1 décembre 2016 4 01 /12 /décembre /2016 23:42

Je pense que mon histoire d’amour avec les voyages a vraiment débuté avec le stop. Ce pouce levé, ce sentiment de liberté, ces rencontres, les kilomètres avalés et l’impression de découvrir en profondeur un territoire, un pays.

Le Danemark en stop

Le Danemark n’étant pas immense, l’île de Sjaelland faisant 100 kilomètres sur 100, nous nous sommes dit « vamos » ! Et c’est le pouce levé que ma partenaire de voyage et moi-même quittons Copenhague. L’attente est très courte, et c’est un homme en pleine force de l’âge qui nous fait avancer vers le Sud de l’île.

Au cours des quatre jours que durera notre aventure à travers le pays, une vingtaine de conducteurs nous feront l’obligeance de s’arrêter. Quelques points généraux avant trois histoires amusantes.

Tout d’abord, les Danois sont super-sympas. Ils s’arrêtent ultra-vite. A tel point qu’il nous est arrivé plusieurs fois d’être pris en moins de cinq minutes (et parfois une seule !). Deux voitures se sont même arrêtées en même temps, une première pour moi ! En plus d’être généreux, les Danois sont bilingues ! A un niveau IM-PRE-SSION-NANT !! Jeunes ou vieux, hommes et femmes, nous n’avons rencontré que des gens capables de parler anglais. Même un gosse de 10 ans, avec un niveau à faire pâlir 97% des Français.

 

Mais forcément, il y a toujours une exception qui confirme la règle. Cet homme doit avoir une soixantaine d’années. Et il ne parle pas anglais. Je ne parle pas danois, tout comme ma partenaire de voyage. Et, pourtant, la conversation débute. Nous posons une question : est-ce qu’il a un chien ? (car il y a des poils à l’arrière du véhicule) Il répond en se touchant le genou.

C’est ce qui est génial avec l’incompréhension, c’est qu’elle lance les rires. Et la bonne humeur. Nous essayerons de lancer à plusieurs reprises un thème, un sujet, quelque chose. Et il essaie aussi. Pourtant, nous n’y arriverons pas. Mais nous aurons bien ri.

 

La deuxième personne que je vous présente est un chaman. Oui, un chaman, rencontré en plein milieu du Danemark. Il se considère comme l’intermédiaire entre les hommes et la nature. Et il aura fait un monologue de 45 minutes sur sa vie. Un drôle de personnage comme on n'en rencontre qu’avec le stop. Il est clairement perché, et tente de nous vendre son mode de vie. J’acquiesce, je souris. Oui, je suis dans sa voiture, et il nous avance pas mal. Mais je me pose quand même quelques questions parfois. Avec qui discute-t-il d’ordinaire ? On sent qu’il a besoin de parler. Connait-il la solitude ? Est-il marié ? Autant de questions que je ne peux lui poser, car il débite à un rythme impressionnant. Il nous amène à destination, en s’excusant d’avoir tant parlé. Avec le sourire.

 

La dernière personne, c’est le directeur de Kaj Skov. Qu’est-ce que c’est ? Bonne question. Je pense que c’est une boîte qui travaille sur de l’inspection d’antenne, ou quelque chose en lien avec les télévisions. Qu’importe, j’ai sa carte de visite dans le porte-feuille, avec son numéro de téléphone. Car ce type, assez taiseux dans l’ensemble, nous sort l’air de rien : « vous voulez boire le café et rencontrer ma femme ? ». I only have one rule : toujours accepter une invitation d’automobiliste. Et c’est ainsi qu’il appelle sa femme. On ne comprend pas trop, mais ça a l’air de ne pas la déranger. Quelques minutes plus tard, nous nous retrouvons dans une immense propriété. Le café est prêt, les biscuits sont sur la table. La maison est très nordique, il semble y faire bon vivre. Nous sommes l’attraction de la journée. On discute de choses et d’autres. Rien de révolutionnaire. Qu’importe, ce moment est génial. Nous ne les connaissions pas. Nous ne devions pas nous rencontrer sur cette terre. Et, pourtant, nous l’avons fait. Quelques minutes, quelques sourires. Un petit instant de bonheur. L’homme décide de nous amener jusqu’à notre destination finale, à 30 minutes de là. Un cœur sur la main. Au revoir, et merci pour ce moment.

Le Danemark en stop

En plus du stop, il y a le logement. Normalement je suis un fan de Couchsurfing. Mais j’avoue que le fin fond du Danemark n’est pas encore trop connecté au site. Airbnb l’est un peu plus. Après une expérience plutôt moyenne à Copenhague (un appartement avec la mauvaise adresse… longue histoire !), nous nous retrouvons chez Pia, à Stege, en plein milieu de l’île de Mon. Déjà, pour arriver chez elle… vous imaginez le Larzac ? Plus paumé. La route n’est plus goudronnée, et nous devons notre salut au GPS de notre conductrice. Mais nous y sommes. Et nous ne serons pas déçus. Pia est illustratrice. Elle fait des bouquins pour les enfants. Avec un certain succès, puisque c’est son métier. Et elle habite au milieu de rien. Les voisins ne sont pas visibles. Le vent percute les murs de la maison. Le grondement se fait ressentir. La luminosité tombe peu à peu. Ambiance Shining. Pia est décalée. Son logement le prouve : des couleurs un peu folles, du mobilier original et les livres de la bibliothèque rangés selon la couleur de la couverture. « Le plus dur, c’est de se souvenir si Camus a une couverture bleue ou verte » me dit-elle.

Le Danemark en stop
Le Danemark en stop

Pia, c’est l’explication du bonheur des Danois. Car, si vous ne le saviez pas, les Danois sont considérés comme les gens les plus heureux du monde. Si, si, j’vous jure. Et, forcément, j’ai posé plusieurs fois la question : « mais quel est votre secret ? ». On m’a parlé de leur modèle social, l’éducation et la santé quasi-gratuits, avec un taux d’imposition très élevé (le plus haut d’Europe). Alors, c’est donc ça, le secret, payer énormément d’impôts ?? [Rire des Danois quand je leur dis cette phrase]. Non, ce n’est pas ça. Le secret, c’est le hygge.

 

Vous êtes bien avancé, hein ?! Bon, j’explique. Le hygge, c’est une atmosphère. C’est la cheminée, des bougies, un livre, un plaid. C’est se retrouver tous ensemble au coin du feu. Le hygge, c’est le terme qui est un peu indéfinissable, et qui veut pourtant dire beaucoup. Pia en était l’incarnation. Elle nous logeait. Et elle a partagé une multitude de conversations avec nous, au coin du feu. Je l’affirme, nous étions bien heureux, là, avec l’odeur du repas qui parfumait la pièce, un thé entre les mains, la chaleur nous réchauffant le bout des orteils.

Quelques minutes plus tard, nous étions dans notre logement, efficacité, simplicité, et cute. Les étoiles brillaient de mille feux. J’aime ce voyage.

Le Danemark en stop
Le Danemark en stop

En dehors de toutes ces rencontres, du petit couple de retraités suédo-danois, du jeune papa de 19 ans qui part en Asie avec son bébé, de la journaliste formidable cuisinière, du soldat de l'OTAN en plein exercice militaire (et tous ceux que j’oublie), il y a les paysages. Car le Danemark, en plus d’être un pays plat et venteux, propose quelques endroits bien sympas.

 

Tout d’abord, Møns Klint. 7 kilomètres de falaises de craie, entourées d’un grand parc. Les couleurs de l’automne, le soleil et la mer Baltique font le reste…

Le Danemark en stop
Le Danemark en stop
Le Danemark en stop
Le Danemark en stop
Le Danemark en stop
Le Danemark en stop

Après l’extrême-sud, direction le grand ouest : Røsnæs Fyr. Là, c’est l’impression d’arriver au bout du monde, avec un phare bien caché. Quelques pêcheurs, un dimanche ensoleillé. Un rythme lent. Le calme. Le coucher de soleil. La douceur des vaguelettes.

Le Danemark en stop
Le Danemark en stop
Le Danemark en stop
Le Danemark en stop
Le Danemark en stop

Enfin, c’est le grand nord. Sjællands Odde, un petit port de pêche. Le ciel est cette fois très bas, et sombre. A faire déprimer le hygge. Pourtant, le long de la plage, une randonnée s’improvise. Nous avalons les kilomètres, en nous disant que la vie d’un voyageur doit être sacrément sympa. La preuve.

Le Danemark en stop
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9 novembre 2016 3 09 /11 /novembre /2016 18:36

Ryanair et ses tickets magiques m’ont encore convaincu. 40€ l’aller-retour, et me voici à l’abordage de Copenhague ! Et ceci est mon premier logement.

Copenhague, ses canaux et la petite sirène

Airbnb a quelques avantages ! A quelques encablures de l’aéroport, alors que la nuit est déjà tombée, je pars donc à la recherche de mon voilier dans le port. Sensation assez géniale. Dans l’obscurité, il m’apparait. C’est un fameux trois mats, fin comme un oiseau ! J’entends l’équipage, et je monte sur le pont par bâbord ! J’ai l’impression d’être un pirate ! C’est tout juste si je ne m’aventure pas en haut des filets ! Bon, il fait nuit, et du vent ; ça serait une mauvaise idée. Je descends à l’intérieur du navire, et je retrouve une belle bande de marins, en train de partager la soupe. L’intérieur est comme je l’imagine, quoique plus grand. Il y a là bien 20 couchettes superposées. Et l’une d’entre elles est la mienne ce soir. Une Finlandaise me fait la visite du navire, et puis je partage le repas avec une petite dizaine de nationalités. Le voilier a été racheté… 1€ (!!!) il y a de ça deux années, alors qu’il était en piteux état. Aujourd’hui, il ferait rêver n’importe quel aventurier, comme moi (et peut-être comme toi, qui lis ces quelques lignes !). C’est une association qui le gère et le retape, ils espèrent prochainement prendre la mer (non, c’est la mer qui prend l’homme ta ta tin !). Accueillir des gens en Airbnb les aide financièrement dans leur projet. Bref, c’est du gagnant-gagnant !

 

Pas le temps de faire la grasse-mat’, une nouvelle ville, un nouveau pays s’offrent à moi ! Copenhague, ville fondée par les Vikings puis village de pêcheurs (oui, on reste dans l’univers des bateaux !), est aujourd’hui une grosse agglomération de plus d’un million d’habitants. Elle est située sur une île (je présume qu’il n’y a pas que moi qui ne connait pas vraiment la géographie du Danemark… du coup je vous mets une carte !).

Copenhague, ses canaux et la petite sirène

J’essaie désespérément d’acheter un ticket de métro, mais la machine n’accepte pas les billets. Me voici déjà en fraude lors de mon premier trajet, en caricature du Français… Je m’arrête du côté de Christianshavn, le port de Christian (l’allemand me servira à plusieurs reprises au cours de ce voyage !). Et que vois-je ? Des canaux ! Je suis arrivé sans m’être renseigné, du coup, je suis surpris !

Copenhague, ses canaux et la petite sirène

Très vite, j’ai un coup de cœur. Cette ville me plaît énormément. En plus des canaux, il y a les vélos partout (40% de la population se déplace ainsi !!), et je croise quelques voitures, souvent… électriques ! Je considère souvent les pays nordiques en avance sur nous, en France. Copenhague confirme rapidement mon idée. C’est tout juste si je n’ai pas envie de me baigner. Quoique, à y regarder de plus près… Des méduses ! Et pas qu’une ! Je suis médusé en voyant ce drôle d’animal dans des eaux aussi froides !

Copenhague, ses canaux et la petite sirène

Après avoir déambulé quelque peu le long des canaux, je me repose à Christiania. C’est « la ville libre » (autoproclamée) de Copenhague. Certains y voient un rassemblement de hippies et de SDFs. C’est en tout cas une expérience qui dure depuis 1971 ! Un millier d’habitants vivent à Christiania, et ils ont leur propre monnaie, leur propre drapeau, et leurs propres règles. La vente de cannabis y est autorisée (alors que c’est interdit dans le reste du pays), et le trafic se fait à la vue de tous. L’endroit a, je pense, perdu un peu de son charme. Il fait très Disneyland, avec ses restaurants et ses magasins de souvenirs. Disneyland pour hippies, certes, mais Disneyland quand même.

Copenhague, ses canaux et la petite sirène

Direction le cœur de la ville. Le soleil m’accompagne, et la lumière est fantastique. Avec les canaux et la couleur des maisons, c’est difficile de manquer les photos ! Ici c’est Nyhavn, le nouveau port.

Copenhague, ses canaux et la petite sirène
Copenhague, ses canaux et la petite sirène
Copenhague, ses canaux et la petite sirène

Je remonte peu à peu vers les fortifications. Une caserne est là, plutôt en bon état. Et derrière elle se cache une dame plutôt connue…

Copenhague, ses canaux et la petite sirène
Copenhague, ses canaux et la petite sirène
Copenhague, ses canaux et la petite sirène

Coucou toi ! La petite sirène, sur son rocher, abandonnée de tous. Enfin, pas des cars de touristes asiatiques ! (ils sont partout !) Hans Christian Andersen est sans aucun doute le Danois le plus connu, notamment pour son œuvre La petite sirène (mais aussi Le vilain petit canard).

 

Plusieurs châteaux ou palais sont également présents en ville, dont celui de Rosenborg. J’apprécie beaucoup le lieu pour son jardin. L’automne favorisant les photos d’arbres… Je me régale ensuite dans les jardins des serres tropicales.

Copenhague, ses canaux et la petite sirène
Copenhague, ses canaux et la petite sirène
Copenhague, ses canaux et la petite sirène

Allez, prenons enfin un peu de hauteur pour admirer une dernière fois Copenhague. A l’horizon, les éoliennes s’agitent, et, plus loin encore, je peux deviner la Suède et la ville de Malmö. Mais ce n’est pas ma direction : vite, je pars dans les terres !

Copenhague, ses canaux et la petite sirène
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