18 janvier 2018 4 18 /01 /janvier /2018 21:22

Les autorités surinamaises (ou surinamiennes?) sont la raison de nos vacances plutôt compliquées et de notre guigne : autant vous dire que nous n'arrivons pas avec le sourire aux lèvres à la douane de l'aéroport ! Mais, il faut bien l'avouer, Paramaribo dispose de quelques atouts. Le premier est sans conteste son centre-ville, avec une architecture coloniale uniforme, blanche et très bien conservée (mon plus bel exemple de legs colonial jusqu'ici!). Le Surinam était une colonie néerlandaise jusqu'en 1975, et une colonie qui faisait plutôt la fierté des Pays-Bas. De ce fait, la capitale vit encore aujourd'hui à l'heure du néerlandais, dans sa langue, ses panneaux et même sa population (beaucoup viennent encore en vacances ici). Drôle de sensation que d'être en Amérique du Sud et d'entendre la langue la plus sexy du monde.... [sic!]

Paramaribo la coloniale : casino et cocaïne
Paramaribo la coloniale : casino et cocaïne
Paramaribo la coloniale : casino et cocaïne
Paramaribo la coloniale : casino et cocaïne

Bon, il ne faut pas idéaliser non plus, certains bâtiments sont en lambeaux, notamment... les ministères !

Paramaribo la coloniale : casino et cocaïne

Nous passons rapidement par le fort Zeelandia, haut-lieux de l'histoire nationale : construit d'abord par les Français, il servit ensuite aux Anglais puis aux Néerlandais (les Pays-Bas ont fini par échanger Paramaribo et le Surinam aux Anglais contre la ville de Nouvelle-Amsterdam, qui s'appelle aujourd'hui... New York!!). Le fort a également servi lors de la décennie 1980 de... prison... et de lieu d'exécution d'opposants.

Paramaribo la coloniale : casino et cocaïne

L'histoire du Surinam à cette époque est sanglante : guerre civile, réfugiés, le tout mélangé à une bonne dose de cocaïne. Car le Surinam était (et est encore) un narco-Etat. Le président de la République, un certain Bouterse, est associé avec... Pablo Escobar (je ne le présente plus, la série Narcos s'en est chargée pour moi). La majorité de la cocaïne européenne passe alors par le Surinam. Ajoutez à cela que le président de la République... est toujours Bouterse (!!), qu'il a été condamné par un tribunal international, qu'il a été condamné dans son pays, et que son fils a été condamné pour trafic de drogue aux Etats-Unis (et je vous passe les détails sur ces rapports avec la Libye ou le Hezbollah)... Bref, ça fait rêver !

 

Après notre petite marche historique, nous découvrons la deuxième grande spécialité de Paramaribo : ses casinos !

Paramaribo la coloniale : casino et cocaïne

A l'étage on craque d'abord pour les sushis : 20€ à volonté. Autant vous dire qu'on les a avalés à tour de bras ! (je me suis arrêté à 55). Puis nous redescendons pour observer la populace. Sans surprise, ce sont... des Chinois que nous voyons en nombre ! Ils étaient absents de notre visite jusque là, et on les retrouve encore fourgués au casino (caricature bonjour!). Ils jouent surtout au baccara et on sent que ce sont des bons clients de la maison (ils ont une salle VIP rien que pour eux, avec un dragon et des signes chinois sur la porte). Les machines à sous sont là, mais, ô drame de la technologie, elles ont perdu leur côté sexy : plus de pièce qui tombe ! Non, juste un ticket électronique qui sort, avec un code-barre. Non ! Je ne suis pas d'accord ! Je veux bien me faire entuber par le casino, mais il faut que cela garde son charme !

J'opte alors pour la roulette. 5€. Allez, c'est parti. Je mise 1€ sur le noir. Le rouge sort. Je double : 2€ sur le noir. Le rouge sort. Roh ! Bon, je remise 2€ sur le noir. Le rouge sort. Jérémy la guigne, bonjour. Je suis un peu dépité d'avoir perdu 5€ en l'espace de trois minutes. Je remets un billet, je vais me refaire ! Et, à ce moment-là, j'ai compris : c'est ainsi qu'un casino peut être très dangereux !

Je mise directement 5€ sur le noir ! Le noir sort. Je reprends mes 10€ et c'est terminé bonsoir (avec l'accent belge) pour moi ! [j'ai lu Le joueur de Dostoïevsky, ça m'a vacciné sur les casinos]. Pour mon coloc Tim les pertes sont là mais, heureusement pour lui, sa carte bancaire ne fonctionne plus (sinon il aurait fini telle la Grèce il y a 5 ans!). [Bon, je compte bien tenter le Black Jack ou le Poker un jour, j'avoue que j'ai flippé cette fois].

Paramaribo la coloniale : casino et cocaïne

Enfin, Paramaribo nous permet de sortir « pour de vrai ». Ne nous mentons pas, Saint-Laurent du Maroni ne regorge pas de boîtes de nuit. Paramaribo est une vraie grande ville, et on se retrouve dans une soirée 21+ (seulement ouverte aux gens de plus de 21 ans ; c'est dans ces moments-là qu'on est content d'avoir 25 ans...). Beaucoup de monde, une grande piste, plusieurs DJ et... une roulette à l'arrière de la salle ! Décidément, un vrai film de gangsters cette ville ! . Tim rejoue... et se refait d'ailleurs en partie ! On danse un peu sur des chansons... en néerlandais. Ca reste particulier.

A noter que les hôtels sont pas chers et luxueux, tandis qu'on peut manger en ville pour 3€ sans trop de problème. Bref, je comprends maintenant pourquoi des Guyanais y passent régulièrement des week-ends !

Paramaribo la coloniale : casino et cocaïne
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