27 juillet 2021 2 27 /07 /juillet /2021 11:02

L'alphabet géorgien comporte 33 lettres. Surtout, il est très différent du nôtre, le preuve, je vais vous emmener aujourd'hui à დავითგარეჯის სამონასტრო კომპლექსი, c'est à dire au monastère de David Garejda ! Oui, pas facile à lire, nous sommes bien d'accord, mais les panneaux et les menus sont quasiment toujours traduits en anglais (quelques exceptions pour les bus). Et, malgré un premier abord un peu bourru, les Géorgiens sont très sympas, et à chaque fois disponibles pour nous aider... en russe ! C'est que les touristes rencontrés viennent très souvent de l'ancien bloc soviétique, des Ukrainiens, des Biélorusses, et même des Kazakhs (que nous avons guidés un jour pour trouver un bus). Notre russe étant à peu près équivalent à notre géorgien, cela ne facilite pas les grandes conversations. Nous en sommes donc souvent restés aux bases : manger, bus, combien, et Mbappé/Zidane/Platini (selon la génération de notre locuteur!). Un échange assez amusant a d'ailleurs eu lieu dans un taxi géorgien dans un mélange de portugais et d'espagnol (le football aide beaucoup en voyage).

 

Bref, direction David Garedja, monastère du VIème siècle situé à la frontière de l'Azerbaïdjan... tellement à la frontière que l'Azerbaïdjan dit que le monastère est en partie chez elle ! Les Géorgiens ne sont pas tout à fait d'accord, et on rencontre bizarrement des militaires sur les lieux. La route pour les rejoindre devient quasi-désertique, on traverse des steppes, et on arrive enfin dans un lieu qui fait très montagne colorée péruvienne (les touristes en moins). Splendide ! Le monastère est encore habité par des moines vivant dans des petites maisons troglodytes (la spécialité du pays, j'y reviendrai).

Les joies du Caucase
Les joies du Caucase

Nous sommes alors logés à Sighnaghi, chez une mamy qui nous répète inlassablement « kuche kuche », ce qui veut dire « mangez, mangez ». Son petit-déjeuner est d'ailleurs un exemple parfait : des tomates et des concombres à chaque fois, des œufs, des saucisses, des pavés de viande ou de fromage, des fruits, du pain (excellent soit dit en passant, et nous sommes difficiles car Français), un peu de confiture, thé ou café. Les pains au chocolat (ou chocolatines) m'ont un peu manqué, mais l'ensemble permettait de tenir un bonne partie de la journée !

Les joies du Caucase

Sighnaghi est « la ville de l'amour » en Géorgie, une mini-bourgade un peu western vivant du tourisme et de sa région viticole (le vin est l'une des spécialités géorgiennes). C'est un lieu adéquat pour rayonner dans l'Est du pays. Nous avons également découvert Telavi, pas ouf, avec le monastère d'Alaverdi à quelques kilomètres. A refaire, c'est sans doute une étape que nous éviterions.

Les joies du Caucase
Les joies du Caucase

Après la découverte du Sud-Est, direction le Nord ! Du bus, un taxi, de très longues heures de trajet pour arriver dans le district de Kazbegi, à Stephantsminda (ce qui veut tout simplement dire Saint-Etienne!). Nous avons alors longé le territoire sécessionniste d'Ossétie du Sud, totalement interdit d'accès depuis la Géorgie, et sommes à la frontière russe. C'est l'occasion d'un petit point géopolitique : la situation de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, la première demandant à être rattachée à la Russie, la seconde à être indépendante. Sur le terrain, c'est bien ce qui se passe. La guerre en 2008 en Ossétie du Sud a confirmé la situation prévalant depuis la chute de l'URSS, et qui ressemble désormais à la Crimée. Diplomatiquement, seul 5 pays ont reconnu cette situation (dont la Venezuela, la Syrie et... la Russie).

Les joies du Caucase

Assez de politique... savourons un lever de soleil sur le mont Kazbek, à 5 047 mètres d'altitude !

Les joies du Caucase

Cette vue depuis notre chambre fut sans aucun doute LE grand moment du voyage. Deux jours de randonnée à travers les montagnes, avec canyon et cascades au menu (et toujours un monastère en entrée!). Le lieu vaut clairement le détour. On en profite pour faire un peu de stop... la première fois pour ma partenaire de voyage ! A l'arrière d'une petite voiture, coincée entre un gros Géorgien et moi (un peu moins gros!), elle me permet de me rendre compte des petites folies qui me parcourent parfois : faire du stop dans un pays où nous ne parlons pas trois mots, se retrouver dans un tunnel totalement sombre, avec... des vaches au milieu de la route (car il n'y a pas de clôture dans le pays, ce qui nous a garanti des brusques sursauts en bus tout au long du séjour!).

Les joies du Caucase
Les joies du Caucase
Les joies du Caucase
Les joies du Caucase

Et maintenant, direction la Mer Noire !

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