs lui que j'espère voir sur la route. 5 895 mètres, j'essaie de m'imaginer un peu ce que ça représente, mais à mon avis on doit le voir de loin ! Je traverse d'abord les collines du sud Kenya, boisées. Puis je remonte vers Arusha. Je rencontre des cultures en tout genre, du maïs à volonté, et je suis impressionné par le vert qui m'entoure.

caramba encore raté !-copie-1Nous arrivons près d'Arusha, et toujours pas mon Kili ! Cruelle déception ! Pourtant j'en ai vu des collines qui, de loin, pouvait me faire penser... mais non ! Et au détour d'un regard, surgissant des nuages, le... Mont Méru. Caramba, encore raté !
Bon, mon erreur peut s'expliquer : le Mont Méru est le quatrième plus haut sommet d'Afrique avec ses 4 565 mètres d'altitude. Et s'il n'est pas aussi connu que le Kili il n'en demeure pas moins une spectacle pour les yeux. D'un peu partout en ville on peut l'apercevoir. Pour un homme comme moi qui est né dans une région où les terrils sont des montagnes... ça fait quelque chose.
Mont Méru, ArushaMont Méru, Arusha (2)Qu'est-ce que je viens faire en Tanzanie, et plus précisément à Arusha ? Bonne question ! La Communauté d'Afrique de l'Est. C'est là une grande partie de mon sujet de thèse, et il se trouve que la capitale de cette communauté est Arusha. Je pars donc à l'assaut des députés et du personnel administratif qui la composent. Bon, les députés ayant décidé de s'échapper en Ouganda, il me restera du petit administratif, et il faut reconnaître que les deux rendez-vous que j'ai eus se révèlent être un peu décevants.Communauté d'Afrique de l'Est, Arusha, EAC, East African CEn plus de la CAE (EAC selon son nom anglais), il y a quelque chose que je voulais voir de mes propres yeux : le tribunal pénal international pour le Rwanda. Pour quelqu'un comme moi qui a fait deux mémoires de recherche en lien avec le génocide rwandais, c'est forcément un petit aboutissement (avec le grand qui arrivera dans quelques semaines, un déplacement au Rwanda).tribunal pénal international pour le Rwanda ArushaDemain direction LA montagne d'Afrique.

Partager cet article
Repost0