20 juillet 2009 1 20 /07 /juillet /2009 09:20

Qu’est ce que je fous ici ? Chaque matin la question me revenait inlassablement, au sortir de la tente, un nouveau paysage s’ouvrant devant moi. En cette matinée du lundi 20 juillet 2009, à 6h15 du matin, c’est l’aube du Monténégro qui nous sourit, et ma foi ce visage fut sublime. Elle annonce une journée attendue et chargée, la route vers le Sud oui, mais surtout la route vers l’inconnu.
Nous partons directement du campement, sans même prendre le temps de manger (il faut dire que nous n’avions pas vraiment le choix !), direction Podgorica, capitale du Monténégro, que nous voulions atteindre la veille mais les bouchons nous en avaient empêchés.
A 7h15 nous sommes à la frontière albanaise, perdue au beau milieu de monts et de campagnes, dépaysement garanti, et ma question matinale se répète ! On patiente peut être un bon quart d’heure, le temps de voir une voiture diplomatique française passer devant nous ! Ils sont partout ces Français ! Mais que viennent-ils donc faire ici ?
Surprise, on ne nous demande même pas de bakchichs alors que c’est sans doute ici que nous aurions parié nous faire plumer ! Sur le bitume albanais, ou ce qu’il en reste, personne, le néant. Petit à petit, la journée s’affirme complètement alors que nous découvrons les premiers paysages de ce pays coupé du monde. Une autre Europe s’offre à nous. Une Europe quasi tiers-mondiste, où beaucoup circulent encore soit avec des chevaux soit avec de vieilles Mercedes. Les stations
 essences désaffectées défilent devant nos yeux. Parfois une maison neuve et colorée, au milieu des bâtiments usés et des fermiers coupant encore l’herbe à la faux. Quand on approche des villes, les déchets abondent sur le bas côté, et le peuple albanais se presse le long du trottoir. Nous n’avons encore rien vu avant Tiranë, la capitale. Tiranë, stéréotype du grand bordel, une circulation bien pire qu’à la parisienne, des flics débordés, et ce bruit constant, celle d’une masse grouillante qui attaque une nouvelle journée au beau milieu de constructions d’un autre âge, d’un style soviétique, comme cet Opéra digne des œuvres du Petit Père des Peuples. On hallucine complètement ici, alors que Jérémy zigzague comme il peut au milieu de cette folie. On ne fait que passer, dommage…Tiranë mérite certainement qu’on s’y attarde.
Nous parvenons assez vite aux monts de l’Est de l’Albanie. Des paysages superbes au milieu de ces montagnes verdoyantes et sauvages. Parfois, un pont lui aussi certainement conçu par une méthode bien rouge, made in Russia ou peut être même China, celle-ci s’implanta un temps chez nos amis Albanais, dans les années 60. On prend le temps d’admirer à l’occasion d’une de nos  « pauses carottes » ; ces légumes bien pratiques nous permettaient de grignoter un peu. A la descente, on aboutit sur une vallée, comparable à la Ruhr albanaise ! Une immense usine, monstre de rouille, apparait en contrebas. Un truc indescriptible, une sorte de complexe industriel d’avant guerre imposant qui sort de terre. Le plus étonnant est que cet énorme machin est encore en activité, au vu des fumées noirâtres recrachées des cheminées.
Puis c’est la frontière macédonienne, que l’on passe sans soucis. Ici aussi, pas grand monde dans ce minuscule pays qui nous rapproche des Grecs. Terre d’Alexandre le Grand, la Macédoine est ma foi un joli petit coin du monde, et il consolide cette réputation quand on arrive sur les bords d’un lac aux alentours de la ville de Bitola. Alors qu’il y a deux heures, nous roulions sur les monts albanais, une ambiance style Ibiza et un personnel d’accueil agréable en tout point nous souhaitent la bienvenue en Macédoine ! Le contraste est assez saisissant. Nous avons en effet l’occasion de rencontrer ce «personnel d’accueil » grâce à une partie de volley ball contre eux, remportée par la French Team. Que de regrets pour Romain, qui voit le fut de bière s’envoler, celui-ci a failli être mis en jeu mais nous avons refusé… !
Dans la soirée, nous parvenons sur la plaine grecque grâce à des autoroutes, infrastructures bien pratiques dont nous avions oublié l’existence en Albanie et Macédoine ! On pose la tente non loin de la ville de Ptolémaida, entre deux centrales électriques, qui s’apparentent à des nucléaires au vu de leurs cheminées ! Cette première nuit grecque s’avère difficile car plutôt…fraîche !


Lucas

 

Que dire de plus hormis que Lucas a très bien décrit cet épisode ! Peut-être l'oubli des bunkers, qui pour mon Lonely Planet Europe était la grande spécificité de ce pays ^^.  Et que Tom Tom ne connait qu'une route, nous préparant ainsi à l'épisode grec ! Surtout des pilotes intéressants et au sein de ma Formule 1 Clio 1995, je me crois parfois à Monza, avec une piste un peu délabrée il est vrai. Hormis cela, une Albanie très différente et qui parut très éloignée du reste de l'Europe, comme avec trente ans de retard. Une étape qui aurait méritait un peu plus de temps sans doute.

 

Note personelle : 13,5/20

 

J.R.
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