Nous attendons beaucoup de Luang Prabang, l’ancienne capitale du royaume laotien, seule ville à être classée au patrimoine mondial de l’Unesco pour le pays. Tout le monde nous en dit du bien, une atmosphère tranquille, une ville qui vaut le coup d’œil. Et on ne se trompe pas !
Luang Prabang c’est la deuxième plus grande ville du Laos, avec 103 000 habitants (sic !). Une petite ville donc (on compare toujours avec la Chine !), pleine de charme, une sorte de symbole du Laos. Calme, tranquille, personne ne klaxonne (après 4 mois d’Asie, c’est quelque chose de magique), les gens sont souriants, ont le temps, prennent leur temps. Luang Prabang c’est aussi une nouvelle ville où l’influence française se fait ressentir : les indications, les lieux, l’architecture, les écoles bilingues. La ville la plus française que j’ai vue depuis… Saint-Omer, veille de mon départ !
Que faire à Luang Prabang ? Du vélo ! La visite est facile, une petite montée mais ça fait travailler les cuisses. L’ancien palais royal s’est reconverti en musée, magnifique notamment pour ses mosaïques. La ville comporte de nombreux temples, et donc de nombreux moines, souvent jeunes. Chaque jour, à une heure très matinale, une cérémonie a lieu où les moines demandent l’aumône auprès de la population (les photos sont déconseillées mais les moines sont partout, à scruter l'horizon ou à bosser un peu). Pour le coucher de soleil, le temple sur le mont Phusi est parfait (si vous aimez regarder un coucher de soleil à 200). Sinon aux abords du Mékong c’est un peu plus intimiste (et plus beau selon moi, mais les goûts et les couleurs…)
Au-delà des deux cours d’eau (la rivière Nam Khane et bien sûr le Mékong, éternel en Asie du sud-Est) s’étendent les montagnes (la route depuis Vang Vieng fut d’ailleurs magnifique). Le marché de nuit s’installe peu avant le coucher du soleil, c’est l’occasion de faire de très bonnes affaires.
Enfin, et là ce fut une nouveauté, une curiosité, le théâtre de la ville. Une pièce, appelée Le cerf d’or et l’enlèvement de Sida, pour la modique somme de 10€. Tout d’abord nous avons eu le droit à une danse traditionnelle, aux inspirations chinoises, qui nous a mis en appétit. Et puis la pièce…
Un désastre. Je pense que le théâtre de Tilques était de meilleure qualité. Je rappelle tout d’abord que mes précédents théâtraux étaient Les chiens à Bruay, un spectacle à Canterbury, et puis Paris, Saint-Pétersbourg et New York. Oui, il y avait déjà une certaine qualité.
Mais pour le théâtre au Laos il faut imaginer : un scénario limité, une absence de parole, des chants interprétés par quelqu’un de l’orchestre (après un blanc), une absence de rythme, des costumes de kermesse de village, aucune coordination (notamment pour les danses où quand celui du fond lève la jambe, celui de devant lève le bras) et même des micros défectueux. Heureusement que c’est le deuxième plus grand théâtre du pays ! Bon, ça nous aura permis de rigoler un peu. Si des profs de théâtre passent ici, allez les entraîner, ils sont tout de même très motivés.