19 juin 2014 4 19 /06 /juin /2014 13:30

Non, je ne veux pas vous faire peur avec cet article ! Mais pour bien relater ce qui se passe ici, il faut parfois évoquer les sujets qui fâchent !

L'avion est presque devenu une routine pour moi. Je me souviens bien des premières fois, de ma fascination devant les champs de coton (nuages), de la petite pression au décollage et à l'atterrissage, de mes sourires béats quand je survolais les Alpes. Maintenant, j'avoue ne plus trop y faire attention, sauf circonstance exceptionnelle...
Il se trouve que mon vol fut agité. Pourtant je dormais bien, après avoir regardé un film moyen (Crazy, Stupid, Love, également dénommé : film de filles). Je commence à ressentir quelques turbulences. Oh, rien de bien grave, mais le pilote appuie sur son bouton : « mettez vos ceintures ». Je m'exécute. Le problème, c'est que les petites turbulences deviennent un peu plus grandes chaque seconde ! L'avion commence à secouer sévère, et des grands cris se font entendre. L'air de rien, entendre quelqu'un qui panique vous stresse toujours un peu. Mais c'est seulement quand l'hôtesse de l'air s'est littéralement jetée sur le siège à côté de moi que j'ai vraiment commencé à me demander si mon heure n'était pas venue. Parce que les passagers qui paniquent, c'est logique, mais l'hôtesse de l'air, habituée à de nombreux vols... ce n'est pas rassurant !
Bon, là vous vous dites : « s'il était mort dans un accident d'avion, il n'écrirait pas cet article ! ». En effet, c'est une histoire qui se finit bien puisque les trous d'air se sont peu à peu éloignés. Et me voici à l'aéroport de Nairobi.

Là, tout de suite, moment comique : panne d'électricité dans l'aéroport. Bon, il y a eu un gros incendie l'année dernière, et on est dans les bâtiments annexes de l'ancien aéroport. Mais ca n'explique pas tout ! Notamment mon moment visa.
Idée bête, je souhaite avoir un visa commun pour le Kenya, l'Ouganda et le Rwanda. C'est tout nouveau, ça a commencé début 2014, et ça doit beaucoup m'arranger pour mes voyages. Déjà, la tête de l'agent quand je lui demande vaut le détour. « Visa commun ? » « Oui oui, visa commun ». Je lui explique le truc, et là il se lève, et part avec mon passeport dans des bureaux au fond. J'attends.
10 minutes plus tard, j'attends toujours. Les gens dans la queue derrière moi se demandent bien qui je suis (terroriste ? Immigrant illégal ?) tandis que moi je garde un oeil attentif à mon fonctionnaire et surtout à mon passeport. Il revient, pose une question à tous les autres guichets, puis repart, sans plus d'explication. Nouvelle panne d'électricité dans l'aéroport. C'est folklorique. Le type revient finalement et me dit : « on n'a plus les papiers ». Administration bonjour. Je lui demande quelle solution j'ai, hormis celle de prendre un visa kényan. Il me dit « euhhhh ». « No solution ».

Et me voici avec un visa kényan. Du coup, conséquence directe, pas d'Ouganda pour moi. Je pensais faire le pays en bonus (avec le visa commun), mais ça a déjà sauté. Ce samedi, je m'envole directement pour Kigali, Rwanda. Bref, restent mes bagages. Du fait de la panne électrique, on ne sait pas quel tapis roulant il faut surveiller. Forcément, je choisis le mauvais. Qu'importe, je suis entré !

Ma semaine à Nairobi n'est pas des plus intéressantes à raconter : je suis dans mon bureau, j'étudie, je prépare mon déplacement rwandais, je revois mon directeur de thèse. Seules deux choses sont à signaler, car différentes des fois précédentes.
Tout d'abord, l'insécurité. Faut dire que je n'ai pas de chance : le lendemain de mon arrivée, bim boum, attentat sur la côte. 50 morts. Surlendemain, nouvelle attaque. Il y a quelques centaines de kilomètres d'ici à la côte nord-est, mais ça vous pose un peu le décor. Surtout, ça se ressent un peu partout en ville. Pourtant je suis déjà venu deux fois, et la première c'était juste avant les élections. C'était déjà tendu. Mais depuis les attentats de Westgate (qui ont fait la Une des journaux du monde entier pendant une semaine), on sent que Nairobi n'est pas sereine. Les habitants en parlent, les gens se font peur. On évoque le bruit d'une prochaine attaque sur les écoles de la capitale, on répète qu'il ne faut pas se déplacer seul. Et tous les gens autour de moi, les mêmes qui se déplaçaient sans trop de craintes il y a un an, font gaffe aujourd'hui. Beaucoup sont d'ailleurs contents de partir prochainement. Je le serai aussi ce samedi !

Enfin, il y a Couchsurfing. Oui, Couchsurfing en Afrique ! Je suis chez un Kényan et une Américaine. Ils sont en couple depuis 3 ans, et ont une petite fille : Sarah. Sarah, c'est mon réveil, vers 6h30 chaque matin. Une énergie débordante, une voix perçante (rappelez-vous Lara Fabian aux Guignols... c'est ça !) et des cochonneries à tout va ! Alors au choix : lancer de l'eau, jeter la nourriture un peu partout, faire pipi sur le divan (puis se jeter avec le short sale dans mon lit)... bref, on ne s'ennuie jamais avec cette petite métis de deux ans à peine. Sa mère est nutritionniste (et végétarienne) et son père est un ancien joueur de football professionnel kényan, qui s'occupe aujourd'hui d'une association dans un bidonville de Nairobi. Classe. Ça me change un peu des dernières fois (les garçons avec qui je trainais sont partis) mais ça me donne une autre vision de la vie et de la ville.

La suite au prochain épisode (des photos de la petite famille très bientôt si j'en ai l'occasion).

Nairobi le retour : panique dans l'avion, insécurité & CS
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10 juillet 2013 3 10 /07 /juillet /2013 09:31

Avec un léger retard, revenons sur mon dernier week-end kényan, marqué par un festival de musique. Alors que d'autres profitaient des Solidays, j'ai eu la chance de pouvoir me rendre au « Up live 2, Other side of the Tracks ».

Très clairement, je ne connaissais personne dans l'affiche. Ayub Ogada, Blinky Bill, miss Karun and Thee MC Africa, Mumala, The Slum Drummers... autant d'artistes inconnus au bataillon. Il faut l'avouer, la musique africaine, encore plus anglophone, n'arrive que très peu dans l'Hexagone. C'était donc l'occasion de voir et surtout d'entendre quelque chose de différent.

Tout d'abord, et ce fut là la grande satisfaction de la soirée, ce festival a lieu dans le musée ferroviaire de la ville. Ainsi, nous étions sur un train pour écouter la musique. Awesome !
Le public était plutôt limité. 6 euros, c'est cher pour un kényan. Alors c'était plutôt un festival de Muzungu qu'un festival kényan.
Reste les artistes. Et là il y a eu plusieurs bonnes surprises.
Ayub OgadaAyub Ogada, ce fut la musique africaine que j'imaginais. Un instrument que je ne connais pas, très typique, et une voix qui s'envole. Je vous mets ici en lien sa chanson la plus connue.


 

The Slum Drummers

The Slum Drummers. Eux ce fut l'extase. Des bidons, des bâtons, et ils vous font un concert ! Et ça dégomme. 

 

 

Ils ont également fait un duo avec un autre groupe (dont je ne me souviens plus du nom), et ce fut une sorte de jazz urbain. Curieux mélange !Up live 2

Pour finir la soirée, ce fut un DJ. Moins de surprise, et plus de mouvement. Le festival se transforma en dance-floor géant. Un bon moment.

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10 juin 2013 1 10 /06 /juin /2013 13:31

Pendant ces premiers mois de recherche, j'avoue m'être souvent posé des questions : qu'est-ce que je fais là ? Pourquoi faire un doctorat ? Quel est l'intérêt de cette recherche ? Pourquoi ne pas avoir passé le concours d'enseignant ?
Et puis jeudi et vendredi j'ai trouvé mes réponses.

Travailler seul est parfois très difficile. Seul face à son sujet, seul face à une motivation qui peut être fluctuante. Le thésard est un être solitaire qui doit son succès, ou son échec, à sa personne. Nous sommes encadrés, mais de loin. Quand j'étais au collège ou au lycée, il était difficile de ne pas travailler : les professeurs nous surveillaient en cours et ma mère était toujours derrière moi à l'extérieur des cours. Puis vint le temps de l'université, le temps des premières gamelles pour certains qui croquent un peu trop la pomme de la liberté due à cette époque : maman n'est plus là et les professeurs, du haut de leur amphithéâtre, nous regardent de loin. Là j'ai réussi à passer le test, après un peu d'adaptation lors de la première année. J'arrivais à me motiver, surtout grâce aux copains à côté de moi travaillant sur le même sujet. 

 

Le doctorat est totalement différent, et plus dur encore. Je n'ai pas de cours. Je n'ai pas d'autres étudiants à mes côtés. Et mon directeur de thèse vit à plusieurs milliers de kilomètres et nous échangeons des mails une fois par mois. Je suis seul. Face à mon sujet. Sans avoir le rythme des cours. Je dois décider de me réveiller tôt le matin, je dois décider de lire sur mon sujet au lieu de regarder un film, et je dois essayer de me motiver chaque jour. Ce serait un mensonge de dire que ce fut facile. Après les deux premiers mois de découverte, j'avoue avoir eu une période de flottement. Et pour cause, après deux mois sur le même sujet, c'en est fini des découvertes. Je retombe irrémédiablement sur les mêmes informations, les mêmes conclusions, le même type de document. Cependant je dois continuer à lire l'ensemble des articles, car ce n'est parfois qu'une seule phrase qui sera déterminante. L'hiver, la fatigue. J'avoue en avoir eu un peu marre parfois, glandant plus que travaillant.

 

Depuis deux mois c'est reparti. J'ai trouvé mon second souffle. Si mes questions existentielles sur l'intérêt de cette thèse étaient toujours là, j'arrivais à me motiver chaque jour pour étudier.

 Et puis jeudi et vendredi arriva la conférence sur l'intégration régionale (en gros, le sujet que j'étudie depuis six mois!). Autant vous dire que j'attendais impatiemment de me confronter avec des spécialistes et des acteurs de la Communauté d'Afrique de l'Est.

 

Conference-integration-regionale-IRID-2.JPG

J'avais mon beau badge, et une belle équipe qui m'entourait : des anciens députés, l'ancien secrétaire général (un peu le Barroso local), des gens de la Banque Mondiale, de la Banque Africaine de Développement, des professeurs... Un beau gratin ! 

 Et figurez-vous que j'ai adoré. Pour la première fois, je me suis senti à ma place. Je comprenais tout, je connaissais tout. Même les textes de loi ou les détails de la dernière affaire portée devant la cour de justice locale. J'ai enfin pu constater que ces six mois de lecture m'ont servi à quelque chose ! Ouf !

Conference-integration-regionale-IRID.JPG

Au-delà de cette conférence, c'est aussi le retour avec mon professeur, vendredi, à travers les bouchons de Nairobi. J'en ai profité pour en savoir un peu plus sur lui, sur sa vie. Et j'ai eu le droit à un récit détaillé : le coup d'Etat au Burundi en 1993 il était là. Il a même abrité des opposants. Puis les informations concernant le génocide du Rwanda en 1994. C'est facile, j'avais l'impression d'avoir un livre d'histoire ouvert devant moi. J'étais passionné. J'étais satisfait. J'étais au bon endroit.

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8 juin 2013 6 08 /06 /juin /2013 15:15

On s'inquiète souvent pour moi quand je dis que je vais en Afrique. « L'Afrique, c'est dangereux.» « Le Rwanda, ça craint là-bas ! » J'ai beau tenter de rassurer les personnes concernées, ça ne fonctionne pas toujours. « Non, ça ne craint pas vraiment. » « Non, l'Afrique n'est pas une terre de guerre civile permanente ! ». « Le Rwanda se développe à vitesse grand V ».

La population occidentale garde en général une vision très négative de l'Afrique. La faute à des conflits récurrents depuis la décolonisation. La faute à une décennie 90 sanglante (Sierra Leone, Somalie, Rwanda, RDC) et à des famines à répétition. Les médias n'aident pas forcément, évoquant simplement le continent quand quelque chose d'affreux s'y passe. Mais les choses commencent à évoluer, suivant par là l'évolution même des pays africains.

En l'espace de sept mois, je peux déjà voir l'Afrique bouger, le Kenya se transformer. Ici vous avez mon quartier, et les changements après sept mois.
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SAM 0117SAM 0117 2C'est surtout au niveau des infrastructures et de la construction que l'on peut mesurer à l’œil nu cette transformation. Car avec un PIB en augmentation moyenne de 6%, l'Afrique subsaharienne pourrait presque donner envie à notre bonne vieille France (et à son 0% depuis 3 ans).

L’afro-pessimisme a laissé place à l'afro-optimisme. En image, voici deux Une du grand journal britannique The Economist, en 2000 et en 2011. Le continent sans espoir a laissé place au continent qui prend son envol.

The Economist The hopeless continentThe Economist Africa rising

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce qui est étonnant, c'est que cette transformation, cette évolution, je ne la ressens pas en France. Preuve en est lorsque je suis revenu d'Asie : rien n'avait changé, ou si peu. Ma région était restée la même, pas de nouvelle route, pas de nouveau bâtiment. L'Audomarois était calme, quasi-endormi. A Nairobi tout est réveillé, actif, en mouvement. L'Afrique bouge, évolue, et il est grand temps que notre regard sur ce continent en fasse autant.

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22 mai 2013 3 22 /05 /mai /2013 15:25

Aujourd'hui, c'est un grand jour pour l'université de Pau : on signe un accord de coopération avec une université de Nairobi, Kenyatta University. De ce fait je suis invité à la signature de l'accord, en tant qu'étudiant de l'université de Pau. Notre vice-président est là, tout comme son homologue kényan. Sont également présents des professeurs de Kenyatta, une partie de l'administration, des membres de l'Institut Français de Recherche (IFRA) et l'ambassadeur de France lui-même !
Accord KU-UPPA (1)Pas grand chose à signaler lors de cette signature, si ce n'est quelques discours, et beaucoup d'applaudissements (et d'optimisme sur la réussite de cet accord). Ah, si, une énorme chute d'un photographe kényan qui a voulu enjamber une table et qui a réussi finalement à se faire enjamber par la même table.

 

L'élément important de la journée est pour moi la réception à la résidence de l'ambassadeur. Un déjeuner est organisé pour les éléments présents le matin. 3 tables de 9 personnes et un repas fantastique (quand je dis fantastique, il faut prendre en considération que je mange à Nairobi depuis une semaine, et que j'essaie de manger pour pas cher). Je mange français, dans des assiettes signées République Française ! (mais le chef est kényan). Et la mousse au chocolat noir est divine.Ambassade de France à Nairobi (5)

Ambassade de France à Nairobi (1)

La résidence de l'ambassadeur est impressionnante. Pour bien comprendre la chose, il faut préciser qu'elle est située à côté de la résidence de l'ancien président de la République kényane, et que de l'autre côté vous avez Kibera, le plus grand bidonville du Kenya ! Contraste, contraste... La maison a un style colonial, le jardin est magnifique, une piscine agrémente la terrasse. C'est assez étrange de se retrouver là, au milieu des fastes de la République. Je discute de mon sujet avec les professeurs de Kenyatta, un homologue historien me propose même de le contacter lors de ma prochaine venue ici pour enseigner dans l'université kényane. Pas sûr que cela plaise à ma famille ou à la demoiselle ! (plus de photos ici)Ambassade de France à Nairobi (3)Ambassade de France à Nairobi (2)

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20 mai 2013 1 20 /05 /mai /2013 13:50

Le vice-président de l'université est arrivé deux jours après moi. L'objectif de sa visite est essentiellement une signature d'accord entre notre institution et une université de Nairobi. Mais il en profite pour visiter un peu le pays, et je me suis joint à l'aventure ce dimanche. Direction Olorgesailie. Pas d'inquiétude, j'ignorais également où c'était.
Kenya-map.jpg65 kilomètres en mini-bus, plus de deux heures. Oui, ici on compte toujours en heures et non en kilomètres. Surtout dans Nairobi. En sortant de Nairobi nous longeons le parc national, remontons de nombreuses routes. Et tout d'un coup, en haut d'une nouvelle montée, un virage sur notre droite, et la vallée du Rift devant nous.

Vallée du RiftLa vallée du Grand Rift part de la Mer Rouge, à la frontière nord de la Somalie, et descend sur 6 000 kilomètres de long et 45 de large à travers l’Éthiopie, le Kenya, la Tanzanie et le Mozambique. De nombreux volcans, certains actifs, d'autres endormis, le plus célèbre d'entre eux étant le Kilimandjaro. La-vallee-du-grand-Rift--Great-Rift-Valley.png

Le paysage est saisissant, rempli de verdure et d’acacias parasols, l'arbre symbole de l'Afrique que j'imagine.
Acacia parasolNous arrivons à Olorgesailie, site archéologique. Pour être clair, je ne suis pas fan des sites archéologiques. J'ai beau étudier l'histoire, mais je reste quelqu'un qui préfère le contemporain à la préhistoire. Sur le site, on nous dit qu'ici, il y a plusieurs centaines de milliers d'années, un lac recouvrait la zone. Nous sommes en pleine savane, difficile d'imaginer. Difficile d'imaginer aussi avec trois silex et deux cailloux des habitants et des demeures. J'écoute en regardant le paysage et en profitant du soleil. Plus de 30°C. Heureusement que c'est la saison des pluies ! (je n'ai pas vu une goutte de pluie depuis mon arrivée).

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Ensuite direction notre repas, une chèvre. Oui, une chèvre. Ici c'est le pays Masaï et ce sont principalement des éleveurs de chèvres. Et ils savent cuir la viande : un véritable délice ! Nous y passons une bonne partie de l'après-midi. J'en apprends beaucoup, que ce soit sur le fonctionnement de l'université française, sur celui de l'université kényane, ou même sur mon sujet. Prochaine étape demain avec le vice-président de l'université : la signature d' accord et le repas chez l'ambassadeur.

Les corbeaux

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16 mai 2013 4 16 /05 /mai /2013 09:50

EAC.jpg

Me voici de retour à Nairobi après mon précédent voyage à l'automne dernier. Mais cette fois je ne resterai pas simplement au Kenya : direction la Tanzanie et le Rwanda. Respectivement 10 jours et 3 semaines, même si ce plan peut encore évoluer. A Arusha, à quelques dizaines de kilomètres du Kilimandjaro (qui est sur ma Bucket List), je compte rencontrer des personnes travaillant pour la Communauté d'Afrique de l'Est. Au Rwanda, il en sera de même, ainsi que des acteurs politiques et économiques. J'espère me libérer quelques jours pour pouvoir voyager un peu à travers le pays. Retour en Europe le 1er juillet. 

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16 novembre 2012 5 16 /11 /novembre /2012 12:13

Un mois, le premier, dans un pays d'Afrique Subsaharienne. Le Kenya, l'image que j'en avais et la réalité du terrain.

 Malgré mes quelques voyages précédents, j'ai été surpris par le niveau de vie à Nairobi. Non pas tant par la misère ou les maisons délabrées. Au contraire, ce sont les résidences gardées et les grands jardins fleuris qui me restent en mémoire. Nairobi est l'une des capitales de l'inégalité. D'un côté vous avez le personnel de l'ONU et ses bâtiments fortifiés, un nombre incalculable d'ambassades et de sièges d'organisations non gouvernementales, des instituts, des centres de développement, les sièges sociaux d'entreprises souhaitant s’implanter dans l'Afrique de l'Est... Et de l'autre côté, vous avez Kibera, peut-être le plus grand bidonville d'Afrique dont on estime parfois la population à un million.

 

Ce qui me reste en mémoire de Nairobi, ce sont les conditions de circulation. Des bouchons de jour comme de nuit, avec des pointes à 8 et 17h, moments où les piétons prennent un malin plaisir à vous prendre 100 mètres chaque minute. Les infrastructures sont déficientes, l'exemple le plus parlant était à côté de chez moi où une route que les Japonais doivent construire est en chantier depuis deux ans. Et il reste une année ! Explication : ils ne peuvent pas travailler quand il pleut. Et comme il pleut très souvent...

 A l'extérieur de la ville, la route des « Chinois » a été construite en quelques mois. Autant vous dire que les chauffeurs de taxi de Nairobi ont une bonne image de nos amis pékinois.

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Ensuite, la vision du Kenya animal, avec ses parcs et sa faune, a été confirmée le temps d'une journée, sans doute la meilleure que j'aie passée sur place. Les fans de safari se régaleront sans aucun doute, mais le budget n'est pas fait pour les étudiants.

Hell's Gate National Park (11)

Concernant mon travail sur place, j'ai eu beaucoup de difficultés à me situer au départ. L'adaptation a pris deux semaines, que ce soit au niveau de mes recherches que de la vie sur place. J'ai été productif, j'ai rencontré plusieurs personnes ayant des liens avec mon sujet. Est-ce que ce séjour était indispensable ? La question demeure. A moi de préparer un peu mieux le prochain pour vraiment profiter des possibilités de rencontres et témoignages en tous genres.

 

Enfin, il reste un autre bilan, celui de la relation à distance Afrique-Europe. J'y reviens.

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12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 10:24

violence-post-electorale-Kenya-2007.jpgNous sommes au mois de février 2008. La communauté internationale ne comprend pas, le Kenya, meilleur élève de l'Afrique de l'Est, subit pour la première fois des violences post-électorales. Le président sortant, Mwai Kibaki, a été déclaré vainqueur, mais les partisans de Raila Odinga, son opposant, refusent de reconnaître les résultats.

Les morts se comptent par centaines. Des Kikuyu, groupe ethnique dont est originaire le président, tuent des Kalenjin et des Luo, dont est originaire l'opposant. L'inverse est également vrai.

1 500 morts plus tard, après une négociation internationale menée par Kofi Annan, le président Kibaki accepte de partager le pouvoir avec son nouveau premier ministre Odinga.


Pour avoir discuté politique ces dernières semaines avec les Kényans, je peux vous confirmer que ces violences ont laissé un traumatisme au sein de la population. Alors que les prochaines élections doivent avoir lieu au mois de mars 2013, cela fait depuis 2011 que les conversations et les inquiétudes tournent autour de ce sujet. Avec des problématiques ethniques tout autant que politiques.

 

Les ethnies au Kenya. Elles sont évaluées à une quarantaine. Certaines d'entre elles sont connues mondialement, comme les Maasaï, peuple guerrier du sud-ouest du pays. Les Kikuyu sont les plus nombreux, ils représentent 22% de la population. Viennent ensuite les Luhya et les Luo, qui représentent chacun près de 15% des Kényans. Ces groupes ont leur propre langue, ainsi que leurs coutumes. Le swahili est le langage officiel du pays, avec l'anglais, mais il se peut que vous rencontriez des personnes âgées de ces ethnies incapables de parler autre chose que le langage de leur tribu.

Peut-on différencier un Kikuyu d'un Luo ou d'un Maasaï ? Pas vraiment. D'apparence, et si les personnes ne portent pas leurs habits traditionnels, cela est impossible. Cependant, lorsque l'on vous donne le deuxième prénom, les Kényans savent à quelle ethnie il appartient.

 

Le problème des ethnies se retrouve en politique. Au Kenya, vous ne votez que très rarement pour un programme politique, vous votez pour celui qui fait partie ou représentera le mieux votre ethnie. Ainsi, pour mon chauffeur de taxi, si les votes se concentrent sur un Kikuyu, les Kikuyu seront avantagés ces prochaines années.

Pour les prochaines élections, Saitoti était considéré comme le favori. Étant originaire des Kikuyu et des Massaï, il devait ratisser large et remporter la mise. Un accident d'hélicoptère en juin dernier en a décidé autrement. Odinga, le premier ministre, est maintenant le favori. Ses principaux opposants seront Uuru Kenyatta, fils du premier président, et William Ruto. Problème, ces deux hommes sont accusés par la cour pénale internationale de crime contre l'humanité après les violences de 2007-08. Et la cour doit rendre son verdict.... après l'élection.

 

En mars 2013, je ne veux pas être au Kenya. 

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5 novembre 2012 1 05 /11 /novembre /2012 06:05

Enfin ! Je suis sorti de Nairobi ! La délivrance ! Les bouchons, l'atmosphère d'insécurité, mon sujet de thèse... c'en fut fini le temps d'une journée !

Pourquoi choisir le parc national du Hell's Gate, qui signifie la porte de l'enfer ah ah ah (ce sont des « ah » qui sont censés faire peur) ? Trois raisons essentielles : tout d'abord c'est l'un des parcs qui se situe à deux heures de Nairobi. Pas besoin d'une semaine pour faire l'aller-retour (les routes et les connections ne sont pas de grande qualité ici). Conséquence logique, ce parc est l'un des moins chers. Je l'ai organisé à ma façon, en prenant les bus locaux et en marchant un peu plus que ne le font d'ordinaire nos amis « touristes » (dont je fais parfois partie, je ne jette pas la pierre). Résultat, l'aller-retour m'a coûté moins de 6 euros. On peut applaudir.

Reste le prix du parc. Malheureusement, difficile pour moi de le négocier à la baisse. 20€. C'est le prix pour les non-résidents (moins de la moitié pour les résidents...). Avec la location d'un vélo et le guide, j'en suis à une journée aux alentours de 35€.
Le vélo, c'est là la grande raison de mon choix : c'est le seul parc que l'on peut faire à pied ou à vélo. Il est assez petit, mais ça n'empêche pas les animaux d'être en liberté (ce n'est pas le cas pour le parc de Nairobi).

 

Bref, j'arrête de vous ennuyer avec mes explications, et je passe tout de suite aux photos d'animaux (je sais que c'est ce que vous voulez voir !).

Hell's Gate National Park (9)Hell's Gate National Park (13)

Hell's Gate National Park (1)

Vous avez donc reconnu girafes, zèbre, antilopes (ou gazelles?) et Pumba !

Hell's Gate National Park (6)Non, je ne dis pas Pumba par hasard, puisque le parc fait sa publicité notamment sur le fait que les créateurs du Roi lion soient venus chez eux plusieurs fois afin de se mettre dans l'ambiance africaine d'un parc national.

 

Il y avait d'autres animaux, mais que je n'ai pas vus, notamment des hyènes et des autruches. Bon, c'est l'avantage et l'inconvénient de ce parc : si l'animal est en liberté, il n'a pas forcément décidé d'apparaître au moment où vous passez avec votre vélo ! Mais je suis assez content de ma performance, étant venu pour les zèbres et surtout les girafes ! (plus de photos ici !)

Hell's Gate National Park (8)

Cependant, si vous voulez faire un safari animal au Kenya, ce n'est peut-être pas le parc à recommander. Pas de lion, pas de tigre et pas d'éléphant. Pour avoir nagé avec un éléphant cette année et pour bien comprendre qu'on ne s'approche de toute façon que très peu des lions ou des tigres, ça ne me dérangeait pas. Surtout que les prix... Je suis allé à l'agence de voyage au coin de chez moi : 270$ pour une journée de parc, 870$ pour 3. C'est tout ? Oui, les prix sont fous.

Mais le Hell's Gate tient sa renommée (et son nom) du fait de sa situation géologique. Au début du siècle, l'un des volcans du parc était encore actif. Nous sommes sur la vallée du Rift, zone connue pour ses éruptions et ses paysages à couper le souffle. Je vous confirme. C'est magnifique, les karsts sont nombreux et l'eau est brûlante. Des sources d'eau chaude sortent du sol et se répandent le long des roches. C'est ce qui forme les paysages ci-dessous.
Hell's Gate National Park (15)Hell's Gate National Park (17)J'aime bien ma vie.

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