Les grandes villes c'est bien, mais pas trop longtemps. A peine arrivés à Rio que nous la quittons déjà pour nous réfugier dans des montagnes, à une heure de là. Enfin, des montagnes, nous sommes à un peu plus de 800 mètres d'altitude, n'imaginez pas les Alpes !
Petropolis est une ville étonnante. Rien que par son nom, car « la ville de Pierre » rend hommage au deuxième roi du Brésil. Colonie portugaise, le Brésil devient indépendant à cause d'une histoire de famille. Et, comme souvent dans les histoires de famille, c'est un peu compliqué à expliquer. Commençons par Napoléon, qui provoque tout ça. Il envahit le Portugal, ce qui oblige la famille royale à se réfugier dans le Nouveau Monde. Sauf qu'en 1815, alors que Napoléon n'est plus là, ils refusent de repartir au Portugal (c'est qu'ils se sentent bien dans la colonie brésilienne!). Un début de révolution à Porto oblige néanmoins le roi, Jean VI, à repartir en 1821 pour mater tout ça. Son fils, Pierre, reste au Brésil. Un an plus tard, il proclame le Brésil royaume indépendant ! Son père n'est pas tout à fait d'accord, une petite guerre s'en suit. Mais le Brésil restera indépendant depuis 1822. (je vous passe l'épisode de la mort du père qui fait de Pierre Ier le roi du Brésil et du Portugal, mais il se dit que c'est une mauvaise idée, donne le trône du Portugal à sa fille, sauf que son frère vole finalement le trône... quand je vous dis que les histoires de famille sont compliquées!). Bref, toujours est-il que Pierre Ier, roi du Brésil, aime beaucoup le climat de Petropolis, et qu'il décide d'y construire son palais d'été. Il ne le verra pas, puisqu'il abdique pour son fils (Pierre II), qui donnera le nom à la ville !
En plus du palais (où la visite est très originale, puisqu'on vous oblige à porter des grosses pantoufles au-dessus de vos chaussures), la ville vaut le coup pour ses drôles de maisons bavaroises (ce fut un haut lieu d'immigration allemande, et pas seulement à partir de 1945 [sic!]). La vue fait d'ailleurs très Alpes Bavaroises. Plusieurs personnalités sont liées à la commune, comme l'écrivain Stefan Zweig (qui s'y est suicidé) et l'aviateur Santos Dumont (l'un des premiers à avoir fait décoller un avion).
Notre hôte, Caio, homosexuel revendiqué et fan de Lula, nous permet d'avoir beaucoup de discussions sur le Brésil contemporain, notamment une politique pas toujours facile à suivre.
Quelques jours plus tard, changement de décor, avec l'Ilha Grande, située à 3 heures environ de Rio. C'est la plus grande île des alentours et elle est aujourd'hui très connue des touristes, après l'avoir été des criminels : c'était une île pénitencière jusqu'en 1994. De belles randonnées sont possibles dans un désert vert, quand les plongées et le snorkeling permettent d'admirer le désert bleu. Nous avons choisi la seconde option. Un baptême de plongée pour Lucas, les deux autres fish (non, pas des Golden Fish, y'a ptet un Red Fish, mais c'est une longue histoire) ayant l'habitude d'aller sous l'eau.
Pour le coup, j'ai un peu de chance car avec mon masque et mon tuba je me retrouve pour la première fois de ma vie à nager avec une tortue ! (j'avais déjà vu des tortues pondre, naître, mais jamais en action dans l'eau). Le mouvement, cette fluidité des pattes arrières, que c'est beau ! On se régale en plus avec quelques plongeons dont nous avons le secret !
Nous finissons notre voyage par un petit football sur la plage au clair de lune. Le Brésil et Rio ne nous ont pas déçus, malgré nos attentes démesurées. Le contexte du carnaval joue sans doute un peu, le reste est à mettre au crédit de paysages incroyables. Allez-y, vous ne serez pas déçus !