20 mars 2017 1 20 /03 /mars /2017 01:43

Il ne faut pas croire que chaque jour de voyage est un jour de bonheur. Non, parfois, j'ai une vraie journée de merde. Celle-ci a commencé avec des Anglais. Deux Londoniens pour être précis. Jeunes et plutôt sympas dans la chambre que je partage avec eux, ils se révèlent être très différents de mes valeurs pendant notre petit-dej en commun. La conversation tourne autour de 40k et de 60k (les salaires annuels), du monde de la finance, des fonds d'investissements, et des 70h semaine. Autant vous dire que je n'accapare pas la conversation ! Le lieu choisi ne me plaît guère, les prix sont doublés, pour le même résultat. Surtout, il se dégage dans leur discours un bon vieux sentiment de supériorité lorsque le sujet est celui de la politique, et notamment du Brexit. Ceux qui ont voté pour le Brexit ? "Des idiots". Plus que ceux qui ont été incapables de les convaincre de rester ? Je n'ai pas eu ma réponse. Mais leur discours m'aurait convaincu de quitter l'UE !

A la gare, j'attends deux heures mon train. Direction Kollam, où les hôtels se font rares. Je rentre dans le seul que je vois à l'horizon.... la nuit est à 200 euros ! Hum. J'atterris finalement dans un boui-boui, et je pense enfin me désaltérer... manque de chance, il n'y a que de la bière ! Décidément, mon karma doit être entaché !

Dans la ville, je vois les drapeaux communistes flotter, et même ce bon vieux Fidel Castro ! Le Kerala est l'un des deux seuls Etats du pays à être gouverné par le parti de la faucille et du marteau. 

Alleppey, le Kerala dans toute sa splendeur
Alleppey, le Kerala dans toute sa splendeur

Au réveil, alors que j'observe l'horizon, une grosse tache se dessine. J'approche pour en avoir le coeur net : oui, c'est bien un bateau échoué, le Costa Concordia local !

Alleppey, le Kerala dans toute sa splendeur

Pas de temps à perdre, je prends un train direction Alleppey ou Alappuzha (j'évoquerai le sujet des transports un de ces jours, tant il y a à dire). Le sourire est revenu, malgré les difficultés que je rencontre pour rejoindre mon couchsurfer. Et c'est à quelques centaines de mètres de la plage que je me retrouve. J'y passe deux excellentes journées (notamment à Marari Beach). L'eau est propre et chaude, le soleil brille, les Indiens enchaînent les parties de cricket.

Alleppey, le Kerala dans toute sa splendeur

Un match de football s'organise et je décide de me joindre à la fête. Un Russe et son fils sont également là. C'est du football de plage, les jeunes Indiens attaquent... mais ne connaissent pas trop le principe de défendre ! Je me régale, je finis dégoulinant et j'ai juste le temps d'entrer dans l'eau pour voir le soleil faire de même.
Chaque jour a un coucher de soleil, mais l'avantage des pays tropicaux, c'est de pouvoir l'admirer à chaque reprise. Et j'ai toujours une sensation différente, une nuance de rouge ou d'orange changeant ma perception du moment. Puis, le soleil couché, vient le meilleur moment selon moi, ou en tout cas le plus beau : le ciel s'embrase de petites touches colorées, avec une gamme de couleurs encore plus variées. L'idéal, c'est d'avoir quelques nuages, puisque ce sont eux qui s'habillent de la parure ici violette, l-bas rouge, et orangée, tandis que le bleu ciel et le bleu nuit, étrangement opposés au départ, tel un couple en dispute, se marient finalement. Merveille de la vie.

Alleppey, le Kerala dans toute sa splendeur

Le lendemain, direction les backwaters, pour un lieu que je compare à mon marais audomarois (ou poitevin), la végétation tropicale en plus. C'est la première fois que j'opte pour un tour organisé (1 250 roupies). Nous sommes six : un couple allemand, la vingtaine, en voyage 4 semaines, un Anglais de 48 ans, présent depuis plusieurs mois dans le pays, une Irlandaise de 34 ans arrivée il y a six semaines et Ricardo, un Portugais présent dans mon auberge depuis un mois (il étudie une sorte de kung fu local), à qui je dois cette photo dans le rickshaw.

Alleppey, le Kerala dans toute sa splendeur

Après le petit-dej, nous nous retrouvons dans une petite barque assez différente des gros bateaux sur lesquels la plupart des tours opérateurs voulaient me faire monter. Ils sont des centaines, et entre le bruit, et les odeurs (hommage)... Notre barque est un ecotour, elle avance à la force des rames et emprunte de ce fait les petits canaux. Nous ne croisons pas les autres bateaux.

Alleppey, le Kerala dans toute sa splendeur
Alleppey, le Kerala dans toute sa splendeur

Je me régale de la quiétude du lieu, et des cadeaux que nous fait la nature. La population vaque à ses occupations, les oiseaux chassent les petits poissons, les fleurs sortent des buissons. 

Alleppey, le Kerala dans toute sa splendeur
Alleppey, le Kerala dans toute sa splendeur
Alleppey, le Kerala dans toute sa splendeur
Alleppey, le Kerala dans toute sa splendeur
Alleppey, le Kerala dans toute sa splendeur

Nous effectuons un seul arrêt, le temps de visiter une église. Le Kerala est plutot varié concernant la religion, puisque 20% de catholiques et 25% de musulmans cotoient 55% d'hindous

Alleppey, le Kerala dans toute sa splendeur

Nous terminons notre petite croisière avec une noix de coco pas tout à fait fraîche et un repas indien.

Alleppey, le Kerala dans toute sa splendeur

A peine revenu que je me précipite à la plage, prêt a rechausser les crampons (enfin, c'est une métaphore). Un petit vent se lève, je regarde vers le ciel... mais c'est la mer Noire ! Je n'hésite pas, et je me rentre. Sous la douche, j'entends le déluge. Ouf ! 
La pluie existe donc en Inde, mais, tout comme les journées de merde, elle se fait très rare.

Partager cet article
Repost0

commentaires